Acrostiches

La communauté => Acros => Discussion démarrée par: fleurose le 27 Mai 2011 à 19:49:46

Titre: Poèmes et Poésies
Posté par: fleurose le 27 Mai 2011 à 19:49:46
Le chemin de l'amitié

Randonneur mon ami, partons sur les chemins
Quitte pour un instant ce monde sédentaire,
Va ton sac sur le dos et suis l'itinéraire
Qui serpente en forêt parmi les grands sapins.

Dans les bois nous prendrons le sentier des poètes
Qui font rimer les vers et chantent l'amitié,
Le plaisir d'être ensemble et le pain partagé,
Puis mettent en quatrains des couleurs dans nos têtes.

Tu verras que la terre est un vrai paradis,
Un jardin pour les coeurs, où l'on sème et recueille
L'amour et la beauté, la douceur d'une feuille,
Le sourire qui brille un peu comme un rubis...

Là, nous écouterons le vent bruissant dans l'orme,
Le murmure de l'onde et le chant des oiseaux
Qui viennent se nourrir au milieu des roseaux,
Loin du bruit et des cris de la ville uniforme !

A l'heure de la pause, auprès d'un tronc rugueux,
Tu prendras fort plaisir à goûter une figue.
Puis, sur l'herbe, allongé par la saine fatigue,
Ton corps voyagera vers des rêves joyeux...



Jean-Paul Villerme
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleurose le 27 Mai 2011 à 20:52:29
          La liberté de penser


Libre de penser, de rire et d'aimer,
Profiter des secondes de bonheur,
De paix, de joie et savoir décider,
Sans aucune crainte ni peur.
Savoir dire non, oser, choisir,
Construire, entreprendre, bâtir.

Il suffit de peu de chose,
un peu de courage si j'ose.
La vie n'est pas toujours facile,
Mais il suffit de redresser la tête,
D'affronter certaines adversités,
Avec beaucoup de sincérité.

Suivre son coeur, ses pensées,
ses choix, ses propres idées.
C'est alors et seulement ainsi,
Que l'on devient acteur de sa vie.

Il faut dans la vie savoir aussi,
Tendre la main à celui qui en a besoin,
sans espérer un retour......Rien,
Juste se dire que c'était bien.

Alors s'installe l'harmonie avec toi-même,
Et ainsi le monde parait presque parfait !

Maxalexis

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 28 Mai 2011 à 11:54:37
              Va ton chemin sans plus t'inquiéter


Va ton chemin sans plus t'inquiéter !
La route est droite et tu n'as qu'à monter,
Portant d'ailleurs le seul trésor qui vaille,
Et l'arme unique au cas d'une bataille,
La pauvreté d'esprit et Dieu pour toi.

Surtout il faut garder toute espérance.
Qu'importe un peu de nuit et de souffrance ?
La route est bonne et la mort est au bout.
Oui, garde toute espérance surtout.
La mort là-bas te dresse un lit de joie.

Et fais-toi doux de toute la douceur.
La vie est laide, encore c'est ta soeur.
Simple, gravis la côte et même chante,
Pour écarter la prudence méchante
Dont la voix basse est pour tenter ta foi.

Simple comme un enfant, gravis la côte,
Humble comme un pécheur qui hait la faute,
Chante, et même sois gai, pour défier
L'ennui que l'ennemi peut t'envoyer
Afin que tu t'endormes sur la voie.

Ris du vieux piège et du vieux séducteur,
Puisque la Paix est là, sur la hauteur,
Qui luit parmi des fanfares de gloire.
Monte, ravi, dans la nuit blanche et noire.
Déjà l'Ange Gardien étend sur toi

Joyeusement des ailes de victoire.


Paul Verlaine
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleurose le 29 Mai 2011 à 00:50:31
Tu m'as donné le jour

Tu m'as donné le jour,
Tu m'as offert la vie,
Et bercée par ton amour
Se sont enfuies
Mes peurs d'enfant,
Envolées mes tristesses,
Sur ton cœur de Maman
Débordant de tendresse !


Suspendue à ton sourire,
J'ai essayé de grandir
Tout doucement,
De retenir les ans,
Et le temps qui m'a poussée
Vers l'indépendance désirée,
N'a jamais brisé le lien
Qui lie mon cœur au tien !


Tu as protégé mon enfance,
Ensoleillé mon adolescence,
Tu illumines chaque jour mon existence !


Véronique Audelon
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleurose le 29 Mai 2011 à 14:43:14
  Un air floral

Un air de musique
Bien mélancolique
Emmène l'esprit
Au coeur des soucis

La composition
D'agréables sons
Rend la vie en rose
Où rien ne s'expose

Une mélodie
Parsemée de vie
Envole les pensées
Au delà des prés

Et les douces notes
Dans le ciel flotte
Soufflant le bleuet
Dans le grand secret


Valérie S.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleurose le 29 Mai 2011 à 22:35:56
      La vie après la vie


Partir vers d'autres lieux, se dévêtir en somme,
De nos rires et nos jeux, de tout ce qui fait l'homme.
Courir vers d'autres cieux, en espérant que là,
Nous serons plus heureux bien qu'ait sonné le glas.

Espérer que ce monde soit en tout point le même,
Qu' cette terre profonde et sous les chrysanthèmes
Nous retrouvions nos chers, qui éclairaient nos vies,
Mais qu'une absence amère, a soudain assombri.

Se dire qu'après le vie il y a toujours la vie,
Et que celui qui gît est un être endormi.
Ne pas cesser de croire, bien que coulent les larmes,
Toujours garder l'espoir que cesse un jour ce drame.

Sourire à ce passé, à nos conversations,
Aujourd'hui délaissées, en points de suspension,
Nous reprendrons leurs cours, en ce nouveau départ,
Sous la clarté du jour, ou la chaleur d'un soir.

Garder les souvenirs au fond de nos mémoires,
Pour mieux nous accueillir, ne pas nous décevoir.
Veiller à tous ces rires, ces éclats de bonheur,
Ne plus jamais vieillir bien que passent les heures.

Juste arrêter le temps pour que l'éternité,
En cet ultime instant, ait cessé d'exister.
Et prendre sur le cœur un pétale de  ces roses,
Éclatant de blancheur et à jamais écloses.


Thérèse Dupuits
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bunni le 29 Mai 2011 à 23:54:15
Le petit prince

Je sais une fleur
unique au monde
que le bonheur
chaque jour inonde

C'est une rose, fragile rose
comme l'amour, comme la vie
Je la cultive et je l'arrose
pour qu'elle devienne mon amie

Je sais aussi
un beau nuage
Il est gentil
un brin volage

Il est le seul dans tout le ciel
qui soit celui que j'ai choisi
Et à ma fleur au goût de miel
il donne l'eau qui la fleurit

Je sais enfin
une fontaine
où le matin
cache sa peine


Mais si un jour dans mon désert
tu viens trouver quelque aventure
j'aurais pour toi un univers
apprivoisé à sa mesure



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleurose le 30 Mai 2011 à 00:33:25
Encore un, que j'avais écrit pour mon ami clown. ...

Un petit coup de blues passager
Qu'un clair de lune de sortie
Parviendra à ma nuit égayer
Dépose p'tit bonheur sur ma vie

Que m'arrive-t-il aujourd'hui
Pas la grande forme qu'est là
C'est un peu de nostalgie
De mon clown triste d'autrefois

C'est sortir des souvenirs
Revenus du temps jadis
Ils peignent mon ciel en gris
Me souvenant mon clown triste

Il y a autour de moi
Tant d'illusions perdues
Des blessures qui sont là
Mon clown, es tu heureux?

Quand les chevaux dans la rue
On admirait, j'étais enfant
Heureux on était tous les deux
C'était un autre temps

C'est autre chose aujourd'hui
Je prends la vie comme elle vient
Si des souvenirs j'en oublie
Que ce soit ceux du chagrin


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 31 Mai 2011 à 10:59:45
braver les interdits

pour assouvir quelques désirs
vous avez les senteurs des rêveurs sans lendemain
que le mensonge vous va si bien
vos histoires en direct vous les trouver
dans les dialectes digne d'une pièce de théâtre que guitry nous a écris
que le mensonge vous va si bien
géré à votre convenance des emplois du temps si bien cadré que personne ne pourrait se douté votre dédoublement de personnalité mais simple
que le mensonge vous vont si bien
vivre cette existence sans une monté d'adrénaline
n'est point dans votre style
les femmes sont rayonnante devant votre bonne humeur
vous étés un charmeur
votre naturel si spontané
il est bien difficile de vous resiter même de bon matin
que le mensonge vous va si bien
prenez quand même garde
l'amour naît par un jeu
se poursuit dans la triche
peut se retrouver en échec
ne soyez jamais mat
le mensonge est un manteau qu'il faut parfois bien raccrocher
car le porte manteau apporte une si belle stabilité

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleursigne le 08 Juin 2011 à 11:40:26
Cage d'oiseau

Je suis une cage d'oiseau
Une cage d'os
Avec un oiseau

L'oiseau dans sa cage d'os
C'est la mort qui fait son nid

Lorsque rien n'arrive
On entend froisser ses ailes

Et quand on a ri beaucoup
Si l'on cesse tout à coup
On l'entend qui roucoule
Au fond
Comme un grelot

C'est un oiseau tenu captif
La mort dans ma cage d'os

Voudrait-il pas s'envoler
Est-ce vous qui le retiendrez
Est-ce moi
Qu'est-ce que c'est

Il ne pourra s'en aller
Qu'après avoir tout mangé
Mon cœur
La source de sang
Avec la vie dedans

Il aura mon âme au bec.


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleursigne le 09 Juin 2011 à 17:38:33
                Mots et signes d'amitié


De mots d'amitié à trop les taire, 
Par dédain ou par crainte d'effusion,
C'est risquer de briser la relation.

Et plutôt que de paraître austère,
N'est-il de simples signes d'affection
Qui donnent des ailes aux moribonds?

Un merci, un sourire ou un verre
Eveillent sympathie et émotion
Sans appeler à la dévotion.

Ose, dose, mais reste sincère.
Evite tout travers de   séduction;
Mais jamais ne fuis l'humanisation.

Ami ou non, père, mère,soeur ou frère, 
Voilà,en fait, pour toute relation,
La règle , l'éthique, la solution.

Facile à dire,et moins à faire.
Mais, de se fermer à toute attention
C'est s'infliger sa propre punition.

Et si tes mots et signes indiffèrent
Tires-en une  sereine leçon. 
Ailleurs,des sourires te souriront.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: sendrillon le 09 Juin 2011 à 19:48:32
Demain, dès l'aube de Victor Hugo

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: sendrillon le 09 Juin 2011 à 19:49:37
L'Albatros de Charles Baudelaire

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: sendrillon le 09 Juin 2011 à 19:50:44
Liberté de Paul Eluard
Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleursigne le 10 Juin 2011 à 22:17:39
          poésie douce

Et si nous dessinions un rêve?
Il faudrait qu'il soit beau, bien entendu
Il faudrait qu'il soit doux, cela va de soi
Il faudrait qu'il donne envie, c'est essentiel
Il faudrait que ses couleurs soient merveilleuses, c'est évident
Il faudrait aussi qu'au bout du rêve se dessine la réalité.
Et si, cette réalité, nous la faisions belle, douce, pleine d'envie et remplie de couleurs merveilleuses? Si nous la copions sur nos rêves?
Alors... alors, nous ressemblerions à des gens heureux, je crois.
   
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: sendrillon le 11 Juin 2011 à 14:38:23
La rose des sables

La rose des sables au lever du jour s'épanouie lentement

Attend patiemment que le temps achève son ouvrage 



Rayonne de milles feux au fil des saisons

Ornée de cristaux qui scintillent à tous les âges 

Solide  comme un roc, tien tête au caprice du vent

Erre dans les jardins déserts, le ciel pour seul paysage 



Dénuée de senteur la rose se fait inébranlable

Et même d'une pale couleur elle reste admirable

Sous le soleil elle résiste quand d'autres fanes



Ses pétales si fiers aussi tranchants que des lames

Apporte-moi une rose des sables pour me jurer amour éternel

Bien mieux que celles qui ne passeront pas la veille

La rose est loin d'être morose, sur la table de vieux amants

Elle représente bien des choses, entre joies et tourments

Seul sa présence impose d'oublier perles et diamants
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 12 Juin 2011 à 23:48:08
La beauté de la lune
a capté mon regard
et seule dans la brume
je souris dans le noir

personne ne comprend
mais je l'aime, c'est ainsi
l'univers fascinant
du royaume de la nuit
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 13 Juin 2011 à 23:33:32
           Ma Bohême

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal :
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal  ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
− Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
− Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bicrave le 14 Juin 2011 à 11:09:30
http://rallyedespoetes.forumactif.com/ (http://rallyedespoetes.forumactif.com/)             au amateur de poèmes
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 15 Juin 2011 à 22:09:33
La déesse aux yeux bleu

quand le courage n'est plus, quand la volonté de vivre est brisée elle m'apparait en songe

comme un mirage, une idylle qui me donne force et vigueur

à travers ses cheveux blonds je sèmerai le rubis et le zéphyr pour qu'elle ne soit jamais seule

ses yeux bleues sont comme deux grands lacs calmes avant la tempête

dans les premières lueurs matinales ses yeux d'un bleu turquoise brillent d'un éclat intense

à travers ses yeux pétillent la joie de vivre, un second souffle que tout homme désire plus que tout au monde

je plongerai a travers ces yeux bleu océan me baignant de la beauté de son regard

ses cheveux blonds légers comme la brise maritime éclaire cet mer sans fin

sa chevelure souple comme une crinière m'enivre de leurs parfums variés

un parfum de lavande s'emparant de moi telle une douce liqueur réchauffant tout mon être

à travers ses yeux bleu je vois une mer calme, limpide brillant sous le soleil déclinant

je ne peux détourner mon regard de ce somptueux océan divin

Si je pouvais je voudrai figer cet instant pour toujours contemplant cette couleur bleutée

Et y plonger tout mon être dans cet océan de saveurs infinies
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 16 Juin 2011 à 00:25:18
Ce poème est très beau...

Elle aimait la vie, il aimait la mort
Il aimait la mort, et ses sombres promesses,
Avenir incertain d'un garçon en détresse,
Il voulait mourir, laisser partir sa peine,
Oublier tous ces jours à la même rengaine...

Elle aimait la vie, heureuse d'exister,
Voulait aider les gens et puis grandir en paix,
C'était un don du ciel, toujours souriante,
Fleurs et nature, qu'il pleuve ou qu'il vente...

Mais un beau jour, la chute commenca,
Ils tombèrent amoureux, mauvais choix,
Elle aimait la vie et il aimait la mort,
Qui d'entre les deux allait être plus fort ?

Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifié,
Amis et famille, capables de tout renier,
Tout donner pour s'aimer, tel était leur or,
Mais elle aimait la vie et il aimait la mort...
Si différents et pourtant plus proches que tout,
Se comprenant pour protéger un amour fou,
L'un ne rêvait que de mourir et de s'envoler,
L'autre d'une vie avec lui, loin des atrocités...

Fin de l'histoire : obligés de se séparer,
Ils s'étaient promis leur éternelle fidélité...
Aujourd'hui, le garçon torturé vit pour elle,
Puisque la fille, pour lui, a rendu ses ailes...

Il aimait la mort, elle aimait la vie,
Il vivait pour elle, elle est morte pour lui...
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fleursigne le 16 Juin 2011 à 14:58:11
À vous mes amis d'acrostiches

A vous mes amis,
Vous que j'aime plus que ma vie,
Vous qui m'avez toujours soutenue
Dans les moments les plus crus.

A vous mes amis,
Vous que j'adore plus que ma vie,
Sur qui j'ai toujours pu compter,
A mon tour de vous remercier.

A vous mes amis,
Que je n'oublierai jamais de ma vie,
Vous comptez beaucoup pour moi,
Jamais ça ne changera.

A vous mes amis,
Les seuls, les vrais,
Ceux sur qui on peut compter
Durant toute sa vie.

Au revoir mes amis


Noirblanc / Fleurose
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Fornarina le 17 Juin 2011 à 08:38:27
L'éternelle chanson

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer,
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant toujours par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire " Je t'aime " ?
Alors avec grand soin nous le recompterons.
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
Quand sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage ?
Mon amour se fera plus grave - et serein.
Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent,
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve,
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
Retenir s'il se peut l'impression trop brève
Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.
J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ;
Je serai riche alors d'une richesse rare
J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours !
Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève,
Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête
Et tu me parleras d'amour en chevrotant.
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.





Rosemonde GÉRARD   (1871-1933)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Fornarina le 18 Juin 2011 à 19:15:01
Être aimé

Écoute-moi. Voici la chose nécessaire :
Être aimé. Hors de là rien n'existe, entends-tu ?
Être aimé, c'est l'honneur, le devoir, la vertu,
C'est Dieu, c'est le démon, c'est tout. J'aime, et l'on m'aime.
Cela dit, tout est dit. Pour que je sois moi-même,
Fier, content, respirant l'air libre à pleins poumons,
Il faut que j'aie une ombre et qu'elle dise : Aimons !
Il faut que de mon âme une autre âme se double,
Il faut que, si je suis absent, quelqu'un se trouble,
Et, me cherchant des yeux, murmure : Où donc est-il ?
Si personne ne dit cela, je sens l'exil,
L'anathème et l'hiver sur moi, je suis terrible,
Je suis maudit. Le grain que rejette le crible,
C'est l'homme sans foyer, sans but, épars au vent.
Ah ! celui qui n'est pas aimé, n'est pas vivant.
Quoi, nul ne vous choisit ! Quoi, rien ne vous préfère !
A quoi bon l'univers ? l'âme qu'on a, qu'en faire ?
Que faire d'un regard dont personne ne veut ?
La vie attend l'amour, le fil cherche le noeud.
Flotter au hasard ? Non ! Le frisson vous pénètre ;
L'avenir s'ouvre ainsi qu'une pâle fenêtre ;
Où mettra-t-on sa vie et son rêve ? On se croit
Orphelin ; l'azur semble ironique, on a froid ;
Quoi ! ne plaire à personne au monde ! rien n'apaise
Cette honte sinistre ; on languit, l'heure pèse,
Demain, qu'on sent venir triste, attriste aujourd'hui,
Que faire ? où fuir ? On est seul dans l'immense ennui.
Une maîtresse, c'est quelqu'un dont on est maître ;
Ayons cela. Soyons aimé, non par un être
Grand et puissant, déesse ou dieu. Ceci n'est pas
La question. Aimons ! Cela suffit. Mes pas
Cessent d'être perdus si quelqu'un les regarde.
Ah ! vil monde, passants vagues, foule hagarde,
Sombre table de jeu, caverne sans rayons !
Qu'est-ce que je viens faire à ce tripot, voyons ?
J'y bâille. Si de moi personne ne s'occupe,
Le sort est un escroc, et je suis une dupe.
J'aspire à me brûler la cervelle. Ah ! quel deuil !
Quoi rien ! pas un soupir pour vous, pas un coup d'oeil !
Que le fuseau des jours lentement se dévide !
Hélas ! comme le coeur est lourd quand il est vide !
Comment porter ce poids énorme, le néant ?
L'existence est un trou de ténèbres, béant ;
Vous vous sentez tomber dans ce gouffre. Ah ! quand Dante
Livre à l'affreuse bise implacable et grondante
Françoise échevelée, un baiser éternel
La console, et l'enfer alors devient le ciel.
Mais quoi ! je vais, je viens, j'entre, je sors, je passe,
Je meurs, sans faire rien remuer dans l'espace !
N'avoir pas un atome à soi dans l'infini !
Qu'est-ce donc que j'ai fait ? De quoi suis-je puni ?
Je ris, nul ne sourit ; je souffre, nul ne pleure.
Cette chauve-souris de son aile m'effleure,
L'indifférence, blême habitante du soir.
Être aimé ! sous ce ciel bleu - moins souvent que noir -
Je ne sais que cela qui vaille un peu la peine
De mêler son visage à la laideur humaine,
Et de vivre. Ah ! pour ceux dont le coeur bat, pour ceux
Qui sentent un regard quelconque aller vers eux,
Pour ceux-là seulement, Dieu vit, et le jour brille !
Qu'on soit aimé d'un gueux, d'un voleur, d'une fille,
D'un forçat jaune et vert sur l'épaule imprimé,
Qu'on soit aimé d'un chien, pourvu qu'on soit aimé !

14 mars 1874
Victor Hugo (1802-1885)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 21 Juin 2011 à 00:03:36
          Magie d'un coquillage


    J'étends ces mots, sortis d'une vague , d'une marée
d'un coquillage Venu de la mer, poussé sur le rivage
porté à mon oreille, il me berce de songes imagés
mais quel doux secret ! naît dans un seul coquillage

    Ces mots sortis de son âme, qui taguent sur les flots
se posent sur mon cœur, comme un son d'aria murmurant
tout dissone et s'harmonise dans d'ineffables échos
éclaire par le bistre de la lune, qui miroite tel un diamant

     Ces mots brodés tendrement, au fil de mes doigts
façonnés un à un, comme un collier de résille d'or,
que s'enferme dans un médaillon argenté, digne des rois
maille de mon amour, ancré dans mon âme tel un trésor

     J'aimerais être nichée dans ses bras, bercée par ces mots
qui se confondent à la mer, et les sculpter à son image
s'écoulant comme un landau de soie, gisant sur la plage

     J'écoute dans la nuit silencieuse, l'écho des rêves caressés
à l'aube dans une étreinte, mon âme s'éteint dans un sanglot
mon coquillage magie des mots, s'envole sur la vague argenté
à la main, mon médaillon riche des secrets, scellé d'un anneau.


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bicrave le 21 Juin 2011 à 11:07:52
Le jour est arrivé. le soleil est tout noir.
Les oiseaux sont tombés du haut de leur perchoir.
La mal est dans nos têtes et l'enfer dans notre âme.
Et pour tout oublier, j'enfonce cette lame



Au plus profond de moi, tout au fond de mon coeur
Pour cesser de vivre, pour stopper la douleur.
Mes yeux pleurent le sang qui coule sur ma peau;
Ils pleurent ce monde qui ne fut jamais beau.



Et mes yeux se ferment, je ne peux plus bouger;
J'entends autour des voix qui viennent me hurler
Que je ne dois mourir. c'est trop tard, je m'en vais.



J'ai tellement souffert, vous ne l'aviez compris
Vous qui étiez heureux. Vous devez m'oublier,
Abrutis que vous êt'. profitez de vos vies !
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 24 Juin 2011 à 22:20:07
Les vagues de minuit


Près d'une belle plage,
j'ai parlé aux vagues, au bord de l'océan
et je leur ai confié un message
que j'ai placé dans une bouteille d'antan...

Suivant la rose des vents
ma bouteille trouvera la voie...
emportant les mots marins vibrants
qui parleront tout simplement de moi...

Au clair de lune, près du rivage,
pendant que j'écoute les vagues étrangères
caresser les rochers brillants et les coquillages
je contemple la plage solitaire...

Et un jour, vous lirez en silence ces mots
que j'ai écrit au cours de ma vie...
parmi la douceur des vagues, au bord d'un bateau
qui traversait comme un dauphin la nuit...
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 26 Juin 2011 à 10:14:18
Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change

Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change,
Le lait est basané auprès de ce beau teint,
Du cygne la blancheur auprès de vous s'éteint
Et celle du papier où est votre louange.

Le sucre est blanc, et lorsqu'en la bouche on le range
Le goût plait, comme fait le lustre qui le peint.
Plus blanc est l'arsenic, mais c'est un lustre feint,
Car c'est mort, c'est poison à celui qui le mange.

Votre blanc en plaisir teint ma rouge douleur,
Soyez douce du goût, comme belle en couleur,
Que mon espoir ne soit démenti par l'épreuve,

Votre blanc ne soit point d'aconite noirci,
Car ce sera ma mort, belle, si je vous trouve
Aussi blanche que neige, et froide tout ainsi.

Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ   (1552-1630)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 02 Juillet 2011 à 22:16:33
LE COQUILLAGE

Ronfle coquillage
Où l'on entend tout le bruit de la mer
Vague par vague
Où l'on entend marcher les petits crabes
Où l'on entend mugir le vent amer.

Ronfle coquillage
Ah! je revois tous les bateaux de bois,
Les voiles blanches
Claires comme un matin de beau dimanche
Ailes de la joie.

Ronfle coquillage,
En toi je retrouve les beaux jours vivants,
Où les mouettes claquaient au vent
Dans un grand ciel bleu gonflé de nuages,
De nuages blancs signe du beau temps

Ronfle coquillage.

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 03 Juillet 2011 à 22:56:25
Tu es ma lumière dans mon monde d'ombre

Dans la forêt elfique, volètent les lucioles,
Dans l'ombre de la nuit, sur fond de carmagnole.
Tenant ta main, nous progressons à pas comptés,
Les brindilles craquent, sans nous affoler...

La lumière qui naît des entrailles de la terre
Est sans doute due à la fabrication des rêves
Éclairé de pureté, on croise doucement le fer
Pour s'amuser en dansant sur cette douce trêve

Je suis ton ombre, tu m'appartiens,
Je te suivrai dans la lumière du chemin.
Parcourir les rêves les plus fous,
Où l'ombre et la lumière ne feront qu'un à notre rendez-vous.

Je suis ta lumière qui éclaire ta route
Au-delà des ombres qui s'éparpillent
Les herbes folles forment une voûte
Nous marchons vers une drôle de vie.

Qu'importe la longueur de notre vie,
Je sens que les deux imbriqués ne seront pas sombre.
Et nous plongera tous deux dans un bonheur infini,
Je vais vers ta lumière, tu suis mon ombre.



La Lumière est le symbole du savoir, l'ombre est le symbole du Vouloir.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 07 Juillet 2011 à 18:37:22
La source

Tout au long de l'année
Me parle cette source
En janvier enneigée,
En février gelée,
En mars encore boueuse,
En avril chuchotante
En mai garnie de fleurs,
En juin toute tiédeur,
En juillet endormie,
En août presque tarie,
En septembre chantante,
En octobre dorée,
En novembre frileuse
En décembre glacée.
C'est toi, petite source,
Le coeur de la forêt !

LOUIS GUILLAUME
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: hilary_ le 11 Juillet 2011 à 17:19:45
Assise sur la plage je regarde l'horizon bleu azure
C'est comme s'il m'attirait
Et ne laisse mon regard se détourner
Figée sur cette direction je plonge dans mes idées
Souvenirs tristes ou gaies
Peu importe, juste cette immensité
Sentiments aussi grands que ce monstre liquide
Bercée par le bruit des vagues
Une larme qui coule, un sourire discret
Après vient une phase de détente de sensation de vide
Mer tu peux être aussi grande que tu peux
Jamais tu ne pourras dépasser mon cœur et mon océan intérieur
Mon cœur peut aimer à l'infini toi tu as l'autre rive comme limite
Tes profondeurs ténébreuses ne sont pas plus obscures que mes peines
Mais comme la difficulté c'est la mer à boire
Pour toi je ne pourrai être qu'une gorgée .




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 12 Juillet 2011 à 17:08:45
Frédéric MONNERON   (1813-1837)


Les Alpes

Ils vont toujours. L'horizon s'ouvre immense,
Il se gonfle, il se perd, et toujours recommence ;
Confus, inépuisable, il s'enfuit, reculant
L'orageuse étendue au flot étincelant.
Et les monts sur les monts s'accumulent sans cesse ;
Le haut plateau succède au plateau qui s'abaisse,
Bordant de ces créneaux lugubres, désolés,
Les horizons de neige au clair azur mêlés.
Le glacier, qui se roule en vagues cristallines,
Allume aux feux du jour ses verdâtres collines. [...]

Le guide,
Ouvrant le manteau noir étoilé par la neige,
De ses plis ténébreux l'enveloppe sans bruit,
Et le poète errant dans l'éternelle nuit,
De montagne en montagne et d'abîme en abîme,
Se berce dans sa chute, au gré d'un vent sublime. [...]

Il tombe, il rebondit, il tombe, il tombe encor,
Et de son oeil sanglant jaillit l'étoile d'or.
Abîme, vous chantiez, vous résonniez de joie !
Toi, terre ! tu tremblais en accueillant ta proie !
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 20 Juillet 2011 à 22:52:56
 Le ciel complice de nos écrits


Moi, je couche sans raison,
Ma passion, dans le verbe noir ;
Pour croire, en une certaine résurrection...
A quoi bon ? C'est un reflet dans le miroir...

Elle, applique en son aquarelle,
L'arc-en-ciel, aux couleurs de la vie,
Toutes unies dans une cascade charnelle...
Irréelle... Pour mon être assombri...

Moi, je rime sans façon, infini bien être,
Mon amour de l'écriture sous un ciel d'été.
Pour avoir, dans un futur peut-être...
Mon envol au ciel du paradis de la vérité...

Il, voudrait renaître un soir,
Dans l'ombre d'un ciel de pluie.
Assombri dans le kaléidoscope du désespoir...
Réalité... Pour mon envie emplie d'espoir...

Lui et elle, par une traînée de plumes d'oie,
Se retrouvent scellés par la pureté des mots,
Elle et lui, dans un concert un peu hors la loi,
Se sentent bien en échangeant leurs rimes en écho.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bunni le 21 Juillet 2011 à 16:13:24
Alfred de MUSSET   (1810-1857)
>
>
> A une fleur
> Que me veux-tu, chère fleurette,
> Aimable et charmant souvenir ?
> Demi-morte et demi-coquette,
> Jusqu'à moi qui te fait venir ?
>
> Sous ce cachet enveloppée,
> Tu viens de faire un long chemin.
> Qu'as-tu vu ? que t'a dit la main
> Qui sur le buisson t'a coupée ?
>
> N'es-tu qu'une herbe desséchée
> Qui vient achever de mourir ?
> Ou ton sein, prêt à refleurir,
> Renferme-t-il une pensée ?
>
> Ta fleur, hélas ! a la blancheur
> De la désolante innocence ;
> Mais de la craintive espérance
> Ta feuille porte la couleur.
>
> As-tu pour moi quelque message ?
> Tu peux parler, je suis discret.
> Ta verdure est-elle un secret ?
> Ton parfum est-il un langage ?
>
> S'il en est ainsi, parle bas,
> Mystérieuse messagère ;
> S'il n'en est rien, ne réponds pas ;
> Dors sur mon coeur, fraîche et légère.
>
> Je connais trop bien cette main,
> Pleine de grâce et de caprice,
> Qui d'un brin de fil souple et fin
> A noué ton pâle calice.
>
> Cette main-là, petite fleur,
> Ni Phidias ni Praxitèle
> N'en auraient pu trouver la soeur
> Qu'en prenant Vénus pour modèle.
>
> Elle est blanche, elle est douce et belle,
> Franche, dit-on, et plus encor ;
> A qui saurait s'emparer d'elle
> Elle peut ouvrir un trésor.
>
> Mais elle est sage, elle est sévère ;
> Quelque mal pourrait m'arriver.
> Fleurette, craignons sa colère.
> Ne dis rien, laisse-moi rêver.
>
>
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 22 Juillet 2011 à 16:34:16
La plage

Terre et mer

la mer, grondement perpétuel à l'assaut de la terre
la terre, résistance immobile et silencieuse
Vagues impatientes, puissantes, soutenues par un vent vif
armée immense prenant son élan depuis l'horizon bleu-vert
blanchie par une colère qui va croissant à l'approche de la côte
mugissant de ses mille voix comme pour impressionner l'ennemi
venant épuiser sa force de façon décevante sur l'immense plage
Celle-ci est piétinement infini de fantassins invisibles
contre lesquels la mer envoie sans relâche sa cavalerie
les uns et les autres répandent sans cesse un sang de sable
qui s'écoule au fil du temps comme une vie sans fin



Sur la plage

terre et mer se rencontrent
elle n'est déjà plus la terre
elle n'est pas encore la mer
enjeu dérisoire de combats sans vainqueur
changeante au gré des saisons et du vent
elle ne peut cependant disparaître
elle n'appartient à personne
Certains matins de trêve, tout tumulte apaisé
elle peut alors être elle-même
et laisser s'épanouir sa beauté naturelle
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 23 Juillet 2011 à 22:43:39
               L'océan de mon coeur


Toi l'écume qui a ramené ma vie à la surface,
La vague qui a éloigné mes sombres jours,
Le soleil qui a réussi à faire fondre la glace,
Qui emprisonnait mon coeur depuis toujours,
Toute l'eau ne suffirait à ramasser
Les larmes qui ont coulé sur mes deux joues,
Et tous les coquillages qui arpentent mes plages d'acier,
Ne pourraient combler le vide qui me sépare de l'amour ;
Ces sentiments que jamais je n'ai pu ressentir ni exprimer,
Ces émotions qui, dans ma tendre enfance m'ont tant manquées,
Rien ne pourra les remplacer,
Même l'amour que tu m'as porté,
Toi l'océan de ma vie, la flamme de ma vie,
Refoule tes yeux savoureux qui ont consumé mes envies,
Oublie le temps passé à rire et à souffrir,
Et donne-moi le temps d'oublier des eaux de cire,
Ces maux futiles, inondés de désir,
Laisse mes plaies se refermer,
Et mes yeux pleurer,
Que mon corps se plonge dans un océan plus beau,
Et que mon coeur retrouve la chaleur à nouveau,
Celle qui a su enflammer nos âmes aquatiques,
Et a pu brûler nos armes pacifiques.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 25 Juillet 2011 à 13:59:59
Le pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

    Guillaume Apollinaire (alcools)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 25 Juillet 2011 à 21:22:58
        Sois tranquille, cela viendra !

Sois tranquille, cela viendra ! Tu te rapproches,
tu brûles ! Car le mot qui sera à la fin
du poème, plus que le premier sera proche
de ta mort, qui ne s'arrête pas en chemin.

Ne crois pas qu'elle aille s'endormir sous des branches
ou reprendre souffle pendant que tu écris.
Même quand tu bois à la bouche qui étanche
la pire soif, la douce bouche avec ses cris

doux, même quand tu serres avec force le nœud
de vos quatre bras pour être bien immobiles
dans la brûlante obscurité de vos cheveux,

elle vient, Dieu sait par quels détours, vers vous deux,
de très loin ou déjà tout près, mais sois tranquille,
elle vient : d'un à l'autre mot tu es plus vieux.

Philippe Jaccottet
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 26 Juillet 2011 à 22:12:00
           La lumière glorieuse - poésie inspirée


Une nuit tout en regardant en haut
J'ai vu une lumière briller dans le ciel
Il a scintillé glorieusement de l'amour de Dieu.
Tellement admirablement lumineux... tantôt.

C'était une nuit froide, croquante, claire.
Je pourrais voir pour toujours et jamais.
La beauté de tout si lumineux.
C'était une nuit où je n'oublierais jamais....

Il y avait des millions du scintillement tient le premier rôle.
Chacun avec un brillant son...
Presque briller près et loin jusqu'ici.
Me laissant savoir que je n'étais pas seul.

Puis toute la soudain, une tient le premier rôle tenu dehors.
Elle est venue à moi comme si dans un rêve.
Attirant mon attention sans aucun doute.
Apportant le message de Dieu, semble-t-il.

Au centre était une vue magnifique.
Un ange qui était vue à voir.
Son omniprésence était une lumière glorieuse.
Elle a été habillée en doucement blanc et or.

Dire « Dieu m'a envoyé ici.
Puisqu'il vous aime ainsi.
Il veut que vous sachiez il vous juge cher.
Il volonté jamais, vous a jamais laissé vont. «

à partir de ce moment dorénavant j'ai su que j'avais tout raison.
Et j'ai su que je seul ne serais jamais.
Prise juste près de cette belle vue.
L'ange indiquant « Dieu m'aime ».

Notre Dieu est tellement très juste.
Il nous aime chacun.
Dans lui nous devons placer notre confiance.
Pour son travail est un sur un...
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 29 Juillet 2011 à 00:02:41
     Paysage étoilé


Présence rassurante
D'une étoile luisante
elle se fait si brillante
Éclaire les âme errantes
Créant une atmosphère
D'un bonheur prospère
Dormir à la belle étoile
On oubli alors le mal
Qui est là, tout autour
içi et pour toujours...
Mais ce paysage étoilé
Réussi a nous faire rêver
Nous transporte d'univers
calme comme un désert

Rêve éveiller
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 31 Juillet 2011 à 23:15:15
Mon chemin

Je cherche le chemin,
Pour suivre ma route
Tout semble incertain
J'y ai croisé le doute.

Je cherche le chemin,
La bonne direction
Pour ce jour et demain
Trop d'interrogations !

Je cherche le chemin,
Vers quelle destination ?
Je suis un pèlerin
Ah ! Donnez-moi raison !

Hélas ! Que de chemins
D'innombrables sentiers !
Mais ou est donc le mien ?
Je voudrais le trouver !

Montrez-moi le chemin,
Éclairez ma route !
Pour que je sois certain,
Et repousse le doute.

J'ai trouvé le chemin,
Pour suivre ma route !
La Parole du divin
A dissipé mes doutes.

Dieu est le chemin
Avec moi sur ma route
Aujourd'hui et demain
Rien que je redoute.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 01 Août 2011 à 22:09:13
                moments dans la vie



Il y a des moments dans la vie où vous vous ennuyez de quelqu'un
tellement que vous voulez juste les sélectionner de
vos rêves et les étreignent pour vrai !

Quand la porte du bonheur se ferme, une autre s'ouvre ;
mais souvent des périodes nous regardons si longs
porte fermée que nous ne voyons pas celui,
ce qui a été ouvert pour nous.

Ne pas aller pour des regards ; ils peuvent tromper.
Ne pas aller pour la richesse ; même cela se fane loin.
Aller pour quelqu'un qui te fait le sourire,
parce qu'il prend seulement un sourire à
faire un jour foncé sembler lumineux.
Trouver celui qui fait votre coeur sourire.

Rêver ce que vous voulez pour rêver ;
aller où vous voulez aller ;
être ce que vous voulez pour être,
parce que vous avez la seulement une vie
et une chance de faire toutes choses
vous voulez faire.

Pouvez vous avoir assez de bonheur pour te faire le bonbon,
assez d'épreuves pour vous rendre fort,
assez de douleur pour vous garder humain et
assez d'espoir de vous rendre heureux.

Les plus heureux des personnes pas nécessairement
avoir le meilleur de tout ;
ils tirent juste le meilleur de
tout qui vient le long leur manière.

Le futur le plus lumineux toujours
être basé sur oublié au delà ;
vous ne pouvez pas entrer en avant dans la vie jusqu'à
vous avez laissé aller de vos échecs et chagrins d'amour passés.

Quand vous êtes nés, vous pleuriez
et chacun autour de toi souriait.
Vivent votre vie ainsi à l'extrémité,
vous êtes celui qui sourit et chacun
autour de toi pleure.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 03 Août 2011 à 21:29:58
     Ça sent si bon la France

Quand on a roulé sur la terre entière,
On meurt d'envie de retour dans le train
Le nez au carreau d'ouvrir la portière,
Et d'embrasser tout comme du bon pain.
Ce vieux clocher dans le soleil couchant
Ça sent si bon la France !
Ces grands blés mûrs emplis de fleurs des champs,
Ça sent si bon la France !
Ce jardinet où l'on voit "Chien méchant"
Ça sent si bon la France !

A chaque gare un murmure,
En passant vous saisit :
"Paris direct, en voiture"
Oh ça sent bon le pays !
On arrive enfin, fini le voyage.
Un vieux copain vient vous sauter au cou.
Il a l'air heureux, on l'est davantage,
Car en sortant tout vous en fiche un coup.
Le long des rues ces refrains de chez nous,
Ça sent si bon la France !
Sur un trottoir ce clochard aux yeux doux,
Ça sent si bon la France !
Ces gens qui passent en dehors des clous,
Ça sent si bon la France !
Les moineaux qui vous effleurent,
La gouaille des titis,
"Paris Midi,
Dernière heure."
Oh ça sent bon le pays !
Et tout doucement, la vie recommence,
On s'était promis de tout avaler.
Mais les rêves bleus, les projets immenses,
Pour quelques jours on les laisse filer.
Cette brunette aux yeux de paradis,
Oh ça sent si bon la France !
Le PMU qui ferme avant midi "Oh là, oh là là !"
Ça sent si bon la France !
Le petit bar où l'on vous fait crédit.
Oh ça sent si bon la France !
C'est samedi faut plus s'en faire, repos jusqu'à lundi !
Belote et re-, dix de der.
Ça sent bon le pays !
Quel pays ?
Mais ça sent bon notre pays, mais oui !

