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moment tendresse

Démarré par alsacienne, 15 Août 2005 à 19:26:41

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gavroche

LES billes ROUGES
> > J'étais à l'épicerie du coin en train d'acheter des pommes de terre nouvelles.  J'ai remarqué un petit garçon, d'ossature délicate, pauvrement vêtu mais propre, regardant avec envie un panier de fèves vertes fraîchement cueillies.
> >
> > J'avais déjà payé pour mes pommes de terre mais je me suis arrêter aux fèves vertes.  J'adore la soupe aux fèves et aux patates.  Choisissant des fèves, je ne pu m'empêcher d'entendre la conversation entre Monsieur Miller (le propriétaire du magasin) et le pauvre garçon qui était à côté de moi.
> > "Allo Barry, comment vas-tu aujourd'hui?"
> > "Allo M. Miller, Ça va bien merci, j'étais juste en train d'admirer vos fèves.  Elles ont l'air vraiment très bonnes."
> > "Elles sont bonnes Barry.  Comment va ta mère?"
> > "Bien.  Elle n'arrête pas de prendre du mieux."
> > "Bien.  Puis-je faire quelque chose pour toi?"
> > "Non Monsieur, je ne faisais qu'admirer ces fèves."
> > 
> > "Voudrais tu en rapporter à la maison?" demanda M. Miller.
> > "Non Monsieur, je n'ai rien pour les payer."
> > 
> > "Et bien, que pourrais me donner en échange de quelques fèves?"
> > "Tout ce que j'ai, c'est ma précieuse bille que voici."
> > "C'est une vraie? Laisse moi la voir."  dit M. Miller
> > 
> > "Voici, elle est de qualité."
> > "Oui, je peux voir ça.  Hmmmm, la seule chose c'est qu'elle est bleue et j'en recherche une rouge vif.  En as-tu une rouge comme ça chez toi?"
> > "Pas rouge vif, mais presque..."
> > Tu sais quoi, ramènes ce sac de fèves avec toi à la maison et quand tu repasseras dans le coin, tu me montreras cette bille rouge" lui dit M. Miller.
> > 
> > "Bien sûr M. Miller. Merci."
> > Madame Miller, qui était debout juste à côté, est venue pour m'aider... Avec un sourire, elle a dit "Il y a 2 autres garçons comme lui dans notre quartier, les trois sont dans des conditions vraiment précaires.  Jim adore marchander avec eux pour des fèves, des pommes, des tomates ou n'importe quoi d'autres.  Lorsqu'ils reviennent avec leurs billes rouges, et ils le font toujours, Jim décide que finalement il ne veut plus de rouge et les renvois chez eux avec un sac d'une autre marchandise en échange d'une bille verte ou une orange, lorsqu'ils reviendront au magasin."
> > 
> > J'ai quitté le magasin avec un sourire au coeur, impressionné par cet homme.  Peu de temps après je suis déménagé au Colorado, mais je n'avais jamais oublié l'histoire de cet homme, les garçons et leurs marchandages de billes.
> > Plusieurs années passèrent, chacune plus rapidement que les précédentes.  Récemment j'ai eu l'occasion de visiter de vieux amis dans ce quartier de l'Idaho et pendant que j'y étais, ce M. Miller est décédé.
> > Il y avait les funérailles ce soir là et sachant que mes amis désiraient s'y rendre,  je les ai accompagnés.  À notre arrivée au salon, nous étions dans une ligne pour rencontrer les personnes éprouvées et leurs offrir nos sympathies.
> > Devant nous dans la ligne il y avait trois jeunes hommes.   L'un d'eux était en uniforme d'armée et les deux autres hommes étaient bien coiffés, en habits noirs et chemises blanches... tous paraissant vraiment bien.  Ils s'approchèrent de Madame Miller, qui était debout calme et souriante à côté du cercueil de son mari.  Chacun des trois jeunes hommes lui fit une caresse, l'embrassa sur la joue, lui parla brièvement et s'approcha du cercueil.
> > Ses yeux bleus clairs rougis les suivirent et, un par un, chacun des jeunes hommes s'arrêta brièvement et mettant leur main tout au dessus de la main pâle et froide dans le cercueil. Chacun d'eux sortit maladroitement du salon, en essuyant leurs yeux.
> > 
> > C'était notre tour de rencontrer Mme Miller.  Je lui ai dit qui j'étais et lui rappela l'histoire d'il y avait longtemps et ce qu'elle m'avait raconté concernant les marchandages de billes.  Avec ses yeux brillants, elle prit ma main et me conduit au cercueil.
> > "Ces trois jeunes hommes qui viennent juste de quitter étaient les garçons dont je vous parlais.  Ils viennent tout juste de me dire combien ils avaient apprécié la façon dont Jim les"marchandait".  Maintenant, finalement, puisque Jim ne pouvait plus changer d'idée concernant la couleur ou la grosseur de la bille... ils sont venus payer leur dette."
> > "Nous n'avons jamais eu l'occasion de faire fortune dans ce monde" me confia t'elle "Mais présentement, Jim se serait considéré comme l'homme le plus riche de l'Idaho."
> > 
> > Avec tendresse, elle leva les doigts de son mari décédé.  En-dessous de sa main se trouvaient trois billes d'un rouge éclatant.
> > La morale:  On ne se souviendra pas de nous par nos paroles, mais par nos bonnes actions... La vie ne se mesure pas par le nombre de respiration que nous prenons, mais par les moments qui font que l'on retiennent notre respiration...
> > Aujourd'hui je vous souhaite une journée remplie de ces petits bonheurs - Du café frais que vous n'avez pas préparé vous-même... Un coup de téléphone d'un vieil ami... Des feux verts sur votre chemin pour vous rendre au travail...  La ligne la plus rapide à l'épicerie... Une bonne chanson à la radio... Vos clés retrouvées à la même place que vous les aviez laissées.