Colette Renard
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 10 Août 2011 à 14:59:12
Tes yeux d'océan

Recueil de poèmes courts.

Dans tes yeux d'océan
Tous mes voiliers se sabordent...
Et je viens m'échouer,
Naufragée volontaire,
Sur les rivages délice
De ton coeur aventurier !
Couchée sur ton lit de sable,
Caressée par tes alizés,
Prisonnière de ton sourire paradis,
Je me livre
Menottes à l'âme
A ton amour marin !

Véronique Audelon
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 19 Août 2011 à 11:08:16
Les nénuphars

Nénuphars blancs, ô lys des eaux limpides,
Neige montant du fond de leur azur,
Qui, sommeillant sur vos tiges humides,
Avez besoin, pour dormir, d'un lit pur ;
Fleurs de pudeur, oui ! vous êtes trop fières
Pour vous laisser cueillir... et vivre après.
Nénuphars blanc, dormez sur vos rivières,
Je ne vous cueillerai jamais !

Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses,
Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ?...
Car pour rêver il faut être amoureuses,
Il faut avoir le coeur pris... ou jaloux ;
Mais vous, ô fleurs que l'eau baigne et protège,
Pour vous, rêver... c'est aspirer le frais !
Nénuphars blancs, dormez dans votre neige !
Je ne vous cueillerai jamais !

Nénuphars blancs, fleurs des eaux engourdies
Dont la blancheur fait froid aux coeurs ardents,
Qui vous plongez dans vos eaux détiédies
Quand le soleil y luit, Nénuphars blancs !
Restez cachés aux anses des rivières,
Dans les brouillards, sous les saules épais...
Des fleurs de Dieu vous êtes les dernières !
Je ne vous cueillerai jamais !

Jules BARBEY D'AUREVILLY   (1807-1889)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 25 Août 2011 à 17:11:52
Le bateau I longtemps à monter


Le bateau de l'amitié est l'un I long pour monter,
Le bateau dont les voiles n'égareront jamais.
Le bateau dont l'ancre se tiendra immuablement,
Jusqu'aux jours finals de ma vie avoir au delà.
Le bateau dont la roue ne s'égarera pas,
Mais me guidera en bon jour de direction par jour.
Le bateau dont le corps ne se décomposera jamais ou se décomposera,
Pour lui m'aidera par tous mes toute la vie ennuis.
Le bateau dont la plate-forme non jamais laissé sur une marée de débordement,
C'est le bateau de l'amitié, l'un I désirent ardemment pour monter.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bunni le 05 Novembre 2011 à 23:42:23
Comment écrire un haïku (http://www.youtube.com/watch?v=G3fxGb7FCN4#)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: kassis le 27 Novembre 2011 à 13:16:02
La vie

Rien n'est facile, tout est difficile
Tout le monde est un peu fragile
Et chaque jour, les heures défilent  !!!

Il reste toujours une seconde de sourire
Restera toujours un petit coin pour écrire
Sans cesse essayer de ne pas trop souffrir
Ne plus se lamenter sur notre avenir !!!

Nous avons un petit bonheur en nous
parfois on le sent, parfois on s'en fout
On a besoin qu'elle tourne cette roue
Juste éviter le grand méchant loup !!!!

Il arrive à tous d'être heureux un instant
Comme il arrive la tristesse souvent
C'est ce qu'on appelle la vie tout simplement
Tout passe, les pires et les bons moments !!!

Un jour sans rire est un jour de perdu
Quel bonheur de voir un sourire
Et surtout celui d'une personne que l'on apprécie !!!

Kassis
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Fornarina le 28 Novembre 2011 à 12:57:07
L'isolement



Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante :
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m'attend. »

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je ne demande rien à l'immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi restè-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 28 Novembre 2011 à 20:43:49
Moi bavard ?

Moi ! Un bavard !
Ça ce voit tant ?
Oh ! Canular !
Vrai ? Ça s'entend ?

Même par écrits ?
Le flot des mots,
Vous envahie
De plein d'échos ?

Dans vos pensées ?
Que de carrefours,
Pour se croiser,
Dans des détours.

Dans vos actions ?
Pour exprimer,
Nos relations,
Pour communier ?
Titre: poéme pour les mamans
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 13:14:37
ne t'y attendais pas,
Mais ce poème est pour toi.
J'aimerais te remercier infiniment
Pour tout ce que tu as fait, maman.

Tu sais que je t'aime vraiment,
Et je le pense sincèrement.
Je vais tenter de te le démontrer,
Même si j'ai du mal à l'exprimer.

Grâce à ce bien modeste poème,
Enfin, je t'affirme que je t'aime .
Si trop souvent, je ne le prouve pas,
Sache que ce sentiment est toujours là.

Dans la vie, quoiqu'il arrivera
Tu seras ma petite maman à moi.
Je veux te serrer dans mes bras
Comme tu l'as fait pour moi, déjà !



Titre: Maman POURQUOI?
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 18:10:41

c'est un poeme que j'ai trouvé sur internet...
J'en ai pleuré pendant bien 5 minutes...
a vos mouchoirs!!!!

Maman, je suis allée à une fête.
Je me suis souvenu de ce que tu me disais.
Maman, tu m'avais dit de ne pas boire,
Alors, je n'ai bu que du cola.
Maman, je me sentais, vraiment fière de moi,
Comme tu me l'avais dit,
Maman, je n'ai pas consommé du tout de la soirée.
Même si les autres me disaient que je pouvais,
maman, je sais que j'ai fait le bon choix,
Je sais que tu as toujours raison.
Maman, la fête tire à sa fin.
Et tous s'en retournent chez eux,
Maman, en montant dans ma voiture,
Je savais que j'arriverais saine et sauve à la maison,
Parce que tu m'as appris à être responsable et gentille.
Maman, je démarre doucement,
Mais en m'engageant dans la rue,
Maman, l'autre voiture ne m'a pas vue,
Et m'a frappée de plein fouet.
Maman, étendue, sur le pavé,
J'entends un policier dire: "L'autre chauffeur était ivre"
Maman, maintenant c'est moi qui paie.
Maman, je suis étendue là, mourante;
J'aimerais que tu sois là.
Maman, comment est-ce possible?
Ma vie vient d'éclater, comme un ballon,
Maman, il y a trop de sang partout,
Et c'est le mien,
Maman, j'entends le docteur dire
Que je vais mourir bientôt!
Maman, je veux seulement te dire
Je jure que je n'ai pas bu.
Maman, c'était les autres.
Les autres n'ont pas réfléchi.
Il était probablement à la même fête que moi.
La seule différence:

IL A BU ET JE VAIS MOURIR.
Maman, pourquoi les gens boivent-ils?
Ça peut détruire toute une vie.
Maintenant, je ressens une vive douleur,
Une douleur comme un couteau.
Maman, le gars qui m'a frappée marche de long en large,
et je crois que c'est injuste.
Je meurs et il ne peut que me dévisager.
Maman, dis à mon frère de ne pas pleurer
Dis à mon papa d'être brave
Quand je serai partie au paradis
Inscris sur ma tombe: "La petite fille à papa"
Maman, quelqu'un aurait dû lui dire,
que l'alcool au volant, c'est criminel.
Maman, si seulement on le lui avait dit,
Je serais encore en vie.
Maman, mon souffle se fait plus court
J'ai très peur.
Maman, s'il te plaît ne pleure pas pour moi.
Tu étais toujours là quand j'avais besoin de toi.
Maman, j'ai une dernière question
Avant de te dire au revoir:
Je n'ai pas conduit après avoir bu de l'alcool,
alors, pourquoi suis-je celle qui va mourir?
S'il vous plaît, transmettez donc ce message
à ceux que vous connaissez,
peut-être rejoindra-t-il quelqu'un,
assez pour l'empêcher de conduire
après avoir pris de l'alcool.
(Tiré d'un fait vécu)



Titre: Dis-moi seulement je t'aime
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 18:28:04
 
Chaque fois que je t'invite

Tu fais l'absent et tu m'évites

Chaque fois que je te dis je t'aime

Tu es indifférente et tu changes de thème

Je te veux à moi seul sans partage

Loin du doute loin du mirage

Je veux entendre "je t'aime" de ta bouche

Après cela ça m'est égale si tu ne me touches

Ô si mon cœur peut parler maintenant

Il ne peut prononcer que ton joli nom

Ô si mon œil peut dessiner une image

Il ne peut dessiner que ton beau visage

Ô si seulement tu me dis que jamais tu ne me quittes

Je t'aimerais un amour sans faille et sans limites.

Titre: un Poèmes a toutes les femmes handicap
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 18:37:42
Attention, vous allez lire un poème qui a peut heurter la sensiblité de certaines personnes.

malgré ton handicap 
Je suis parfois à tes côté, Je t'admire avec succé,Ne change rien.Ton handicap, me fait mal. Tous sa s'est écrit depuis le début dans ce grand livre invisible,où t vie toute entière est écrite . Donc aucune pitié mais juste UN COURAGE fou!!!! ...........Tu as un optimisme à ne pas changer ni à regretter ... Toi qui ne marche pas,Toi qui ne parle pas et qui ne se plaint jadis!!!! Malgré les hauts et les bas... Tu es une femme incroyable!!! 


Titre: ETRE FORT
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 18:44:05
ETRE FORT ,
C ' EST RAYONNER DE BONHEUR
QUAND ON EST MALHEUREUX .
C ' EST ESSAYER DE PARDONNER A QUELQU 'UN
QUI NE MERITE PAS LE PARDON .
C ' EST DONNER SANS RETOUR
ET RESTER CALME EN PLEIN DESESPOIR .
C ' EST ETRE JOYEUX
QUAND ON NE L ' EST PAS .
C ' EST SOURIRE
QUAND ON A ENVIE DE PLEURER .
C' EST FAIRE RIRE
QUAD ON A LE COEUR EN MORCEAUX .
C ' EST SE TAIRE
QUAND L ' IDEAL
SERAIT DE CRIER SON ANGOISSE .
C ' EST CONSOLER QUAND ON A BESOIN
D ' ETRE CONSOLE SOI MEME .....

Titre: Poèmes tres triste
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 18:52:54
                                                                              Chaque soir,
                                                                       Je pense à la mort,
                                                                     Je pense à toutes mes souffrances,
                                                                  Que j'ai dù accepter avec imprudence.

                                                             Car je n'aurais jamais su que ça ferait mal,
                                                                  De se faire traité comme un animal,
                                                                J'ai l'impression de me faire transpercé,
                                                                Par un couteau malsainement aiguisé.

                                                                 J'ai donc voulu me changé les idées,
                                                                   j'ai pris un vieu dictionnaire tout plié,
                                                                J'ai feuilleté vite vite les pages fétides,
                                                            Et je suis tombée par hasard sur le mot suicide...
Titre: Un message de paix.
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 18:59:02
 
S'il y avait un moyen pour arreté.

Toutes ces guerres.

Nous pourrions chaque jour fêté.

La beauté de nôtre terre.

Un message de paix.

Pour les enfants envahient par la pauvreté.

Pour les êtres tombés dans la détrèsse.

Personne ne daigne les écoutés.

Leurs appels au secours, qu'ils nous adressent.

Un message de paix.

Marchons ensemble vers demain.

En nous, une flamme.

Mains dans la main.

Jetons les armes.

Un message de paix.

Céssons toutes nos bétises humaines.

Evitons les blessures.

Autour de nous se déchainent.

Celà est une vie bien trop dure.



Titre: l'amour n'a pas d'age
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 19:05:42
On m'a dit un jour que l'amour n'avait pas d'âge, Qu'il triompherait de tout, Mais regarde nous, Pour quelques années en trop on est obligé de se cacher pour s'embrasser. Que m'importe, Maintenant tu es là. Par la fenêtre, je regarde, En face de chez moi, Tu es là, je le sais, je le sens, Mais je ne peux te voir, je ne peux te toucher, Je ne peux te sentir ni te regarder. Que m'importe, Maintenant je te garde.

. Tes yeux me fuient pour ne pas craquer, Tes mains me mentent pour ne pas me toucher, Tes lèvres se serrent pour ne pas m'embrasser, Que m'importe, Maintenant tu me manques. Tu m'as invitée à passer la soirée, Je me doutais de ce qui allait se passer, Tes mains allaient m'effleurer, Nos corps allaient se lier, Je perdrais ma naïveté, Que m'importe, Maintenant tu me fais confiance. Tu m'as obligée à me cacher pour t'aimer

, Dans le silence et l'indifférence à me murer, Petit à petit, tu comptais pour moi, Petit à petit, je devenais solitaire, Un à un je perdais mes frères, Tout ça pour toi, Malgré tout ça, Tu m'as fait découvrir l'amour, le vrai, Une envie, un besoin de toucher tes lèvres, de te voir, de t'avoir près de moi, Un sourire, un regard nous n'avons pas besoin de mots, ni de longs exposés. Personne ne nous comprendra jamais, Puisque nous sommes différents, Que m'importe, Maintenant tu m'aimes.
Titre: ROMEO ET JULIETTE ,humour ,duo avec moi même
Posté par: agoustina le 01 Décembre 2011 à 19:53:26
                                    

O mon roméo je suis pour toujours ta juliette ,
celle qui fait la popote et lave tes chaussettes ,,
mon tendre amour je suis à jamais à tes pieds
oui roméo ,je vais chercher du bois pour la cheminée ,,,


O ma juliette ,mon délicieux sucre d'orge ,
va chercher chez apothicaire un sirop pour la gorge ,
à ton retour ,n'oublies pas de repasser ma chemise ,
dépèches toi j'ai faim ,vite que la table soit mise ,,,,


O mon roméo ,je suis heureuse à tes cotés ,
meme si la nuit ta mélodie sont tes pets ,
tu ronronnes d'amour ,faisant vibrer ,notre demeure ,
dans tes bras je m'enfuis ,chaques jours ,chaques heures ,


O ma juliette ,reprise le trou de mon pantalon
va bêcher le jardin ,que nos légumes soient bon ,
frottes ,ranges ,nettoies ,la maison du sol au plafond ,
mais surtour ,ma princesse ,ne me prends pas pour un con ,


O mon roméo ,,je serais ,ta plus humble servante ,
mon amour pour toi est fort ,toujours monte la pente ,
tes paroles sont un baume ,je t'aime à mourir ,
même si ton haleine ,sent de plus en plus le pourrir ,


O ma juliette ,va fermer les volets de ma fenêtre
as tu fait les courses pour ma petite fête ,
ce soir ,mes amis ,pourront lire ce bonheur
qui emplit depuis toujours nos deux coeurs ,,,,



O mon roméo ,,quelle joie ,de servir tes amis ,
il y du bon vin, et je prépare un énorme  rôti
ce soir ,je serais à tes cotés la plus belle
mon amour oui je vais sortir avant les poubelles ,


O ma juliette ,ce soir ,tu te feras discrète ,
dans la cuisine ,tu t'ennuieras pas certe ,
à présent laisses moi me poser,je suis épuisé
une bonne sieste ,et le tour est joué ,   ETC ETC ETC oui ceci n'a pas de fin mdr

oui c'est roméo et juliette ,à ma manière ,ça existe oui ,
                            mais je pense qu"elle a eu raison de s'empoisonner ,heumm
                                                                      poignardé plutot oui !!! mdr MDR ,,,,,,


 




         
                 


Titre: de quel esprit etent vous?
Posté par: agoustina le 04 Décembre 2011 à 06:25:45

Les Grand Esprits Discutent D'Idées,
Les Esprits Moyens Discutent D'Évènements,
Les Petits Esprits Discutent Des Gens !
Titre: Citation de mére teresa
Posté par: agoustina le 06 Décembre 2011 à 09:23:42
Citation de mére teresa (http://www.youtube.com/watch?v=V72kTvShFhM#)
Titre: ***** LA JALOUSIE..? *****
Posté par: agoustina le 18 Décembre 2011 à 18:43:21
La jalousie n'est pas un problème en soi....
‎***** LA JALOUSIE..? *****

La jalousie n'est pas un problème en soi.
Elle n'est que l'indice
de la présence d'un problème
Elle naît avec l'insatisfaction
et l'insécurité chez l'autre.

On éprouve de la jalousie
lorsqu'on n'est plus satisfait
auprès de la personne qu'on a choisi
de privilégier et plus particulièrement lorsqu'on craint de perdre
cette source de satisfactions
si importantes a notre coeur...

CONCLUSION


si dans un couple chacun faisai en sorte
de rendre sa moitiée heureuse,
Jalousie il n'y aurai point



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 20 Décembre 2011 à 02:42:06
Ange bleu, ange blanc

Ange bleu, ange blanc
Descendez sur la terre
Venez donner aux gens
La vraie joie qu'ils espèrent
Ange bleu, ange blanc.

Ange bleu, ange blanc
Que nos coeurs vous accueillent
Qu'à Noël tous les ans
Nos âmes se recueillent
Ange bleu, ange blanc.

Ange bleu, ange blanc
Unissez vos concerts
À ces refrains d'antan
Qui nous sont toujours chers.
Ange bleu, ange blanc.

Ange bleu, ange blanc
Donnez en ce beau jour
À nos coeurs frémissants
La joie, la paix, l'amour.
Ange bleu, ange blanc.

Gigi Bastien
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Palaos le 16 Janvier 2012 à 03:41:08
Une soirée tendance

Une soirée tendance pour oublier,
Une soirée tendance pour s'éclater,
Une soirée tendance pour rigoler,
Une soirée tendance pour souffler.

La musique mise à fond,
On s'éclate, dansons !
On bouge ses fesses,
On est dans le rythme sans cesse !

C'est la fête ce soir,
Ne broyons pas du noir.
C'est enfin la fin de la semaine,
C'est-à-dire le week-end.

Une soirée tendance pour oublier,
Une soirée tendance pour s'éclater,
Une soirée tendance pour rigoler,
Une soirée tendance pour souffler.

La musique est au maximum,
On va d'album en album.
On danse sur le rythme de la musique,
J'adore, c'est fantastique.

Je me déhanche, je bouge le popotin
Tout en étant collée à mon copain.
Les autres font pareil que moi,
C'est moi qui mène la danse cette fois.


Une soirée tendance pour oublier,
Une soirée tendance pour s'éclater,
Une soirée tendance pour rigoler,
Une soirée tendance pour souffler.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 02 Février 2012 à 22:49:04
OASIS DES ARTISTES

O uvrant une fenêtre sur la vie
A ux artistes pour qu'ils se confient
S ans peur et sans fausse modestie
I ci c'est un site qu'on nous envie
S oyez assuré qu'on l'apprécie

D es poésies livrées avec le coeur
E tonnent et ravissent le lecteur
S ous la rime se cache du bonheur

A ux créations artistiques et plastiques
R estons administratifs c'est magnifique
T ant de talents sous des doigts éléctiques
I nspire le respect pour ces artistes atypiques
S ans oublier les citations énigmatiques
T outes en finesse mais cependant pacifiques
E nfin vous voyez c'est un site idyllique
S ans oublier les modérateurs sympathiques
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 06 Mai 2012 à 16:34:55
Tu es ma lumière dans mon monde d'ombre



Dans la forêt elfique, volètent les lucioles,
Dans l'ombre de la nuit, sur fond de carmagnole.
Tenant ta main, nous progressons à pas comptés,
Les brindilles craquent, sans nous affoler...

La lumière qui naît des entrailles de la terre
Est sans doute due à la fabrication des rêves
Eclairé de pureté, on croise doucement le fer
Pour s'amuser en dansant sur cette douce trêve

Je suis ton ombre, tu m'appartiens,
Je te suivrai dans la lumière du chemin.
Parcourir les rêves les plus fous,
Où l'ombre et la lumière ne feront qu'un à notre rendez-vous.

Je suis ta lumière qui éclaire ta route
Au-delà des ombres qui s'éparpillent
Les herbes folles forment une voûte
Nous marchons vers une drôle de vie.

Qu'importe la longueur de notre vie,
Je sens que les deux imbriqués ne seront pas sombre.
Et nous plongera tous deux dans un bonheur infini,
Je vais vers ta lumière, tu suis mon ombre.


La Lumière est le symbole du savoir, l'ombre est le symbole du Vouloir.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 07 Mai 2012 à 17:47:13
Octobre arrive et se finit
Quand nous le rappelle la nuit
L'obscurité vient de tomber
La journée n'est pas terminée

Octobre se fait ressentir
Entre le noir et les soupirs
Des arbres là qui se défeuillent
Laissant leurs âmes sur le seuil

Octobre fait tomber la nuit
Comme les heures de la vie
L'automne a frappé à la porte
Caché entre ses feuilles mortes
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 29 Juin 2012 à 12:03:26
Mes poèmes.........


Un souffle léger
Emporte un soir d'été
Des coeurs enlacés
Et déjà séparés

Des images futiles
Chimères puériles
A l'encre indélébile
Couleurs infantiles

Juste quelques mots
Exorcises les maux
Éphémères et chaud
Souvenirs en cadeaux




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 30 Juin 2012 à 22:00:56
Et la mort n'aura pas d'empire


Et la mort n'aura pas d'empire.
Pas plus que les cris des mouettes n'atteindront leurs oreilles
Ou le déferlements des vagues les rivages;
Là ou s'ouvrait une fleur aucune fleur jamais plus
Ne dressera sa tête sous les coups de la pluie;
Bien qu'ils soient insensé et morts comme des clous,
Leurs têtes tels des marteaux enfonçant les marguerites;
Frapperont le soleil jusqu'a ce que le soleil s'écroule,
Et la mort n'aura pas d'empire.

Dylan Thomas (Angleterre)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 06 Juillet 2012 à 12:03:45
Le beau voyage



Les trains rêvent dans la rosée, au fond des gares...
Ils rêvent des heures, puis grincent et démarrent...
J'aime ces trains mouillés qui passent dans les champs,
Ces longs convois de marchandises bruissant,
Qui pour la pluie ont mis leurs lourds manteaux de bâches,
Ou qui forment la nuit entière dans les garages...
Et les trains de bestiaux où beuglent mornement
Des bêtes qui se plaignent au village natal...
Tous ces rands wagons gris, hermétiques et clos,
Dont le silence luit sous l'averse automnale,
Avec leurs inscriptions effacées, leurs repos
Infinis, leurs nuits abandonnées, leurs vitres pâles...

Henry BATAILLE   (1872-1922)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: kassis le 30 Juillet 2012 à 19:30:30
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son coeur
Sans remord, sans regret, sans regarder l'heure;
Aller de l'avant, arrêter d'avoir peur;
Car, à chaque âge, se rattache un bonheur.


Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son corps;
Le garder sain en dedans, beau en dehors.
Ne jamais abdiquer devant un effort.
L'âge n'a rien à voir avec la mort.


Vieillir en beauté, c'est donner un coup de pouce
à ceux qui se sentent perdus dans la brousse,
Qui ne croient plus que la vie peut être douce
et qu'il y a toujours quelqu'un à la rescousse.


Vieillir en beauté, c'est vieillir positivement.
Ne pas pleurer sur ses souvenirs d'antan.
être fier d'avoir les cheveux blancs,
Car, pour être heureux, on a encore le temps.


Vieillir en beauté, c'est vieillir avec amour,
Savoir donner sans rien attendre en retour;
Car, où que l'on soit, à l'aube du jour,
Il y a quelqu'un à qui dire "Bonjour"


Vieillir en beauté, c'est vieillir avec espoir;
être content de soi en se couchant le soir.
Et lorsque viendra le point de non-recevoir,
Se dire qu'au fond, ce n'est qu'un au revoir.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: fredegonde le 07 Août 2012 à 09:22:58


                PETIT POIS

                Petit poids dans le cœur
                d'une vieille femme
                qui jardine seule sa vie.

                       David Dumortier
     

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 07 Août 2012 à 17:21:30
Cet océan battu de tempête et d'orage

Cet océan battu de tempête et d'orage
Me venant à dédain et le dévoiement
De mon faible estomac prompt au vomissement
Me faisait déjà perdre et couleur et courage,

Quand, pour me délivrer des périls du naufrage,
D'un plus petit bateau je passai vitement
Dans un vaisseau plus grand, tenant assurément
Que plus sûr et gaillard je viendrais au rivage.

Mais las ! ce sont toujours les mêmes cours des vents,
Toujours les mêmes flots qui se vont élevant,
Toujours la même mer qui me trouble et moleste.

Ô mort ! si tu ne prends ma requête à dédain,
Tire-moi des hasards de tant d'écueil mondain,
Repoussant mon esquif dedans le port céleste.

Jean-Baptiste CHASSIGNET   (1571-1635)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 12 Août 2012 à 13:28:07

« Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème. » ;D
de Charles Baudelaire
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 02 Septembre 2012 à 09:26:04

« Il n'y a pas de plus grande récompense, pour un poète, que d'écrire un poème. »
de Dylan Thomas
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 03 Septembre 2012 à 14:53:54

« Le souvenir est poésie, et la poésie n'est autre que souvenir. »
de Giovanni Pascoli
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 05 Septembre 2012 à 08:52:30

« Un amour naissant inonde le monde de poésie, un amour qui dure irrigue de poésie la vie quotidienne, la fin d'un amour nous rejette dans la prose. »
de Edgar Morin
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 07 Septembre 2012 à 10:49:25

« La peinture est une poésie muette et la poésie une peinture parlante. »
de Marie-Philippe Commett
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 09 Septembre 2012 à 10:10:14
Un clairvoyant faucon en volant par rivière

Un clairvoyant faucon en volant par rivière
Planait dedans le ciel, à se fondre apprêté
Sur son gibier blotti. Mais voyant à côté
Une corneille, il quitte une pointe première.

Ainsi de ses attraits une maîtresse fière
S'élevant jusqu'au ciel m'abat sous sa beauté,
Mais son vouloir volage est soudain transporté
En l'amour d'un corbeau pour me laisser arrière.

Ha ! beaux yeux obscurcis qui avez pris le pire,
Plus propres à blesser que discrets à élire,
Je vous crains abattu, ainsi que fait l'oiseau

Qui n'attend que la mort de la serre ennemie
Fors que le changement lui redonne la vie,
Et c'est le changement qui me traîne au tombeau.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 10 Septembre 2012 à 10:38:58

« D'ailleurs, parce que le vent, comme on dit, n'est pas à la poésie, ce n'est pas un motif pour que la poésie ne prenne pas son envol. Tout au contraire des vaisseaux, les oiseaux ne volent bien que contre le vent. Or la poésie tient de l'oiseau. »
de Victor Hugo
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 15 Septembre 2012 à 14:40:02
La plupart des hommes ont de la poésie une idée si vague que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie. »
de Paul Valéry
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 08 Novembre 2012 à 21:43:25
Le Cycle de la Lumière

Au matin, apparaissent sur cet horizon sombre
Les magnifiques premières lueurs du jour clair,
Qui, ensuite, par le lever du Soleil lointain,
La douce fraîcheur se formant sur l'immense firmament ;

A midi, le soleil, au plus haut de l'horizon
Créer une intense, vive, saine et naturelle chaleur,
Qui illumine même les plus petites fleurs cachées,
Où toutes ombres laissent passer la lumières triomphante ;

Au soir, se forme sur cet horizon lumineux
Le début du crépuscule, l'obscurité naît,
Le soleil en se couchant, laisse sa place à la lune ;

La nuit, les lampadaires illuminent le paysage
Qui se repose sur le triste et ombreux monde vaste et noir,
Espérant le retour éclatant du Soleil...
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 14 Décembre 2012 à 20:27:19
Lumières joyeuses, cadeaux enchantés, joie d'être ensemble pour célébrer cette fête tant attendue. Afin que tu vives des moments heureux en cette fin d'année, je te dédie ce poème.

Joie de célébrer ensemble Noël
Offrir et recevoir dans l'allégresse
Yeux remplis d'étoiles et le cœur
Est gonflé de bonheur et de gaieté
Une fois par an, on partage sans compter
Xylophones, nounours et autres joujoux

Nous avons été sages, le père Noël ne vas pas nous
Oublier et notre famille va se retrouver
Ensemble autour de ces cadeaux par milliers
La formule est simple : joyeux Noël à tous.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 23 Décembre 2012 à 15:13:47
L' empreinte


Je m'appuierai si bien et si fort à la vie,
D'une si rude étreinte et d'un tel serrement
Qu'avant que la douceur du jour me soit ravie
Elle s'échauffera de mon enlacement.

La mer, abondamment sur le monde étalée,
Gardera dans la route errante de son eau
Le goût de ma douleur qui est âcre et salée
Et sur les jours mouvants roule comme un bateau.

Je laisserai de moi dans le pli des collines
La chaleur de mes yeux qui les ont vu fleurir
Et la cigale assise aux branches de l'épine
Fera crier le cri strident de mon désir.

Dans les champs printaniers la verdure nouvelle
Et le gazon touffu sur les bords des fossés
Sentiront palpiter et fuir comme des ailes
Les ombres de mes mains qui les ont tant pressés.
   
La nature qui fut ma joie et mon domaine
Respirera dans l'air ma persistante odeur
Et sur l'abattement de la tristesse humaine
Je laisserai la forme unique de mon coeur.

(Anna de Noailles)
 

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 10 Janvier 2013 à 23:16:23
A Petite Jeanne

Vous eûtes donc hier un an, ma bien-aimée.
Contente, vous jasez, comme, sous la ramée,
Au fond du nid plus tiède ouvrant de vagues yeux,
Les oiseaux nouveau-nés gazouillent, tout joyeux
De sentir qu'il commence à leur pousser des plumes.
Jeanne, ta bouche est rose ; et dans les gros volumes
Dont les images font ta joie, et que je dois,
Pour te plaire, laisser chiffonner par tes doigts,
On trouve de beaux vers ; mais pas un qui te vaille
Quand tout ton petit corps en me voyant tressaille ;
Les plus fameux auteurs n'ont rien écrit de mieux
Que la pensée éclose à demi dans tes yeux,
Et que ta rêverie obscure, éparse, étrange,
Regardant l'homme avec l'ignorance de l'ange.
Jeanne, Dieu n'est pas loin puisque vous êtes là.

Ah ! vous avez un an, c'est un âge cela !
Vous êtes par moments grave, quoique ravie ;
Vous êtes à l'instant céleste de la vie
Où l'homme n'a pas d'ombre, où dans ses bras ouverts,
Quand il tient ses parents, l'enfant tient l'univers ;
Votre jeune âme vit, songe, rit, pleure, espère
D'Alice votre mère à Charles votre père ;
Tout l'horizon que peut contenir votre esprit
Va d'elle qui vous berce à lui qui vous sourit ;
Ces deux êtres pour vous à cette heure première
Sont toute la caresse et toute la lumière ;
Eux deux, eux seuls, ô Jeanne ; et c'est juste ; et je suis,
Et j'existe, humble aïeul, parce que je vous suis ;
Et vous venez, et moi je m'en vais ; et j'adore,
N'ayant droit qu'à la nuit, votre droit à l'aurore.
Votre blond frère George et vous, vous suffisez
A mon âme, et je vois vos jeux, et c'est assez ;
Et je ne veux, après mes épreuves sans nombre,
Qu'un tombeau sur lequel se découpera l'ombre
De vos berceaux dorés par le soleil levant.

Ah ! nouvelle venue innocente, et rêvant,
Vous avez pris pour naître une heure singulière ;
Vous êtes, Jeanne, avec les terreurs familière ;
Vous souriez devant tout un monde aux abois ;
Vous faites votre bruit d'abeille dans les bois,
Ô Jeanne, et vous mêlez votre charmant murmure
Au grand Paris faisant sonner sa grande armure.
Ah ! quand je vous entends, Jeanne, et quand je vous vois
Chanter, et, me parlant avec votre humble voix,
Tendre vos douces mains au-dessus de nos têtes,
Il me semble que l'ombre où grondent les tempêtes
Tremble et s'éloigne avec des rugissements sourds,
Et que Dieu fait donner à la ville aux cent tours
Désemparée ainsi qu'un navire qui sombre,
Aux énormes canons gardant le rempart sombre,
A l'univers qui penche et que Paris défend,
Sa bénédiction par un petit enfant.

Victor HUGO   (1802-1885)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: imotius le 11 Janvier 2013 à 16:39:40

JEU VIRTUEL

Fruit de son imagination...
Fruit extrême de la passion...
Fruits en coulis qui s'étend sans raison.

Mot de nulle part...
Mot qui s'égard...
Mot sans l'ombre d'un regard...

Signes indécis...
Signes lorsque tu souris...
Signes, tu devines.

Jouer de son clavier...
Jouer à se faire dévoiler...
Jouer en se laissant succomber.

Monde irréel, et pourtant si réel,
Monde à part, et pourtant quelque part,
Monde insensé, et pourtant si censé,
Monde qui n'est que miroir de notre société

- Fabrice -
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 11 Janvier 2013 à 23:31:42
J'avais Perdu Ma Plume


J'avais perdu ma plume,
Errante sur le bitume,
Quelque peu égarée,
Je l'avais oubliée,

J'en ai eu des regrets,
Des mots insatisfaits,
De ne pouvoir sortir,
De ce corps sans plaisir,

J'ai cherché tant de fois,
En me demandant pourquoi,
Je n'ai eu comme réponse,
Que ma peine en annonce,

Fatiguée de me battre,
J'ai cessé de combattre,
J' ai fait couler mes yeux,
En rêvant à du mieux,

Je me suis endormie,
Et là, j'ai vu ma vie,
Repliée sur moi-même,
J'ai pris soin de mes peines,

J'ai compris la douleur,
J'ai pris soin de mon cœur,
Et puis bien reposée,
Je me suis éveillée,

Me relevant enfin,
Je compris mon destin,
Concentrée sur mes pas,
Qui me menaient à moi,

Dans cette marche impérieuse,
Je me sentie heureuse,
Dans ma main dénudée,
En moi elle est entrée,

Cette plume du bonheur,
Qui fait chanter mes heures,
Celle que je remercie,
D'illuminer ma vie.

Alexandra Julien

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 12 Janvier 2013 à 15:23:44
Un enfant


Un enfant
Ca vous décroche un rêve
Ca le porte à ses lèvres
Et ça part en chantant


Un enfant
Avec un peu de chance
Ca entend le silence
Et ça pleure des diamants
Et ça rit à n'en savoir que faire
Et ça pleure en nous voyant pleurer
Ca s'endort de l'or sous les paupières
Et ça dort pour mieux nous faire rêver.

Un enfant
Ca écoute le merle
Qui dépose ses perles
Sur la portée du vent

Un enfant
C'est le dernier poète
D'un monde qui s'entête
A vouloir devenir grand
Et ça demande si les nuages ont des ailes
Et ça s'inquiète d'une neige tombée
Et ça croit que nous sommes fidèles
Et ça se doute qu'il n'y a plus de fées.

Jacques Brel
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 12 Janvier 2013 à 15:27:02
Le Bonheur


Si tu ne trouves pas le bonheur,
c'est peut-être que tu le cherches ailleurs...
Ailleurs que dans tes souliers.
Ailleurs que dans ton foyer.


Selon toi, les autres sont plus heureux.
Mais, toi, tu ne vis pas chez eux.
Tu oublies que chacun a ses tracas.
Tu n'aimerais sûrement pas mieux leur cas.


Comment peux-tu aimer la vie
si ton coeur est plein d'envie,
si tu ne t'aimes pas,
si tu ne t'acceptes pas ?

Le plus grand obstacle au bonheur, sans doute,
c'est de rêver d'un bonheur trop grand.
Sache cueillir le bonheur au compte-gouttes :
ce sont de toutes petites qui font les océans.

Ne cherche pas le bonheur dans tes souvenirs.
Ne le cherche pas non plus dans l'avenir.
Cherche le bonheur dans le présent.
C'est là et là seulement qu'il t'attend.
 
Le bonheur, ce n'est pas un objet
que tu peux trouver quelque part hors de toi.
Le bonheur, ce n'est qu'un projet
qui part de toi et se réalise en toi.

Il n'existe pas de marchands de bonheur.
Il n'existe pas de machines à bonheur.
Il existe des gens qui croient au bonheur.
Ce sont ces gens qui font eux-mêmes leur bonheur.

Si, dans ton miroir, ta figure te déplaît,
à quoi te sert de briser ton reflet ?
Ce n'est pas ton miroir qu'il faut casser.
C'est toi qu'il faut changer !


(Charles-Eugène PLOURDE)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bunni le 30 Janvier 2013 à 03:32:27
L'écume des jours solitaires ...... est comme une ombre  qui tombe sur notre soi ... le soi qui a si soif de l'autre .....La patience et le regard  du silence est la création de choses que l'on ne perçoit pas mais qui sont présentes.................la poésie des mots est la fabulation de nos rêves  inavouer ...ceux du secret ;.. ceux garder au plus profond de nous ...............Bunni
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 30 Janvier 2013 à 23:18:55
Un enfant


Un enfant
Ca vous décroche un rêve
Ca le porte à ses lèvres
Et ça part en chantant


Un enfant
Avec un peu de chance
Ca entend le silence
Et ça pleure des diamants
Et ça rit à n'en savoir que faire
Et ça pleure en nous voyant pleurer
Ca s'endort de l'or sous les paupières
Et ça dort pour mieux nous faire rêver.

Un enfant
Ca écoute le merle
Qui dépose ses perles
Sur la portée du vent

Un enfant
C'est le dernier poète
D'un monde qui s'entête
A vouloir devenir grand
Et ça demande si les nuages ont des ailes
Et ça s'inquiète d'une neige tombée
Et ça croit que nous sommes fidèles
Et ça se doute qu'il n'y a plus de fées.





Jacques Brel


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 01 Février 2013 à 18:38:44
Sur les longues veilles

L'astre qui fait le jour dort dans le sein des eaux,
Un silence profond règne en toutes les plaines,
Et les zéphyres seuls par de faibles haleines
D'un petit tremblement agitent les rameaux.

On n'oit plus dans les bois les concerts des oiseaux,
Et l'aimable enchanteur des soucis et des peines,
Le sommeil, au doux bruit des paisibles fontaines,
Charme de ses douceurs et bergers et troupeaux.

Je suis seul qui pressé d'une douleur cruelle
Vois fuir de mes yeux le sommeil que j'appelle,
Les veilles m'ont conduit au bord du monument.

À quel joug la nature en l'homme est asservie !
Il faut pour être heureux perdre le sentiment,
Et mourir chaque nuit pour conserver sa vie.

Antoine GODEAU   (1605-1672)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 03 Février 2013 à 00:08:48
Si j'étais ton Chemin



Assis près du grand saule au milieu du jardin,
Comme à tes premiers jours, penché sur ton couffin
Quand je berçais tes rêves à la tombée du soir
J'essaie d'imaginer le cours de ton histoire,
Les lignes de ta main
Si j'étais ton chemin...



Je me ferais discret dans l'ombre de tes pas
Pour t'aider à grandir et pour t'ouvrir la voie
Je serais la poussière qui s'envole à tes pieds
Un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers



Je t'aimerais au point de te lâcher la main
Pour que tu sois le seul à choisir ton destin
A dessiner ta route en puisant au hasard
Les raisons d'espérer et la force d'y croire
Si j'étais ton chemin
Si j'étais ton chemin...



Je construirais des ponts des tunnels des ouvrages
J'ouvrirais des sentiers partout sur ton passage
Pour que tu puisses aussi t'écarter quelquefois
Des pistes balisées qu'on a tracé pour toi



Je t'apprendrais les mots pour soigner les blessures
Les signes éparpillés le long de l'aventure
Pour te montrer le Nord quand tu te crois perdu
Les silences attendris de ceux qui ne sont plus
Mais qui tiendraient ta main
Si j'étais ton chemin...



J'irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit,
Le planter dans la terre et l'inonder de pluie
De lumière et d'amour au soleil de midi
Pour que tu rêves encore chaque jour de ta vie



Je ne t'épargnerais ni le temps ni l'effort
Pour que tu sois debout devant les coups du sort
Solide et résistant face à l'adversité
Riche de ton courage et de ta liberté



Et je déposerais quelque part une pierre
Pour te laisser t'asseoir, offrir une prière
A tous ceux dont l'histoire t'a mené jusque-là
Et pour ceux qui suivront la trace de tes pas
Si j'étais ton chemin
Si j'étais ton chemin...



Et nous serions semblables aux bulles de savon
Qui font la route ensemble et puis qui se défont
Dans le même courant, chacune de son côté
Mais sans aucun désir au fond, de s'éloigner...



Puis je m'effacerais comme un sentier se perd...
En refaisant parfois le chemin à l'envers
J'aurai le sentiment d'avoir rempli mon rôle
Et je m'endormirai à l'ombre du grand saule
Où je berçais sans fin
Le début de ta vie...



Au-delà des bonheurs partagés en commun
Saurai-je alors enfin
Si j'étais ton chemin ?...



Si j'étais ton chemin...


(Yves Duteil)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 04 Février 2013 à 03:53:15
(http://img15.hostingpics.net/pics/588423523705101511518301226661045674632n.jpg)[/ur
(http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=588423523705101511518301226661045674632n.jpg)
La lumière

La lumière que je sens
inonder mon cœur quand je te vois,
ne serait-elle une goutte de la lumière
procréée au tout premier jour
par cette autre lumière si profondément assoiffée de vie ?

Le néant gisait à l'agonie,
errant au gré des ténèbres, lorsque, tout à coup,
l'Inconnaissable fit signe :
« Que la lumière soit ! »

Un océan
et un grand tourbillon de lumière
prirent corps au même moment :
il sévissait une soif de péchés, de désirs, d'élans et de passions,
toute une soif de vie et de soleil.

Mais qu'est devenue cette aveuglante
lumière de l'époque – qui peut savoir ?

La lumière que je sens inonder
mon cœur quand je te vois – ô, sublime,
n'est peut-être que la dernière goutte
de la lumière procréée au tout premier jour.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nuages_ le 04 Février 2013 à 07:12:18
Je n'ai peut-être pas la richesse, pour vous offrir les plus beaux artifices. Mais je suis présente pour vous à chaque moment, et je le fait avec tout ce que j'ai en dedans. Je n'ai peut-être pas de diplôme à venter, pour me donner une fierté. Je n'ai surement pas le mérite d'être une mère parfaite, disons plutôt imparfaite .

Mais je me fait guider par mon amour pour vous, et par toutes les ressources que j'ai en moi. Je n'ai surement pas la qualité, réconforter mes enfants quand ils ont  leur coeur en peine, l'amour que donne une mère est irréemplaçable !!
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 06 Février 2013 à 16:47:20
« Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème. »
de Charles Baudelaire
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 12 Février 2013 à 17:41:41

« La poésie est quelque chose de plus philosophique et de plus grande importance que l'histoire. »
de Aristote
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 16 Février 2013 à 23:57:29
(http://img15.hostingpics.net/pics/132114maregraphes.png) (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=132114maregraphes.png)

Envoutée par l'emprise d'une douce folie
Emportée sous la brise d'une matinée embellie
Transportée dans les airs à travers une légère mélodie
Oubliant sans traine mon éternelle mélancolie

Mon cœur essayait de trier ses émotions
Entre peur et joie passion et désarroi
Le royaume des sentiments élua un roi
Ce fut mon éternel amour pour toi

Les mots me manquaient ma poésie me trahissait
Incapable de décrire ce que je ressentais
J'ai laissé ce rôle à mes yeux
Tu disais qu'ils allaient tout te révéler
Assise à coté de toi sous l'immensité des cieux
Tu y voyais notre bel avenir construit à deux

Tes yeux reflétaient ton bonheur jamais vécu
Ton sourire me chavira le cœur et de bien être m'a vêtu
J'étais la sans être la je me suis évadée
t 'emmenant avec moi dans notre paradis
Je ne sais comment décrire cette chose
Sérénité et sécurité avant toute chose
Et croire l'espace d'une journée que la vie était rose.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 17 Février 2013 à 01:31:34


               larmes


Ce sont de petites perles salées qui roulent sur es joues,
Ce sont des lames de joie ou de tristesse,
Ce sont de petites perles salées qui effaceront tout,
Ce sont des larmes de sagesse.

Ce sont des mots écrits ou bien juste le son de ma voix,
Ou bien juste les claquements de chacun de mes pas,
Ce sont ces mots qui m'ont permis d'être avec toi,
Ce sont ces anges qui m'ont dit ne l'abandonne pas.

Je songe a chaque seconde passé a tes cotés,
Je veux que mes rêves deviennent réalités,
Je voudrais que certains souvenirs soient du passé,
Je voudrais que les meilleurs moment me soient rester gravés.

véronique


                                               (http://img.over-blog.com/600x538/4/20/46/52/fleur1.jpg)



   
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 17 Février 2013 à 23:37:31
(http://img15.hostingpics.net/pics/864102soleilcouchant.gif) (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=864102soleilcouchant.gif)

Soleil couchant

Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume ;
Au loin, brillante encor par sa barre d'écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.

A mes pieds c'est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l'homme est rentré sous le chaume qui fume.
Seul, l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.

Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d'or de son rouge éventail.

José-Maria de HEREDIA   (1842-1905)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: imotius le 19 Février 2013 à 18:28:10
NADJI IBRAHIM (1898-1953
L'auteur d'Al Atlal est né en 1898 au Caire

Ô mon coeur, ne demandes pas où est passé l'amour
Il n'était qu'un château de mirages et s'en est allé
Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines
Et racontes-moi tant que mes larmes couleront
Comment cet amour est devenu une légende
Et mots (exemplaires) de l'amour passionnel


Je ne pourrais t'oublier car tu m'as séduite
Par ta bouche aux appels doux et élégants
Et d'une main qui se tendait vers moi
Telle la main tendue à un naufragé à travers les vagues
Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance
Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?


Ô mon amour, j'ai un jour visité le nid
De l'oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur
Tu as la nonchalance de l'amoureux généreux
Et la cruauté du puissant qui trône
Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes
Et les secondes sont comme des braises dans mon sang


Y a-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoûte
En lui il y a grandeur majesté et pudeur
Il marche comme un ange d'un pas assuré
Injuste envers la bonté et s'inclinant devant les arrogants
Aux parfums ensorcelants comme les essences des fruits
Aux yeux charmeurs tels les rêves du soir
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 21 Février 2013 à 19:22:48
         OOOOO      MAMAN    OOOOO

       Maman je t'admire

     Car je ne sais combien tu as du souffrir.

     Maman, je t'aime

     Car tu fais tout pour qu'aucune peine ne m'atteigne.

     Maman tu sais, au fond, c'est compliqué

     Ma crise d'adolescence, faudra la supporter

     Parfois je te ferais du mal,

     Parfois, ce sera brutal,

     Mais quoi qu'il en soit,

    Au fond de moi,

    Partout où j'irai,

    Maman, je t'aimerai.

    Même si souvent je suis dure,

    Désolé pour ce que tu endures.

    En tout cas,

    A travers chacun de mes pas,

    Je veux que tu sois fière de moi

    Et surtout que tu respectes mes choix.

    Mes excuses sincères

    Pour tout ce que j'ai pu te faire

    Car avec ou sans père,

    Tu as su faire de moi une personne entière.


                                                                   
                                                                                (http://img.over-blog.com/600x538/4/20/46/52/fleur1.jpg)
                                                                             

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 21 Février 2013 à 19:49:04
Ma petite soeur


J'ai toujours veillé sur toi

J'ai toujours été là

Quand tu vas mal je le ressens

Et je voudrais tellement

Que tu arrives à vivre ta vie

En arrivant à comprendre que je suis partie

Je serai toujours là mais ailleurs

Et je veux que dans ta vie tu rencontre le grand bonheur

Pour moi, tu resteras toujours ma petite soeur

Dors et fais de beaux rêves

Ensuite il faudra que tu te lèves

Et tu verras qu'une super journée commencera

N'oublie pas d'avoir pleins d'espoirs et de rêves en toi

Ils te serviront au fur et à mesure de ta vie ici-bas

Je t'aimerai toujours très fort

La vie te donnera de merveilleuses surprises encore et encore

A présent, dors....








Marie....


                                                             
       
                                           (http://www.creapoemes.com/illustrations/443961R88L6JwaVsKYoWZ9uMWo5K8XQHk1.jpg)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 22 Février 2013 à 15:55:46
L'HOMME EN TOUTE SA SPLENDEUR


D'un baiser la vie lui fut donnée
Mais d'un geste il est possible de la lui ôter ;
D'un regard il apprit l'amour et le plaisir,
Mais d'un autre la vengeance et le martyr
Il acquérit la sagesse, la connaissance
Avec la bêtise et l'ignorance.
Il est capable d'apprécier l'art et la beauté,
Mais en son âme tout est cruauté,
Taillé dans le roc le plus dur
Sauvagerie à l'état pur
Tuer lui semble puéril
Il s'en va la conscience tranquille
Sans éprouver la moindre difficulté
Les remords le laissent inchangés
Ce monde que peu à peu il détruit
Avant havre de paix et de poésie
La nature était si belle
Qu'on l'aurait cru éternelle
Mais il s'est proclamé maître de la Terre
Et les conséquences en sont amères
Hélas, pleurons les temps anciens,
Où le pouvoir n'était pas sien
Trop de sang déjà a été versé
Rien ne pourra plus l'arrêter.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 25 Février 2013 à 18:09:48

« D'ailleurs, parce que le vent, comme on dit, n'est pas à la poésie, ce n'est pas un motif pour que la poésie ne prenne pas son envol. Tout au contraire des vaisseaux, les oiseaux ne volent bien que contre le vent. Or la poésie tient de l'oiseau. »
de Victor Hugo
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 02 Mars 2013 à 15:07:39

                                                                 
                                                    (https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/72631_345158185605003_930221205_n.jpg)


                                       






  Mes lunettes noires

Le soleil me fait mal aux yeux
J'ai envie de traîner
Encore un peu
Sur ces trottoirs qui ne mènent
Jamais nulle part

Pour oublier une vieille angoisse
Et pour ne pas montrer
Comme elle me glace
Je cache mes yeux derrière des lunettes noires

La solitude me prend par le bras
Et mes larmes ne se voient pas
Même si la vie me jette des éclairs
Un peu bizarre
Je suis parti depuis longtemps derrière
Mes lunettes noires

Les néons me font mal au cœur
Au milieu du boulevard le jour se meure
Quand j'écoute de la musique
Au fond d'un bar

Pour regarder le monde en face
Et pour filtrer peut-être
Le temps qui passe
Je cache mes yeux derrière des lunettes noires

Ces regards qui n'étaient que pour toi
Jamais personne ne les aura
Même si la vie me jette des éclairs

Un peu bizarre
Je suis parti depuis longtemps derrière
Mes lunettes noires

La solitude me prend par le bras
Et mes larmes ne se voient pas
Même si la vie me jette des éclairs
Un peu bizarre
Je suis parti depuis longtemps derrière
Mes lunettes noires

L'Irremplaçable France Paris


                                                               (http://bf.img.v4.skyrock.net/5071/18395071/pics/516983199.gif) 

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 02 Mars 2013 à 16:10:45


                     Blues passager
Un sentiment de solitude
Une impression déjà ressentie
Ne plus avoir goût à la vie
Simplement s'éteindre par lassitude

Sensation d'une incompréhension
N'avoir plus de point d'intérêt
Ne plus vouloir aucune passion
Simplement fuir et vivre en retrait

Un vent malsain souffle sur ma tête
Larguer les amarres sans se retourner
Me raccrocher à quelques cordelettes
Simplement tout abandonner ...

L'Irremplaçable France Paris





                                                                (https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/c59.0.403.403/p403x403/544379_345442035576618_286862744_n.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 02 Mars 2013 à 16:27:30

    Vivre, c'est faire un pas en avant,
Sans regarder en arrière.
Vivre, c'est se dire chaque matin,
Qu'un rêve nouveau va naître.
Vivre, c'est espérer que ce soir,
Ce nouveau rêve se réalisera.
Vivre, c'est croire fermement qu'un jour,
Ce rêve nouveau s'accomplira dans toute sa plénitude.
Vivre, c'est aussi un peu de bonheur !!!!

L'Irremplaçable France Paris



                                                          (https://fbcdn-sphotos-f-a.akamaihd.net/hphotos-ak-snc7/306265_344588798995275_1047495320_n.jpg)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 04 Mars 2013 à 13:58:19
 
                                     

                                                             (http://www.emmanuellenuncq.com/all-blogs/public/blog-31700-theophile-gautier-010510170531-1327998795.jpg)


     
          Théophile Gautier,

né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872,

est un poète, romancier et critique d'art français.

Il laisse l'image d'un témoin de la vie littéraire et artistique de son temps dont les conceptions artistiques ont compté et dont l'œuvre diverse est toujours reconnue.


         La Tulipe


Moi, je suis la tulipe, une fleur de Hollande ;
Et telle est ma beauté, que l'avare Flamand
Paye un de mes oignons plus cher qu'un diamant,
Si mes fonds sont bien purs, si je suis droite et grande.


Mon air est féodal, et, comme une Yolande
Dans sa jupe à longs plis étoffée amplement,
Je porte des blasons peints sur mon vêtement,
Gueules fascé d'argent, or avec pourpre en bande.


Le jardinier divin a filé de ses doigts
Les rayons du soleil et la pourpre des rois
Pour me faire une robe à trame douce et fine.


Nulle fleur du jardin n'égale ma splendeur,
Mais la nature, hélas ! n'a pas versé d'odeur
Dans mon calice fait comme un vase de Chine.

Recueil : "Poésies nouvelles et inédites" (1839)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 05 Mars 2013 à 12:47:58
(http://img15.hostingpics.net/pics/4850768a9dc954.gif) (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=4850768a9dc954.gif)


Oiseau de Printemps

Joli Chardonneret tu es sorti de l'ombre
Posé sur la rembarde pour venir me chanter
Une ode à la Nature, au Soleil, au Printemps
Tu es venu me dire que l'Amour est devant
Saute, vrille, vole
Et mange toutes les graines que je t'ai données
Reviens sur mon balcon, recommence ton chant
Qui m'envahit toute entière
Ces matins des beaux jours
Joli Chardonneret je te veux sur ma route
dans ma jolie campagne
au pied de mon balcon

Auteur inconnu
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 05 Mars 2013 à 20:33:25



LA BONNE PLUIE




C'est la pluie, comme un frais pardon,
Sur la route qui poudroie au soleil,
Et parmi les jardins de ce printemps vermeil,
C'est le tintement clair des gouttes qui font
Des ronds dans l'eau glauque des citernes.

Sur les collines les nuages roses cernent
Amoureusement le léger horizon
Comme des lèvres humides d'anges.
Et le passant chante sur la route,
Car cette pluie ne laissera pas de fange

Au carrefour où hésite son doute,
Et le laboureur pousse la charrue,
Le dos rond sous la chaude averse
Qui fait gonfler les mottes drues,
Et le malade auprès de la fenêtre,
Que le bruit de l'eau dans les arbres berce,
Sent l'âme en sa chair renaître.

C'est la bonne pluie bénie de Dieu
Qui rafraîchit la nuque du vagabond ;
C'est la bonne pluie du paradis des cieux
Qui féconde l'œuvre du tâcheron ;
C'est la bonne pluie qui fait rire les yeux
De ceux qui savent qu'ils mourront.

Et voici le signe de l'arc-en-ciel
Sur les maisons jaunes du village,
D'où les enfants, avec des corbeilles,
Sortent ensemencer, graves et sages,
Les jardinets où butineront les abeilles.
Et sous le signe de l'arc-en-ciel,
Chantant les floraisons proches,
Sonnent au crépuscule les cloches.

      inconnu



(http://chezcheyenne.c.h.pic.centerblog.net/rh47k809.gif)
                                                                     
     
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 05 Mars 2013 à 20:51:20
                                                                                

                                                                                      (http://www.animated-gifs.eu/avatars-100x100-kids/0055.gif)

Ou est –il ?

Le printemps ou est-il ?

Le printemps des poètes
Oui ce sera la fête.
Mais

Le printemps, la saison,
Le printemps ou est-il ?
Mais

Ici toujours un peu d'hiver
Collines et sommets sont blancs
Un régal pour les skieurs !...

En bordure des rues
Dans le voisinage ombragé
De petits tas grisonnants
Bordés de glace transparente
Laissent échapper des filets
D'eau ruisselante et claire.

La neige fond.

En fin de journée
Les merles tiennent un concert
Fort animé.
Dans mon environnement.

Les sommets montagneux
Blancs deviennent orangés
Sous l'action du soleil couchant.

Magnifiques mes Alpes !
En attente du printemps.

Marieli


                                                                             (http://www.animated-gifs.eu/avatars-100x100-kids/0055.gif)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 10 Mars 2013 à 18:25:58

« D'ailleurs, parce que le vent, comme on dit, n'est pas à la poésie, ce n'est pas un motif pour que la poésie ne prenne pas son envol. Tout au contraire des vaisseaux, les oiseaux ne volent bien que contre le vent. Or la poésie tient de l'oiseau. »
de Victor Hugo
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 11 Mars 2013 à 13:14:06



                                                                    (http://1.bp.blogspot.com/_wJUZDOHNKto/S-49KSdXFpI/AAAAAAAADtk/SIZ4hFTlsjQ/s1600/panneau_couple_vieux.jpg)





L'Éternelle Chanson

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encor de jeunes amoureux;
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.

Nous nous regarderons assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant souvent par un baiser.

Combien de fois jadis j'ai pu dire : "Je t'aime!"
Alors avec grand soin nous le recompterons:
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.

Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose se poser,
Quand sur notre vieux banc, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage?
Mon amour se fera plus grave et plus serein.

Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent;
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens:
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.

C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
Car vois-tu, chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur:
Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève
Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.

J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours:
Je serai riche alors d'une richesse rare:
J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours!

Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève
Ma mémoire parfois me rendra la douceur;
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et tu me parleras d'amour en chevrotant.

Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

- Rosemonde Gérard -


(http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQvVgS5fgCA_JniJMp20nu1R2xSD3X9cH6RJIQDiEUkQTyDQqA9)(http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT-Yezsj-RnupBPluaXQ7rddz9wtjVnGcWhF9Spv350QWCTpz4m)(http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRhluoUzejLBiqz_GFg7rVIh5Gai6-7G__cRCxewou5yqW5aJk5BA)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 11 Mars 2013 à 14:01:40
       

                                       (https://fbcdn-photos-a.akamaihd.net/photos-ak-snc7/v27562/71/266070293524295/app_10_266070293524295_1859256116.gif)

A Mon Magicien Du Bonheur

Ce soleil dans ma vie,
C'est à toi que je le dois.
Tu as fait de ma vie
Un rêve merveilleux
Que je vis dès que j'entends ta voix,
Dès que tu m'emprisonnes
Par la douceur de tes baisers,
Par ta tendresse.
Avant toi, je n'ai connu que les larmes
Et les détresses
Mais, jour après jour, tout doucement,
Tu as transpercé mon coeur,
Pansé les plaies du passé
Et montré le chemin du bonheur.
Au coeur de l'hiver,
Tu as fait de ma vie un oasis en plein désert,
Fait jaillir la couleur du futur,
Mis une telle lueur sur mon trottoir
Et un tel feu dans notre histoire
Que j'ai encore du mal à y croire...

Merci mon Magicien
Pour tant de bonheur
Je n'y croyais plus...

- Marielle -


                                                        (http://svpbonnehumeur.s.v.pic.centerblog.net/iunud2n9.gif)

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 11 Mars 2013 à 14:09:25


             LE VIEUX

   Quand le soleil décline,

Tous les jours il est là, il attend.

Assis sur un banc ,rectiligne.

Le dos appuyé à un mur blanc.



C'est l'endroit qu'il préfère,

Un peu protégé du vent.

Pas trop dans la lumière,

Ignorant les passants.



Les derniers rayons du soleil

Réchauffent son vieux sang.

Il est là,tout les jours pareil,

Attendant la fin de son temps.



Ses mains ,aux doigts minces et longs,

Déformés par tant d'ouvrages

,De travail, de labours, de fenaisons,

Se reposent enfin. sages.



Un chapeau de feutre noir,

Cache la moitié de son visage.

Toute entière, dans sa mémoire,

Sa vie défile en images.



Vie, remplie à nulle autre pareille,

Pleine d'amour et d'histoires.

Une odeur de tabac blond et de miel,

Se mêle aux senteurs du soir.



Dans ce visage, sculpté par le vent,

Seuls, ses yeux semblent vivants.

Il a gardé ceux d'un enfant

Mais il regarde, vers le néant.


                                                        (http://www.jepic.org/wp-content/uploads/2012/02/vieux-couples.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: lumières le 04 Avril 2013 à 22:32:29
L'araignée

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Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 05 Avril 2013 à 16:19:22



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Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 05 Avril 2013 à 16:38:44



                                         (https://fbcdn-sphotos-g-a.akamaihd.net/hphotos-ak-snc7/p480x480/482318_402828083149473_2041494851_n.jpg)
Titre: Re : Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 05 Avril 2013 à 16:53:06
Citation de: lumières le 04 Avril 2013 à 22:32:29
L'araignée

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MERCI LUMIÈRE POUR CETTE BONNE TOILE D ARAIGNÉE BIEN TISSÉE  DE  CES MOTS  QUI NOUS HANTENT   SUR  LES FACEBOOK  ET   LE NET EN GÉNÉRAL  BIEN CHOISIS  ET BIEN  EN TÊTE  NOUS VIVONS AVEC

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Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: delice le 09 Avril 2013 à 18:08:28

Petit Po Aime ...

Mignonne, allons voir si l'arthrose
Qui ce matin, tant m'ankylose
Depuis qu'a sonné mon réveil
Pour clore une nuit de sommeil
Aura perdu de sa vigueur
Après un footing d'un quart d'heure.
Las ! Voyez comme sont les choses,
Il faudrait que je me repose.
Mes maux, loin de se calmer
Las, las, ne cessent d'empirer. Ô vraiment, marâtre nature
Avec l'âge la douleur perdure !
Donc, si vous m'en croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté
Avant que ne ternisse votre beauté,
Pour assouvir toutes envies
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie !
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 09 Avril 2013 à 18:41:26
 
UN SOURIRE :


Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire, soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.

de Raoul Follereau.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 12 Avril 2013 à 11:03:44

(http://philovive.fr/images/aaaa/peur-de-rien.jpg)



(http://)






                                             
Mieux vaut n'penser à rien
Que n'pas penser du tout
Rien c'est déjà
Rien c'est déjà beaucoup
On se souvient de rien
Et puisqu'on oublie tout
... Rien c'est bien mieux
Rien c'est bien mieux que tout

Mieux vaut n'penser à rien
Que de penser à vous
Ça n'me vaut rien
Ça n'me vaut rien du tout
Comme si de rien
N'était je pense à tous
Ces petits riens
Qui me venaient de vous

Si c'était trois fois rien
Trois fois rien entre nous
Évidemment
Ça ne fait pas beaucoup
Ce sont ces petits riens
Que j'ai mis bout à bout
Ces petits riens
Qui me venaient de vous

Mieux vaut pleurer de rien
Que de rire de tout
Pleurer pour un rien
C'est déjà beaucoup
Mais vous vous n'avez rien
Dans le cœur et j'avoue
Je vous envie
Je vous en veux beaucoup

Ce sont ces petits riens
Qui me venaient de vous
Les voulez-vous ?
Tenez ! Que voulez-vous ?
Moi je ne veux pour rien
Au monde plus rien de vous
Pour être à vous
Faut être à moitié fou.

Gainsbourg.  


(http://domijo.unblog.fr/files/2007/06/pzadf1vr.gif)

   
SERVEZ VOUS IL Y EN A SUFFISAMMENT ET IL EN RESTE ENCORE DES TONNES



(https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/p480x480/539806_456554671079562_1051945615_n.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 12 Avril 2013 à 15:11:32
L'Aurore boréale

La nuit d'hiver étend son aile diaphane
Sur l'immobilité morne de la savane
Qui regarde monter, dans le recueillement,
La lune, à l'horizon, comme un saint-sacrement.
L'azur du ciel est vif, et chaque étoile blonde
Brille à travers les fûts de la forêt profonde.
La rafale se tait, et les sapins glacés,
Comme des spectres blancs, penchent leurs fronts lassés
Sous le poids de la neige étincelant dans l'ombre.
La savane s'endort dans sa majesté sombre,
Pleine du saint émoi qui vient du firmament.
Dans l'espace nul bruit ne trouble, un seul moment,
Le transparent sommeil des gigantesques arbres
Dont les troncs sous le givre ont la pâleur des marbres.
Seul, le craquement sourd d'un bouleau qui se fend
Sous l'invincible effort du grand froid triomphant
Rompt d'instant en instant le solennel silence
Du désert qui poursuit sa rêverie immense.

Tout à coup, vers le nord, du vaste horizon pur
Une rose lueur émerge dans l'azur,
Et, fluide clavier dont les étranges touches
Battent de l'aile ainsi que des oiseaux farouches,
Eparpillant partout des diamants dans l'air,
Elle envahit le vague océan de l'éther.
Aussitôt ce clavier, zébré d'or et d'agate,
Se change en un rideau dont la blancheur éclate,
Dont les replis moelleux, aussi prompts que l'éclair,
Ondulent follement sur le firmament clair.
Quel est ce voile étrange, ou plutôt ce prodige ?

C'est le panorama que l'esprit du vertige
Déroule à l'infini de la mer et des cieux.
Sous le souffle effréné d'un vent mystérieux,
Dans un écroulement d'ombres et de lumières,
Le voile se déchire, et de larges rivières
De perles et d'onyx roulent dans le ciel bleu,
Et leurs flots, tout hachés de volutes de feu,
S'écrasent et, trouant les archipels d'opale,
Déferlent par-dessus une montagne pâle
De nuages pareils à des vaisseaux ancrés
Dans les immensités des golfes éthérés,
Et puis, rejaillissant sur des vapeurs compactes,
Inondent l'horizon de roses cataractes.
Le voile en un clin d'oeil se reforme plus beau,
Lové comme un serpent, flottant comme un drapeau.
Plus rapide cent fois qu'un jet pyrotechnique,
Il fait en pétillant un sabbat fantastique,
Et met en mouvement des milliers de soleils
A travers des brouillards transparents et vermeils
Comme cristallisés dans la plaine éthérée.
Quelquefois on dirait une écharpe nacrée
Qu'un groupe de houris secouerait en volant
Dans l'incommensurable espace étincelant ;
Tantôt on le prendrait pour le réseau de toiles
Que Prométhée étend pour saisir les étoiles,
Ou pour le tablier sans bornes dans lequel
Les anges vanneraient des roses sur le ciel.

Et la forêt regarde, enivrée, éblouie.
Se dérouler au loin cette scène inouïe ;
Et l'orignal, le mufle en avant, tout tremblant,
Les quatre pieds cloués sur un mamelon blanc,
L'oeil grand ouvert, au bord de la savane claire,
Fixe depuis longtemps l'auréole polaire
Poudroyant de ses feux le céleste plafond,
Et son extase fauve en deux larmes se fond.

William CHAPMAN   (1850-1917)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Noir_Blanc le 12 Avril 2013 à 19:52:56
(http://img11.hostingpics.net/pics/550893rebellepoemetacherougepaysageiLZu7zGd.png) (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=550893rebellepoemetacherougepaysageiLZu7zGd.png)


Le silence !

Le calme insolent ! De cette petite rue dans la nuit
C'est le silence dans la douceur du jour qui s'enfuit.
Il est aussi doux que le petit nuage d'un ange,
Une sensation de bien être, qui m'enchante.


Dans cette nuit dense, aucune lumière sur le chemin.
Invisible lune, peu importe j'apprivoise mon demain.
De mes souvenirs, je ne touche plus le sol
Ne sent au fond de moi que des alvéoles.


En écoutant ce silence qui m'enveloppe,
Comme le clapotis de l'eau qui chuchote
De ce silence ! Sentiment de sérénité, je ressens
Qui porte aux larmes comme un enfant.


Car c'est dans le silence
Que le bonheur s'apprécie
Je l'écoute à l'infini.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 12 Avril 2013 à 21:20:46




(http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSfzOO47iO5COADECDWKTU9LScpPyc_U3xSP1Pu6QJUWI0-s0g-)





Victor HUGO   (1802-1885)



A ceux qu'on foule aux pieds

(extrait)

...Ce n'est pas le canon du noir vendémiaire,
Ni les boulets de juin, ni les bombes de mai,
Qui font la haine éteinte et l'ulcère fermé.
Moi, pour aider le peuple à résoudre un problème,
Je me penche vers lui. Commencement : je l'aime.
Le reste vient après. Oui, je suis avec vous,
J'ai l'obstination farouche d'être doux,
Ô vaincus, et je dis : Non, pas de représailles !
Ô mon vieux coeur pensif, jamais tu ne tressailles
Mieux que sur l'homme en pleurs, et toujours tu vibras
Pour des mères ayant leurs enfants dans les bras.

Quand je pense qu'on a tué des femmes grosses,
Qu'on a vu le matin des mains sortir des fosses,
Ô pitié ! quand je pense à ceux qui vont partir !
Ne disons pas : Je fus proscrit, je fus martyr.
Ne parlons pas de nous devant ces deuils terribles ;
De toutes les douleurs ils traversent les cribles ;
Ils sont vannés au vent qui les emporte, et vont
Dans on ne sait quelle ombre au fond du ciel profond.
Où ? qui le sait ? leurs bras vers nous en vain se dressent.
Oh ! ces pontons sur qui j'ai pleuré reparaissent,
Avec leurs entreponts où l'on expire, ayant
Sur soi l'énormité du navire fuyant !
On ne peut se lever debout ; le plancher tremble ;
On mange avec les doigts au baquet tous ensemble,
On boit l'un après l'autre au bidon, on a chaud,
On a froid, l'ouragan tourmente le cachot ;
L'eau gronde, et l'on ne voit, parmi ces bruits funèbres,
Qu'un canon allongeant son cou dans les ténèbres.
Je retombe en ce deuil qui jadis m'étouffait.
Personne n'est méchant, et que de mal on fait ! [...]


(http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTpD6NgKKv1SAGHjj7eh4BCxUZcqRJsMqnsPFOgm7N7v3xQgox0XQ)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 16 Avril 2013 à 09:42:53
A la fenêtre, pendant la nuit

Les étoiles, points d'or, percent les branches noires ;
Le flot huileux et lourd décompose ses moires
Sur l'océan blêmi ;
Les nuages ont l'air d'oiseaux prenant la fuite ;
Par moments le vent parle, et dit des mots sans suite,
Comme un homme endormi.

Tout s'en va. La nature est l'urne mal fermée.
La tempête est écume et la flamme est fumée.
Rien n'est, hors du moment,
L'homme n'a rien qu'il prenne, et qu'il tienne, et qu'il garde.
Il tombe heure par heure, et, ruine, il regarde
Le monde, écroulement.

L'astre est-il le point fixe en ce mouvant problème ?
Ce ciel que nous voyons fut-il toujours le même ?
Le sera-t-il toujours?
L'homme a-t-il sur son front des clartés éternelles ?
Et verra-t-il toujours les mêmes sentinelles
Monter aux mêmes tours ?

Victor HUGO   (1802-1885)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 16 Avril 2013 à 13:06:48



Amour.

Recueil : Poèmes d'amour.

Viens avec moi, là bas dans la prairie,
Toi dont le cœur est pur ;
Viens avec moi chercher la rêverie
Sous ce beau ciel d'azur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

La paquerette à l'aurore vermeille
A fait sécher ses pleurs.
Viens avec moi pour orner ta corbeille
Des plus tendres couleurs.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Sous cet ormeau le rossignol qui chante
Voudrait nous retenir,
Quels doux accents, il parle à son amante,
Ah ! c'est pour l'attendrir.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Ainsi que lui, que ma lèvre brûlante
T'exprime mes amours.
Je touche aux plis de ta robe flottante
Et te dirai toujours :
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Un doux baiser sur ta lèvre si rose ?
Ne montre point d'aigreur.
S'aimer, le dire... est une sainte chose
Qui ne porte point malheur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.


Charles Levesque.  
   
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 16 Avril 2013 à 14:36:57
                            


Merci Bbchaton  pour  ton poème de Victor Hugo  que j'aime  
                                             très très fort

(http://www.audiocite.net/illustrationlivres/hugo1auteur.jpg)



Un extrait du résumé de """ Les misérables """

La déchéance de Fantine

Paris, Août 1817.

Quatre étudiants, dont un certain Tholomyès, font un bon repas dans un cabaret avec quatre jeunes filles insouciantes, dont l'une, Fantine étonne par sa beauté et sa candeur. Elle vit avec Tholomyès sa première histoire d'amour. Les quatre jeunes hommes ont promis "une surprise". Au dessert, ils s'esquivent pour ... ne jamais revenir, annonçant dans la lettre d'explication qu'ils ont laissé, leur retour définitif dans leurs familles en province. Les jeunes filles s'amusent de cette farce, sauf Fantine, la plus jolie, qui est vraiment inquiète. Elle s'était offerte à Tholomyès et attend un enfant de lui.

Cosette livrée "aux loups"

Printemps 1818.

Fantine quitte Paris et porte dans ses bras la petite fille qu'elle a eu de Tholomyès, et pour laquelle elle a tout sacrifié, Cosette. Elle souhaite retourner à Montreuil sur Mer, sa ville natale, où elle espère trouver du travail. En chemin, à Montfermeil, elle fait la connaissance d'un couple d'aubergistes, d'allure plutôt accommodante, les Thénardier. Très vite Cosette joue avec les petites filles des aubergistes. Fantine y voit là un signe du ciel et propose de leur confier quelque temps la garde de Cosette. Les aubergistes acceptent moyennant une pension. Cosette qui n'a que cinq ans se retrouve ainsi prise au piège d'un sinistre couple qui ne tarde pas à en faire sa servante. Tout le pays va désormais surnommer Cosette, "l'alouette", petite esclave en haillons, fragile et tremblante, soumise à la tyrannie de ces abominables aubergistes.

Jean Valjean recueille Cosette

Ayant retrouvé la liberté, Jean Valjean souhaite honorer la promesse qu'il avait faite à Fantine : libérer Cosette. Il arrive à Montfermeil la veille de Noël. Cosette est toujours en haillons. Alors que la petite servante se fait réprimander par La Thénardier, Jean Valjean prend sa défense. Puis la terrible mégère envoie Cosette, à la nuit tombée, chercher de l'eau à la fontaine, là-bas dans la forêt. Corvée que Cosette redoutait, d'autant que la nui est glaciale et le seau plus grand qu'elle.

Cosette part seule dans cette nuit de Noël. Elle jette un regard devant une somptueuse poupée, exposée dans l'une des baraques dressées pour Noël . Puis elle s'enfonce dans la nuit noire. Le seau rempli, il lui faut vaincre la fatigue, la peur et le froid et se dépêcher car sa patronne a horreur d'attendre. Soudain, elle sent que le seau devient de plus en plus léger. Une grosse main s'est saisie de l'anse. Cosette se sent protégée par cet homme très fort qu'elle ne connaît pas et qui pourtant la rassure. En échangeant quelques mots avec la jeune servante, Jean Valjean reconnaît la fille de Fantine et l'aide à porter le seau jusqu'à l'auberge.

Il lui fait cadeau de la poupée tant admirée, indemnise les affreux aubergistes et emmène Cosette avec lui.



(http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSf41rLSCHnChrjuF4xy_bfP2oaUmUXW3EElnQeHVhJsb5wYjkF)


(http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQGAQrUpoPrGUvVfWL969rXZHnrLPZa6mEsktqgMEfSf7xR2oYKQw)(http://cdn2-b.examiner.com/sites/default/files/styles/image_content_width/hash/1e/77/1e771580c25e74f97c9b15fe2b09e3bf.jpg?itok=ba337RGz)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 16 Avril 2013 à 16:25:26

(http://img15.hostingpics.net/pics/277357548876iris21.jpg)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 18 Avril 2013 à 10:51:33


Antoine de HAMILTON   (1646-1720)



Chanson

Celle qu'adore mon coeur n'est ni brune ni blonde ;
Pour la peindre d'un seul trait
C'est le plus charmant objet
Du monde.

Cependant de ses beautés le compte est bien facile ;
On lui voit cinq cents appas,
Et cinq cents qu'on ne voit pas
Font mille.

Sa sagesse et son esprit sont d'une main céleste ;
Mille attraits m'ont informé
Que les grâces ont formé
Le reste.

Du vif éclat de son teint quelles couleurs sont dignes ?
Flore a bien moins de fraîcheur
Et sa gorge a la blancheur
Des cygnes.