Clyde

Voici une fable amérindienne que l'on raconte le soir autour du Feu Sacré.



Un homme âgé dit à son petit-fils, venu le voir très en colère contre un ami qui s'était montré injuste envers lui :

« Laisse-moi te raconter une histoire...
Il m'arrive aussi parfois de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et n'en éprouvent aucun regret.
Mais la haine t'épuise et ne blesse pas ton ennemi. C'est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure.
J'ai souvent combattu ces sentiments... »

Il continua :

«  C'est comme si j'avais deux loups à l'intérieur de moi : le premier est bon et ne me fait aucun tort. Il vit en harmonie avec tout ce qui l'entoure et ne s'offense pas lorsqu'il n'y a pas lieu de s'offenser. Il combat uniquement lorsque c'est juste de le faire, et il le fait de manière juste.
Mais l'autre loup, lui, il est plein de colère. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage. Il se bat contre n'importe qui, tout le temps, sans raison. Il n'est pas capable de penser parce que sa colère et sa haine sont immenses. Il est désespérément en colère et pourtant sa colère ne change rien.
Il est parfois difficile de vivre avec ces deux loups à l'intérieur de moi parce que tous les deux veulent dominer mon esprit. »

Le garçon regarda attentivement son grand-père dans les yeux et demanda :

«  Lequel des deux l'emporte, grand-père ? »

Le grand-père sourit et répondit doucement :

«  Celui que je nourris... »

:)

gavroche


garance

Loin des vieux livres de grammaire,
écoutez comment, un beau soir,
ma mère m'enseigna les mystères
du verbe être et du verbe avoir.

Parmi mes meilleurs auxiliaires,
il est deux verbes originaux :
Avoir et Être, deux frères
que j'ai connus dès le berceau.

Bien qu'opposés de caractère,
on pouvait les croire jumeaux,
tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.

Ce qu'Avoir aurait voulu être,
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
le verbe Être s'est fait avoir.

Son frère Avoir était en banque
et faisait un grand numéro,
alors qu'Être, toujours en manque
souffrait beaucoup dans son ego.

Pendant qu'Être apprenait à lire
et faisait ses humanités,
de son côté, sans rien lui dire,
Avoir apprenait à compter.

Et il amassait des fortunes
en avoirs, en liquidités,
pendant qu'Être, un peu dans la lune
s'était laissé déposséder.

Avoir était ostentatoire
lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
est bien souvent présomptueux.

Avoir voyage en classe Affaires :
il met tous ses titres à l'abri,
alors qu'Être est plus débonnaire :
il ne gardera rien pour lui.

Sa richesse est tout intérieure,
ce sont les choses de l'esprit..
Le verbe Être est tout en pudeur
et sa noblesse est à ce prix.

Un jour, à force de chimères
pour parvenir à un accord
(entre verbes ça peut se faire),
ils conjuguèrent leurs efforts.

Et, pour ne pas perdre la face
au milieu des mots rassemblés,
ils se sont répartis les tâches
pour enfin se réconcilier.

Le verbe Avoir a besoin
d'Être parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin
d'avoirs pour enrichir ses bons côtés.

Et de palabres interminables
en arguties alambiquées,
nos deux frères inséparables
ont pu être et avoir été.






josie

Quelle belle journée

Le soleil s'est levé, très haut dans le ciel bleu d'un matin sans nuages
Nous allions tous les deux nous tenant par la main, nous n'étions plus en cage
Loin de la ville, loin du bruit, nous partions pour un merveilleux voyage
Sans dire un mot, dans l'herbe, ensemble on a marché
Et j'ai pensé tout bas «Quelle belle journée !»

La forêt nous enveloppait, nous étions seuls sur un nouveau rivage
Les fougères te caressaient puis s'inclinaient très bas sur ton passage
Le vent jouait dans tes cheveux avec le soleil fou sur ton corsage
Mais quelle belle journée !

On a goûté le p'tit vin nouveau, assis dans la clairière
Et on a déjeuné

On a ri en mangeant le jambon, le gâteau de ta mère
Et puis on a chanté

La mousse était si douce que tous les deux bientôt nous avons fait naufrage
Nous nous sommes endormis nous tenant par la main comme des enfants sages
Les pieds dans la bruyère, ton cœur contre mon cœur, quel merveilleux voyage
Avant de fermer les yeux, je t'ai regardée
Et j'ai pensé tout bas «Quelle belle journée !»

Il a fallu rentrer et quitter la forêt, fini le beau voyage
La chanson s'arrêtait, nous n'étions plus si gais, nous rêvions de naufrage
Et la prochaine fois, je te promets, nous resterons bien davantage
Mais quelle belle journée !

Et la prochaine fois, je te promets, nous resterons bien davantage
Mais quelle belle journée !

Marcel Amont
Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve une réalité