Elle a la taille et les bras de Vénus elle-même ;
D'Hébé la bouche et le nez ;
Et, par ses yeux, devinez
Qui j'aime.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 20 Avril 2013 à 12:53:16



LE VASTE MONDE

par Louis Aragon
Où faut-il qu'on aille
Pour changer de paille
Si l'on est le feu

À moins qu'il ne faille
Si l'on est la paille
Fuir avec le feu

La paille est si tendre
Mais vouloir l'étendre Étendra le feu
Qu'on tente d'étreindre

Or il faut l'éteindre

Le long pour l'un pour l'autre est court
II y a deux sortes de gens
L'une est pour l'eau comme un barrage et l'autre fuit comme l'argent

Le mot-à-mot du mot amour à quoi bon courir à sa suite
Il est resté dans la
Dordogne avec le bruit prompt de la truite
Au détour des arbres profonds devant une maison perchée
Nous avions rêvé tout un jour d'une vie au bord d'un rocher

La barque à l'amarre
Dort au mort des mares
Dans l'ombre qui mue

Feuillards et ramures
La fraîcheur murmure
Et rien ne remue

Sauf qu'une main lasse
Un instant déplace
Un instant pas plus

La rame qui glisse

Sur les cailloux lisses
Comme un roman lu

Si jamais plus tard tu reviens par ce pays jonché de pierres
Si jamais tu revois un soir les îles que fait la rivière
Si tu retrouves dans l'été les bras noirs qu'ont ici les nuits
Et si tu n'es pas seule alors dis-lui de s'écarter dis-lui
De s'é-car-ter le temps de renouer ce vieux songe illusoire
Puis fais porter le mot amour et le reste au brisoir

On a beau changer d'horizon
Le cœur garde ses désaccords
Des gens des gens des gens encore
De toute cette déraison
Il n'est resté que les décors

Elle amenait à la maison
Des paltoquets et des pécores
Je feignais lire
YInprekor
Comme un jour fuit une saison
Il n'est resté que les décors

On a beau changer de poison
Tous les breuvages s'édulcorent
Toutes les larmes s'évaporent
Des fièvres et des guérisons
Il n'est resté que les décors

On a beau changer de prison
On traîne son âme et son corps
Les mois passent marquant le score

De tant d'atroces trahisons
II n'est resté que les décors

Le cœur ce pain que nous brisons
Que les sansonnets le picorent
J'aurais dû partir j'avais tort
Aux lueurs des derniers tisons
Il n'est resté que les décors

À chaque gare de poussière les buffles de cuir bouilli

Les gardes qui font un remuement d'armes et bottes noires

Devant les buffets de piments et d'orgeat

Des femmes sur leurs ballots sombres

Yeux d'olive visages d'huile

Quel est donc ce pays de soif et de bucrânes

Nous roulons sur la terre cuite.
Où sommes-nous

Il n'y a sur la toile énorme qu'un âne et qu'un homme

Une cruche d'ombre un pain bis un oignon

Et le vallonnement uniforme où nous nous éloignons

Le train s'en va comme un caniche
Sous le couchant drapeau de
Catalogne

Primo de
Rivera

En ce temps-là dans les hôtels les domestiques

Surveillaient les voyageurs par le trou de la serrure

Afin que tout fût bien selon l'Église

Dans les premiers froids de
Madrid
J'habitais la
Puerta del
Sol
Cette place comme un grand vide
Attendait quelque nouveau
Cid
Dont le manteau jonchât le sol
Et recouvrît ces gueux sordides
Qu'on jette aux mendiants l'obole
Montrez-moi le peuple espagnol

Primo de
Rivera

Il y avait au
Prado ce qui ne se montrait pas dans
J'ai reconnu le garçon d'hôtel espionnant à la porte
Dans un dessin de
Goya

Ce peintre apprend mieux que personne
L'Espagne et son colin-maillard
Mais par-dessus tout il m'étonne
Me serre le cœur et lui donne
Le secret de ce cauchemar
Par cette épouvante d'automne

Dans un tableau fait sur le tard
Le grand goudron de
Gibraltar

Primo de
Rivera

J'ai parcouru les sierras
Où la procession des villes se lamente
Tolède
Ségovie
Avila
Salamanque
Alcala de
Henarès

Passant les bourgs de terre cuite
Les labours perchés dans les airs
Sur un chemin qui fait des huit
Comme aux doigts maigres des jésuites
Leur interminable rosaire
Le vent qui met les rois en fuite
Fouette un bourricot de misère
Vers l'Escorial-au-Désert

Primo de
Rivera

Une halte de chemin de fer à mi-route entre l'hiver et l'été

Entre la
Castille et l'Andalousie

À l'échiné des monts à la charnière sarrasine

Un jeune aveugle a chanté

D'où se peut-il qu'un enfant tire
Ce terrible et long crescendo
C'est la plainte qu'on ne peut dire
Qui des entrailles doit sortir
La nuit arrachant son bandeau
C'est le cri du peuple martyr
Qui vous enfonce dans le dos
Le poignard du cante jondo

Primo de
Rivera
Primo de
Rivera
Primo de
Rivera

ô bruit des wagons dans la montagne bruit des roues
Et tout à coup c'est le mois d'août
Un souffle sort on ne sait d'où
L'odeur douce des fleurs d'orange

Le grand soir maure de
Cordoue

Qu'au son des guitares nomades
La gitane mime l'amour
Les cheveux bleuis de pommade
L'œil fendu de
Schéhérazade
Et le pied de
Boudroulboudour

Il se fait soudain dans
Grenade
Que saoule une nuit de vin lourd
Un silence profond et sourd

Primo de
Rivera

Le verre est par terre
Un sang coule coule
Dommage le vin
Du bon vin
Lorca
Lorquito
Lorca c'était du vin rouge
Du bon vin gitan

Qui vivra verra le temps roule roule
Qui vivra verra quel sang coulera
Quand il sera temps
Sans parler du verre
Qui vivra verra

Il se fait soudain dans
Grenade
Que saoule une nuit de sang lourd
Une terrible promenade

Il se fait soudain dans
Grenade
Un grand silence de tambours
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 20 Avril 2013 à 12:54:08


BON VIN ET FILLETTE

par Pierre-Jean de Béranger
L'amour, l'amitié, le vin,
Vont égayer ce festin ;
Nargue de toute étiquette !
Turlurette, turlurette,
Bon vin et fillette !

L'amour nous fait la leçon ;
Partout, ce dieu sans façon,
Prend la nappe pour serviette.
Turlurette, turlurette,
Bon vin et fillette !

Que dans l'or mangent les grands,
Il ne faut à deux amants
Qu'un seul verre, qu'une assiette.
Turlurette, turlurette,
Bon vin et fillette !

Sur un trône est-on heureux ?
On ne peut s'y placer deux ;
Mais vive table et couchette !
Turlurette, turlurette,
Bon vin et fillette !

Si pauvreté qui nous suit
A des trous à son habit,
De fleurs ornons sa toilette.
Turlurette, turlurette,
Bon vin et fillette !

Mais que dis-je ? Ah ! dans ce cas,
Mettons plutôt habit bas :
Lise en paraîtra mieux faite,
Turlurette, turlurette,
Bon vin et fillette !
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 22 Avril 2013 à 16:33:02
Après les vents, après le triste orage

Après les vents, après le triste orage,
Après l'yver, qui de ravines d'eaux
Avoit noyé des boeufs le labourage,

Voicy venir les ventelets nouveaux
Du beau printemps : desja dedans leur rive
Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.

Mon Dieu, pour moy cette saison n'arrive.
Le triste yver dure tousjours pour moy.
Si bien Amour de mon printemps me prive !

Bien que tout rit, rien de gay je ne voy :
Bien que de pleurs le ciel serein s'essuye,
Donner la fin à mes pleurs je ne doy.

Sans fin mes yeux versent leur triste pluye,
Et quand chacun se montre plus joyeux,
C'est quand plus fort plus triste je m'ennuie.

Sous la fraicheur des bois delicieux
Venus la gaye, et les Graces compagnes,
Et ses Amours font un bal gracieux.

Les Satyreaux aguetans des montagnes,
Courent après : le gentil patoureau
De son flageol éjouit les campagnes.

Dans les bosquets sur le verd arbrisseau
On oit chanter en son caquet sauvage
Et plaindre Ityl le Daulien oyseau.

Le ciel en rit, la prée et le bocage :
Et semble encor la Naiade en ses flots
Trepignotant dancer au doux ramage.

Mes chants plus gays ce sont tristes sanglots,
Et mon bal c'est de mille pas la perte,
Tous mes plaisirs mille espoirs vains et sots :

Le triste noir, c'est ma couleur plus verte :
D'infinis maux je sen le renouveau,
Des biens je per toute fleur entrouverte.

Rien de printemps je n'ay, sinon le beau,
(Ains mon yver, et printemps de Madame)
Dont je reçoy tousjours yver nouveau.

Doux son printemps : mais bruslante est la flâme,
Du chaud yver, qui me transist le coeur,
Par contréffort me martyrant mon ame.

A ta beauté du printemps la vigueur
Je parangonne, et les fleurs à tes graces,
A la saison de ton âge la fleur.

Mais en beauté le printemps tu surpasses :
A sa douceur cede ta cruauté :
Ta cruauté de douceur tu effaces.

Quand m'attirant de douce privauté
Tu me contreins de te sentir rebelle,
Et t'éprouver contre ma loyauté
Par ton refus ingratement cruelle.

Jean-Antoine de BAÏF   (1532-1589)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 26 Avril 2013 à 11:38:32
« Chaque nouvelle lecture d'un poème ancien fait un poème nouveau. »
de Macha Séry
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 30 Avril 2013 à 16:47:46
L'habitude

La tranquille habitude aux mains silencieuses
Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;
Elle met sur nos coeurs ses bandelettes sûres
Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;

Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre,
Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent,
Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent
Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ;

Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces,
Les insensibles mains de la lente Habitude,
Resserrent un peu plus l'étrange quiétude
Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ;

Et du même toucher dont elle endort la peine,
Du même frôlement délicat qui repasse
Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface,
Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine,

Les gestes, le sourire et le visage même
Dont la présence était divine et meurtrière ;
Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ;
La source des regrets devient voilée et blême.

A chaque heure apaisant la souffrance amollie,
Otant de leur éclat aux voluptés perdues,
Elle rapproche ainsi de ses mains assidues,
Le passé du présent, et les réconcilie ;

La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ;
La blessure adoucie et calme se referme ;
Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme,
Se sentent lentement changés en cicatrices ;

Et celui qui chérit sa sombre inquiétude.
Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute,
Plus que tous les tourments et les cris vous redoute,
Silencieuses mains de la lente Habitude.


Auguste ANGELLIER   (1848-1911)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 01 Mai 2013 à 15:00:30
Un sourire,

Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire, soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.

Raoul Follereau.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 04 Mai 2013 à 18:32:10
Nocturne

La nuit écoute et se penche sur l'onde
Pour y cueillir rien qu'un souffle d'amour ;
Pas de lueur, pas de musique au monde,
Pas de sommeil pour moi ni de séjour.
Ô mère, ô Nuit, de ta source profonde
Verse-nous, verse enfin l'oubli du jour.

Verse l'oubli de l'angoisse et du jour ;
Chante ; ton chant assoupit l'âme et l'onde
Fais de ton sein pour mon âme un séjour,
Elle est bien lasse, ô mère, de ce monde,
Où le baiser ne veut pas dire amour,
Où l'âme aimée est moins que toi profonde.

Car toute chose aimée est moins profonde,
Ô Nuit, que toi, fille et mère du jour ;
Toi dont l'attente est le répit du monde,
Toi dont le souffle est plein de mots d'amour,
Toi dont l'haleine enfle et réprime l'onde,
Toi dont l'ombre a tout le ciel pour séjour.

La misère humble et lasse, sans séjour,
S'abrite et dort sous ton aile profonde ;
Tu fais à tous l'aumône de l'amour :
Toutes les soifs viennent boire à ton onde,
Tout ce qui pleure et se dérobe au jour,
Toutes les faims et tous les maux du monde.

Moi seul je veille et ne vois dans ce monde
Que ma douleur qui n'ait point de séjour
Où s'abriter sur ta rive profonde
Et s'endormir sous tes yeux loin du jour ;
Je vais toujours cherchant au bord de l'onde
Le sang du beau pied blessé de l'amour.

La mer est sombre où tu naquis, amour,
Pleine des pleurs et des sanglots du monde ;
On ne voit plus le gouffre où naît le jour
Luire et frémir sous ta lueur profonde ;
Mais dans les coeurs d'homme où tu fais séjour
La couleur monte et baisse comme une onde.

Envoi

Fille de l'onde et mère de l'amour,
Du haut séjour plein de ta paix profonde
Sur ce bas monde épands un peu de jour.

Algernon Charles SWINBURNE   (1837-1909)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: shade le 04 Mai 2013 à 18:43:49
Pablo Neruda - Il meurt lentement


Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 07 Mai 2013 à 17:59:25


    Jean-Antoine de BAÏF   (1532-1589)



Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève

Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève,
Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint ;
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n'atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;

Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
En franche liberté, en servage contraint ;
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve ;

Mets-moi au pied plus bas ou sur les hauts sommets
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaie lumière ;

Mets-moi dessus le ciel, dessous terre mets-moi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 15 Mai 2013 à 17:41:46
Coeur prisonnier, je vous le disais bien

Rondeau

Coeur prisonnier, je vous le disais bien,
Qu'en la voyant vous ne seriez plus mien
Si j'eusse eu lors le sens de vous entendre...
Moi qui eût pu deviner ni attendre
Qu'un si grand mal advînt d'un si grand bien ?

Puisqu'ainsi est, bienheureux je vous tien
D'être arrêté à si noble lien,
Pourvu aussi qu'elle vous veuille prendre


Antoine HEROËT   (1492-1568)
Coeur prisonnier.

Mais si vous laisse, aussi ne vous retien,
Et si sais bien qu'ailleurs n'aimerez rien ;
Ainsi mourrez n'ayant à qui vous rendre ;
Dont elle et moi serons trop à reprendre,
Mais elle plus, que plus vous êtes sien,
Coeur prisonnier.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 23 Mai 2013 à 14:35:38




Combien tu vends ta liberté ?
Dis, combien tu vends ta poésie ?
Moi j'ai même vendu mon âme au diable, pour ton sourire
      [...]
Et qu'importe les directions
Jusqu'au delà de la limite
Tous les chemins mènent à tes yeux
Tous les chemins mènent à la fuite

         oooooooooooooo

J'aurais aimé t'aimer comme on aime le soleil
te dire que le monde est beau et que c'est beau d'aimer
J'aurais aimé t'écrire le plus beau des poèmes
et construire une empire juste pour ton sourire
Devenir le soleil pour sécher tes sanglots
et faire battre le ciel pour un futur plus beau
Mais c'est plus fort que moi,
Tu vois, je n'y peux rien,
Ce monde n'est pas pour moi,
Ce monde n'est pas le mien

         oooooooooooooo

Il y aussi, toujours dans le même livre :
"Savez-vous ce que ressent un oiseau lorsqu'un chasseur lui tire dessus, lorsque son corps percé de mille blessures ne lui répond plus, lorsque ses plumes arrachées par les plombs tournoient dans le ciel autour de lui, lorsque ses ailes pendent, inutiles ?
Il souffre.
Il souffre et il tombe."

          ooooooooooooo

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 24 Mai 2013 à 11:06:05


(http://4.bp.blogspot.com/-nxG_Bq5EqWg/UCz2qz59rCI/AAAAAAAABQ8/DdNyoKLvZVU/s1600/poeme+d'amour.gif)

   
   
LE SON DE TA VOIX   
   
        
Je l'ai entendu pour la première fois
avec douceur tu t'es exprimé
comme une caresse tes mots je les perçois
de toi de moi vouloir s'imprégner
par ta chaleur s'en dégager
du je au tu du toi à moi s'entremêler
a l'écoute d'un son s'en absorber
mon imagination vagabonde et m'inonde
jusqu'à te sentir si près de moi
nous deux seuls dans un autre monde
merveille de la magie, t'écouter toi
je me laisse envahir par mes émois
un désir de n'entendre que ta voix
un voile sur ton visage le dissimule avec pudeur
la vraie beauté est celle du coeur
 
- Cloclo -

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 24 Mai 2013 à 11:21:35

     
     UNE LARME D'AMOUR   

      
   
        
Quand ton souffle me frôle
quand ton épaule touche mon épaule
quand j'entend ta voix je frissonne
et pourtant il n'y a personne
il y a dans mon âme tout au fond de mon coeur
des larmes de bonheur
des larmes que tu ne vois jamais
qui roulent en secret, des gouttes de larmes
qui ont laissé tout au long de mes joues
des traces qui me condamnent à jamais
 
- Michel -
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 24 Mai 2013 à 13:01:34


        JOYEIUX  ANNIVERSAIRE  A CEUX QUI SONT NES  LE 24 ET  SPECIALEMENT LE 25 MAI


Ma chère fille
Si ta vie était automne,
tu serais pomme,

Si ta vie était chance,
Tu serais Balance,

Si ta vie était passion,
Tu serais Cupidon,

Si ta vie était amour,
Tu serais toujours,

Si ta vie était questions,
Tu serais solutions,

Si ta vie était tristesse,
Tu serais allégresse,

Si ta vie était maison,
Tu serais fondations,

Si ta vie était conversation,
Tu serais élocution,

Si ta vie était art,
Tu serais fard,

Si ta vie était dévouement,
Tu serais maman,

Si ta vie était apparence,
Tu serais élégance,

Si ta vie était profondeur,
Tu serais coeur,

Si ta vie était travail,
Tu serais bataille,

Ta vie est un cadeau,
Regarde vers le haut,

Ta vie est pureté,
Regarde vers l'Éternité,

Ta vie est féconde,
Accomplis-toi en mettant beaucoup de bébés au monde !

Maman qui t'aime ..
[/b][/color][/size]
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 31 Mai 2013 à 15:58:45



(http://photos1.blogger.com/blogger/1314/4171/200/ff7ac_tifa_01.jpg)


   
Regard
Le regard d'une femme,
La douceur et la flamme,
Qui embrase mon âme,
Qui annonce la gamme,
Du sourire et des larmes,
Symphonie qui me charme...


(http://photos1.blogger.com/blogger/1314/4171/1600/ti485708629783442pv.jpg)


La Femme

Présence d'une femme à l'entour,
Euphémisme du mot amour,

Divine création, ma moitié,
En mon âme toujours alliée,

Mon regard sans cesse étonné,
Sensations par son corps crées,

Parfois si fragile, enfant,
Souvent nous désoriente, pourtant,

Intuitions souvent justifiées,
Sixième sens à leur peau lié,

Valeurs dans l'amour à donner,
Sentiments imposés, psyché,

Au labeur encore diminuée,
Liberté depuis peu, huée,

Douceur de deux mots, je t'aime,
Comme l'homme pour vivre sème.



(http://photos1.blogger.com/blogger/1314/4171/200/1_ava_Shaiya03.jpg)


Rêve

Je brûlais déjà pour elle,
Inconnue elle était celle,
Que chaque nuit j'imaginais,
Je m'endormais dans ce secret.

Son beau regard posé sur moi,
Elle devenait ma seule loi,
Et tous mes sens me dominaient,
Car je savais, je l'adorais.

Les senteurs fines de son corps,
Jetaient alors sur moi leur sorts,

La douceur chaude de sa peau,
Hissait toujours mon coeur plus haut,

Au paroxysme du senti,
Un jour c'est vrai je défaillis,

Anéanti, le souffle court,
Je devinais un tel amour,

Feu d'artifice pour sa vie,
Bouquet final dans notre lit,

C'était ma femme, c'était ma vie,
Chaleur, bonheur, tendresse qui,
Par son toucher et son sourire,
Montait ma joie à en mourir.

Ses cheveux fins flottaient au vent,
Ils m'invitaient à ce serment,
Plus qu'un mariage assurément,
Une vie à deux tout simplement.

Je n'étais plus que son enfant,
J'étais bien plus que son amant,
Nous n'étions qu'un apparemment,
Brillant de feux comme un diamant.

Après la mort au firmament,
Tels deux anges en arrivant,
Toujours unis comme deux aimants

Alors mon âme s'ensorcelait,
Alors mes yeux s'émerveillaient.













Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 31 Mai 2013 à 16:01:33
 


Une amie

Ambivalence des sentiments,
C'est une amie apparemment,

Soirées, déjeuners, cinémas,
Rencontres, parler de son cas,

Confessions intimes vraiment,
Ce rôle me va comme un gant,

Celui du copain prévenant,
Je ne sais où situer pourtant,

La part de l'ami, de l'aimant,
je n'y pense pas trop souvent,

Je laisse la vie me mener,
Au gré du hasard engendré,

Advienne que pourra je le sais,
Je vois son regard, je lui plais........




(http://photos1.blogger.com/blogger/1314/4171/1600/mood1.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 31 Mai 2013 à 16:09:30


(http://us.123rf.com/400wm/400/400/wavebreakmediamicro/wavebreakmediamicro1107/wavebreakmediamicro110726862/10074841-peinture-belle-fille-avec-son-pere.jpg)


           Ma Fille

Mon bébé a eu ce jour un nouveau-né,
Il me ressemble, regardez bien il a mon nez !

Je ne pensais pas, c'est incroyable , la vie me fouette,
C'était hier ma fille jouait avec ses couettes.

Je la revois, tournée rieuse sur son manège,
Et la voilà, la première fois fendre le neige.

Sa petite main me serrait fort, là-bas l'école,
Il faut manger, finis ton bol !

C'est mon enfant, ma petite reine, qu'as-tu fait là ? !
Je ne voulais pas, je n'y pensais pas et puis voilà !

Je pleure, je ris, je ne sais plus, je ne sais pas,
Oui mais tout cela, je le fais seul sans qu'elle me voit.

Je suis idiot, c'était hier, un beau dimanche,
Je la revois belle et gracieuse en robe blanche,

En compagnie d'un étranger, d'un kidnappeur,
J'étais heureux en apparence, mal à mon coeur,

Voilà ma femme qui me regarde et me sourit,
Je tourne la tête, embrasse ma fille... là j'ai compris....






(http://us.123rf.com/400wm/400/400/anyka/anyka0904/anyka090400125/4691427-jeune-fille-ayant-grand-amusement-dans-le-parc-avec-son-pere.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 31 Mai 2013 à 16:35:01


(http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQETCkD2F4tEq0XJb2_T7P8du_SCeXzqoFyILb-J3wMu55HIPmZ)






La cerise

Belle cerise à ton arbre attachée,
La lumière vive du soleil excité,
S'épanche et caresse ta peau empourprée.


La sève divine en ton corps épanoui,
Bouillonne d'espoir en ton âme éblouie,
Comme un coeur étonné à l'annonce d'un oui.

Un dilemme inconnu en toi apparaît,
Connaître la terre ou rester tu ne sais,
Car tu aimes celui qui enfant te portait.

Mais le cycle de dieu chaque fois s'accomplit,
Afin que mûrisse le noyau de la vie,
Qui germe patiemment et donne le fruit,

C'est pourquoi sol fécond toujours tu choisis,
C'est pourquoi tu désires accourir vers lui...........





(http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTjcW-SpU-MhbISnf9Kl7LPycreUaQJvEPhfBkjrkqVuisMMUlUwQ)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 31 Mai 2013 à 16:43:07


   Tranches de vie.

Tranches de vie faites de ho!, faites de hi!,
Mènent au "si", le sens du mot, le sens de vie,

Tranches de vie, à partir d'ici, partir d'en bas,
Ode d'un lit, commence le cri, commence la foi,

Tranches de vie, changer ses yeux, changer son coeur,

Tranches de vie, gravir les marches, gravir sans cesse,
Ardu parcours, vers ton arche, vers ta liesse,

Tranches de vie, faites de ho!, faites de hi!,
Tu réussis, le mont là-haut, le mont gravi.



(http://photos1.blogger.com/blogger/1375/4165/1600/ranlinde2.gif)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 01 Juin 2013 à 10:07:57



(https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash4/300634_461922047233700_2074304356_n.jpg)

Sur ce grand lit, je sèmerai des pétales de roses
D'une douceur pour que ton corps se repose
Et mes mains glisseront sur ta peau de velours
De la langueur de mon amour

Te chuchoter tendrement mes rêves d'aimer
M'évader de ce temps que j'aurais arrêté
Vivre l'amour et goûter à cet immense bonheur
D'une vie où il n'existera plus ni jour, ni heure

Dans mes élans me fondre à l'intérieur de toi
T'écouter silencieux entendre ainsi ta voix
Sons qui résonnent dans mon corps en mélopée
De la mesure des notes des extases répétées

Tous les passages seront musique de tendresse
Et les refrains viendront à nouveau en caresses
De l'inlassable bonheur naîtra mes pensées de folie
Elles ne s'arrêteront pas pour cette douceur de vie

Découvrir une à une nos envies qui semblent insensés
Nous emportant loin dans nos désirs inavoués
Enchantement du cœur des corps qui se fondent
Pour cet amour vivant de ces racines profondes
lune sensuelle


(https://fbcdn-sphotos-c-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/942836_458608547565050_493801657_n.jpg)





Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 01 Juin 2013 à 10:15:33


Aimer, c'est partager des mots, des regards,
des espoirs, des craintes.
L'Amour n'est jamais contrainte.
Il est joie, liberté, force.
L'Amour est emportement et enthousiasme.
L'Amour est risque.

N'aiment et ne sont pas aimés ceux qui veulent épargner,
économiser leurs sentiments.
L'Amour est générosité, l'amour est prodigalité,
l'amour est échange.
Qui donne beaucoup reçoit beaucoup en fin de compte.
Car nous possédons ce que nous donnons.

Aimer ce n'est pas mutiler l'autre, le dominer,
mais l'accompagner dans sa course, l'aider.
Savoir accepter l'autre tel qu'il est.
Etre joyeux du bonheur qu'il trouve.
L'Aimer dans sa totalité : pour ce qu'il est,
laideur et beauté, défauts et qualités.

Voilà les conditions de l'Amour.
Car l'Amour est une vertu d'indulgence,
de pardon et de respect de l'autre



(https://fbcdn-sphotos-a-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash4/394103_447601298665775_1410693283_n.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 01 Juin 2013 à 10:20:22








Quel beau sentiment d'affection...
S'éprendre sans prétention...
Se laisser cajoler par des gestes de douceur...
S'amadouer par un regard charmeur...
Caresser la joue du revers de la main...
Enjôler tendrement par des câlins...



La Tendresse...



Tenir à quelqu'un sans vouloir s'en séparer...
Se griser de paroles doucement murmurées...
Des petits « Je t'aime » que l'on ose se dire...
Être déjà fier d'être lié par des souvenirs...
C'est aussi se comprendre en se regardant...
Partager des confidences mutuellement...



La Tendresse...



C'est se blottir sans hésiter...
Risquer un baiser à peine effleuré...
S'attacher à ces signes profonds...
Toujours vouloir garder cette liaison...
Ne pas blâmer ni juger...
Surtout ne jamais trahir...



La Tendresse...



Sans crainte s'approcher tout près...
Essuyer ses larmes en secret...
Se gâter d'une épaule pour s'apaiser...
Rêver de pensées tendres à s'enivrer...
Pouvoir se fier de sa présence...
Être charmé par son influence...



La Tendresse



Se laisser séduire par une câlinerie...
Dévoiler à son oreille des chuchoteries...
Dans un baiser sur le front, fermer les yeux...
Du bout des doigts, frôler les cheveux...
Frissonner juste à son toucher...
Sentir la vraie joie d'être aimé...


 (https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/65681_443922552366983_121234247_n.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 01 Juin 2013 à 10:33:42



(https://fbcdn-sphotos-h-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/164268_443210115771560_628165545_n.jpg)

Les mots un à un
sortent de leur boite.....

Glissent sur ma peau
S'enroulent autour de moi
Comme un ruban de soie,
Se nichent au creux de l'oreille
Et partout m'accompagnent
Comme un parfum de toi....

Et le soir,
Blotti, sous la voûte de cristal
Tous les mots imaginés s'étiolent
Font battre dans la cage du corps
Mon coeur trop serré qui s'emballe

Pour un rêve de toi....

(https://fbcdn-sphotos-a-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/559964_442722309153674_13783049_n.jpg)

J'ai toujours préféré la folie des passions
à la sagesse de l'indifférence.........
       (Anatole France)


(https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/526608_440002506092321_712376998_n.jpg)


Aimer pour la première fois
Un sentiment qu'on oublie jamais.

Aimer en silence
Sans oser tenter sa chance.

Aimer sans condition
Sans jamais se poser de questions.

Aimer inconsciemment
Mais, s'en rendre compte à temps.

Aimer, à en être passionné
La nuit et même le jour rêver.

Aimer à la folie
Sans cesse, ne penser qu'à lui.

Aimer avec tendresse
Par des baisers, des caresses.

Aimer infiniment
Sans voir défiler le temps..

(https://fbcdn-sphotos-b-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/68538_438883576204214_1016507557_n.jpg)


Aimer, c'est avoir dans les mains
Un fil pour toutes les épreuves,
Un flambeau pour tous les chemins,
Une coupe pour tous les fleuves !

Aimer, c'est comprendre les cieux,
C'est mettre, qu'on dorme ou qu'on veille,
Une lumière dans ses yeux,
Une musique à son oreille... "

( Victor Hugo )


(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/63445_438666406225931_205785463_n.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 01 Juin 2013 à 10:40:58




C'est au quai des rêves que je te retrouve
Que je goutte à l'ivresse de tes baisers
Que le soleil jaloux brûle nos corps enivrés
Que tu m'aimes, que tu me le dis et me le prouve

Le ciel dans le bleu de tes yeux m'emporte
Encore plus loin que l'immensité de l'éternité
Et en ses mousselines blanches qui m'escortent
Je me sens sur l'océan de ton coeur, voguer

Comme il est doux ce nuage aux ailes d'argent
Quand viennent sur nous les vents du désir
Les rêves sous ma paupière se font océan
Et mon âme enchâssée à ton ombre, chavire

Nul chant n'est plus doux que ce naufrage
Qui me porte au gré de tes berges blanches
De ses mélodies du frisson faisant des mirages
M'emportant au seuil de tes douces démences

C'est au quai des rêves qu'en toi je me perds
Que lové en ta vallée sauvage, je m'endors
Gouttant à chaque instant l'ivresse qui me serre
Mon amour, comme je suis bien à ton port .

Janedeau



(https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/935141_457508037675101_834522988_n.jpg)



(//)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 01 Juin 2013 à 10:56:05




Quand je pose ma tête sur ton épaule
Et que, les yeux fermés, je goûte le bonheur...
Quand je te serre contre mon coeur,
Et que je voudrais que le temps s'arrête
Pour te sentir toujours contre moi...



Quand un doux sourire vient poindre sur mes lèvres
lorsque simplement je pense à toi
C'est la tendresse !
La tendresse qui est là et nous réunit.



La tendresse, c'est nous deux,
Nous deux encore, nous deux toujours.
Nous deux plus tout à fait comme hier
Mais nous deux plus attachés que jamais...
Comme si la patine du temps
Avait embelli notre amour.

Chadou


(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc3/970296_458517007574204_479953115_n.jpg)

 












Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 02 Juin 2013 à 02:06:53


     L'ECLOSION D'UN AMOUR ...

    L'éclosion d'un amour passe par la chaleur d'une rencontre. Après le duvet des frissons viennent les ailes des  
     sentiments pour un envol vers l'île de la plénitude...
                                       Frédéric Heyver.


   (https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn2/p480x480/969732_656725757676774_175655096_n.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 02 Juin 2013 à 02:15:06


    Ignorait-elle que si le corps sans le coeur n'était pas le paradis, le coeur sans le corps était l'enfer ?
              F. Sagan




(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/p480x480/21166_455720517853853_779033997_n.jpg)


Telles les premières lueurs du soleil
Ta douceur me sort de mon sommeil
L'exquise vision de ton visage
M'entraîne dans un tendre voyage

La première étreinte langoureuse
Au contact de ta peau soyeuse
Tel la promenade du bienheureux
Transporte tout mon corps dans les cieux

L'envoûtante vision de ton regard
Dissipe dans mes yeux le brouillard
L'esquisse de ton sourire enchanté
Apparaît tel un voile rose nacré

Le doux son de ton rire exalté
Excite l'envie de t'embrasser
Le plissement de tes yeux souriants
Evoque l'immense tendresse d'un instant

Chaque retrouvaille déchaîne mon émoi
Chaque enlacement m'attire vers toi
Chaque bisou stimule mon amour
Chaque regard fait fondre mon coeur.
je t ' Aime





(https://fbcdn-sphotos-g-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/945651_454983421260896_1935479580_n.jpg)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 00:24:41


La petite fleur des champs        (http://photos1.blogger.com/blogger/1375/4165/200/fleur-violette.jpg)

C'est une petite fleur des champs,
Qui danse enjouée dans le vent,
Elle aime la rosée du matin,
Qui berce ses pétales câlins.

Une vache qui se promenait,
Dans le pré où la fleur se trouvait,
S'avançait doucement, ruminant,
D'un pas parfaitement insouciant.

La bête remarquant tout d'un coup,
La belle au pistil très doux,
Demanda d'une voix alourdie,
Ce qu'elle désirait dans la vie.

La belle sans méfiance lui dit,
J'aimerais m'éclipser de mon lit,
Avancer et savoir le monde,
Avant que beauté ne se fonde.

A ces mots la bête l'attrapa,
De son museau puis la dévora,
C'était pour elle une façon,
De rendre service à foison....
POSTED BY TALWYN


(http://2.bp.blogspot.com/-7w0JAn7NZBw/T95_iuDhXGI/AAAAAAAAMio/PTulXqkdgd4/s1600/fleur176ta1.gif)
Je suis perdu, vois-tu,
je suis noyé,
inondé d'amour;
je ne sais plus si je vis,
si je mange,
si je respire,
si je parle;
je sais que je t'aime.

- Alfred de Musset -


Baiser De Gloria À A-Men

Nos chemins se sont croisés
Nos yeux se sont accrochés

Ton sourire est devenu mon soleil
Ta tendresse une grande merveille.

Je t'offre dans mes mains
Mille baisers câlins
Pour que jamais tu n'en sois privé.

- S'MaÏdele -


  Tu Es Tout,

Tel un phénix, tu dégages une aura de bonheur,
Où que tu sois, quoi que tu fasses, tu es présent en moi,
Lorsque tu déploies tes ailes et m'éclaire de tes couleurs,
J'éprouve une joie sans pareil quand je te vois.

Tel un soleil, tu brûles tout autour de toi,
Rien ne te résiste, la glace devient vapeur,
Tes yeux étincelant me laisse sans voix,
Je me laisse doucement envahir par ta chaleur.

Tel une musique, tu es les battements de mon coeur,
Je me laisser bercer par tes bras, si doux, si fort à la fois,
Tes notes montent en force et retombent en douceur,
Ton rythme devient le mien, tu prends possession de moi.

Tel un homme, ta puissance bouscule toutes les lois,
Ton charme subtil et irrésistible ne me fait pas peur,
On se demande comment la nature a put créer une seule fois,
La perfection même et ainsi ma plus belle faveur.

- Kristell Balland
-


Petite Princesse    (http://[url=http://www.mimifroufrou.com/scentedsalamander/images/Fleur-Defendue-Ad.jpg%5Dhttp://www.mimifroufrou.com/scentedsalamander/images/Fleur-Defendue-Ad.jpg%5B/url%5D)

Cette nuit j'ai fait un songe.
J'ai rêvé d'une petite princesse,
D'un doux petit teint rosé
Si agréable et si belle à regarder.

De ses yeux clairs couleur de vert
Me transportait dans un monde d'univers,
Au chaleureux royaume de son coeur
Pour me faire partager son bonheur.

Si calme et si douce à mes côtés,
Mon coeur ne fait que chanter
Une douce mélodie d'amour
Pour conquérir son coeur de velours.

Avec son sourire d'angélique
Mon rêve devient magnifique.
De ses douces lèvres j'ai rêvé,
D'un geste tendre elle ma guidé
Pour me donner un doux baiser.

À mon réveil je m'émerveille
En découvrant près de moi
Sa peau douce comme de la soie.
Je réalise mon bonheur et ma joie
Car cette petite princesse c'est toi.

- Macha -                    
                                                                           (http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTmOy8hxiCvanUXE3PQ9kDRpuA2ZFTVWJdU_EUhwuNHeLa5PGq3sA)

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 01:20:34

                   
    (http://papillon1967.p.a.pic.centerblog.net/26kc9pze.jpg)

(https://fbcdn-sphotos-g-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/947027_428681380564143_935139783_n.jpg)(https://fbcdn-sphotos-f-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/993408_428681427230805_331702292_n.jpg)(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/936918_428681463897468_1255099643_n.jpg)



(http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcS2A3msJpZIdaocs09pIUBTwpZrAE9GGGEDGh4hWTqv6tN3Wa97hw)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 01:40:59





            (http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQNNvalkZomcB7kDl4v4-%3Cbr%20/%3EDZUtXZceb7d8wkP2YgCekeeMwdtd9QMw)





            (https://fbcdn-sphotos-b-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/931411_428688403896774_1356394705_n.jpg)




   (http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT9GyPQWiFYNthXn2w_kRj4Lw9fls0PD24kM0C9ZIS-ZgvJMUvz)











Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 08 Juin 2013 à 11:00:32
Tu es la vie !!

L'eau !
Eau, tu n'as ni goût, ni couleur, ni arôme,
on ne peut pas te définir,
on te goûte, sans te connaitre.
Tu n'es pas nécessaire à la vie : tu es la vie.

Tu nous pénètres d'un plaisir qui ne s'explique point par les sens.
Avec toi rentrent en nous tous les pouvoirs auxquels nous avions renoncé.
Par ta grâce s'ouvrent en nous toutes les sources taries de notre cœur.

Tu es la plus grande richesse qui soit au monde,
Et tu es aussi la plus délicate, toi si pure au ventre de la terre.
Tu n'acceptes point de mélanges, tu ne supportes point d'altération,
Tu es une ombrageuse divinité...
Mais tu répands en nous un bonheur, infiniment simple.

Poème de Saint- Exupéry
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Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 08 Juin 2013 à 11:07:36

Tu es soleil !!


Ah ! Te souffler ce que je porte en moi,
Ô toi mon repos, ô toi mon tourment !
Vienne le jour où ma langue saura
Mieux qu'une lettre expliquer savamment...
Ainsi, Dieu le sait, j'ai changé de vie :
Je suis en toi pour tout ce que je suis.
De tous les mets j'ai perdu la caresse
Et quant à boire, un supplice j'endure.
Vent de folie sur mes saintes lectures,
Toi qui justifies amour et jeunesse,
Tu es soleil, soleil évanoui,
Voilant à mes yeux sa fuyante image.
Et quand la lune éblouissante luit
Sur le troupeau servile des nuages,
Je vois en elle, unique, ton visage
Qui, par-delà ses voiles, resplendit

Poème de Ibn Zaydun
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 11:31:38




(http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQ8HmVHi7HtA2F1oKep2GeAC84BGOzlm1V39kyoMITTwsmH1uVT)

(https://fbcdn-sphotos-h-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn2/972121_428844817214466_1915130057_n.jpg)(https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc1/994799_428844857214462_872065295_n.jpg)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 15:05:40



                                         (http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRB9hZOtYSj7CFNuEMeAuNKEJgBX_Npr8Xd2mUmo9WHW2ttRG9g)



(https://fbcdn-sphotos-c-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc3/969956_428898870542394_1899956413_n.jpg)



(http://www.leberry.fr/photoSRC/bqViVeldaWelbKxCPNWs_pusXXdNGltxXD4uu1iw_sR0IkLcazbGupnwlQUaVQo_pWI48f0HY_sxYvETMFwM2diAkJo-_/873814.jpeg)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 08 Juin 2013 à 15:32:01
La Terre - Hymne

Elle est la terre, elle est la plaine, elle est le champ.
Elle est chère à tous ceux qui sèment en marchant ;
Elle offre un lit de mousse au pâtre ;
Frileuse, elle se chauffe au soleil éternel,
Rit, et fait cercle avec les planètes du ciel
Comme des soeurs autour de l'âtre.

Elle aime le rayon propice aux blés mouvants,
Et l'assainissement formidable des vents,
Et les souffles, qui sont des lyres,
Et l'éclair, front vivant qui, lorsqu'il brille et fuit,
Tout ensemble épouvante et rassure la nuit
A force d'effrayants sourires.

Gloire à la terre ! Gloire à l'aube où Dieu paraît !
Au fourmillement d'yeux ouverts dans la forêt,
Aux fleurs, aux nids que le jour dore !
Gloire au blanchissement nocturne des sommets !
Gloire au ciel bleu qui peut, sans s'épuiser jamais,
Faire des dépenses d'aurore !

La terre aime ce ciel tranquille, égal pour tous,
Dont la sérénité ne dépend pas de nous,
Et qui mêle à nos vils désastres,
A nos deuils, aux éclats de rires effrontés,
A nos méchancetés, à nos rapidités,
La douceur profonde des astres.

La terre est calme auprès de l'océan grondeur ;
La terre est belle ; elle a la divine pudeur
De se cacher sous les feuillages ;
Le printemps son amant vient en mai la baiser ;
Elle envoie au tonnerre altier pour l'apaiser
La fumée humble des villages.

Ne frappe pas, tonnerre. Ils sont petits, ceux-ci.
La terre est bonne ; elle est grave et sévère aussi ;
Les roses sont pures comme elle ;
Quiconque pense, espère et travaille lui plaît ;
Et l'innocence offerte à tout homme est son lait,
Et la justice est sa mamelle.

La terre cache l'or et montre les moissons ;
Elle met dans le flanc des fuyantes saisons
Le germe des saisons prochaines,
Dans l'azur les oiseaux qui chuchotent : aimons !
Et les sources au fond de l'ombre, et sur les monts
L'immense tremblement des chênes.

L'harmonie est son oeuvre auguste sous les cieux ;
Elle ordonne aux roseaux de saluer, joyeux
Et satisfaits, l'arbre superbe ;
Car l'équilibre, c'est le bas aimant le haut ;
Pour que le cèdre altier soit dans son droit, il faut
Le consentement du brin d'herbe.

Elle égalise tout dans la fosse ; et confond
Avec les bouviers morts la poussière que font
Les Césars et les Alexandres ;
Elle envoie au ciel l'âme et garde l'animal ;
Elle ignore, en son vaste effacement du mal,
La différence de deux cendres.

Elle paie à chacun sa dette, au jour la nuit,
A la nuit le jour, l'herbe aux rocs, aux fleurs le fruit ;
Elle nourrit ce qu'elle crée,
Et l'arbre est confiant quand l'homme est incertain ;
O confrontation qui fait honte au destin,
O grande nature sacrée !

Elle fut le berceau d'Adam et de Japhet,
Et puis elle est leur tombe ; et c'est elle qui fait
Dans Tyr qu'aujourd'hui l'on ignore,
Dans Sparte et Rome en deuil, dans Memphis abattu,
Dans tous les lieux où l'homme a parlé, puis s'est tu,
Chanter la cigale sonore.

Pourquoi ? Pour consoler les sépulcres dormants.
Pourquoi ? Parce qu'il faut faire aux écroulements
Succéder les apothéoses,
Aux voix qui disent Non les voix qui disent Oui,
Aux disparitions de l'homme évanoui
Le chant mystérieux des choses.

La terre a pour amis les moissonneurs ; le soir,
Elle voudrait chasser du vaste horizon noir
L'âpre essaim des corbeaux voraces,
A l'heure où le boeuf las dit : Rentrons maintenant ;
Quand les bruns laboureurs s'en reviennent traînant
Les socs pareils à des cuirasses.

Elle enfante sans fin les fleurs qui durent peu ;
Les fleurs ne font jamais de reproches à Dieu ;
Des chastes lys, des vignes mûres,
Des myrtes frissonnant au vent, jamais un cri
Ne monte vers le ciel vénérable, attendri
Par l'innocence des murmures.

Elle ouvre un livre obscur sous les rameaux épais ;
Elle fait son possible, et prodigue la paix
Au rocher, à l'arbre, à la plante,
Pour nous éclairer, nous, fils de Cham et d'Hermès,
Qui sommes condamnés à ne lire jamais
Qu'à de la lumière tremblante.

Son but, c'est la naissance et ce n'est pas la mort ;
C'est la bouche qui parle et non la dent qui mord ;
Quand la guerre infâme se rue
Creusant dans l'homme un vil sillon de sang baigné,
Farouche, elle détourne un regard indigné
De cette sinistre charrue.

Meurtrie, elle demande aux hommes : A quoi sert
Le ravage ? Quel fruit produira le désert ?
Pourquoi tuer la plaine verte ?
Elle ne trouve pas utiles les méchants,
Et pleure la beauté virginale des champs
Déshonorés en pure perte.

La terre fut jadis Cérès, Alma Cérès,
Mère aux yeux bleus des blés, des prés et des forêts ;
Et je l'entends qui dit encore :
Fils, je suis Démèter, la déesse des dieux ;
Et vous me bâtirez un temple radieux
Sur la colline Callichore.

Victor Hugo

Paris. - 12 août 1873.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 21:55:56


Passif absolu             (http://doyenne-orleans-est.fr/stjeanbosco/images/sacrementdesmaladesdessin2.jpg)
Passif absolu, sans rêve, sans espoirs, sans orgueil
Arrêt sur image, il voit de son petit oeil
Sa vie dérouler, courte mais si usée
Sans être un cas desespéré ni abusé.
Inutile existence, plate et sonnante comme une claque
Fantasmée plus que realisée, pleine de cloques

Arret dans le temps, arret de respirer
Balancant ses pieds au dessus des eaux, aspiré,
Sous ces remous mortels, par le sommeil
Ouvert à lui, le sommeil infini au ciel vermeil.
La voie des rois l'attendrait-elle, pleine de gloire?
Un saut et tout serait fini, fini les réveils noirs.

On lui a pourtant laissé sa chance, comme aux autres
Un foyer presque normal, une ecole et des prêtres
Visant à son bonheur, vie de petitesses comblées
Et de desirs revus a la baisse, peu a peu ravalés.
Reussir une famille et des gosses, dans un appart'
Tenir dans ses mains un peu de vie avant qu'elle ne parte

Alors, pourquoi il s'obstine?

L'instant arrive, il bascule peu a peu, sent ses mains glisser
Un petit peu encore et il sera mort
Idiot petit homme, qui a laissé sa chance passer
 



L'Œil du Tigre                 (http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRhh3tf2vup4XLwZd7zxixGTXcWkKu1XWX7Rpgdg46KE0I4Asgi)

Il est des couleurs que l`on n`oublie pas ;
Indéfinissables, et pourtant, là-bas,
Caché dans les rues de Buenos-Aires,
Il m`a appelé et je l`ai découvert.
Il m`a tendu une pierre et a dit
En espagnol, sa langue, mais j`ai compris :
« C`est l`œil du Tigre, couleur de ton âme,
Couleur de tes yeux, prend la madame ! »
Et il avait raison, cette couleur,
Mélange de savane et de poussière,
Eclats de cristaux jaunes et verts,
Etrange amalgame de valeurs..
M`intrigue, me fascine, m`attire,
Comme un miroir où je vois mon regard,
Un pendentif précieux par son histoire,
Couleur d`un voyage, d`un sens, d`un désir..
Couleur d`une rencontre éphémère,
Aux accents de tropiques et d`ailleurs..
Ancrée comme une passion dans mon cœur,
Nuance délicieuse et passagère.
Quand je la contemple j`ai l`impression
De faire une escale, de m`évader encore,
Vers ce pays où la couleur de l`or
N`est parfois qu`une ligne d`horizon..

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 22:30:12


(http://rimesoudeprime.r.i.pic.centerblog.net/61c5z98d.jpg)






Tu n'es plus là *
Tous les oiseaux des jours d'été s'en vont
Ils vont courir d'autres joies
Mais moi ici, je tourne en rond
Tu n'es plus là

Hier encore tu m'embrassais
Tu riais serré contre moi
Aujourd'hui je sais, tu mentais
Tu n'es plus là

Sans toi, tout m'est égal
J'ai si mal
Tu n'es plus là

Je voudrais dormir
Je voudrais mourir
Tu n'es plus là

Mais je t'aime encore
Je le crie si fort
Que le silence a peur

Je m'accroche à des riens
Tes yeux et tes mains
A l'espoir qui meurt

Peut-être un jour, je serai forte
J'oublierai tes lèvres et tes bras
Oui mais ce soir, je suis fêle encore
Tu n'es plus là

Sans toi, tout m'est égal
J'ai si mal
Tu n'es plus là

Je voudrais dormir
Je voudrais mourir
Tu n'es plus là

Et les yeux fermés
Insensée, je lutte
Avec ma peine

T'arracher de moi
Ou courir vers toi
Je ne sais plus

Ton ombre me suit
Le jour et la nuit
Tu n'es plus là


(http://a4.img.v4.skyrock.net/3748/57923748/pics/2792017289_1.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Juin 2013 à 22:52:26
(http://7b.img.v4.skyrock.net/1579/45811579/pics/3080806573_1_3_2FavoX3E.jpg)

(https://fbcdn-sphotos-h-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn2/10576_429037227195225_115351649_n.jpg)

  Mélancolie

J'aurais du m'en douter
Que ça allait arriver,
Que tout finirait par fouèrer
Pi que la chicane allait pogner.


J'ai envie d'hurler
De tout abandonner.
J'ai l'impression de m'écrouler
Sans pouvoir me relever.

Est-ce normal
D'avoir aussi mal?
Je me sens tellement démunie
Et même un peu sans vie.

Si j'avais pu éviter
De devoir m'engueuler.
Je ne serais pas là
À écrire ce poème-là.

J'ai eu besoin de me confier
Pour pouvoir exprimer
Tout ce que j'ai en dedans
Tout ce que j'ai comme pressentiment.

D'ici peu je commence une nouvelle vie
Et ça m'effraie en maudit.
Le stress commence à ce faire voir
Et j'ai peine à y croire.

Ma vie va changer;
Je vais être libéré.
Je vais enfin partir
Pour y découvrir mon avenir.

J'irai droit devant
Malgré ce qui m'attend
Je devrai m'accrocher
Malgré les difficultés.

Tant de peur
Dans un même cœur.
Tant d'insécurité
À devoir combler.

Me voilà libérée
De ma tristesse invétérée.
J'ai eu besoin d'écrire
Pour arrêter de souffrir!


Sabi® -xxx-


(http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRBh-eXx80T3sIE2Ghm36doQotLn4Djhb7fDT3tMeKGQY6MRW8-)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 09 Juin 2013 à 14:40:07

 



(https://fbcdn-sphotos-f-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc1/598501_3868256517504_597417945_n.jpg)

Terreur

Ce soir-là j'avais lu fort longtemps quelque auteur.
Il était bien minuit, et tout à coup j'eus peur.
Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible.
Je compris, haletant et frissonnant d'effroi,
Qu'il allait se passer une chose terrible...
Alors il me sembla sentir derrière moi
Quelqu'un qui se tenait debout, dont la figure
Riait d'un rire atroce, immobile et nerveux :
Et je n'entendais rien, cependant. O torture !
Sentir qu'il se baissait à toucher mes cheveux,
Et qu'il allait poser sa main sur mon épaule,
Et que j'allais mourir au bruit de sa parole !...
Il se penchait toujours vers moi, toujours plus près ;
Et moi, pour mon salut éternel, je n'aurais
Ni fait un mouvement ni détourné la tête...
Ainsi que des oiseaux battus par la tempête,
Mes pensers tournoyaient comme affolés d'horreur.
Une sueur de mort me glaçait chaque membre,
Et je n'entendais pas d'autre bruit dans ma chambre
Que celui de mes dents qui claquaient de terreur.
Un craquement se fit soudain ; fou d'épouvante,
Ayant poussé le plus terrible hurlement
Qui soit jamais sorti de poitrine vivante,
Je tombai sur le dos, roide et sans mouvement.
Guy de Maupassant

 
(http://www.animated-gifs.eu/phone-random-big/180.gif)

(http://www.icone-gif.com/gif/alphabet/animaux/ecole_alpha1r_03.gif)(http://www.icone-gif.com/gif/alphabet/animaux/ecole_alpha1r_08.gif)(http://www.icone-gif.com/gif/alphabet/animaux/ecole_alpha1r_05.gif)(http://www.icone-gif.com/gif/alphabet/animaux/ecole_alpha1r_18.gif)(http://www.icone-gif.com/gif/alphabet/animaux/ecole_alpha1r_07.gif)(http://www.icone-gif.com/gif/alphabet/animaux/ecole_alpha1r_21.gif)(http://www.icone-gif.com/gif/alphabet/animaux/ecole_alpha1r_09.gif)








Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 09 Juin 2013 à 22:37:41

                                                             (http://felix.cyberscol.qc.ca/lq/auteurm/miron_ga/miron.jpg)




Compagnon des Amériques
Québec ma terre amère ma terre amande
ma patrie d'haleine dans la touffe des vents
j'ai de toi la difficile et poignante présence
avec une large blessure d'espace au front
dans une vivante agonie de roseaux au visage
je parle avec les mots noueux de nos endurances
nous avons soif de toutes les eaux du monde
nous avons faim de toutes les terres du monde
dans la liberté criée de débris d'embâcle
nos feux de position s'allument vers le large
l'aïeule prière à nos doigts défaillante
la pauvreté luisant comme des fers à nos chevilles

mais cargue-moi en toi pays, cargue-moi
et marche au rompt le coeur de tes écorces tendres
marche à l'arête de tes dures plaies d'érosion
marche à tes pas réveillés des sommeils d'ornières
et marche à ta force épissure des bras à ton sol
mais chante plus haut l'amour en moi, chante
je me ferai passion de ta face
je me ferai porteur de ton espérance
veilleur, guetteur, coureur, haleur de ton avènement
un homme de ton réquisitoire
un homme de ta patience raboteuse et varlopeuse
un homme de ta commisération infinie

l'homme artériel de tes gigues
dans le poitrail effervescent de tes poudreries
dans la grande artillerie de tes couleurs d'automne
dans tes hanches de montagne
dans l'accord comète de tes plaines
dans l'artésienne vigueur de tes villes
dans toutes les litanies
de chats-huants qui huent dans la lune
devant toutes les compromissions en peaux de vison
devant les héros de la bonne conscience
les émancipés malingres
les insectes des belles manières
devant tous les commandeurs de ton exploitation
de ta chair à pavé
de ta sueur à gages
mais donne la main à toutes les rencontres, pays
toi qui apparais
par tous les chemins défoncés de ton histoire
aux hommes debout dans l'horizon de la justice
qui te saluent
salut à toi territoire de ma poésie
salut les hommes et les femmes
des pères et mères de l'aventure


Gaston Miron, poète québécois célèbrE



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 10 Juin 2013 à 17:29:44




(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/934676_464997660259018_613030098_n.jpg)



L'art de l 'écriture


Quand j'écris ces poèmes, ce n'est pas
Forcément de moi-même.
J'écris pour dénoncer ou pour annoncer
Ce qui est impossible de divulguer.
J'écris pour prendre du recul ou j'hurle pour
Différents sujets, la vie, l'amour et la famille.
J'écris des bons moments où je crie ma colère
Du fond de moi-même.
J'envois cette haine contre cet univers pervers.
Ce ne sont pas des écrits,
Mais chaque jour naît une autre nouvelle vie.
Alors les pensées s'évaluent et les idées
Sont perdues et évaporées.
Jusqu'à ce que je les lise puis les réalise.
Le peu de mots qui me parait inexpliqué
Et malgré ça, je continue dans le contenu.
J'écris des phrases tordues, qui tentent de
Traduire ce que je n'ai pas le droit d'avouer.
Ce sont des rêves interdits qui trouvent
Un refuge dans ces récits.
On peut toujours les cacher par un style
Ou une procédure d'une autre manière.
Alors, il ne faut pas oublier que les majeures
Pensées restent impénétrables
Et inavouables à l'éternel.
                  Said NOUAHAD
                       

(https://fbcdn-photos-a.akamaihd.net/photos-ak-snc7/v27562/71/266070293524295/app_10_266070293524295_1859256116.gif)


Si la vie n'était qu'un rêve


Si la vie n'était qu'un rêve,
Et que nous étions des anges,
Si l'amour n'était qu'une illusion,
Ce serait étrange.

Si la terre n'existait pas,
Et que nous volions dans les airs,
Si toi et moi étions irréels,
Sans corps ni visage.

Si je n'écrivais pas,
Et que mes pages restaient blanches,
De mes ailes, je les effleurerais,
Sans pouvoir les toucher.

Si tout ça n'était qu'un rêve,
Et assis sur des branches,
Sans voir ni parler,
Nous serions là pour imaginer.
     
                      Marie-José GRAVA










(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash4/p75x225/1000440_429808213784793_1970923795_n.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 11 Juin 2013 à 11:08:38
La forêt canadienne

C'est l'automne. Le vent balance
Les ramilles, et par moments
Interrompt le profond silence
Qui plane sur les bois dormants.

Des flaques de lumière douce,
Tombant des feuillages touffus,
Dorent les lichens et la mousse
Qui croissent au pied des grands fûts.

De temps en temps, sur le rivage,
Dans l'anse où va boire le daim,
Un écho s'éveille soudain
Au cri de quelque oiseau sauvage.

La mare sombre aux reflets clairs,
Dont on redoute les approches,
Caresse vaguement les roches
De ses métalliques éclairs,

Et sur le sol, la fleur et l'herbe,
Sur les arbres, sur les roseaux,
Sur la croupe du mont superbe,
Comme sur l'aile des oiseaux.

Sur les ondes, sur la feuillée,
Brille d'un éclat qui s'éteint
Une atmosphère ensoleillée :
C'est l'Eté de la Saint-Martin ;

L'époque ou les feuilles jaunies
Qui se parent d'un reflet d'or,
Emaillent la forêt qui dort
De leurs nuances infinies.

O fauves parfums des forêts !
O mystère des solitudes !
Qu'il fait bon, loin des multitudes,
Rechercher vos calmes attraits !

Ouvrez-moi vos retraites fraîches !
A moi votre dôme vermeil,
Que transpercent comme des flèches
Les tièdes rayons du soleil !

Je veux, dans vos sombres allées,
Sous vos grands arbres chevelus,
Songer aux choses envolées
Sur l'aile des temps révolus.

Rêveur ému, sous votre ombrage,
Oui, je veux souvent revenir,
Pour évoquer le souvenir
Et le fantôme d'un autre âge.

J'irai de mes yeux éblouis,
Relire votre fier poème,
O mes belles forêts que j'aime !
Vastes forêts de mon pays !

Oui, j'irai voir si les vieux hêtres
Savent ce que sont devenus
Leurs rois d'alors, vos anciens maîtres,
Les guerriers rouges aux flancs nus.

Vos troncs secs, vos buissons sans nombre
Me diront s'ils n'ont pas jadis
Souvent vu ramper dans leur ombre
L'ombre de farouches bandits,

J'interrogerai la ravine,
Où semble se dresser encor
Le tragique et sombre décor
Des sombres drames qu'on devine.

La grotte aux humides parois
Me dira les sanglants mystères
De ces peuplades solitaires
Qui s'y blottirent autrefois.

Je saurai des pins centenaires,
Que la tempête a fait ployer,
Le nom des tribus sanguinaires
Dont ils abritaient le foyer.

J'irai, sur le bord des cascades,
Demander aux rochers ombreux
A quelles noires embuscades
Servirent leurs flancs ténébreux.

Je chercherai, dans les savanes,
La piste des grands élans roux
Que l'Iroquois, rival des loups,
Chassait jadis en caravanes.

Enfin, quelque biche aux abois,
Dans mon rêve où le tableau change,
Fera surgir le type étrange
De nos hardis coureurs des bois.

Et brise, écho, feuilles légères,
Souples rameaux, fourrés secrets,
Oiseaux chanteurs, molles fougères
Qui bordez les sentiers discrets.

Bouleaux, sapins, chênes énormes,
Débris caducs d'arbres géants,
Rocs moussus aux masses difformes,
Profondeurs des antres béants.

Sommets que le vent décapite,
Gorge aux imposantes rumeurs,
Cataracte aux sourdes clameurs :
Tout ce qui dort, chante ou palpite ...

Dans ses souvenirs glorieux
La forêt entière drapée,
Me dira l'immense épopée
De son passé mystérieux.

.................................

Mais, quand mon oreille attentive
De tous ces bruits s'enivrera,
Tout près de moi retentira ...
Un sifflet de locomotive !


Louis-Honoré FRÉCHETTE   (1839-1908)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 11 Juin 2013 à 11:43:32

L'Etoile

Je revois l'étoile,
et je vois.
Je vois la mer se reposer
dans le reflet de la lune.

Tout le monde peut voir
l'immense joie de la nuit.

Et je vois si clair,
Comme si ce fut... le jour

La nuit étincelle.
Tout le monde enchanté.

Tout ce monde enchanté...

Poème de Chloe Douglas ( Royaume-Uni )
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bunni le 13 Juin 2013 à 08:27:52
(http://img15.hostingpics.net/pics/986035main.jpg)
Jolie bergère

Les mains. Ces mains. Tes mains.

Les mains qui plongent dans le seau de grain que tu jetteras aux poules. Puis qui furètent dans la paille du nid pour trouver quelques oeufs.

Les mains qui pétrissent le pis de la chèvre, pour après faire mousser le lait mieux que des pales le feraient. Qui s'en vont casser le caillé, saler la faisselle, et puis la retourner.

Ces mains qui grattent la terre pour trouver les dernières racines, planter les fèves et les haricots, et tasser les carrés et les buttes. Toucher la terre si elle a besoin d'eau. Le museau du chien s'il n'est pas trop chaud. Le sac à pain s'il en faut.


Ces mains qui frottent et frottent la brosse et le savon sur le drap dans l'eau fraîchette du lavoir, dans la fraîcheur du matin ou du soir.

Tes mains qui cueillent les légumes, les nettoient, qui les pèlent et les coupent, et les râpent pour le chaudron qui attend sa soupe, comme ton époux le soir l'attend.

Tes mains qui s'endimanchent de farine et qui pétrissent et pétrissent la pâte jusqu'à ce qu'elle devienne transparente et douce comme la soie. Dans tes mains sèches comme parchemin.

Ces mains qui caressent le chien, caressent le chat, et les cheveux du petit Benoît avec la même tendresse puisque tous, ils sont tes petits.

Tes mains qui massent l'épaule endolorie de l'époux qui a trébuché en allant garder son troupeau. Le bobo du gamin piqué par une bestiole. La mauvaise brûlure de l'amie étourdie.


Tes mains qui doucement en silence en cachette frottent et frottent ton genou, le droit surtout, lui qui te fait si mal.

Et que tu voudrais bien, toi aussi, que des mains s'y attardent, pour te le soulager un peu...

Belle bergère, aux mains de fée, aux yeux rieurs et délavés, au regard tendre, demande, demande ! à tes petits, à ton mari, à tes amis, qu'ils te caressent un peu...
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 13 Juin 2013 à 11:52:12


Un p'tit coin perdu très loin de la ville
Une route sauvage sous un ciel tranquille
Et cette grande entrée au bout du chemin
Je pousse la grille et soudain
Une grande maison au bout d'une allée
Une grande maison toute abandonnée
Et puis sur la porte une petite pancarte
Où on a écrit "à louer"

[Refrain] :
Même si tu revenais
Je crois bien que rien n'y ferait
Notre amour est mort à jamais
Je souffrirais trop si tu revenais

Le vent s'est levé là-haut au premier
Ce volet qui bat ne ferme toujours pas
Ce volet grinçant cachait notre amour
Tu m'avais promis mais un jour
Un jour comme un autre je t'ai attendue
Jusqu'au petit matin, mais tu n'es pas venue
Les mois ont passé, malgré moi, j'attends
Je t'attends encore, et pourtant

[Refrain]


Même Si Tu Revenais Claude François (http://www.youtube.com/watch?v=YYD0J_nshVU#)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 19 Juin 2013 à 11:33:38

Si la note disait



Si la note disait : ce n'est pas une note

qui fait une musique...

il n'y aurait pas de symphonie

Si le mot disait : ce n'est pas un mot

qui peut faire une page

il n'y aurait pas de livre

Si la pierre disait : ce n'est pas une prière

qui peut monter un mur...

il n'y aurait pas de maison

Si la goutte d'eau disait : ce n'est pas une goutte d'eau

qui peut faire une rivière...

il n'y aurait pas d'océan

Si le grain de blé disait : ce n'est pas un grain de blé

qui peut ensemencer un champ...

il n'y aurait pas de moisson

Si l'homme disait : ce n'est pas un geste d'amour

qui peut sauver l'humanité...

il n'y aurait jamais de justice et de paix, de dignité et

de bonheur sur la terre des hommes.



Michel Quoist
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 20 Juin 2013 à 09:44:58


    Victor HUGO   (1802-1885)



Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 20 Juin 2013 à 17:42:49

Victor HUGO   (1802-1885)

Clair de lune

La lune était sereine et jouait sur les flots. -
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots.

De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare.
Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l'archipel grec de sa rame tartare ?

Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle,
Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?

Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ? -
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames.

Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine... -
La lune était sereine et jouait sur les flots.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 20 Juin 2013 à 19:37:10


Tristesse d'amour
Quand on est triste d'amour
on prend du recul,
on tient plus à la vie.
Ce sont nos entrailles qui s'enflamment sans fumé.
On a envie de pleurer,
de crier fort,
de s'enfuir vers l'inconnu et errer.
Quand on est triste d'amour
on suit nos propres pensées,
on s'éloigne puis on s'égare entre les dédales de la solitude.
On change de régime et d'habitude
On mange au tremblement et on boit dans l'angoisse et l'inquiétude.
Quand on triste d'amour ,
C'est le cœur qui se gonfle de mélancolie .
C'est le sang qui se gèle et se couvre d'embolies.
C'est l'amertume qui nous fixe puis nous enchaîne et nous délivre à la folie.
Quand on est triste d'amour ,
on devient esclaves de nos souvenirs et cauchemars ressuscités d'un lointain passé


             
 Ecrit par :(http://www.creapoemes.com/illustrations/9041H1I10YTG8GsNvWCADqbl5GcIpZfj1.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 20 Juin 2013 à 19:44:55



Une fois de plus
Une fois de plus

L'écriture s'est perdu

Parce que mon coeur n'en a plus envie

Il se perd un peu plus dans la nuit

Pas la peine de réfléchir

Il faut simplement les laisser venir

Ces rimes qui n'ont aucun sens

Mais qui ont des ressemblances

Mon coeur en larmes

N'a simplement plus d'arme

L'envie de se battre est parti

En mon sourire parfois aussi

Les journées sont parfois dures

Mais malgré ça, je vous rassure

Mon âme continue de grandir

Et c'est loin de finir

Je m'épanouie encore

Car je fais des efforts

Un jour, je trouverai

Et enfin, je saurai

Il y a mille chemins

Mais je finirai bien

Un jour sûrement

Bientôt venant

Je l'espère du moins

Car il me paraît loin

Mais j'ai besoin de ça

Pour savoir où il en va

Un jour après l'autre à souhaiter

Une seconde après l'autre à stresser

Et encore une journée de passer

Une semaine, un mois, puis une année

                           Camélie


(http://idata.over-blog.com/4/22/23/93/Vehicules/modern_train_lights_speeding_md_clr.gif)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 21 Juin 2013 à 09:52:42


Unique En Son Genre

Tendre et un peu timide,
Il sait me plaire et me faire rire.
Romantique et limpide,
Il sait me faire oublier le pire...

Lorsque, endormie sur son épaule,
Il dépose un baiser et sa bouche délicate,
Me ramène à la réalité. On se frôle,
On se caresse, on se délecte...

En mon corsage, sa main chaude coure
Vers des horizons quasi inconnu.
Pénétrant en moi, en ses plus beaux atours.
L'Homme, en mes rêves, la réalité reconnue.

Passif devant la vie commune,
Actif au creux de mes reins,
L'amour au claire de lune,
La chaire entre ses mains.

Allongée, contre lui,
Nos deux corps engourdis de sentiments,
Nos souffles reprennent vie
Devant l'amour grandissant...

- Isabelle Dherifa -



                   (http://jour.toutimages.com/blinkies/173.gif)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 21 Juin 2013 à 10:06:55


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Pour Ma Belle Orchidia

Délicate et gracieuse
Une fragrance délicieuse
Envoutante charmeuse

Ses pétales éblouissants
Ceinturés de diamants
Une geôle s'ouvrant

Subséquemment hypnotisé
Je me suis approché
Pour finir emprisonné

Enchaîné à jamais
M'enfuir je ne pouvais
Sa beauté me retenait

Et depuis ce jour
Elle est pour toujours
Mon Orchidée d'Amour

- José-Manuel Sierra -


(http://idata.over-blog.com/4/22/23/93/barres-de-separation/552b4f13.gif)


Elle Me Donna Sa Main

Elle me donne sa main,
Soudain le bruit s'éteint.
La nuit laisse place au jour,
Le chagrin à l'amour.

Elle me donne sa main,
Son corps est le mien.
Je me sens invulnérable,
Et de tout capable.

Elle me donne sa main,
Pareille à du satin.
Je me sens pousser des ailes,
La vie m'apparaît telle un arc-en-ciel.

Elle me donne sa main,
D'elle j'ai faim.
Sa main, symbole d'amitié,
D'amour à partager.

Elle me donne sa main,
Mon coeur devient alors plein,
D'amour et de joie,
De douceur et de toi.

- Geoffroy Benfeghoul -


(http://idata.over-blog.com/4/22/23/93/barres-de-separation/552b4f13.gif)


Un Voyage En Amoureux

Ce matin il faisait froid
et je suis allé me promener dans le bois
avec, dans ma tête, beaucoup de pensées pour toi.

Au bout du sentier,
je me suis arrêté
pour regarder un bel épervier
voler en toute sérénité...

Quel plaisir de le regarder planer
et je me suis mis à rêver que moi aussi je pouvais voler
et venir te chercher pour traverser
pendant quelques heures, côte à côte, le monde entier
et te regarder si jolie comme une belle journée d'été.

Nous avons traversé les mers et au coucher du soleil
tu t'es posée sur ce haut rocher
et moi j'ai continué à tourner autour de ta beauté
sans jamais arrêter de te regarder.

Tes yeux pétillaient
et ton sourire restera en moi gravé pour l'éternité.

Tu as cette élégance et
tu dégages tellement de choses que je n'ai pu résister
je me suis posé à tes côtés
pour pouvoir du bout de mon bec te donner un tendre baiser.

Nous sommes restés enlacés
toute la nuit à nous réchauffer
pour au matin retourner vers nos contrées...
Et c'est émerveillé que je me suis réveillé
au bout de ce sentier
et voir disparaitre ce bel épervier
qui m'a fait un long moment rêver...

- Fredo Delaire Plombiéres -




(https://fbcdn-photos-f-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/851561_650944671586252_436425838_n.gif)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 24 Juin 2013 à 22:36:02




A la Femme aimée

Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
Le ciel mêlait aux ors le cristal et l'airain.
Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
Plus souple que la vague et plus frais que l'écume.
Le soir d'été semblait un rêve oriental
De rose et de santal.
Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes
Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.
Leurs parfums expirants s'échappaient de tes doigts
En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.
De tes clairs vêtements s'exhalaient tour à tour
L'agonie et l'amour.
Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes
La douceur et l'effroi de ton premier baiser.
Sous tes pas, j'entendis les lyres se briser
En criant vers le ciel l'ennui fier des poètes
Parmi des flots de sons languissamment décrus,
Blonde, tu m'apparus.
Et l'esprit assoiffé d'éternel, d'impossible,
D'infini, je voulus moduler largement
Un hymne de magie et d'émerveillement.
Mais la strophe monta bégayante et pénible,
Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,
Vers ta Divinité.
Renée Vivien, Etudes et préludes




Le Fou et la Vénus

Quelle admirable journée ! Le vaste parc se pâme sous l'œil brûlant du soleil, comme la jeunesse sous la domination de l'Amour.
L'extase universelle des choses ne s'exprime par aucun bruit ; les eaux elles-mêmes sont comme endormies. Bien différente des fêtes humaines, c'est ici une orgie silencieuse.
On dirait qu'une lumière toujours croissante fait de plus en plus étinceler les objets ; que les fleurs excitées brûlent du désir de rivaliser avec l'azur du ciel par l'énergie de leurs couleurs, et que la chaleur, rendant visibles les parfums, les fait monter vers l'astre comme des fumées.
Cependant, dans cette jouissance universelle, j'ai aperçu un être affligé.
Aux pieds d'une colossale Vénus, un de ces fous artificiels, un de ces bouffons volontaires chargés de faire rire les rois quand le Remords ou l'Ennui les obsède, affublé d'un costume éclatant et ridicule, coiffé de cornes et de sonnettes, tout ramassé contre le piédestal, lève des yeux pleins de larmes vers l'immortelle Déesse.
Et ses yeux disent : — « Je suis le dernier et le plus solitaire des humains, privé d'amour et d'amitié, et bien inférieur en cela au plus imparfait des animaux. Cependant je suis fait, moi aussi, pour comprendre et sentir l'immortelle Beauté ! Ah ! Déesse ! ayez pitié de ma tristesse et de mon délire ! »
Mais l'implacable Vénus regarde au loin je ne sais quoi avec ses yeux de marbre.
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1869


(http://www.canevas.com/I-Grande-49915-femme-voilee.net.jpg)



A celle qui est voilée

Tu me parles du fond d'un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l'écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.
Je suis l'algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l'ombre
Couvre sans éteindre son coeur.
Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l'habitant tranquille
De la foudre et de l'ouragan.
Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l'étoile,
La sombre chanson de la nuit.
Toi, n'es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c'est-à-dire problème,
Et femme, c'est-à-dire exil ?
Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !
Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l'ange pensif !
Sois l'aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;
Car la nuit engendre l'aurore ;
C'est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !
Dans ce ténébreux monde où j'erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !
Tu me dis de loin que tu m'aimes,
Et que, la nuit, à l'horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.
Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l'atome
Ressemblant à l'immensité,
Tu compares, sans me connaître,
L'onde à l'homme, l'ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l'astre étoilant l'infini !
Parfois, comme au fond d'une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l'Inconnu d'où tombe
Le pur baiser de l'Idéal.
A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l'arbre intérieur.
Mais tu ne veux pas qu'on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m'appelle amour.
Oh ! fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L'esprit lion, le coeur enfant ;
Viens voir le désert où j'habite
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l'ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.
Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes oeuvres sombres
Ton doigt d'où sort une lueur !
Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J'entrevois les choses divines... -
Complète l'apparition !
Viens voir le songeur qui s'enflamme
A mesure qu'il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !
Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d'où l'esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.
Tout s'éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours dans les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.
Avant d'être sur cette terre,
Je sens que jadis j'ai plané ;
J'étais l'archange solitaire,
Et mon malheur, c'est d'être né.
Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d'un oiseau.
Oui, mon malheur irréparable,
C'est de pendre aux deux éléments,
C'est d'avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !
Hélas ! hélas ! c'est d'être un homme ;
C'est de songer que j'étais beau,
D'ignorer comment je me nomme,
D'être un ciel et d'être un tombeau !
C'est d'être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C'est de porter la hotte humaine
Où j'avais vos ailes, mon Dieu !
C'est de traîner de la matière ;
C'est d'être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m'écrie : Amour !
Victor Hugo, Les contemplations

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 25 Juin 2013 à 05:47:52



(http://3.bp.blogspot.com/-1uyuMP1SVng/UTEBzyX2CGI/AAAAAAAABIs/2kg9-WPOd9I/s320/un+petit+poeme+damour.JPG)


Au revoir, Adieu Mon amour.
Pourquoi je saigne, pourquoi j'ai mal?
J'ai beau pleurer toutes les larmes de mon cœur,
Elle ne reviendra jamais j'en ai bien peur...
Je repense à notre histoire, à nos joies à nos peines...
Notre chemin est terminé, tu restera malgré tout ma reine.
Je verse encore quelques larmes de douleur...






(http://2.bp.blogspot.com/-9VENdGKxi4k/UUw2c0SXnpI/AAAAAAAAB-4/CcftEapXD-I/s1600/sms-damour-pour-dire-bonjour.jpg)


J'AI BESOIN DE TOI
petit poeme d'amour court

C'est le cri de mon cœur
Voulant se faire entendre
Se laissant éclater
Sur un bout de papier
En espérant se faire comprendre
J'ai besoin de toi
Grand besoin de tes bras
Besoin éminent
De ta chaleur
Besoin terrifiant
De ton ardeur
Tu as mis tous les pourquoi du monde
Tous, me suivant telle une ombre
Je me suis effondrée
A ne pouvoir y répondre
Tu n'es pas là
Seras tu un jour à moi?
Je n'ose imaginer
Ma vie sans toi
Besoin de tes mains sur mon corps
Désir de tes lèvres
Désir de ta chair
Besoin de me perdre
Dans l'abîme de ton être


(http://2.bp.blogspot.com/-9VENdGKxi4k/UUw2c0SXnpI/AAAAAAAAB-4/CcftEapXD-I/s1600/sms-damour-pour-dire-bonjour.jpg)


du lit.
Bonjour!

C'est pas parce que tu n'étais pas dans mon lit cette nuit que je ne vais pas te dire bonjour et te souhaiter une bonne journée. Je t'aime mon amour.
Allô, boutique des Fleurs?! Je veux un gros bouquet de rose pour les beaux Yeux qui liron ce message pour  lui souhaité  une Bonne Journée


Une nouvelle journée commence, une journée pendant laquelle je vais t'aimer encore plus qu 'hier. Je t'aime mon chéri ♥♥♥

Pour toi, je t'envoi un bonjour, plus chaud que le soleil, plus beau que la mer, plus claire que la lune, plus frais que la brise du matin,

Bonne journée


Bonjour ma princesse,
ce petit sms est un message de tendresse qui te confesse avec la plus belle poésie que je ne peux pas vivre sans toi, je pense à toi chaque seconde de ma vie, je t'aime à la folie.
Tu me manques mon bébé.


Bonjour mon amour... Je m'endors avec le rêve de toi. Je me suis réveillé avec l'idée de toi,
Je passe la journée avec le désir de toi ! Je t'aime ♥♥



(http://4.bp.blogspot.com/-QgAdF4oo8QY/UHsC5HOSrJI/AAAAAAAAAAk/uQCnGgqfRmA/s320/mots-damour-por-elle.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 25 Juin 2013 à 05:51:28



Je peux rester 3 jours sans manger ,1 jour sans parler, 1 heure sans bouger,1 minute sans respirer, mais jamais 1 seconde sans penser à toi

Une mélodie légère Des mots flottants dans l'air...Des roses..et des "bouquets de fleurs pour te dire de tout mon coeur " Sabah ennour


"Tu es la joie de mon âme, mon bonheur serait de t'avoir pour femme."
Citation de Thomas Hardy ; Le retour au pays natal - 1878.


"Je n'aime que toi, j'ai soif de ta beauté, j'ai faim de ton corps."
Citation d'Oscar Wilde ; Salomé - 1893.



(http://4.bp.blogspot.com/-FROD58g6zHU/UXgdu2t9qWI/AAAAAAAAGqM/LFFJDKYucgE/s400/po%C3%A8me+damour.png)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 25 Juin 2013 à 08:17:33

(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash4/225311_333487873439092_1846190431_n.jpg)



Poème d'amour : logiciel qui s'appelle Amour
J'ai trouvé un logiciel qui s'appelle Amour,
Mais comment il fonctionne pour tous les jours!,
Je veux vraiment l'installer vite. À mon tour,
Je lance le programme en ne pensant plus au retour,

Le premier pas est d'ouvrir mon petit cœur,
Mais le programme m'a signalé des erreurs,
Il m'a affiché : peines, haines et des peurs,
J'ai décidé alors de les désactiver de l'intérieur,
J'ai allé au démarrer puis j'ai activé le pardon,
Je l'ai mis à la corbeille puis à l'abandon,
Merci mon Dieu pour ce véritable don,
Nous l'estimons certes et nous le gardons,

Le programme s'installe automatiquement,
Soudain, je reçois un message de changement,
La peine passée, la colère et le ressentiment,
Sont supprimés et remplacés totalement,

Après un certain temps, l'installation est finie,
Le mot Amour est scanné et il est bien défini,
Avec ma raison, mon cœur fait une harmonie,
J'aime alors et je garde mon amour pour l'infini .




(http://a400.idata.over-blog.com/4/22/23/93/femmes/nofc1syk.gif)

JE T'AIME


Et tu me dis que tu m'adores,
Je veux qu'un jour tu puisses m'aimer,
Et cela pour l'éternité,
Quand je m'aurai décidé à tout te dévoiler,
J'espère que tu ne pourras pas me repousser,
Je pourrais passer jour et nuit à t'avouer,
Que pour toujours je t'aimerai
Tu sais que je t'ai remarquée,
Tu sais surement que j'attende que tu viennes me parler,
Je t'aime tellement,
Tu le sais surement,
En attendant le jour,
Ou tu me déclareras ton amour,
Je cherche la manière de t'approcher,
J'aimerais tant t'embrasser,
En attendant je ne peux que le rêver,
Je t'aime...




(http://chezfanfan.c.h.pic.centerblog.net/afc4383b.gif)

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 25 Juin 2013 à 08:38:59


(http://img.over-blog-kiwi.com/0/55/26/93/201305/ob_ac85b821fd513d43d6226c2a4d5fc809_desert-landscape.jpg)


Désertion ( poème du 5 mai 2013 )
Publié le 5 Mai 2013 par Cendrine BERTANI
Où irons-nous ?

Lorsque nos terres seront souillées,

Impropres à l'habitat,

Polluées, viciées.

Trouverons-nous refuge,

Dans l'immensité du désert,

Lorsqu'il n'y aura plus

Ni forêt, ni eau ?

L'aridité de nos cœurs

M'effraie.

Soyons conscients

de notre bonheur,

Afin de ne pas perdre

Ce qui fait notre humanité:

Une civilisation

Qui compte ses heures.



(https://fbcdn-photos-a-a.akamaihd.net/photos-ak-snc7/v43/128/116289055221320/app_10_116289055221320_1050508367.gif)





Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 25 Juin 2013 à 08:43:09


                         
(http://[url=http://www.autourdelalune.com/images/stories/images_a2l/totemfaucon.jpg%5Dhttp://www.autourdelalune.com/images/stories/images_a2l/totemfaucon.jpg%5B/url%5D)





Faucon protecteur ( poème du 7 mai 2013 )
Publié le 7 Mai 2013 par Cendrine BERTANI
Protège-nous, Horus,

Toi le fils du Soleil, et

D'Isis la vertueuse,

Sans nul autre pareil.

Tu as vengé ton père,

Au corps démembré, vermeil,

Sous les assauts du fratricide.

Tu as uni l'homme et la femme,

Pour que l'Egypte antique

Prospère.

Où sont les faucons,

Sous notre ciel ?

Qui viendra au secours,

D'une humanité égoïste,

Sourde à nos discours ?

Protégeons les oiseaux.

Ils sont nos ancêtres,

Nos dieux, nos mythes.

Horus, vole librement,

Dans un sillage de justice.

Tu as gagné ta place

Aux cieux poétiques.



(http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRi8cGfvSpVtzefkxFIU-mjqIy56wi-9Pz2umC1DBO9pmgaf1hBI7-R8-k9)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 25 Juin 2013 à 08:47:53




L'inconnu et sa bravoure

Bravant les tempêtes et les ouragans
D'un regard aigu et perçant
Avançant sans recule et sans mépris
Vers les recoin caché de cette vie

Lisant dans un cœur
Une infime parcelle de peur
Une bravoure chevaleresque et inconnue
Se ressens jusqu'à l'acquisition du but

Ne perdant jamais l'espoir
Qu'un jour, s'ouvrira le tiroir
D'une satisfaction tant espérer
Les manches toujours seront bien levées

Ne baissant jamais la tête
Même lorsque noirceur cogne à la fenêtre
Image remplie de courage et de persévérance
Graver dans la mémoire de la conscience.




Ecrit par Uldericka
Tous droits réservés ©




(http://blog.slate.fr/viddywell/files/2013/02/Les-Miserables_1.jpg)

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 26 Juin 2013 à 11:22:05

(http://2.bp.blogspot.com/-pA9iKbH4qFw/UJbsCJcj9yI/AAAAAAAAQW8/OfBXcgqzO_Y/s1600/vieux+couple+debout+1.jpg)




L'Éternelle Chanson

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encor de jeunes amoureux;
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux.

Nous nous regarderons assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

Sur notre banc ami, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant souvent par un baiser.

Combien de fois jadis j'ai pu dire : "Je t'aime!"
Alors avec grand soin nous le recompterons:
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.

Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose se poser,
Quand sur notre vieux banc, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

Et comme chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain,
Qu'importeront alors les rides du visage?
Mon amour se fera plus grave et plus serein.

Songe que tous les jours des souvenirs s'entassent;
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens:
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens.

C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
Car vois-tu, chaque jour je t'aime davantage,
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur:
Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève
Pour la ressavourer plus tard avec lenteur.

J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare,
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours:
Je serai riche alors d'une richesse rare:
J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours!

Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève
Ma mémoire parfois me rendra la douceur;
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et tu me parleras d'amour en chevrotant.

Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

- Rosemonde Gérard -

(http://img.anxa.com/dossiers/Les-vieux_250.jpg)

(http://renaudestelle.r.e.pic.centerblog.net/fbd1d318.gif)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 26 Juin 2013 à 11:38:45

(https://fbcdn-sphotos-a-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc1/409126_214164282010755_449316961_n.jpg)


Adieu !

Adieu ! je crois qu'en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t'appelle et m'oublie ;
En te perdant je sens que je t'aimais.
Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l'avenir.
Vienne la voile qui t'emmène,
En souriant je la verrai partir.
Tu t'en vas pleine d'espérance,
Avec orgueil tu reviendras ;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.
Adieu ! tu vas faire un beau rêve
Et t'enivrer d'un plaisir dangereux ;
Sur ton chemin l'étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.
Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d'un coeur qui nous comprend,
Le bien qu'on trouve à le connaître,
Et ce qu'on souffre en le perdant.
Alfred de Musset



(http://www.uv.es/=moltoe/cours/tourisme/agence/images/vieux.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 26 Juin 2013 à 11:57:31


Paul ARÈNE   (1843-1896)

Mobilier scolaire

L'école était charmante au temps des hannetons,
Quand, par la vitre ouverte aux brises printanières,
Pénétraient, nous parlant d'écoles buissonnières
Et mettant la folie en nos jeunes cerveaux,
Des cris d'oiseaux dans les senteurs des foins nouveaux ;
Alors, pour laid qu'il fût, certes ! il savait nous plaire
Notre cher mobilier si pauvrement scolaire.
A grands coups de canif, travaillant au travers
Du vieux bois poussiéreux et tout rongé des vers,
Nous creusions en tous sens des cavernes suspectes,
Où logeaient, surveillés par nous, des tas d'insectes :
Le noir rhinocéros, qui porte des fardeaux,
Le taupin, clown doué d'un ressort dans le dos,
Le lucane sournois, mais aimable du reste,
Le charançon, vêtu d'or vert, et le bupreste...
J'oubliais l'hydrophile avec le gribouri.



(http://www.vs-moebel.de/fileadmin/vspics/Firma/Geschichte/Firma-Geschichte-1905.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 26 Juin 2013 à 12:13:06



A Mademoiselle de Guise

Vous possédez fort inutilement
Esprit, beauté, grâce, vertu, franchise ;
Qu'y manque-t-il ? quelqu'un qui vous le dise
Et quelque ami dont on en dise autant.
Voltaire (François Marie Arouet)


A Elvire

Oui, l'Anio murmure encore
Le doux nom de Cynthie aux rochers de Tibur,
Vaucluse a retenu le nom chéri de Laure,
Et Ferrare au siècle futur
Murmurera toujours celui d'Eléonore !
Heureuse la beauté que le poète adore !
Heureux le nom qu'il a chanté !
Toi, qu'en secret son culte honore,
Tu peux, tu peux mourir ! dans la postérité
Il lègue à ce qu'il aime une éternelle vie,
Et l'amante et l'amant sur l'aile du génie
Montent, d'un vol égal, à l'immortalité !
Ah! si mon frêle esquif, battu par la tempête,
Grâce à des vents plus doux, pouvait surgir au port ?
Si des soleils plus beaux se levaient sur ma tête ?
Si les pleurs d'une amante, attendrissant le sort,
Ecartaient de mon front les ombres de la mort ?
Peut-être?..., oui, pardonne, ô maître de la lyre !
Peut-être j'oserais, et que n'ose un amant ?
Egaler mon audace à l'amour qui m'inspire,
Et, dans des chants rivaux célébrant mon délire,
De notre amour aussi laisser un monument !
Ainsi le voyageur qui dans son court passage
Se repose un moment à l'abri du vallon,
Sur l'arbre hospitalier dont il goûta l'ombrage
Avant que de partir, aime à graver son nom !
Vois-tu comme tout change ou meurt dans la nature ?
La terre perd ses fruits, les forêts leur parure ;
Le fleuve perd son onde au vaste sein des mers ;
Par un souffle des vents la prairie est fanée,
Et le char de l'automne, au penchant de l'année,
Roule, déjà poussé par la main des hivers !
Comme un géant armé d'un glaive inévitable,
Atteignant au hasard tous les êtres divers,
Le temps avec la mort, d'un vol infatigable
Renouvelle en fuyant ce mobile univers !
Dans l'éternel oubli tombe ce qu'il moissonne :
Tel un rapide été voit tomber sa couronne
Dans la corbeille des glaneurs !
Tel un pampre jauni voit la féconde automne
Livrer ses fruits dorés au char des vendangeurs !
Vous tomberez ainsi, courtes fleurs de la vie !
Jeunesse, amour, plaisir,. fugitive beauté !
Beauté, présent d'un jour que le ciel nous envie,
Ainsi vous tomberez, si la main du génie
Ne vous rend l'immortalité !
Vois d'un oeil de pitié la vulgaire jeunesse,
Brillante de beauté, s'enivrant de plaisir !
Quand elle aura tari sa coupe enchanteresse,
Que restera-t-il d'elle? à peine un souvenir :
Le tombeau qui l'attend l'engloutit tout entière,
Un silence éternel succède à ses amours ;
Mais les siècles auront passé sur ta poussière,
Elvire, et tu vivras toujours !
Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques



                                (http://mumuland.m.u.pic.centerblog.net/20f0eb0b.gif)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 26 Juin 2013 à 12:23:49

                       (http://img1.gtsstatic.com/wallpapers/73f8bf2787187c74c9c11b66972171c8_large.jpeg)
   
Si je suis un ange échoué sur cette Terre
Alors je t'avoue que je ne peux remonter
Car je ne peux plus me détacher de l'être
Qu'on m'a dit de venir sauver

Tu m'as brûlé les ailes
« Je t'adore » étincelants
Sur Terre pour l'éternel
Tant que tu es vivant

Un démon m'a attrapé
De ses griffes mon dos il a lacéré
Mais maintenant que tu es accroché à moi
Si tu pars tu me tueras

Continue de brûler mon dos
Arracher mes ailes à coups de poèmes
Une lame de rasoir en guise de couteau
« Souris -moi » ou je ne serai plus la même

Ne pars pas d'ici
Car je ne pourrais te rejoindre ni en enfer
Ni au paradis

Ou alors rend- moi mes ailes
Et pour moi « souffrir » deviendra éternel
Ne m'abandonne pas
Et prend soin de toi

Je ne peux t'oublier
Tu me manques déjà
Ca fait 10 minutes qu'on s'est parlé
Et je continue à penser à toi

Donc si je suis un ange sur cette Terre
Tu sais que je ne peux plus remonter
Car il n'y aurait rien de plus amer
Que la simple idée de t'abandonner

D'une « ange » qui tient à son protégé
(poème fait hier soir, après t'avoir dit au revoir sur msn)



(http://jenaya.j.e.pic.centerblog.net/bel-ange.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 28 Juin 2013 à 15:47:48


(https://fbcdn-sphotos-f-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash4/395990_364250013673947_1257471036_n.jpg)


Je vais vous raconter une histoire bien triste
Publié le 16 mars 2013 par DocAste
C'est une visite habituelle ; on pourrait dire de "routine", pour un "renouvellement de traitement". Je n'aime pas trop ce terme de renouvellement d'ailleurs, comme si c'était automatique... Je préfère donc dire une "visite de suivi". Bref, ce n'est pas le propos.

Je file donc chez Francette, 85 ans. Elle habite à l'autre bout du canton, en haut d'une côte qui a eu raison de moi l'an dernier alors qu'il neigeait : j'étais resté bloqué.

Aujourd'hui, il fait un froid sec et un grand soleil. La petite maison de Francette, à flanc de colline, est très agréable par ce temps. Je frappe et pousse la porte de la cuisine. Ça sent toujours bon ici. La confiture qui cuit, le pot au feu qui mijote, la compote qui caramélise...

"C'est pour mes médicaments, Docteur", me dit-elle en me serrant la main.

On échange quelques politesses, puis je l'interroge sur les éléments habituels, en particulier ces douleurs chroniques liées à une ostéoporose sévère et aux tassements de vertèbres. Et puis le moral : "Comment ça va le moral ?"

Soupir.

"A vous je le dis, Docteur, c'est pas terrible... je pleure toute seule le soir... mes enfants, ils disent que c'est de la comédie alors je leur dis plus rien mais quand je dors pas, j'ai des pensées bien tristes... si y'avait pas mes petits enfants..."

On a déjà parlé de tout cela. On en parle à chaque fois. Francette a d'ailleurs un traitement pour la dépression, depuis qu'elle est veuve. Je me demande s'il sert à quelque chose ; une pilule pour la solitude, ça n'existe pas. En parler à chaque fois, cela apaise, un peu, un temps. Ce jour-là, je creuse un peu plus. J'essaie d'aller au-delà du décès de son mari, toujours présenté comme étant à l'origine de sa solitude et de sa dépression.

"Je vais vous raconter une histoire bien triste, Docteur..." Alors Francette s'est calée au fond de son fauteuil, toute courbée, les yeux fixés sur ses mains consciencieusement croisées sur ses genoux et elle a commencé son histoire, en 1940, lorsque sa mère "qui n'avait pas vraiment de bonnes mœurs parce qu'elle en avait connus, des hommes..." est venue la récupérer chez son oncle et sa tante qui l'avaient élevée jusque-là. Au début, elle était contente mais ça n'a pas duré. Il faut dire qu'elle ne mangeait pas vraiment à sa faim... et puis surtout sa mère ne s'occupait pas vraiment d'elle, en fait. Celui qui s'occupait d'elle, c'était son beau père. Un peu trop, un peu trop souvent, un peu trop prêt. "Il te considère comme sa fille, de quoi te plains-tu ?", lui répétait sa mère. Alors chaque retour d'école à pied dans la campagne était un moment d'angoisse. Pourvu qu'elle ne se retrouve pas seule avec lui. Le plus terrible était lorsqu'il venait la chercher à la sortie de la classe. Francette savait qu'elle ne rentrerait pas directement à la maison, qu'il allait "s'occuper d'elle".

Dans le village, les gens ont vite su, ont vite vu le manège de ce beau-père "bienveillant et affable" qui venait chercher sa belle fille...

La boulangère glissait régulièrement à Francette les restes de quelques viennoiseries, comme un peu de réconfort.

Et puis un jour, à la sortie de l'école, la femme du pharmacien et la boulangère sont venues à la rencontre de Francette : "monte dans le bus, monte dans le bus... ta tante t'attend au prochain village...". Sans réfléchir Francette est montée, puis tout s'est passé très vite. Le chauffeur du bus l'a poussé sous un siège pour que le beau-père qui approchait ne la voie pas. Il ne l'a pas vue. Le bus est parti.

Au village voisin, la tante de Francette l'attendait et l'a conduite chez les gendarmes.

Le beau père a été arrêté, jugé puis incarcéré. Francette en a toujours voulu à sa mère et ne l'a jamais revue. Son oncle et sa tante l'ont élevée puis elle est devenue couturière. A 20 ans, elle s'est mariée et a eu des enfants.

Elle a longtemps gardé cette histoire pour elle. Des années plus tard, alors que les angoisses étaient toujours là, elle a fini par en parler à son mari, qui l'a écoutée et l'a comprise. Les angoisses se sont calmées. Mais lorsqu'il est mort il y a 5 ans, elles sont revenues, sans crier gare. Alors Francette a raconté son histoire à ses enfants. Parce que les mots, ça aide. ça aide à comprendre, ça aide à prendre de la distance, ça aide à maîtriser.

Mais voilà, les enfants n'ont pas compris. Ou ils ont été effrayés, désarçonnés par cette histoire bien triste. "C'est du passé tout ça, n'en parlons plus, il faut passer à autre chose".

Ils sont passés à autre chose. Mais pas Francette. Pour elle, les angoisses sont toujours là. Et, la nuit, ses pensées sont tristes. Alors, ce jour-là, elle s'est dit que, le Docteur, lui, peut-être, il pourrait l'entendre, cette histoire bien triste.

J'ai entendu, j'ai écouté. J'ai essayé du moins car cette histoire, en effet, elle est bien triste.

Depuis je continue à remonter la côte jusqu'à la petite maison à flanc de colline. Ca sent toujours bon. Mais, Francette, elle, est toujours triste.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 28 Juin 2013 à 15:56:27




Ma mère n'avait qu'un seul oeil. Je la detestais... Elle était comme un
fardeau. Elle cuisinait pour les éleves et les professeurs, pour apporter
son soutien à la famille.
Mais il y a eu ce jour, pendant que j'étais en primaire, ma mère était
venue me dire bonjour. J'étais si embarassé.
Comment pouvait-elle me faire sa ? Je l'ai ignorée, et je lui ai jeté un
regard rempli de haine et je me suis enfui.
Le lendemain, à l'ecole, un de mes camarades m'a dit :
"heeee, ta mère n'a qu'un oeil !! ".
Je voulais me brûler tout entier.
Je voulais également que ma mère disparaisse !!
Donc je suis allé la voir ce jour, et je lui ai dit : "Si tu veux que je
ris un peu, pourquoi tu ne meurs pas ???"
Ma mère n'a pas répondu...
Je n'ai pas eu le temps de penser, une seconde à ce que je disais, parce
que j'étais sous l'emprise de la colère.
Je m'en moquais éperduement de ses sentiments.
Je voulais qu'elle s'en aille de cette maison, je ne voulais plus d'elle.
Ainsi j'ai étudié très dur, et j'ai obtenu la chance d'aller à Singapour
pour étudier.
Puis je me suis marié.
Je me suis acheté moi-même, une maison.
J'ai eu des enfants.
J'étais heureux de ma vie, de mes enfants, et de tout ce que j'avais.
Jusqu'au jour où ma mère est venue me rendre visite. Elle ne m'avait pas vu
depuis de très nombreuses années, et n'avait ni vu ses petits enfants.
Quand elle est arrivée sur le pas de la porte, mes enfants se sont moqués
d'elle, et moi, je l'ai accusée d'être venue sans etre invitée !
Je lui ai hurlé : "Comment oses-tu venir chez moi, et faire peur à mes
enfants !! DEGAGE D'ICI, MAINTENANT !!"
Et à cela, ma mère a calmement répondu : "Oh, je suis desolée. J'ai dû me
tromper de maison." et elle a disparu jusqu'à ce que je ne la vois plus.
Un jour, une lettre à propos d'une réunion scolaire, est venue à la maison,
à Singapour.
J'ai menti à ma femme prétextant un voyage touristique.
Après la réunion, je suis allé à la vieille cabane, simplement par
curiosité.
Mes voisins m'ont dit qu'elle était morte.
Je n'ai pas versé une seule larme.
Ils m'ont donné une lettre qu'elle voulait que je lise :
"Mon cher fils,
Je pense à toi tout le temps. Je suis desolé d'être venue à Singapour et
d'avoir fait peur à tes enfants. J'étais si heureuse quand j'ai appris que
tu venais ici pour la réunion scolaire.
Mais je ne pourrais pas me lever du lit cette fois ci, pour venir te voir.
Je suis desolée d'avoir été un fardeau constant pour toi, pendant que tu
grandissais.
Tu vois..... quand tu étais très petit, tu as eu un accident, et tu as
perdu un oeil. En tant que mère, je ne supportais pas de te voir grandir avec un
seul oeil. Alors je t'ai donné le mien.
J'étais si heureuse de mon fils, qui grandissait et qui voyait un tout
nouveau monde pour moi, à ma place, avec cet oeil.
Avec mon amour pour toi.
Ta mère."


        --------------------oOo------------
Mon avis : Quand j'ai lu ce texte j'avais les larmes aux yeux !
C'est une histoire trop triste !
Lisez le en entier
ca en vaut la peine





(http://www.maxi-gif.com/gif-anime/insectes/insectes-mite-00003.gif)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 01 Juillet 2013 à 09:46:21
Ballade

À caution tous amants sont sujets :
Cette maxime en ma tête est écrite.
Point n'ai de foi pour leurs tourments secrets ;
Point auprès d'eux n'ai besoin d'eau bénite,
Dans coeur humain probité plus n'habite
Trop bien encore a-t-on les mêmes dits
Qu'avant qu'astuce au inonde fût venue ;
Mais, pour d'effets, la mode en est perdue :
On n'aime plus comme on aimait jadis.

Riches atours, table, nombreux valets,
Font aujourd'hui les trois quarts du mérite.
Si des amants soumis, contents, discrets,
Il est encor, la troupe en est petite :
Amour d'un mois est amour décrépite.
Amours brutaux sont les plus applaudis.
Soupirs et pleurs feraient passer pour grue ;
Faveur est dite aussitôt qu'obtenue,
On n'aime plus comme on aimait jadis.

Jeunes beautés en vain tendent filets ;
Les jouvenceaux, cette engeance maudite,
Font bande à part ; près des plus doux objets,
D'être indolent chacun se félicite.
Nul en amour ne daigne être hypocrite ;
Ou si, parfois, un de ces étourdis
À quelques soins s'abaisse et s'habitue,
Don de merci seul il n'a pas en vue ;
On n'aime plus comme on aimait jadis.

Tous jeunes coeurs se trouvent ainsi faits.
Telle denrée aux folles se débite,
Coeurs de barbons sont un peu moins coquets ;
Quand il fut vieux le diable fut ermite,
Mais rien chez eux à tendresse n'invite ;
Par maints hivers désirs sont refroidis ;
Par maux fréquents humeur devient bourrue.
Quand une fois on a tête chenue,
On n'aime plus comme on aimait jadis.

ENVOI

Fils de Vénus, songe à tes intérêts ;
Je vois changer l'encens en camouflets :
Tout est perdu si ce train continue.
Ramène-nous le siècle d'Amadis.
Il t'est honteux qu'en cour d'attraits pourvue,
Où politesse au comble est parvenue,
On n'aime plus comme on aimait jadis.

Antoinette DESHOULIÈRES   (1638-1694)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 01 Juillet 2013 à 11:44:19





(https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/1017101_538068999588572_1337650828_n.jpg)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: titetoile le 04 Juillet 2013 à 07:53:50
           Je croyais l'amour devenu
Insipide,
Incolore,
Inodore,
Et pourtant
Que d'épices,
Que de couleurs,
Que de fragrances,
Seule la passion
Permet de réveiller ces sens
Passion qui de jour en jour
S'installe en moi et envahit mon coeur
Pour chaque jour
D'avantage t'aimer encore.

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 04 Juillet 2013 à 16:21:48
la feuille

de ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? - Je n'en sais rien.
L'orage a brisé le chêne
Qui seul était mon soutien.
De son inconstante haleine
Le zéphyr ou l'aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon.
Je vais où le vent me mène,
Sans me plaindre ou m'effrayer:
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.

    Antoine Vincent Arnault (1766 - 1834)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 10 Juillet 2013 à 10:31:17


Revanche





(http://img837.imageshack.us/img837/8387/revance3.png)


Sans but


Il a peur
Des fadeurs de l'hiver
Et des fleurs
Des saveurs tout en vert
Il a peur


Il a peur
Des tricheurs, des médiums
Des faveurs
Des langueurs, des sérums
Il a peur



L'âme dans la cohue
Il ne sait vraiment plus
Puisqu'il traîne sans but
Ne se reconnaît plus
L'âme dans la cohue



Il a peur
De tous ses pleurs sans nombre
Batailleurs
Et fossoyeurs de l'ombre
Il a peur


Il a peur
Et c'est son aiguillon
Tentation
Quand c'est pas sa tension
Il a peur


L'âme dans la cohue
Il ne sait vraiment plus
Puisqu'il tourne sans but
Ne se reconnaît plus
L'âme dans la cohue


Il a peur
De tous ces mamadous
Bafouilleurs
Sans fin aux interviews
Il a peur


Il a peur
Des femmes et des hommes
Bidouilleurs
De l'eau, de l'uranium
Il a peur


L'âme dans la cohue
Il ne sait vraiment plus
Puisqu'il zone sans but
Ne se reconnaît plus
L'âme dans la cohue


Il a peur
Des rêveurs d'aucun but
Bateleurs
Escamoteurs rebuts
Il a peur


Il a peur
Des téléviseurs froids
Eboueurs
Charriant le desarroi
Il a peur



L'âme dans la cohue
Il ne sait vraiment plus
Puisqu'il erre sans but
Ne se reconnaît plus
L'âme dans la cohue


© Michèle Schibeny

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 12 Juillet 2013 à 17:19:54
Ballade et oraison

Père Noé, qui plantâtes la vigne,
Vous aussi, Loth, qui bûtes ou rocher,
Par tel parti qu'Amour qui gens engigne
De vos filles si vous fit approcher
(Pas ne le dis pour le vous reprocher),
Archetriclin, qui bien sûtes cet art,
Tous trois vous pri que vous veuillez prêcher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart !

Jadis extrait il fut de votre ligne,
Lui qui buvoit du meilleur et plus cher,
Et ne dût-il avoir vaillant un pigne ;
Certes, sur tous, c'étoit un bon archer :
On ne lui sut pot des mains arracher ;
De bien boire oncques ne fut fêtart.
Nobles seigneurs, ne souffrez empêcher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart !

Comme homme vieil qui chancelle et trépigne,
L'ai vu souvent, quand il s'alloit coucher,
Et une fois il se fit une bigne,
Bien m'en souvient, pour la pie juchier ;
Bref, on n'eût su en ce monde cercher
Meilleur pïon, pour boire tôt ou tard.
Faites entrer quand vous orrez hucher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart !

Prince, il n'eût su jusqu'à terre cracher ;
Toujours crioit : " Haro ! la gorge m'ard. "
Et si ne sût onc sa seuf étancher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart.

François VILLON
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 22 Juillet 2013 à 09:48:39
Après les vents, après le triste orage

Après les vents, après le triste orage,
Après l'yver, qui de ravines d'eaux
Avoit noyé des boeufs le labourage,

Voicy venir les ventelets nouveaux
Du beau printemps : desja dedans leur rive
Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.

Mon Dieu, pour moy cette saison n'arrive.
Le triste yver dure tousjours pour moy.
Si bien Amour de mon printemps me prive !

Bien que tout rit, rien de gay je ne voy :
Bien que de pleurs le ciel serein s'essuye,
Donner la fin à mes pleurs je ne doy.

Sans fin mes yeux versent leur triste pluye,
Et quand chacun se montre plus joyeux,
C'est quand plus fort plus triste je m'ennuie.

Sous la fraicheur des bois delicieux
Venus la gaye, et les Graces compagnes,
Et ses Amours font un bal gracieux.

Les Satyreaux aguetans des montagnes,
Courent après : le gentil patoureau
De son flageol éjouit les campagnes.

Dans les bosquets sur le verd arbrisseau
On oit chanter en son caquet sauvage
Et plaindre Ityl le Daulien oyseau.

Le ciel en rit, la prée et le bocage :
Et semble encor la Naiade en ses flots
Trepignotant dancer au doux ramage.

Mes chants plus gays ce sont tristes sanglots,
Et mon bal c'est de mille pas la perte,
Tous mes plaisirs mille espoirs vains et sots :

Le triste noir, c'est ma couleur plus verte :
D'infinis maux je sen le renouveau,
Des biens je per toute fleur entrouverte.

Rien de printemps je n'ay, sinon le beau,
(Ains mon yver, et printemps de Madame)
Dont je reçoy tousjours yver nouveau.

Doux son printemps : mais bruslante est la flâme,
Du chaud yver, qui me transist le coeur,
Par contréffort me martyrant mon ame.

A ta beauté du printemps la vigueur
Je parangonne, et les fleurs à tes graces,
A la saison de ton âge la fleur.

Mais en beauté le printemps tu surpasses :
A sa douceur cede ta cruauté :
Ta cruauté de douceur tu effaces.

Quand m'attirant de douce privauté
Tu me contreins de te sentir rebelle,
Et t'éprouver contre ma loyauté
Par ton refus ingratement cruelle.


Jean-Antoine de BAÏF   (1532-1589)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 22 Juillet 2013 à 14:32:40
Un coucher de soleil, en Bretagne  (José M. de Hérédia)

 
   
Un coucher de soleil sur la côte bretonne
      Les ajoncs éclatants, parure du granit,
      Dorent l'âpre sommet que le couchant allume.
      Au loin, brillante encore par sa barre d'écume,
      La mer sans fin, commence où la terre finit !
   
     A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid
      Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ;
      Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
      A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.
   
     Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,
      Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
      De pâtres attardés ramenant le bétail.
   
     L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
      Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
      Ferme les branches d'or de son rouge éventail.

(La nature et le rêve)
 
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 22 Juillet 2013 à 15:11:05
. émouvant...ne pleurez pas...

chevalesse
Quebec, CA



(http://us.123rf.com/400wm/400/400/wavebreakmediamicro/wavebreakmediamicro1108/wavebreakmediamicro110845612/10250379-petite-fille-et-sa-mere-ayant-un-calin-sur-la-plage.jpg)
   
    Ce que vous allez lire va vous émouvoir!!!

Papa combien tu m'aimes ?
Le jour où notre fille est née,
Mon mari na pas senti le grand bonheur,
Sa déception paraissait tellement énorme
plus énorme que de vouloir connaître sa fille.

Ah!! je voudrais un fils Dieu!!
Se plaignait mon mari...

Après quelque mois mon mari s'est laissé
captiver par le sourire de Carmenzita
Et pour l'innocence de ses yeux fascinants
c'est alors qu'il commença à l'aimer à la folie!!

Son visage, son sourire.
Mon mari disait que tout était pour elle
Carmenzita... Dans une après midi
on était tous réunis en famille..
C'est alors que Carmenzita demanda à son père :


Papa...Quand j'aurais quinze ans
que vas-tu m'offrir comme cadeau?

Et son papa répondit : mon amour,
t'as a peine sept ans, tu crois pas que
on a encore beaucoup de temps
pour tes quinze ans ??

Carmenzita lui répondit :
Mais papa tu dis toujours que le temps passe vite...

Carmenzita maintenant avait ses 14 ans ...
Elle était le bonheur de la maison,
mais surtout elle occupait le cœur de son père!!
Un dimanche on est parti à la messe,

Carmenzita a glissé son père l'a immédiatement rattrapée
pour pas quelle tombe...On n'était déjà assis dans les bancs de l'église,
on a vu Carmenzita perdre conscience...


Son papa l'a immédiatement pris et l'a ramené à l'hôpital...
Elle est resté 10 jours et c'est alors qu'ils ont dis  que
Carmenzita avait une grave maladie du cœur...
Des jours ont passé, son papa a démissionné de son travail
pour s'occuper de Carmenzita. Mais moi sa maman, j'ai décidé de travailler
je ne voulait pas voir Carmenzita souffrir...

Un matin encore dans son lit, Carmenzita
demande à son papa : PAPA les médecins t'ont
dit que j'allais mourir??
Son papa répondit : Non mon amour...
Tu vas pas mourir, Dieu est tellement grand ,
qu'il ne me laisserait pas perdre ce que j'ai aimé
le plus dans ce monde...

Carmenzita demanda à son papa :
Quand les gens meurent est-ce qu'elles vont quelque part ?
Est ce qu'on peut voir sa famille de là haut ?
Est-qu'un jour on peut revenir ?

Bon... la vérité c'est que personne n'est encore revenu..
Pourtant si un jour je meurs, je te laisserait pas toute seule,
l'à ou je serai je trouverai une manière pour communiquer avec toi...
Répondit son père..

Ce même jour l'après midi on à été informées, par les médecins
que notre Camenzita avait besoin d'un nouveau cœur,
sinon elle n'avait plus que 20 jours à vivre...

Un cœur?
Ou j'allais trouver un cœur?
Un cœur !!!
Ou mon dieu???

Dans ce même mois Carmenzita allait avoir ses quinze ans ...
C'est alors, que le vendredi on à trouver un donneur.
Carmenzita a été opérer et tous c'est bien passé...
Carmenzita est resté quinze quinze jours à l'hôpital...
Et son papa est jamais partie la voir...
Les médecins après on dit qu'elle pouvait repartir chez elle...

Carmenzita en arrivant chez soi a criée...
PAPA ou es-tu?

Je suis sorti de la chambre les yeux mouillées
et je lui ai dit :
Prends cette lettre c'est ton papa qui te la laissé...
¨Carmenzita ma chère fille :
quand tu liras cette lettre, tu dois avoir déjà quinze ans
et un cœur très fort qui bat dans ton corps, c'est la promesse
que les médecins m'ont fait.
Je suis désolé de ne pas être à tes cotés en ce moment...

Quand j'ai su que tallais mourir, j'ai décidé te donner la réponse
à ta question que tu m'as posé quand tu avais sept ans...
J'ai décidé te donner le plus beau cadeau du monde...
Je te donne comme cadeau ma vie entière sans aucune condition...

FAIT CE QUE TU VEUX AVEC ....
VIS LA VIE MA CARMENZITA!!!...
JE T'AIME DE TOUT MON COEURRR...



(http://www.lepoint.fr/content/system/media/7/200909/59582_aderivaune.jpg)

Carmenzita a pleuré toute la journée, la nuit.
Le jour suivant elle est partie au cimetière et s'est assise
sur la tombe de son papa,,, Elle a tellement pleuré...

Carmenzita susurra :
Papa maintenant je peut comprendre combien tu m'aimais
moi aussi je t'aimais et même si je te l'ai pas dit souvent
je comprends maintenant l'importance de dire JE T'AIME
je te demande pardon d'avoir gardé mon silence tellement de fois...

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Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 25 Juillet 2013 à 11:36:35
Ballade

Or qui m'aimera, si me suive,
Je suis Bon Temps, vous le voyez ;
En mon banquet nul n'y arrive
Pourvu qu'il se fume ou étrive,
Ou ait ses esprits fourvoyés.
Gens sans amour, gens dévoyés
Je ne veux ni ne les appelle,
Mais qu'ils soient jetés à la pelle.

Je ne semons en mon convive
Que tous bons rustres avoyés ;
Moi, mes supports, à pleine rive,
Nous buvons, d'une façon vive,
A ceux qui y sont convoyés.
Danseurs, sauteurs, chantres, oyez,
Je vous retiens de ma chapelle
Sans être jetés à la pelle.

Grognards, hongnards, fongnards, je prive,
Les biens leurs sont mal employés ;
Ma volonté n'est point rétive,
Sur toutes est consolative,
Frisque, gaillarde, et le croyez ;
Jureurs, blasphémateurs, noyez ;
S'il vient que quelqu'un en appelle,
Qu'il ne soit jeté à la pelle.

Prince Bacchus, tels sont rayés,
Car d'avec moi je les expelle ;
De mon vin clairet essayez
Qu'on ne doit jeter à la pelle


Roger de COLLERYE   (1470-1536)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 31 Juillet 2013 à 07:33:06
L'Enfant et le Maître d'école

Dans ce récit je prétends faire voir
D'un certain sot la remontrance vaine.
Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir,
En badinant sur les bords de la Seine.
Le Ciel permit qu'un saule se trouva,
Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
Par cet endroit passe un Maître d'école.
L'Enfant lui crie : "Au secours ! je péris. "
Le Magister, se tournant à ses cris,
D'un ton fort grave à contre-temps s'avise
De le tancer : "Ah! le petit babouin !
Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise !
Et puis, prenez de tels fripons le soin.
Que les parents sont malheureux qu'il faille
Toujours veiller à semblable canaille !
Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort ! "
Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord.
Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense.
Tout babillard, tout censeur, tout pédant,
Se peut connaître au discours que j'avance :
Chacun des trois fait un peuple fort grand ;
Le Créateur en a béni l'engeance.
En toute affaire ils ne font que songer
Aux moyens d'exercer leur langue.
Hé ! mon ami, tire-moi de danger :
Tu feras après ta harangue.


Jean de LA FONTAINE   (1621-1695)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 08 Août 2013 à 09:23:00
Il est dans l'île lointaine

Il est dans l'île lointaine
Où dort la péri,
Sur le bord d'une fontaine,
Un rosier fleuri

Qui s'orne toute l'année
Des plus belles fleurs.
Il est une coupe ornée
De mille couleurs,

Dont le sein de marbre voile
Les flots d'un doux vin.
Il est une blanche étoile
Au rayon divin,

Qui verse de blanches larmes
Au coeur des lys blancs.
Il est un seuil, plein de charmes
Pour mes pas tremblants,

Où je vais poser ma tête
Pour me reposer.
Il est un jardin en fête
Plus doux qu'un baiser,

Qui le soir, au clair de lune,
Tressaille embaumé,
C'est ton front, ta tresse brune,
Ta lèvre, ô Fatmé !

Théodore de BANVILLE   (1823-1891)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 23 Août 2013 à 13:06:50
Nocturne

La nuit écoute et se penche sur l'onde
Pour y cueillir rien qu'un souffle d'amour ;
Pas de lueur, pas de musique au monde,
Pas de sommeil pour moi ni de séjour.
Ô mère, ô Nuit, de ta source profonde
Verse-nous, verse enfin l'oubli du jour.

Verse l'oubli de l'angoisse et du jour ;
Chante ; ton chant assoupit l'âme et l'onde
Fais de ton sein pour mon âme un séjour,
Elle est bien lasse, ô mère, de ce monde,
Où le baiser ne veut pas dire amour,
Où l'âme aimée est moins que toi profonde.

Car toute chose aimée est moins profonde,
Ô Nuit, que toi, fille et mère du jour ;
Toi dont l'attente est le répit du monde,
Toi dont le souffle est plein de mots d'amour,
Toi dont l'haleine enfle et réprime l'onde,
Toi dont l'ombre a tout le ciel pour séjour.

La misère humble et lasse, sans séjour,
S'abrite et dort sous ton aile profonde ;
Tu fais à tous l'aumône de l'amour :
Toutes les soifs viennent boire à ton onde,
Tout ce qui pleure et se dérobe au jour,
Toutes les faims et tous les maux du monde.

Moi seul je veille et ne vois dans ce monde
Que ma douleur qui n'ait point de séjour
Où s'abriter sur ta rive profonde
Et s'endormir sous tes yeux loin du jour ;
Je vais toujours cherchant au bord de l'onde
Le sang du beau pied blessé de l'amour.

La mer est sombre où tu naquis, amour,
Pleine des pleurs et des sanglots du monde ;
On ne voit plus le gouffre où naît le jour
Luire et frémir sous ta lueur profonde ;
Mais dans les coeurs d'homme où tu fais séjour
La couleur monte et baisse comme une onde.

Envoi

Fille de l'onde et mère de l'amour,
Du haut séjour plein de ta paix profonde
Sur ce bas monde épands un peu de jour.

Algernon Charles SWINBURNE   (1837-1909)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 23 Août 2013 à 14:53:13
Ode au Soleil levant!

Amoureuse du soleil la terre retourne à lui
avec une élévation de brume
et un rythme d'oiseaux qui rayonnent de joie

une voix de feu sortie de la mi ombre
venue de nul espace, de nul temps
m'entoure soudain et me prescrit
au creux du creux de l'oreille
alors que je contemple fébrile
les couleurs changeantes de ce nadir mystique :

« mange le chant sacré de cette rosée
bois le poème de gloire qu'écrivent en ce moment
toute plante debout
toute pierre, tout animal en vie
dévore sans effort l'intensité de ce qui t'illumine
avale cette brise rafraîchissante qui renouvelle
bâtis en Lui ton avenir libre
car de ce soleil émergent force unique
et nourriture qui ne périt
de ce soleil le Je Suis laisse émaner
l'énigme de toute beauté
le silence de tout amour qui ne s'évanouit »

j'ai mangé et bu
ces rayons de soleil qui réchauffaient
la moelle de mes os et le suc de mon esprit
j'ai dévoré et avalé
ce qu'ici et maintenant j'ai vu :
la brise qui rafraîchit l'essence de tout ce qui est
la rosée qui nourrit et mystérieusement rajeunit

je me suis laissé bercer par les bras de la terre
par ce soleil de plénitude qui investit le ciel
de sa graduelle luminosité
me suis laissé laver et régénérer par
les mille teintes de jaune
de rouge d'orange aux intensités d'amour multiples

j'ai savouré l'éveil presque sans secret de l'univers
les lueurs de volcan de ce règne de brasier qui
ne s'achève

j'ai traversé comme un éclair
la rivière de la pensée au-delà du tain de la réalité
ai brisé les filets et saisi le ciel de mon être
— ai découvert l'éveil par la vacuité

mon âme s'est désaltérée aux sources de l'infini ici
aux sources de l'infinie clarté
inondée par les laves en éruption
de ce brûlant soleil victorieux de la nuit

uni à moi dans la savoureuse inhérence
uni au cosmos dans sa plénitude d'essence
j'ai connu l'incommensurable universel instant
inscrit entre deux éternités
— ai vécu la non-entité
lumière première réalité et vérité premières
ai vécu l'intégrale expérience de l'aveugle silence
la pulsion salvifique qui pousse vers
la totalité du vivre

je suis sorti de ma coque comme d'une grotte originelle
j'ai goûté aux harmonies du vide
à la joie d'être avec l'embryon de l'aujourd'hui
à la joie de se perdre dans la
totalité du mouvement du respire

j'ai cheminé sans radeau prince sur la lumière
intime de la joie universelle
ai retrouvé l'envers de l'azur
et l'horizon accessibles



j'ai rencontré le visage du primordial rayon
issu du souffle de la nuit
il recréait en dansant le constant inattendu
et les doigts sans orage de l'avenir

j'ai vu l'impermanente permanence en direct

j'ai embrassé l'univers embrasé de sollicitude
depuis : illusion la parole qui ne transmue l'éclair
qui ne capte l'incandescente et profonde beauté

seulement être dans l'instanéité
seul espace à vivre

se fondre dans l'unique
extérieur et intérieur réunis

se laisser emporter sans bouger
par les vagues de la brise de sa respiration

devenir arbre, lac
devenir brise, soleil
être oiseau et chant d'oiseau
être fleur et terre qui porte la fleur

percevoir l'unité la voie
toutes choses disparaître
toutes choses communiquer et renaître

présent à tout être la vie

transcender la croûte du réel
ne rien différencier
se relier aux éléments visibles
ou invisibles du vide

manifestation de l'unique dans le multiple
manifestation du multiple dans l'unique

déceler beauté de l'instant créé
— lac qui enveloppe d'intériorité
oublier les douleurs des ogives du temps
aspirer toute la sérénité de ce matin boréal

contempler ce jet d'eau
architecture de perles et de diamants
qui tombent musicalement

loriot jaune qui se nourrit à même mangeoire rouge
accrochée à un arbre de printemps

se libérer de la compulsion du temps
atteindre le sommet de l'universelle beauté
par le simple présent maintenant offert

se nourrir de la symphonie du silence
qu'orchestre le souffle sans rassasier

chaque moment d'éveil saveur d'éternité
fraîcheur d'éternité

retrouver en son corps l'archet de l'éther
entre brume et nuages
entre clapotis et feuillage

ne surgit que ce qui émerveille

arpenter chemins inédits
des prédécesseurs vers le sommet
rencontrer le matin du soi uni à l'univers

enjamber chemins de pierres, de neiges
chemins plats, escarpés
chemins verts ou déserts à cause
des sauterelles de la pensée

enfiler sentiers abrupts ou libérateurs qui ouvrent
prunelles des pays intérieurs

être traversé par l'éclair
l'esprit de sa chair transformé
debout devant la rose du soleil

les montagnes avec leurs arbres
les lacs avec leurs larves et millions de grains de sable
remerciaient par des cris synchroniques quasi audibles
l'aurore vive
pour ses éternels sursis
pour ce nouveau jour qui invite à se surpasser
à se consommer de joie jusqu'à la dernière goutte

ni le vent ni les heures ne semblaient s'agripper
en ce matin de nitescences
au totem du temps qui ne compte plus
toute chose savourait seulement
les dividendes du souffle du présent qui rutile

plus vivant je suis revenu
de ce mémorial viscéral sans usure
rempli d'une sève guérisseuse
rempli de rayons de plénitude
gratifié d'un jour
d'une chance unique d'achever mes cibles

plus éveillé je suis devenu
présent à la vraie vie
regreffé à l'infini
— lumière de soleil pour tout autrui

j'ai saisi l'urgence d'être
au-delà des griffes des saisons
plus près de la conscience du soleil
et de la terre qui ne le quitte....

de Bernard Anton
 
 
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 30 Août 2013 à 17:35:37
Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève

Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève,
Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint ;
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n'atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;

Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
En franche liberté, en servage contraint ;
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve ;

Mets-moi au pied plus bas ou sur les hauts sommets
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaie lumière ;

Mets-moi dessus le ciel, dessous terre mets-moi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.

Jean-Antoine de BAÏF   (1532-1589)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 05 Septembre 2013 à 13:05:09
A la fenêtre, pendant la nuit

Les étoiles, points d'or, percent les branches noires ;
Le flot huileux et lourd décompose ses moires
Sur l'océan blêmi ;
Les nuages ont l'air d'oiseaux prenant la fuite ;
Par moments le vent parle, et dit des mots sans suite,
Comme un homme endormi.

Tout s'en va. La nature est l'urne mal fermée.
La tempête est écume et la flamme est fumée.
Rien n'est, hors du moment,
L'homme n'a rien qu'il prenne, et qu'il tienne, et qu'il garde.
Il tombe heure par heure, et, ruine, il regarde
Le monde, écroulement.

L'astre est-il le point fixe en ce mouvant problème ?
Ce ciel que nous voyons fut-il toujours le même ?
Le sera-t-il toujours?
L'homme a-t-il sur son front des clartés éternelles ?
Et verra-t-il toujours les mêmes sentinelles
Monter aux mêmes tours ? [...]

Victor HUGO   (1802-1885)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 07 Septembre 2013 à 20:41:21


   
   LE PLUS BEAU JOUR DE MA VIE   



   

Le plus beau jour de ma vie
Fut celui où je t'ai rencontré.
Tu étais si doux, si joli
Et quand je me suis approchée
Tu étais encore plus sublime
Dés que tu m'as parlé
Mon cœur s'est mis à vivre
Ma vie à commencé
Le jour où on s'est embrassés.
Mon amour pour toi
Est devenu aussi grand qu'un ciel étoilé,
Quand tu m'as dit je t'aime
J'ai réalisé tout de suite
Que tu étais l homme
De ma vie et de mes envies.
Je t'aime mon amour

- Lily -



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Septembre 2013 à 07:46:06


Ce sont là les débuts de Julien dans le monde de la bourgeoisie provinciale. Malgré sa timidité naturelle, il parvient peu à peu à séduire Mme de Rênal, jeune femme assez belle, mais également d'une naïve timidité. La vie de Sorel chez les Rênal est donc marquée par sa vive passion pour Mme de Rênal et par son ambition démesurée. Il rêve de devenir une sorte de nouveau Napoléon Bonaparte. Sa vie est donc dominée par l'hypocrisie. Au château de monsieur de Rênal, il doit cacher ses sentiments pour la maîtresse de maison, et à l'abbé Chélan son admiration pour Napoléon.

Au château, le jeune homme gagne rapidement le cœur des enfants et il prend l'habitude de passer ses soirées d'été en compagnie de Mme de Rênal, qu'il surprend agréablement lorsqu'elle tente de lui faire un cadeau. La fierté du jeune homme plaît à cette provinciale rêveuse, qui tombe amoureuse de lui sans s'en rendre compte. Mais le tempérament fier et ombrageux de Julien va bientôt tout gâcher : il refuse une augmentation de salaire proposée par Monsieur de Rênal et repousse les avances d'Élisa, femme de chambre de Mme de Rênal.

Élisa s'étant empressée de faire courir une rumeur (fondée) sur les sentiments qui animent sa maîtresse et Julien, les jaloux commencent à jaser à Verrières (Julien était devenu un homme à la mode), et, du coup, Monsieur de Rênal reçoit une lettre anonyme dénonçant l'adultère de sa femme. Bien que ces racontars lui apparaissent fantaisistes, le maire de Verrières décide de se séparer de son précepteur. Julien, sur les conseils de l'abbé Chélan, quitte le domaine des Rênal et entre au grand séminaire de Besançon. Avant de partir, il a une dernière entrevue avec Mme de Rênal, qui lui paraît très froide, alors qu'elle lui porte toujours un amour profond. De là le malentendu qui aboutira à la tragédie. Julien l'impatient confond réserve et indifférence.

Au séminaire de Besançon, Julien est haï par ses camarades, sortes de paysans affamés dont l'aspiration suprême est « la choucroute du dîner » ; il y fait la rencontre de l'abbé Pirard, qui percevra bien son ambition, mais qui le protégera aussi. Il passera bien des moments pénibles, jusqu'au jour où l'abbé Pirard lui propose de devenir le secrétaire du marquis de La Mole. Il part alors pour Paris afin de prendre ses fonctions auprès de l'illustre aristocrate, après avoir rendu une visite clandestine à Mme de Rênal préalablement.



Le Rouge et le Noir

roman écrit par Stendhal, publié pour la première fois à Paris chez Levasseur en novembre 1830, bien que l'édition originale1 mentionne la date de 1831. C'est le deuxième roman de Stendhal, après Armance.


(http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/fluctuat/livres/news/la-pire-scene-de-sexe-en-litterature-en-2011-murakami-et-stephen-king-en-lice/58098590-1-fre-FR/La-pire-scene-de-sexe-en-litterature-en-2011-Murakami-et-Stephen-King-en-lice_w670_h372.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 14 Septembre 2013 à 22:53:02
La Caravane du Temps



Avec la caravane du temps,
Je voyage au fil des ans.
De campagnes en villages,
Ma quête n'a pas d'âges.
Cueillir des instants de bonheur
Partager la chaleur de nos cœurs

Armé de mon filet magique
J'attrape des secondes féériques
La fraîcheur d'un rire d'enfant
L'éclat dans tes yeux envoûtants
Le halo de la flamme d'une bougie
Le souffle de vie d'une ligne de poésie

Collectionneur d'un autre âge
J'ouvre les portes de la cage
Pour que s'envole la beauté
D'un être qui retrouve sa liberté
Pour que s'élève l'espérance
D'un monde vibrant de tolérance

Là où l'argent n'a plus de valeur
Je troque ma peur contre une fleur
Folle illusion ou invincible ardeur
De croire que l'impardonnable erreur
Est de les laisser choisir notre avenir
Alors que nous avons tant à bâtir

Jusqu'où me portera mon expédition ?
Quelle sera ma dernière destination ?
Je préfère cultiver le secret de la surprise
Pour goûter la vie comme une friandise
Pour qu'au dernier matin du dernier jour
Je chante encore ma vie de troubadour

Denis Jaccard
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 18 Septembre 2013 à 12:43:34



Ce qui dure.

Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous ;
Combien peu de passé subsiste !
Et ceux qui restent changent tous.

Nous ne voyons plus sans envie
Les yeux de vingt ans resplendir,
Et combien sont déjà sans vie
Des yeux qui nous ont vus grandir !

Que de jeunesse emporte l'heure,
Qui n'en rapporte jamais rien !
Pourtant quelque chose demeure :
Je t'aime avec mon cœur ancien,

Mon vrai cœur, celui qui s'attache
Et souffre depuis qu'il est né,
Mon cœur d'enfant, le cœur sans tache
Que ma mère m'avait donné ;

Ce cœur où plus rien ne pénètre,
D'où plus rien désormais ne sort ;
Je t'aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort ;

Et, s'il peut braver la mort même,
Si le meilleur de l'homme est tel
Que rien n'en périsse, je t'aime
Avec ce que j'ai d'immortel.



René-François Sully Prudhomme.






(https://fbcdn-sphotos-f-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc3/p480x480/1233598_726455924037557_48054975_n.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 18 Septembre 2013 à 12:48:22



Je respire où tu palpites.

Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t'en vas ?

A quoi bon vivre, étant l'ombre
De cet ange qui s'enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N'être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t'en ailles
Pour qu'il ne reste plus rien.

Tu m'entoures d'Auréoles ;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t'envoles
Pour que je m'envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne
Si je n'entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s'en va ? Je ne sais pas.

Quand mon orage succombe,
J'en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d'azur.

L'amour fait comprendre à l'âme
L'univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l'infini

Sans toi, toute la nature
N'est plus qu'un cachot fermé,
Où je vais à l'aventure,
Pâle et n'étant plus aimé.

Sans toi, tout s'effeuille et tombe ;
L'ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.

Je t'implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
Ô fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n'es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l'autre mes chansons.

Que dirai-je aux champs que voile
L'inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l'étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose
Qu'illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : « Où donc est ma soeur ? »

J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu'elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !

Août 18...



Victor Hugo.





(http://www.esprit-feminin-masculin.com/gifs-animes/bouche-baiser/007.gif)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 18 Septembre 2013 à 13:44:07


À la marquise.

Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu'à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront,
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits
On m'a vu ce que vous êtes ;
Vous serez ce que je suis.

Cependant j'ai quelques charmes
Qui sont assez éclatants
Pour n'avoir pas trop d'alarmes
De ces ravages du temps.

Vous en avez qu'on adore ;
Mais ceux que vous méprisez
Pourraient bien durer encore
Quand ceux-là seront usés.

Ils pourront sauver la gloire
Des yeux qui me semblent doux,
Et dans mille ans faire croire
Ce qu'il me plaira de vous.

Chez cette race nouvelle,
Où j'aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu'autant que je l'aurai dit.

Pensez-y, belle marquise.
Quoiqu'un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu'on le courtise
Quand il est fait comme moi.



Pierre Corneille.


(https://fbcdn-sphotos-d-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/60609_663893023623876_1413280883_n.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 19 Septembre 2013 à 10:40:47


LA MER ET LES MARINS
 
 
Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis ?
Combien ont disparu, dure et triste fortune ?
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfoui ?

Combien de patrons morts avec leurs équipages ?
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée,
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus
Oh ! que de vieux parents qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
            Ceux qui ne sont pas revenus !

On demande " Où sont-ils ? Sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont' ils délaissés pour un bord plus fertile ? "
Puis, votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli

On s'entretient de vous parfois dans les veillées,
Maint joyeux cercle, assis sur les ancres rouillées,
Mêle encore quelque temps vos noms d'ombre couverts,
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encore de vous en remuant la cendre
            De leur foyer et de leur coeur !

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots ! que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir, quand vous venez vers nous...


Victor Hugo
 
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 20 Septembre 2013 à 15:32:44

                     
 (http://images.gifsmaniac.com/animaux/chameaux/animaux-chameaux-17.gif)



Vagabond

Je roule vers des nuits sans lanterne aux bords des routes,
Où la mort ne sourit plus ni à la peur, ni au doute.
Je roule vers des soirs qui ne transpirent pas,
Où l'immobile n'est plus montré du doigt.
Je roule vers des pays inconnus des bipèdes aux voix étranglées,
Où l'horizon ne sait plus se dessiner.

Je roule, vagabond,
Dans une machine qui carbure à l'imagination...

Je vogue sur des vagues d'étoiles filantes,
Où la technique se noie dans leurs couleurs mouvantes.
Je vogue sur des airs limpides et frais,
Où les oiseaux d'acier ont rendu leur tablier.
Je vogue sur le silence à la poursuite d'une folie,
Où l'amour serait fille de l'anarchie.

Je vogue, vagabond,
Sur un navire sans patrie, sans nom...

Je roule, je vogue en direction de je ne sais où, sans panique,
Le regard perdu au bout de cette tragédie cyclique.
Je roule, je vogue le cœur battant la mesure de ces saisons figées,
Que je croyais une autre lune, avoir créées.
Je roule, je vogue les mains peintes d'argiles,
Quand l'escale m'a laissé le soupir entre les doigts d'une terre vierge, fragile.

Je roule, vagabond !
Je vogue, vagabond !

Et si je dois m'écraser un jour, contre le mur de mon mirage,
Si je dois couler un jour, dans des remous tissés à votre image,
Je vous dirai simplement : « Bon voyage !
Je pars loin de votre morale... »
Je vous dirai naturellement : « Bon voyage !
Je pars là où on ne définit pas le mal... »

Auteur : Florent Chamard


       
  (http://www.coverbrowser.com/image/vagabond/16-1.jpg)

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 21 Septembre 2013 à 11:06:28
L'hiver du sieur d'Aubigné

Mes volages humeurs, plus stériles que belles,
S'en vont, et je leur dis : " Vous sentez, hirondelles,
S'éloigner la chaleur et le froid arriver.
Allez nicher ailleurs pour ne fâcher, impures,
Ma couche de babil et ma table d'ordures ;
Laissez dormir en paix la nuit de mon hiver. "

D'un seul point le soleil n'éloigne l'hémisphère ;
Il jette moins d'ardeur, mais autant de lumière.
Je change sans regrets lorsque je me repens
Des frivoles amours et de leur artifice.
J'aime l'hiver, qui vient purger mon coeur du vice,
Comme de peste l'air, la terre de serpents.

Mon chef blanchit dessous les neiges entassées
Le soleil qui me luit les échauffe, glacées,
Mais ne les peut dissoudre au plus court de ces mois.
Fondez, neiges, venez dessus mon coeur descendre,
Qu'encores il ne puisse allumer de ma cendre
Du brasier, comme il fit des flammes autrefois.

Mais quoi, serai-je éteint devant ma vie éteinte ?
Ne luira plus en moi la flamme vive et sainte,
Le zèle flamboyant de ta sainte maison ?
Je fais aux saints autels holocaustes des restes
De glace aux feux impurs, et de naphte aux célestes,
Clair et sacré flambeau, non funèbre tison.

Voici moins de plaisirs, mais voici moins de peines !
Le rossignol se tait, se taisent les sirènes ;
Nous ne voyons cueillir ni les fruits ni les fleurs
L'espérance n'est plus bien souvent tromperesse,
L'hiver jouit de tout : bienheureuse vieillesse,
La saison de l'usage et non plus des labeurs.

Mais la mort n'est pas loin ; cette mort est suivie
D'un vivre sans mourir, fin d'une fausse vie
Vie de notre vie et mort de notre mort.
Qui hait la sûreté pour aimer le naufrage ?
Qui a jamais été si friand du voyage
Que la longueur en soit plus douce que le port ?


Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ   (1552-1630)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 28 Septembre 2013 à 06:03:24



À cette terre, où l'on ploie.

À cette terre, où l'on ploie
Sa tente au déclin du jour,
Ne demande pas la joie.
Contente-toi de l'amour !

Excepté lui, tout s'efface.
La vie est un sombre lieu
Où chaque chose qui passe
Ébauche l'homme pour Dieu.

L'homme est l'arbre à qui la sève
Manque avant qu'il soit en fleur.
Son sort jamais ne s'achève
Que du côté du malheur.

Tous cherchent la joie ensemble ;
L'esprit rit à tout venant ;
Chacun tend sa main qui tremble
Vers quelque objet rayonnant.

Mais vers toute âme, humble ou fière,
Le malheur monte à pas lourds,
Comme un spectre aux pieds de pierre ;
Le reste flotte toujours !

Tout nous manque, hormis la peine !
Le bonheur, pour l'homme en pleurs,
N'est qu'une figure vaine
De choses qui sont ailleurs.

L'espoir c'est l'aube incertaine ;
Sur notre but sérieux
C'est la dorure lointaine
D'un rayon mystérieux.

C'est le reflet, brume ou flamme,
Que dans leur calme éternel
Versent d'en haut sur notre âme
Les félicités du ciel.

Ce sont les visions blanches
Qui, jusqu'à nos yeux maudits,
Viennent à travers les branches
Des arbres du paradis !

C'est l'ombre que sur nos grèves
Jettent ces arbres charmants
Dont l'âme entend dans ses rêves
Les vagues frissonnements !

Ce reflet des biens sans nombre,
Nous l'appelons le bonheur ;
Et nous voulons saisir l'ombre
Quand la chose est au Seigneur !

Va, si haut nul ne s'élève ;
Sur terre il faut demeurer ;
On sourit de ce qu'on rêve,
Mais ce qu'on a, fait pleurer.

Puisqu'un Dieu saigne au Calvaire,
Ne nous plaignons pas, crois-moi.
Souffrons ! c'est la loi sévère.
Aimons ! c'est la douce loi.

Aimons ! soyons deux ! Le sage
N'est pas seul dans son vaisseau.
Les deux yeux font le visage ;
Les deux ailes font l'oiseau.

Soyons deux ! – Tout nous convie
À nous aimer jusqu'au soir.
N'ayons à deux qu'une vie !
N'ayons à deux qu'un espoir !

Dans ce monde de mensonges,
Moi, j'aimerai mes douleurs,
Si mes rêves sont tes songes,
Si mes larmes sont tes pleurs !

Le 20 mai 1838.


Victor Hugo.




(http://gifs.toutimages.com/images/feu/artifice/artifice_026.gif)(http://gifs.toutimages.com/images/feu/artifice/artifice_026.gif)





Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 02 Octobre 2013 à 20:26:36

                                               ...

::: L'étincelle, la lumière et la flamme :::


Ma flamme s'éteint un peu plus chaque jour.
Et je sens s'échapper mon âme enfin,
libérer de mon corps, ce poids lourd
qui m'a mené dans ma vie, mon chemin.


Les heures de lumière de ma conscience
ont toujours été de toutes beautés.
Maintenant mon esprit est, je pense,
plus ouvert qu'il ne l'a jamais été.


Je porte l'étincelle éternelle de l'amour
celui qui ne s'éteindra jamais.
Aimer la vie, rien attendre en retour,
c'est ainsi que je vis depuis des années.


Mais cette étincelle, cette lumière et cette flamme
qui sont de Dieu, les plus grands cadeaux
seront, en avant le départ de mon âme,
offertes à la vie. Je transmets le flambeau.




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 03 Octobre 2013 à 15:47:19

BLUES D'UN SOIR...

Invisible profondeur de la vie
Frêle écume surfant sur une mer
Dansant entre tendre et âcre folie
Où l'éphémère est parfois un bien cher
Dans des instants au goût de facétie...

Le vrai est-il dans le rétroviseur
Temps chapelet source d'expérience
Ou dans demain vu en exorciseur
D'un maintenant heure d'inconscience
Pour une âme pleurant sans confesseur...

Fermer les yeux sous le poids d'une larme
L'égo à nu tremble sans être fier
Il veut s'enfuir oublier le vacarme
De ce monde qui n'est sûr que d'hier
Pour ne garder que ton rire et son charme...


PLUMOT ...
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 03 Octobre 2013 à 15:55:16
 L'arc-en-ciel de tes prunelles...

Espérance de béates rimes
Pour une ode sublime
À t'écrire
Qui serait à ta mesure

Devant ta glace
Ton prodigieux sourire
Est à lui seul une dédicace
À l'éclatant azur
Tout ce bleu du ciel
Narguant mon piteux délire

L'inspiration rebelle
S'est retirée
Par des sentiers cachés
Me laissant la poussière
De mon rêve sur les paupières
Et le bruissement de tes ailes
Mignonne hirondelle

T'écrire...
Ce besoin m'a pris
Pour ne pas m'endormir
Sous l'insigne lumière
De ton regard épris
De poésie solaire
D'incendiaire prose
Mais les mots à l'eau de rose
N'éteignent aucun incendie

Dehors
Peut-être une proche présence
Qui a perdu son chemin
Captive de mon aurore
Ma plume à sa démence
N'a pas vu le soleil contourner
Mon apathique main
Pour s'en retourner
À l'arc-en-ciel
De tes prunelles...

A. Bonois
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 03 Octobre 2013 à 16:14:11


Tu m'a appellé
C'est chez toi que je suis arrivée
Ta chambre était vide,
Sur ton lit trainait un vieux cahier
Un petit mot me disait de lire ces quelques feuillets

Tu me disais que tu m'aimais
Mais que ce monde tu l'a quitté
Que tu as préféré arréter de vivre
Plutot que de continuer a souffrir
Que tu n'avais pas été assez courageux
Pour me faire cet aveux
Mais que tu m'aimais encore
Plus que la vie, mais moins que la mort

J'ai lu ces quelques mots d'adieu
Les larmes me montèrent vite aux yeux
Je me suis allongée dans ton lit encore défait
Et seule, en silence j'ai pleuré
Ton odeur maculait encore les draps
Comme si tu étais encore pret de moi

A mon reveil, je pensé avoir cauchemardé
Je suis arrivée dans la salle a manger
Ou ton frère ne s'arrétait plus de pleurer
Il criait ton nom, tu nous avais vraiment quitté

J'ai pris la voiture pour rentrer chez moi
Encore en état de choc de ne plus tavoir pres de moi
Puis comme un mouvement inné
C'est un arbre que j'ai empalé

Je suis venue te rejoindre
Pour te dire que l'amour ne peut se vivre seul
Pour te dire que deja tu me manquait
Pour te dire que moi aussi je t'aimais



                 (http://static.skynetblogs.be/media/130563/dyn001_original_277_182_gif_2533571_2522a6f759ed31894027407bf6df09f9.gif)





Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 03 Octobre 2013 à 16:25:13


amants

Elle n'était pas de celles qui cassent les ménages
L'eût-elle un jour voulu
Car elle avait tant d'hommes qui lui rendaient hommage
A trente ans révolus.
Elle se contentait d'aller de l'un à l'autre
Légère et toute crue
Faisant fi des vindictes de tous ces bons apôtres
Qui l'eût dit, qui l'eût cru.
A chacun des amants elle se donnait toute
En leur offrant son corps
Et puis à chaque fois, toujours à leur écoute
Elle en voulait encore.
Puis se rhabillant vite après chaque saillie
Elle disparaissait
De l'auto, de la chambre, de derrière un taillis
Et le temps lui pressait.
Elle ne les aimait pas, elle les aimait tous
Le savait-elle au moins ?
Elle était faite ainsi, et quand la chair vous pousse
Résister serait vain.
Mais moi je la connais, quand elle papillonne
Que nymphe elle devient
Lorsque tombe la nuit, que la lune rayonne
C'est à moi qu'elle revient.
Le poème Elle revient écrit par Pierre MUSLOCH




(http://static.skynetblogs.be/media/130563/dyn003_original_250_250_gif_2533571_b66186cbc051c12fa1e1cbde04d5ce82.gif)




Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 03 Octobre 2013 à 16:31:34




Message à toi qui ne m'aimes pas
J'ai essayé de t'aimer mais tu n'en as pas voulu
J'ai enfin décidé de te quitter et tu m'en as voulu
Tu restes insensible à mes mots d'amour
Aujourd'hui c'es fini, je pars pour toujours
Adieux à toi que j'ai tellement aimé
A jamais toi qui n'as pas su m'aimer
Ton insensibilité a eu raison de ma fragilité
Je pars, je te quitte, je te laisse avec humilité
Mon au revoir est un message triste mais bien réfléchi
Mon choix de départ est une nécessité pour ma survie
T'aimer me fait souffrir, t'aimer peut me faire mourir
A tes pieds j'étais mais tu n'as pas su ton cœur ouvrir
Au revoir à jamais, sois heureux loin de mes yeux
Vas t'en aimer une autre âme sous d'autres cieux
Je ne veux plus souffrir de ton indifférence
Il me faut apprendre à vivre avec ton absence


Poème d'amour triste écrit par kenzy




(http://gifs.toutimages.com/images/festivite/clowns/clown_040.gif)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 03 Octobre 2013 à 16:37:18
 



(http://www.kazeo.com/sites/fr/photos/306/la-joie_3066263-L.jpg)

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 03 Octobre 2013 à 16:43:10



(http://dominiquedespierre.files.wordpress.com/2010/03/poeme-printemps1.jpg?w=500&h=704)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 04 Octobre 2013 à 09:41:11



(http://06.wir.skyrock.net/wir/v1/resize/?c=isi&im=%2F0021%2F28060021%2Fpics%2F2999277485_1_11_AORmZYzS.gif&w=113)


JE MARCHE

Je marche...

Je marche sur le toit pour entendre
Celui qu'on fusille, celle qu'on va pendre
Je marche sur le toit pour mieux regarder
L'adolescent désespéré qui veut se suicider

Je marche...

Je marche sur le toit pour apprécier les Hommes
Ces sinistres humains aux mains assassines
Envoyant les enfants au fond de la mine
Rendant ainsi leurs petits corps difformes

Je marche...

Je marche sur le toit pour admirer la mer
Cette si belle femme à la main de fer
Qui peut d'une seule vague vous détruire
Un équipage entier juste pour son plaisir

Je marche...

Je marche sur le toit pour être proche de Dieu
Afin de lui parler, lui dire qu'on n'est pas heureux
Sur sa planète en deuil, il faut faire quelque chose
Et pourquoi pas des anges et des bouquets de roses

Je marche...

Je marche sur le toit pour pleurer comme un môme
Afin que mes larmes assouplissent le cœur des hommes
Devenu si lisse, Et pouvoir enfin redescendre de ce toit
Pour te dire que je t'aime et partir avec toi

Je marche...
TomdeVand



(http://06.wir.skyrock.net/wir/v1/resize/?c=isi&im=%2F0021%2F28060021%2Fpics%2F2999277485_1_11_AORmZYzS.gif&w=113)

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 05 Octobre 2013 à 11:17:54

Le poème respire...

Je ne distingue plus la route
Tout au bord du silence
Balance l'absence
Et l'ombre de la nuit
Le temps fuit lentement
Goutte à goutte
Des perles de rosée
Sur le chemin
De la pensée et de l'oubli
Demain...
L'étreinte
Qu'il me faudra apprivoiser
Étire en moi
Son arabesque d'émoi
La flamme jamais éteinte
Allume celle des yeux
Une étoile embrasée
Illumine les sept cieux
C'est la naissance d'un vœu
Appréhender la vie
Dans le creux de ton sourire
Entre ta voix et mon soupir
Et la certitude de tes mains
Le poème respire...

A. Bonois


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 05 Octobre 2013 à 11:21:04
Les courbes du monde...

L'emprise d'un quotidien étriqué
Vibre
En ses tressautements
Déchirure après déchirure
M'atteint
Le grand fracas disloqué
Les récurrentes blessures
Effilochement fibre à fibre
Tourment
Mais demain ?...

À l'à-pic de vivre
Toujours
Exposé aux vents du blasphème
Au plus sombre des jours
Je puise le courage
Et le ressourcement
Dans le précaire poème
Qu'on outrage
-Est-ce hasard
S'il ressemble à mon regard ?-
Pour demeurer encore libre
Auprès de la lumineuse plage
L'arène qui aime
Aux formes rondes
Épousant les courbes du monde...

A. Bonois
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 05 Octobre 2013 à 16:14:23


Dieu qui sourit et qui donne
Et qui vient vers qui l'attend,
Pourvu que vous soyez bonne,
           Sera content.

Le monde où tout étincelle,
Mais où rien n'est enflammé,
Pourvu que vous soyez belle,
           Sera charmé.

Mon cœur, dans l'ombre amoureuse
Où l'enivre deux beaux yeux,
Pourvu que tu sois heureuse,
          Sera joyeux.

Extrait : Dieu qui sourit et qui donne (1840)

-victor-hugo-
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 06 Octobre 2013 à 19:45:31

Mériter le don du ciel...

J'ai perdu des routes de l'été
Dans mes yeux cloitrés
Et peut-être loin de la Provence
Ai-je l'unique chance
D'aborder la sérénité

On m'a dit silence
Avais-je trop parlé ?
Des paroles abhorrées
Des vérités détestées
Dites-moi si l'aube a pleuré
Pour mon cœur muet

Je suis fait pour parler aux oiseaux
Aux paisibles coquelicots
Qui savent si bien écouter
Et comprendre la poésie
Quand l'ombre s'ouvre à la lumière
Et la fleur au soleil

Je n'aime guère
Le pragmatisme des abeilles
Dites-moi ce refus
De la goutte de miel
Que je n'ai pas reçue
Dites-moi la raison de ma folie
Dites-moi surtout
Que je suis bien fou
À mériter ce don du Ciel...


A. Bonois



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 08 Octobre 2013 à 08:02:12


   L'aveugle et le paralytique 



Aidons-nous mutuellement,
La charge des malheurs en sera plus légère ;
Le bien que l'on fait à son frère
Pour le mal que l'on souffre est un soulagement.
Confucius l'a dit ; suivons tous sa doctrine :
Pour la persuader aux peuples de la Chine,
Il leur contait le trait suivant.

Dans une ville de l'Asie,
Il existait deux malheureux,
L'un perclus, l'autre aveugle, et pauvres tous les deux.
Ils demandaient au ciel de terminer leur vie ;
Mais leurs cris étaient superflus,
Ils ne pouvaient mourir. Notre paralytique,
Couché sur un grabat dansla place publique,
Souffrait sans être plaint ; il en souffrait bien plus.
L'aveugle, à qui tout pouvait nuire,
Était sans guide, sans soutien,
Sans avoir même un pauvre chien
Pour l'aimer et pour le conduire.
Un certain jour il arriva
Que l'aveugle, à tâtons, au détour d'une rue,
Près du malade se trouva ;
Il entendit ses cris ; son âme en fut émue.
Il n'est tels que les malheureux
Pour se plaindre les uns les autres.
J'ai mes maux, lui dit-il, et vous avez les vôtres,
Unissons-les, mon frère ; ils seront moins affreux.
Hélas ! dit le perclus, vous ignorez, mon frère,
Que je ne puis faire un seul pas :
Vous-même vous n'y voyez pas :
A quoi nous servirait d'unir notre misère ?
A quoi ? répond l'aveugle ; écoutez : à nous deux
Nous possédons le bien à chacun nécessaire ;
J'ai des jambes et vous des yeux :
Moi, je vais vous porter ; vous, vous serez mon guide,
Vos yeux dirigeront mes pas mal assurés :
Mes jambes, à leur tour, iront où vous voudrez.
Ainsi, sans que jamais notre amitié décide
Qui de nous deux remplit le plus utile emploi,
Je marcherai pour vous, vous y verrez pour moi.

Jean-Pierre Claris de Florian | 1755 – 1794




(http://bibliotheque-desguine.hauts-de-seine.net/Ressources/Desguine/Images/0-Mosaic/EX-Exposition/LMD_FLO_aveugleParalytique.jpg)



Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 09 Octobre 2013 à 10:22:21



Réconfort

Elle aimerait que l'on berce ses peurs
Comme la musique cajole les moeurs
Elle voudrait se blottir dans des bras
Sur une épaule, juste une fois
Elle aimerait qu'on là console
Pour qu'un seul instant son âme s'envole
Juste un moment de réconfort
Que le bonheur emplisse son corps
Un instant dans un monde ailleurs
Pour lui faire oublier ses peurs
Baisser les armes un instant
La liberté de l'inconscient
Juste un moment de réconfort
Pour que le bonheur emplisse son corps





(https://fbcdn-sphotos-e-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn2/p320x320/1379977_10200657261736905_1578065363_n.jpg)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 20 Octobre 2013 à 22:30:40

Le chant de la mer


Ecoute chanter la mer
Sous le soleil levant,
Elle se réveille, elle va et vient doucement,
Comme un bruissement.

Ecoute la mer quand le soleil est brulant,
Elle vient te caresser délicatement,
Comme un enchantement.

Tu as déjà vu la mer en colère,
Elle hurle, elle crache son venin,
Et gare à celui qui se trouve sur son chemin!

Ecoute son chant le soir
Au soleil couchant,
Tu lui confies tes reves,
Elle te comprend
Et, confiant tu te laisses bercer doucement...


de Mamoune de Normandie
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 22 Octobre 2013 à 12:28:01

La Forêt et le Bûcheron



Un Bûcheron venait de rompre ou d'égarer
Le bois dont il avait emmanché sa cognée.
Cette perte ne put sitôt se réparer
Que la Forêt n'en fût quelque temps épargnée.
L'Homme enfin la prie humblement
De lui laisser tout doucement
Emporter une unique branche,
Afin de faire un autre manche.
Il irait employer ailleurs son gagne-pain ;
Il laisserait debout maint chêne et maint sapin
Dont chacun respectait la vieillesse et les charmes.
L'innocente Forêt lui fournit d'autres armes.
Elle en eut du regret. Il emmanche son fer.
Le misérable ne s'en sert
Qu'à dépouiller sa bienfaitrice
De ses principaux ornements.
Elle gémit à tous moments :
Son propre don fait son supplice.

Voilà le train du Monde et de ses Sectateurs :
On s'y sert du bienfait contre les bienfaiteurs.
Je suis las d'en parler ; mais que de doux ombrages
Soient exposés à ces outrages,
Qui ne se plaindrait là-dessus ?
Hélas ! j'ai beau crier et me rendre incommode :
L'ingratitude et les abus
N'en seront pas moins à la mode.

Jean de La Fontaine
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 24 Octobre 2013 à 12:03:38

Un sourire

Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire, soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.

Raoul Follereau

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 24 Octobre 2013 à 12:12:34


(https://fbcdn-sphotos-h-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/999516_490836164348664_889129239_n.jpg)
(https://fbcdn-sphotos-a-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn2/1393092_490836297681984_371880171_n.jpg)





Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 31 Octobre 2013 à 11:42:45
(http://img4.hostingpics.net/pics/964000automnemontreal.jpg)



Chant d'automne

I

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

II

J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.

Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux !


Charles BAUDELAIRE   (1821-1867)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 04 Novembre 2013 à 21:54:59

(http://img15.hostingpics.net/pics/695700iles.jpg)



À l'île natale


O terre des palmiers, pays d'Eléonore,
Qu'emplissent de leurs chants la mer et les oiseaux !
Île des bengalis, des brises, de l'aurore !
Lotus immaculé sortant du bleu des eaux !
Svelte et suave enfant de la forte nature,
Toi qui sur les contours de ta nudité pure,
Libre, laisses rouler au vent ta chevelure,
Vierge et belle aujourd'hui comme Eve à son réveil ;
Muse natale, muse au radieux sourire,
Toi qui dans tes beautés, jeune, m'appris à lire,
A toi mes chants ! à toi mes hymnes et ma lyre,
O terre où je naquis ! ô terre du soleil !

Auguste Lacaussade..
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 11 Novembre 2013 à 11:27:26
Fleur d'enfance

L'haleine d'une fleur sauvage,
En passant tout près de mon coeur,
Vient de m'emporter au rivage,
Où naguère aussi j'étais fleur :
Comme au fond d'un prisme où tout change,
Où tout se relève à mes yeux,
Je vois un enfant aux yeux d'ange :
C'était mon petit amoureux !

Parfum de sa neuvième année,
Je respire encor ton pouvoir ;
Fleur à mon enfance donnée,
Je t'aime ! comme son miroir.
Nos jours ont séparé leur trame,
Mais tu me rappelles ses yeux ;
J'y regardais flotter mon âme :
C'était mon petit amoureux !

De blonds cheveux en auréole,
Un regard tout voilé d'azur,
Une brève et tendre parole,
Voilà son portrait jeune et pur :
Au seuil de ma pauvre chaumière
Quand il se sauvait de ses jeux,
Que ma petite âme était fière ;
C'était mon petit amoureux !

Cette ombre qui joue à ma rive
Et se rapproche au moindre bruit,
Me suit, comme un filet d'eau vive,
A travers mon sentier détruit :
Chaste, elle me laisse autour d'elle
Enlacer un chant douloureux ;
Hélas ! ma seule ombre fidèle,
C'est vous ! mon petit amoureux !

Femme ! à qui ses lèvres timides
Ont dit ce qu'il semblait penser,
Au temps où nos lèvres humides
Se rencontraient sans se presser ;
Vous ! qui fûtes son doux Messie,
L'avez-vous rendu bien heureux ?
Du coeur je vous en remercie :
C'était mon petit amoureux !


Marceline DESBORDES-VALMORE   (1786-1859)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 15 Novembre 2013 à 11:44:04
(http://img4.hostingpics.net/pics/27166418063863arrireplanavectoilesquibrillent.jpg)(http://img4.hostingpics.net/pics/431541gifetoile.gif)

Le saule



Pâle étoile du soir, messagère lointaine,
Dont le front sort brillant des voiles du couchant,
De ton palais d'azur, au sein du firmament,
Que regardes-tu dans la plaine ?

La tempête s'éloigne, et les vents sont calmés.
La forêt, qui frémit, pleure sur la bruyère ;
Le phalène doré, dans sa course légère,
Traverse les prés embaumés.

Que cherches-tu sur la terre endormie ?
Mais déjà vers les monts je te vois t'abaisser ;
Tu fuis, en souriant, mélancolique amie,
Et ton tremblant regard est près de s'effacer.

Étoile qui descends vers la verte colline,
Triste larme d'argent du manteau de la Nuit,
Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine,
Tandis que pas à pas son long troupeau le suit, -

Étoile, où t'en vas-tu, dans cette nuit immense ?
Cherches-tu sur la rive un lit dans les roseaux ?
Où t'en vas-tu si belle, à l'heure du silence,
Tomber comme une perle au sein profond des eaux ?

Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête
Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux,
Avant de nous quitter, un seul instant arrête ; -
Étoile de l'amour, ne descends pas des cieux !

Alfred de MUSSET   (1810-1857)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 21 Novembre 2013 à 12:09:19

(http://img4.hostingpics.net/pics/656354neigeanime.gif)


Nuit de neige


La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

Guy de Maupassant
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 22 Novembre 2013 à 14:05:47

(http://img4.hostingpics.net/pics/895252Lilas.jpg)


Les lilas et les roses


O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés

Je n'oublierai jamais l'illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d'amour les dons de la Belgique
L'air qui tremble et la route à ce bourdon d'abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé

Je n'oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l'énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l'aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs

Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d'images
Me ramène toujours au même point d'arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L'ennemi dans l'ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s'est rendu
Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus

Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l'ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l'incendie au loin roses d'Anjou

Louis Aragon,
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 07 Décembre 2013 à 12:38:21

(http://img4.hostingpics.net/pics/484261roseetreseda.jpg)


La Rose et le Réséda


Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
À le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda


Louis Aragon
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 10 Décembre 2013 à 20:45:10

(http://img15.hostingpics.net/pics/878678LARMES.gif)


Les larmes se ressemblent


Dans le ciel gris des anges de faïence
Dans le ciel gris des sanglots étouffés
Il me souvient de ces jours de Mayence
Dans le Rhin noir pleuraient des filles-fées

On trouvait parfois au fond des ruelles
Un soldat tué d'un coup de couteau
On trouvait parfois cette paix cruelle
Malgré le jeune vin blanc des coteaux

J'ai bu l'alcool transparent des cerises
J'ai bu les serments échangés tout bas
Qu'ils étaient beaux les palais les églises
J'avais vingt ans Je ne comprenais pas

Qu'est ce que je savais de la défaite
Quand ton pays est amour défendu
Quand il te faut la voix des faux-prophètes
Pour redonner vie à l'espoir perdu

Il me souvient de chansons qui m'émurent
Il me souvient des signes à la craie
Qu'on découvrait au matin sur les murs
Sans en pouvoir déchiffrer les secrets

Qui peut dire où la mémoire commence
Qui peut dire où le temps présent finit
Où le passé rejoindra la romance
Où le malheur n'est qu'un papier jauni

Comme l'enfant surprit parmi ses rêves
Les regards bleus des vaincus sont gênants
Le pas des pelotons à la relève
Faisait frémir le silence rhénan


Louis Aragon
Les Yeux d'Elsa
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 18 Décembre 2013 à 18:50:06
 (http://img11.hostingpics.net/pics/512042Casbah.jpg)

La Casbah (Algérie)

Casbah ! Terre de nos pères
Cité des corsaires et des lumières
Casbah! dans l'ombre de nos cœurs
Tu rehausses les histoires de tes temps
Casbah! au profond de tes mémoires
Nul ne cache tes désespoirs
Casbah! à travers tes rides creusées
L'inconnu rouge ta peau
Chaque jour que Dieu fait
La mort te guette à nouveau
Solitaire comme un vieux rameau
Les gens qui t'on connue te regrettent
Malgré tes blessures, tu resteras muette
Mais au fond de nous, nous pleurons ta vie
Casbah! qui doit protéger ton oubli?
Mère de Khireddine et Ben-M'hidi
Faible de tes forces que les temps ont rongés
Toutes tes maisons sont en danger
Tes enfants et nul autre ne sanctifient
Pour assister dans l'ombre à ton agonie
Que Dieu te protège et l'histoire te soulève
Casbah de mes rêves !!

Poème entendu sur TV Canal Algérie
de Mohamed





Les belles maisons de la Casbah

(http://img11.hostingpics.net/pics/115214lesbellesmaisonsdelacasbah.jpg)








Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 18 Février 2014 à 12:45:01

(http://img15.hostingpics.net/pics/689410img06831.jpg)

Poisson



Les poissons, les nageurs, les bateaux
Transforment l'eau.
L'eau est douce et ne bouge
Que pour ce qui la touche.

Le poisson avance
Comme un doigt dans un gant,
Le nageur danse lentement
Et la voile respire.

Mais l'eau douce bouge
Pour ce qui la touche,
Pour le poisson, pour le nageur, pour le bateau
Qu'elle porte
Et qu'elle emporte.

Paul Eluard
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 27 Février 2014 à 12:09:11
À l'Amie

Dans tes yeux les clartés trop brutales s'émoussent.
Ton front lisse, pareil à l'éclatant vélin,
Que l'écarlate et l'or de l'image éclaboussent,
Brûle de reflets roux ton regard opalin.
Ton visage a pour moi le charme des fleurs mortes,
Et le souffle appauvri des lys que tu m'apportes
Monte vers tes langueurs du soleil au déclin.

Fuyons, Sérénité de mes heures meurtries,
Au fond du crépuscule infructueux et las.
Dans l'enveloppement des vapeurs attendries,
Dans le soir énerve, je te dirai très bas.
Ce que fut la beauté de la Maîtresse unique...
Ah ! cet âpre parfum, cette amère musique
Des bonheurs accablés qui ne reviendront pas !

Ainsi nous troublerons longtemps la paix des cendres.
Je te dirai des mots de passion, et toi,
Le rêve ailleurs, longtemps, de tes vagues yeux tendres,
Tu suivras ton passé de souffrance et d'effroi.
Ta voix aura le chant des lentes litanies
Où sanglote l'écho des plaintes infinies,
Et ton âme, l'essor douloureux de la Foi.

Renée Vivien, Études et Préludes
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: blag le 12 Mars 2014 à 12:18:57
Rappel : Pensez à mettre le nom de l'auteur et vérifiez que vous avez les droits de copier le texte. Encore plus quand il s'agit d'image avec le texte dessus.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 12 Mars 2014 à 16:53:02
Re Blag,

Voilà j'ai rectifié comme tu me l'as bien expliqué tout à l'heure. Encore une fois merci.
Bonne journée.... Bell
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 19 Mars 2014 à 10:38:29
La mer

Des vastes mers tableau philosophique,
Tu plais au coeur de chagrins agité :
Quand de ton sein par les vents tourmenté,
Quand des écueils et des grèves antiques
Sortent des bruits, des voix mélancoliques,
L'âme attendrie en ses rêves se perd,
Et, s'égarant de penser en penser,
Comme les flots de murmure en murmure,
Elle se mêle à toute la nature :
Avec les vents, dans le fond des déserts,
Elle gémit le long des bois sauvages,
Sur l'Océan vole avec les orages,
Gronde en la foudre, et tonne dans les mers.

Mais quand le jour sur les vagues tremblantes
S'en va mourir ; quand, souriant encor,
Le vieux soleil glace de pourpre et d'or
Le vert changeant des mers étincelantes,
Dans des lointains fuyants et veloutés,
En enfonçant ma pensée et ma vue,
J'aime à créer des mondes enchantés
Baignés des eaux d'une mer inconnue.
L'ardent désir, des obstacles vainqueur,
Trouve, embellit des rives bocagères,
Des lieux de paix, des îles de bonheur,
Où, transporté par les douces chimères,
Je m'abandonne aux songes de mon coeur.


François-René de CHATEAUBRIAND   (1768-1848)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 30 Mars 2014 à 10:23:36

(http://p9.storage.canalblog.com/92/74/820135/63850008.gif)

MA TERRE !

Journée de la terre disent-ils !
Ils veulent faire de moi, une terre stérile
Ils s'acharnent sur mes racines,
Leurs engins fouillent mes entrailles
Pour en extirper le meilleur de moi,
Ne savent-ils pas qu'il n'y a rien qui vaille ?
Davantage que la vie que je leur donne
L'air qu'ils respirent,
L'eau dont ils s'abreuvent, joyau à l'état pur
Le feu pour se réchauffer et se nourrir.
Ils détournent mes rivières
Ils élèvent de nouvelles frontières,
Ils assèchent mes mers.
Regardez ce qu'ils ont fait !
Ils massacrent les peuples des forêts
Ceux qui me protégeaient de leur vanité
Ils rejettent des tonnes de déchets
Dans mes océans, mes mers, mes ruisseaux
Ils me font ingurgiter des tonnes de pesticides
Qui me donnent la nausée et me délite,
Ils abreuvent mes sols du sang
De milliers d'innocents.
Leurs bombes, leur nucléaire me secouent
Tant et tant, jusqu'au coup de sang
Mes colères se transforment en tsunami
Je vomis toute cette douleur et je les maudis
Je pleure des larmes de feu,
Mon corps n'est plus que cendres et magma.
Ils veulent, ils osent encore me fêter
Alors que partout, ils ne savent plus me respecter
Ils ne savent plus seulement se contenter
De ce que je leur ai donné.
Regardez, ils massacrent dans les océans
Ces peuples de la mer, ces géants,
Simplement par appât du gain ou fantaisie
Les premiers maillons de la chaîne
Ceux, sans lesquels, il n'y aurait aucune vie humaine
Rappelez-vous que les planctons dont je les nourris
Vous permettent de respirer, de vivre
Sans eux ! Les mers, les océans, la terre, pas de vie !
Ils assèchent mes marécages,
Ils détruisent mes iles paradisiaques
Pour en faire des retraites de milliardaires
Sur les villages de pêcheurs,
Ils ont érigé et construit le malheur.
Ils déversent leur trop plein d'ordures et de plutonium
Dans des contrées qui ne sont pas les leurs
Ils exportent, sans concertation, leurs produits de morts
Ils font de moi, la grande coupable, tout est ma faute
Moi la Terre, je suis responsable de cette couche d'ozone
Que vos gaz et votre civilisation rejette
Vous créez sans jamais penser aux conséquences
Vous avez enfoui dans mon corps,
Des milliers de tonnes de déchets
Aucune inquiétude dites-vous,
mais qu'en savez-vous ?
Et si demain ma colère était telle que je renvoie
Cette « potion » que vous m'avez obligée à avaler
Depuis des années, je vous vois discuter, tergiverser
Et au final, toujours des questions sans réponse
Vos enfants, vont-ils devoir payer vos erreurs ?
Toujours cette attente qui n'en finit pas !
Et mon cœur de terre se crispe, j'ai si mal !

Et vous voulez me fêter !
Je suis la Terre, votre Mère
Et pourtant, de vous je n'ai aucun respect !

FATIMA ZOHRA
30 mars 2014
Droits d'auteurs
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: nordiq le 04 Avril 2014 à 11:57:20
C'EST QUOI L'AMOUR ?

C'est quoi l'amour ?
Sont-ce ces promesses
ces pour toujours
que l'on se fait un jour de liesse.
Est-ce le jeu de l'amour et du hasard
une partie de colin Maillard
ne plus croiser nos regards.
C'est quoi l'amour ?
Est-ce une histoire qui commence bien
comme dans un conte de fées
et qui finit en pâture aux chiens.
N'est-ce qu'un feu de paille
juste pour faire ripaille
et qui meurt dans la grisaille.

C'est quoi l'amour ?
est-ce vivre jour après jour,
sont-ce ses soupirs, ces sourires
tombés dans le puits des souvenirs.
N'est-ce pas savoir pardonner
mais aussi donner, partager
et ne jamais regretter.
C'est quoi l'amour ?
est-ce le regard d'un enfant
celui d'un être confiant
qui donne sans retour.
N'est-ce pas tendre la main
à celui qui meurt de faim
Simplement être humain.

C'est quoi l'amour ?
Est-ce invoquer le divin sacré
pour nos âmes consacrées
en quête d'éternité.
Est-ce juste une idée philosophique
une question de physique
sans recette magique.
C'est quoi l'amour ?
Est-ce cette fuite en avant
cette recherche du temps
cette lutte contre les ans.
n'est-ce pas toi, moi ?
n'est-ce pas nous, vous ?
qu'importe, après tout !

FATIMA ZOHRA
(9 Novembre 2012)


(https://fbcdn-sphotos-a-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/t1.0-9/1098017_599353776820526_1092744622_n.jpg)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 09 Avril 2014 à 15:22:15
La Rose

Durant cette saison belle
Du renouveau gracieux,
Lorsque tout se renouvelle
Plein d'amour delicieux,
Ny par la peinte prérie,
Ny sus la haye fleurie,
Ny dans le plus beau jardin,
Je ne voy fleur si exquise
Que plus qu'elle je ne prise
La rose au parfum divin.

Mais la blanche ne m'agrée,
Blême de morte paleur,
Ny la rouge colorée
D'une sanglante couleur :
L'une de blémeur malade
Et l'autre de senteur fade,
Ne plet au nés ny à l'oeil.
Toutes les autres surpasse
Celle qui vive compasse
De ces deux un teint vermeil.

La rose incarnate est celle
Où je pren plus de plaisir :
Mais combien qu'elle soit telle
Si la veu-je bien choisir.
Car l'une prise en une heure,
Et l'autre en l'autre est meilleure
Au chois de nostre raison.
Toute chose naist, define,
Tantôt croist et puis decline
Selon sa propre saison.

Je ne forceray la rose
Qui cache, dans le giron
D'un bouton etroit enclose,
La beauté de son fleuron.
Quelque impatient la cueille
Devant que la fleur vermeille
Montre son tresor ouvert ;
Mon desir ne me transporte
Si fort que celle j'emporte
Qui ne sent rien que le verd




    Jean-Antoine de BAÏF   (1532-1589)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 26 Avril 2014 à 11:16:37
Le soir au bord de la mer

Les bois épais, les sirtes mornes, nues,
Mêlent leurs bords dans les ombres chenues.
En scintillant dans le zénith d'azur,
On voit percer l'étoile solitaire :
A l'occident, séparé de la terre,
L'écueil blanchit sous un horizon pur,
Tandis qu'au nord, sur les mers cristallines,
Flotte la nue en vapeurs purpurines.
D'un carmin vif les monts sont dessinés ;
Du vent du soir se meurt la voix plaintive ;
Et mollement l'un à l'autre enchaînés,
Les flots calmés expirent sur la rive.
Tout est grandeur, pompe, mystère, amour :
Et la nature, aux derniers feux du jour,
Avec ses monts, ses forêts magnifiques,
Son plan sublime et son ordre éternel,
S'élève ainsi qu'un temple solennel,
Resplendissant de ses beautés antiques.
Le sanctuaire où le Dieu s'introduit
Semble voilé par une sainte nuit ;
Mais dans les airs la coupole hardie,
Des arts divins, gracieuse harmonie,
Offre un contour peint des fraîches couleurs
De l'arc-en-ciel, de l'aurore et des fleurs.


François-René de CHATEAUBRIAND   (1768-1848)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Lon_Chaney le 10 Mai 2014 à 19:41:56

La p'tite Bill, elle est malade.
Elle a besoin d'une promenade
Avec un qui serait son amoureux,
Une heure ou deux.
La P'tite Bill, y a le temps qui presse.
Elle a besoin d'une caresse,
Des doigts gentils, des doigts doux,
Dessus dessous.

{Refrain:}
Bill, ma Bill, t'es comme tout le monde :
Quand ça coule de tes yeux, ça tombe
Mais c'est pas des confettis,
Cette pluie.

Elle a trop lu de littérature,
La plume cœur, les égratignures,
Les p'tits revolvers en dentelles,
Les coups d'ombrelle.
Elle les a attendus, sans rire,
Les rubans bleus, les soupirs,
Que des trucs qui existent pas
Qu'au cinéma.

{Refrain}

La p'tite Billn elle fait la gueule.
Elle dit qu'elle est tout le temps toute seule
Mais tout le monde vit séparé
Du monde entier.
Elle a beau faire du jardinage
Dans son vingt-quatrième étage,
Géraniums et bégonias,
Ça lui réussit pas.

{Refrain x2}

C'est une vieille maladie poisseuse,
Un sacré manque d'amour qui creuse.
Dans nos villes dans nos campagnes,
Ça gagne.

Alain Souchon
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 14 Mai 2014 à 11:10:24
Le grenier

Je viens revoir l'asile où ma jeunesse
De la misère a subi les leçons.
J'avais vingt-ans, une folle maîtresse,
De francs amis et l'amour des chansons.
Bravant le monde et les sots et les sages,
Sans avenir, riche de mon printemps,
Leste et joyeux je montais six étages.
Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans !

C'est un grenier, point ne veux qu'on l'ignore.
Là fut mon lit bien chétif et bien dur ;
Là fut ma table ; et je retrouve encore
Trois pieds d'un vers charbonnés sur le mur.
Apparaissez, plaisirs de mon bel âge,
Que d'un coup d'aile a fustigés le Temps.
Vingt fois pour vous j'ai mis ma montre en gage.
Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans !

Lisette ici doit surtout apparaître,
Vive, jolie, avec un frais chapeau
Déjà sa main à l'étroite fenêtre
Suspend son schall en guise de rideau.
Sa robe aussi va parer ma couchette ;
Respecte, Amour, ses plis longs et flottants.
J'ai su depuis qui payait sa toilette.
Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans !

À table un jour, jour de grande richesse,
De mes amis les voix brillaient en choeur,
Quand jusqu'ici monte un cri d'allégresse.
À Marengo Bonaparte est vainqueur !
Le canon gronde ; un autre chant commence ;
Nous célébrons tant de faits éclatants.
Les rois jamais n'envahiront la France.
Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans !

Quittons ce toit où ma raison s'enivre.
Oh ! qu'ils sont loin ces jours si regrettés !
J'échangerais ce qu'il me reste à vivre
Contre un des mois qu'ici Dieu m'a comptés.
Pour rêver gloire, amour, plaisir, folie,
Pour dépenser sa vie en peu d'instants,
D'un long espoir pour la voir embellie,
Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans !


Pierre-Jean de BÉRANGER   (1780-1857)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 14 Mai 2014 à 11:23:06

À mon ami Alfred T.

Dans mes jours de malheur, Alfred, seul entre mille,
Tu m'es resté fidèle où tant d'autres m'ont fui.
Le bonheur m'a prêté plus d'un lien fragile ;
Mais c'est l'adversité qui m'a fait un ami.

C'est ainsi que les fleurs sur les coteaux fertiles
Etalent au soleil leur vulgaire trésor ;
Mais c'est au sein des nuits, sous des rochers stériles,
Que fouille le mineur qui cherche un rayon d'or.

C'est ainsi que les mers calmes et sans orages
Peuvent d'un flot d'azur bercer le voyageur ;
Mais c'est le vent du nord, c'est le vent des naufrages
Qui jette sur la rive une perle au pêcheur.

Maintenant Dieu me garde ! Où vais-je ? Eh ! que m'importe ?
Quels que soient mes destins, je dis comme Byron :
"L'Océan peut gronder, il faudra qu'il me porte."
Si mon coursier s'abat, j'y mettrai l'éperon.

Mais du moins j'aurai pu, frère, quoi qu'il m'arrive,
De mon cachet de deuil sceller notre amitié,
Et, que demain je meure ou que demain je vive,
Pendant que mon coeur bat, t'en donner la moitié.



Alfred de Musset.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 04 Novembre 2014 à 20:05:37

A celle qui est voilée

Tu me parles du fond d'un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l'écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.

Je suis l'algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l'ombre
Couvre sans éteindre son coeur.

Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l'habitant tranquille
De la foudre et de l'ouragan.

Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l'étoile,
La sombre chanson de la nuit.

Toi, n'es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c'est-à-dire problème,
Et femme, c'est-à-dire exil ?

Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !

Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l'ange pensif !

Sois l'aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;

Car la nuit engendre l'aurore ;
C'est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !

Dans ce ténébreux monde où j'erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !

Tu me dis de loin que tu m'aimes,
Et que, la nuit, à l'horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.

Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l'atome
Ressemblant à l'immensité,

Tu compares, sans me connaître,
L'onde à l'homme, l'ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l'astre étoilant l'infini !

Parfois, comme au fond d'une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l'Inconnu d'où tombe
Le pur baiser de l'Idéal.

A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l'arbre intérieur.

Mais tu ne veux pas qu'on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m'appelle amour.

Oh ! fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L'esprit lion, le coeur enfant ;

Viens voir le désert où j'habite
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l'ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.

Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes oeuvres sombres
Ton doigt d'où sort une lueur !

Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J'entrevois les choses divines... -
Complète l'apparition !

Viens voir le songeur qui s'enflamme
A mesure qu'il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !

Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d'où l'esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.

Tout s'éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours dans les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.

Avant d'être sur cette terre,
Je sens que jadis j'ai plané ;
J'étais l'archange solitaire,
Et mon malheur, c'est d'être né.

Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d'un oiseau.

Oui, mon malheur irréparable,
C'est de pendre aux deux éléments,
C'est d'avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !

Hélas ! hélas ! c'est d'être un homme ;
C'est de songer que j'étais beau,
D'ignorer comment je me nomme,
D'être un ciel et d'être un tombeau !

C'est d'être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C'est de porter la hotte humaine
Où j'avais vos ailes, mon Dieu !

C'est de traîner de la matière ;
C'est d'être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m'écrie : Amour !

Victor HUGO   (1802-1885)


Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 05 Novembre 2014 à 17:09:22

L'enfant.

Quand l'enfant nous regarde, on sent Dieu nous sonder ;
Quand il pleure, j'entends le tonnerre gronder,
Car penser c'est entendre, et le visionnaire
Est souvent averti par un vague tonnerre.
Quand ce petit être, humble et pliant les genoux,
Attache doucement sa prunelle sur nous,
Je ne sais pas pourquoi je tremble ; quand cette âme,
Qui n'est pas homme encore et n'est pas encore femme,
En qui rien ne s'admire et rien ne se repent,
Sans sexe, sans passé derrière elle rampant,
Verse, à travers les cils de sa rose paupière,
Sa clarté, dans laquelle on sent de la prière,
Sur nous les combattants, les vaincus, les vainqueurs ;
Quand cet arrivant semble interroger nos coeurs,
Quand cet ignorant, plein d'un jour que rien n'efface,
A l'air de regarder notre science en face,
Et jette, dans cette ombre où passe Adam banni,
On ne sait quel rayon de rêve et d'infini,
Ses blonds cheveux lui font au front une auréole.
Comme on sent qu'il était hier l'esprit qui vole !
Comme on sent manquer l'aile à ce petit pied blanc !
Oh ! comme c'est débile et frêle et chancelant
Comme on devine, aux cris de cette bouche, un songe
De paradis qui jusqu'en enfer se prolonge
Et que le doux enfant ne veut pas voir finir !
L'homme, ayant un passé, craint pour cet avenir.
Que la vie apparaît fatale ! Comme on pense
A tant de peine avec si peu de récompense !
Oh ! comme on s'attendrit sur ce nouveau venu !
Lui cependant, qu'est-il, ô vivants ? l'inconnu.
Qu'a-t-il en lui ? l'énigme. Et que porte-t-il ? l'âme.
Il vit à peine ; il est si chétif qu'il réclame
Du brin d'herbe ondoyant aux vents un point d'appui.
Parfois, lorsqu'il se tait, on le croit presque enfui,
Car on a peur que tout ici-bas ne le blesse.
Lui, que fait-il ? Il rit. Fait d'ombre et de faiblesse
Et de tout ce qui tremble, il ne craint rien. Il est
Parmi nous le seul être encore vierge et complet ;
L'ange devient enfant lorsqu'il se rapetisse.
Si toute pureté contient toute justice,
On ne rencontre plus l'enfant sans quelque effroi ;
On sent qu'on est devant un plus juste que soi ;
C'est l'atome, le nain souriant, le pygmée ;
Et, quand il passe, honneur, gloire, éclat, renommée,
Méditent ; on se dit tout bas : Si je priais ?
On rêve ; et les plus grands sont les plus inquiets ;
Sa haute exception dans notre obscure sphère,
C'est que, n'ayant rien fait, lui seul n'a pu mal faire ;
Le monde est un mystère inondé de clarté,
L'enfant est sous l'énigme adorable abrité ;
Toutes les vérités couronnent condensées
Ce doux front qui n'a pas encore de pensées ;
On comprend que l'enfant, ange de nos douleurs,
Si petit ici-bas, doit être grand ailleurs.
Il se traîne, il trébuche ; il n'a dans l'attitude,
Dans la voix, dans le geste aucune certitude ;
Un souffle à qui la fleur résiste fait ployer
Cet être à qui fait peur le grillon du foyer ;
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ;
Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie,
L'étonnement avec la grâce se confond,
Et l'immense lueur étoilée est au fond.

On dirait, tant l'enfance a le reflet du temple,
Que la lumière, chose étrange, nous contemple ;
Toute la profondeur du ciel est dans cet oeil.
Dans cette pureté sans trouble et sans orgueil
Se révèle on ne sait quelle auguste présence ;
Et la vertu ne craint qu'un juge : l'innocence.

Juin 1874.



Victor Hugo.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bellparole le 06 Novembre 2014 à 13:22:31

Les deux amitiés.

Il est deux Amitiés comme il est deux Amours.
L'une ressemble à l'imprudence ;
Faite pour l'âge heureux dont elle a l'ignorance,
C'est une enfant qui rit toujours.
Bruyante, naïve, légère,
Elle éclate en transports joyeux.
Aux préjugés du monde indocile, étrangère,
Elle confond les rangs et folâtre avec eux.
L'instinct du cœur est sa science,
Et son guide est la confiance.
L'enfance ne sait point haïr ;
Elle ignore qu'on peut trahir.
Si l'ennui dans ses yeux (on l'éprouve à tout âge)
Fait rouler quelques pleurs,
L'Amitié les arrête, et couvre ce nuage
D'un nuage de fleurs.
On la voit s'élancer près de l'enfant qu'elle aime,
Caresser la douleur sans la comprendre encor,
Lui jeter des bouquets moins riants qu'elle-même,
L'obliger à la fuite et reprendre l'essor.

C'est elle, ô ma première amie !
Dont la chaîne s'étend pour nous unir toujours.
Elle embellit par toi l'aurore de ma vie,
Elle en doit embellir encor les derniers jours.
Oh ! que son empire est aimable !
Qu'il répand un charme ineffable
Sur la jeunesse et l'avenir,
Ce doux reflet du souvenir !
Ce rêve pur de notre enfance
En a prolongé l'innocence ;
L'Amour, le temps, l'absence, le malheur,
Semblent le respecter dans le fond de mon cœur.
Il traverse avec nous la saison des orages,
Comme un rayon du ciel qui nous guide et nous luit :
C'est, ma chère, un jour sans nuages
Qui prépare une douce nuit.

L'autre Amitié, plus grave, plus austère,
Se donne avec lenteur, choisit avec mystère ;
Elle observe en silence et craint de s'avancer ;
Elle écarte les fleurs, de peur de s'y blesser.
Choisissant la raison pour conseil et pour guide,
Elle voit par ses yeux et marche sur ses pas :
Son abord est craintif, son regard est timide ;
Elle attend, et ne prévient pas.



Marceline Desbordes-Valmore.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 04 Novembre 2016 à 14:54:20
LA SÉPARATION

Il est fini, ce long supplice :
Je t'ai rendu tes serments et ta foi ;
Je n'ai plus rien à toi.
Quel douloureux effort ! quel entier sacrifice !
Mais, en brisant les plus aimables nœuds,
Nos cœurs toujours unis semblent toujours s'entendre ;
On ne saura jamais lequel fut le plus tendre,
Ou le plus malheureux.

À t'oublier c'est l'honneur qui m'engage,
Tu t'y soumets, je n'ai plus d'autre loi ;
Ô toi qui m'as donné l'exemple du courage,
Aimais-tu moins que moi ?
Va, je te plains autant que je t'adore ;
Je t'ai permis de trahir nos amours ;
Mais moi, pour t'adorer je serai libre encore ;
Je veux l'être toujours.

Je l'ai promis, je vivrai pour ta gloire.
Cher objet de mon souvenir,
Sois le charme de ma mémoire,
Et l'espoir de mon avenir.
Si jamais, dans ma solitude,
Ton nom, pour toujours adoré,
Vient frapper mon cœur déchiré,
Qu'il adoucisse au moins ma tendre inquiétude !
Que l'on me dise : Il est heureux.
Oui, sois heureux, ou du moins plus paisible,
Malgré l'Amour, et le sort inflexible
Qui m'enlève à tes vœux.

Adieu... mon âme se déchire !
Ce mot que, dans mes pleurs, je n'ai pu prononcer,
Adieu ! ma bouche encor n'oserait te le dire,
Et ma main vient de le tracer.

Marceline Desbordes-Valmore
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 05 Novembre 2016 à 01:53:02
Il n'y a pas d'amour heureux


Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux.

Louis Aragon.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 07 Novembre 2016 à 01:05:26
Les caresses des yeux


Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.

Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.

Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
Elles gardent encor leur limpide tendresse ;

Faites pour consoler, enivrer et séduire,
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

Auguste Angellier.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 08 Novembre 2016 à 15:49:51

Un cœur brisé.

« Ô souvenir de pleurs et de mélancolie !
Ceux que j'aurais aimés ne m'ont point accueillie,
Ou bien, insoucieux,
Ils vantaient ma beauté sans comprendre mon âme,
Et ne soupçonnaient pas sous ces dehors de femme
L'ange tombé des deux !

Comme un lac, dont la brise effleure la surface
Sans agiter le fond,
Ces êtres aux cœurs froids, où tout amour s'efface,
Pour moi n'eurent jamais un sentiment profond.

Innocence, candeur, tendresse virginale,
Ils vous abandonnaient sans larmes, sans regret ;
Et toujours triomphait dans leur âme vénale
Un vulgaire intérêt.

Ils passaient tous ainsi comme des ombres vaines :
Le fantôme adoré, l'idéal que j'aimais,
Celui qui de ma vie eut adouci les peines
N'apparaissait jamais !

Jamais l'aveu chéri qui captive une femme,
Qui mêle pour toujours son âme vierge à l'âme
D'un jeune fiancé
Ne porta dans mes sens une ivresse suprême ;
Non, jamais par l'amour, jamais ce mot, je t'aime,
Ne me fut prononcé !

Jamais, en s'élançant au seuil de ma demeure
Un mortel adoré ne me dit : Voici l'heure
Promise à ton ami !
Et triomphant malgré la pudeur qui résiste
N'effleura d'un baiser mon front rêveur et triste !
Non, jamais dans ma main une main n'a frémi.

Nul rayon de bonheur sur mes jours ne se lève ;
L'amour que j'appelais ne m'a pas répondu !
Déjà mon front pâlit et mon printemps s'achève.
Et pour moi l'avenir est à jamais perdu.

L'homme peut à son gré recommencer sa vie,
Par un jour radieux son aurore est suivie ;
De jeunesse et de gloire il est beau tour-à-tour ;
Il règne en cheveux blancs : mais nous, on nous dénie
Les palmes des combats, les lauriers du génie ;
Nous n'avons que l'amour.

Et s'il ne sourit pas à nos fraîches années ;
Si, jeunes, nous vivons, hélas ! abandonnées,
N'espérons pas plus tard un fortuné destin :
Des mères qu'on bénit, et des chastes épouses
Contemplons le bonheur sans en être jalouses ;
Le soir ne peut donner les roses du matin. »

Elle parlait ainsi, la femme délaissée,
Et dans son sein brûlant fermentait sa pensée ;
Fuis, jetant un regard de merci vers les cieux,
Pour ne plus les rouvrir elle ferma les yeux.

Louise Colet.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 11 Novembre 2016 à 16:25:10
Pour toujours !

L'espoir divin qu'à deux on parvient à former
Et qu'à deux on partage,
L'espoir d'aimer longtemps, d'aimer toujours, d'aimer
Chaque jour davantage ;

Le désir éternel, chimérique et touchant,
Que les amants soupirent,
A l'instant adorable où, tout en se cherchant,
Leurs lèvres se respirent ;

Ce désir décevant, ce cher espoir trompeur,
Jamais nous n'en parlâmes ;
Et je souffre de voir que nous en ayons peur,
Bien qu'il soit dans nos âmes.

Lorsque je te murmure, amant interrogé,
Une douce réponse,
C'est le mot : – Pour toujours ! – sur les lèvres que j'ai,
Sans que je le prononce ;

Et bien qu'un cher écho le dise dans ton cœur,
Ton silence est le même,
Alors que sur ton sein, me mourant de langueur,
Je jure que je t'aime.

Qu'importe le passé ? Qu'importe l'avenir ?
La chose la meilleure,
C'est croire que jamais elle ne doit finir,
L'illusion d'une heure.

Et quand je te dirai : – Pour toujours ! – ne fais rien
Qui dissipe ce songe,
Et que plus tendrement ton baiser sur le mien
S'appuie et se prolonge !

François Coppée.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: morbius le 11 Novembre 2016 à 17:29:30
je crois que je vais voter pour lui ! :)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: morbius le 11 Novembre 2016 à 17:54:20


    Charles BAUDELAIRE   (1821-1867)


Lesbos

Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux,
Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques,
Font l'ornement des nuits et des jours glorieux,
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,

Lesbos, où les baisers sont comme les cascades
Qui se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds
Et courent , sanglotant et gloussant par saccades,
Orageux et secrets, fourmillants et profonds ;
Lesbos, où les baisers sont comme les cascades !

Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,
Où jamais un soupir ne resta sans écho,
A l'égal de Paphos les étoiles t'admirent,
Et Vénus à bon droit peut jalouser Sapho !
Lesbos, où les Phrynés l'une l'autre s'attirent,

Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,
Qui font qu'à leurs miroirs, stérile volupté !
Les filles aux yeux creux, de leur corps amoureuses,
Caressent les fruits mûrs de leur nubilité ;
Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,

Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère ;
Tu tires ton pardon de l'excès des baisers,
Reine du doux empire, aimable et noble terre,
Et des raffinements toujours inépuisés.
Laisse du vieux Platon se froncer l'oeil austère.

Tu tires ton pardon de l'éternel martyre,
Infligé sans relâche aux coeurs ambitieux,
Qu'attire loin de nous le radieux sourire
Entrevu vaguement au bord des autres cieux !
Tu tires ton pardon de l'éternel martyre !

Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge
Et condamner ton front pâli dans les travaux,
Si ses balances d'or n'ont pesé le déluge
De larmes qu'à la mer ont versé tes ruisseaux ?
Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge ?

Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?
Vierges au coeur sublime, honneur de l'Archipel,
Votre religion comme une autre est auguste,
Et l'amour se rira de l'Enfer et du Ciel !
Que nous veulent les lois du juste et de l'injuste ?

Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre
Pour chanter le secret de ses vierges en fleurs,
Et je fus dès l'enfance admis au noir mystère
Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs ;
Car Lesbos entre tous m'a choisi sur la terre.

Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,
Comme une sentinelle à l'oeil perçant et sûr,
Qui guette nuit et jour brick, tartane ou frégate,
Dont les formes au loin frissonnent dans l'azur ;
Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,

Pour savoir si la mer est indulgente et bonne,
Et parmi les sanglots dont le roc retentit
Un soir ramènera vers Lesbos, qui pardonne,
Le cadavre adoré de Sapho qui partit
Pour savoir si la mer est indulgente et bonne !

De la mâle Sapho, l'amante et le poète,
Plus belle que Vénus par ses mornes pâleurs !
- L'oeil d'azur est vaincu par l'oeil noir que tachète
Le cercle ténébreux tracé par les douleurs
De la mâle Sapho, l'amante et le poète !

- Plus belle que Vénus se dressant sur le monde
Et versant les trésors de sa sérénité
Et le rayonnement de sa jeunesse blonde
Sur le vieil Océan de sa fille enchanté ;
Plus belle que Vénus se dressant sur le monde !

- De Sapho qui mourut le jour de son blasphème,
Quand, insultant le rite et le culte inventé,
Elle fit son beau corps la pâture suprême
D'un brutal dont l'orgueil punit l'impiété
De celle qui mourut le jour de son blasphème.

Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente,
Et, malgré les honneurs que lui rend l'univers,
S'enivre chaque nuit du cri de la tourmente
Que poussent vers les cieux ses rivages déserts.
Et c'est depuis ce temps que Lesbos se lamente !
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 17 Novembre 2016 à 01:08:17


Vénus,
La joie est morte au jardin de ton corps
Et les grands lys des bras et les glaïeuls des lèvres
Et les grappes de gloire et d'or,
Sur l'espalier mouvant que fut ton corps,
ont morts.

Les cormorans des temps d'octobre ont laissé choir
Plume à plume, leur deuil, au jardin de tes charmes ;

Mélancoliques, les soirs
Ont laissé choir
Leur deuil, sur tes flambeaux et sur tes armes.

Hélas ! Tant d'échos morts et mortes tant de voix !
Au loin, là-bas, sur l'horizon de cendre rouge,
Un Christ élève au ciel ses bras en croix :
Miserere par les grands soirs et les grands bois !

Vénus,
Sois doucement l'ensevelie,
Dans la douceur et la mélancolie

Et dans la mort du jardin clair ;
Mais que dans l'air
Persiste à s'exalter l'odeur immense de ta chair.

Tes yeux étaient dardés, comme des feux d'ardeur,
Vers les étoiles éternelles ;
Et les flammes de tes prunelles
Définissaient l'éternité, par leur splendeur.

Tes mains douces, comme du miel vermeil,
Cueillaient, divinement, sur les branches de l'heure,
Les fruits de la jeunesse à son éveil ;
Ta chevelure était un buisson de soleil ;

Ton torse, avec ses feux de clartés rondes,
Semblait un firmament d'astres puissants et lourds ;
Et quand tes bras serraient, contre ton coeur, l'Amour,
Le rythme de tes seins rythmait l'amour du monde.

Sur l'or des mers, tu te dressais, tel un flambeau.
Tu te donnais à tous comme la terre,
Avec ses fleurs, ses lacs, ses monts, ses renouveaux
Et ses tombeaux.

Mais aujourd'hui que sont venus
D'autres désirs de l'Inconnu,
Sois doucement, Vénus, la triste et la perdue,
Au jardin mort, parmi les bois et les parfums,
Avec, sur ton sommeil, la douceur suspendue
D'une fleur, par l'automne et l'ouragan, tordue.

Emile Verhaeren
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 21 Novembre 2016 à 13:30:44
Ce qui dure

Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)


Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous ;
Combien peu de passé subsiste !
Et ceux qui restent changent tous.

Nous ne voyons plus sans envie
Les yeux de vingt ans resplendir,
Et combien sont déjà sans vie
Des yeux qui nous ont vus grandir !

Que de jeunesse emporte l'heure,
Qui n'en rapporte jamais rien !
Pourtant quelque chose demeure :
Je t'aime avec mon cœur ancien,

Mon vrai cœur, celui qui s'attache
Et souffre depuis qu'il est né,
Mon cœur d'enfant, le cœur sans tache
Que ma mère m'avait donné ;

Ce cœur où plus rien ne pénètre,
D'où plus rien désormais ne sort ;
Je t'aime avec ce que mon être
A de plus fort contre la mort ;

Et, s'il peut braver la mort même,
Si le meilleur de l'homme est tel
Que rien n'en périsse, je t'aime
Avec ce que j'ai d'immortel.

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 22 Novembre 2016 à 10:31:21
Mon Ange,
Mon île,
L'étincelle qui m'éveille chaque matin,
Car ma première pensée est pour toi.
Elle apporte la chaleur en mon coeur
Et souligne mes lèvres d'un sourire...

...je sais que tu es là.

Mon Ange,
Mon univers,
La tendre présence qui accompagne mes jours.
Même lorsque tu es loin de mes yeux
Mon esprit reste emplit de toi...

...je sais que tu es là.

Mon Ange,
Mon Eden,
Cette douce lumière qui envahit mes nuits,
Veille silencieusement sur mon sommeil
Et chasse les ombres de mes songes...

...je sens que tu es là.

Je t'aime plus que tout

J'aimerai trouver d'autres mots...

J'aimerai de mes doigts,
Avec le fil de mon amour,
Broder sur ta peau,
L'image de ma passion.

- Christine Mandigout -
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 26 Novembre 2016 à 13:59:24
Titre : L'hirondelle

Poète : Sophie d'Arbouville (1810-1850)


Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?

Moi, sous le même toit, je trouve tour à tour
Trop prompt, trop long, le temps que peut durer un jour.
J'ai l'heure des regrets et l'heure du sourire,
J'ai des rêves divers que je ne puis redire ;
Et, roseau qui se courbe aux caprices du vent,
L'esprit calme ou troublé, je marche en hésitant.
Mais, du chemin je prends moins la fleur que l'épine,
Mon front se lève moins, hélas ! qu'il ne s'incline ;
Mon cœur, pesant la vie à des poids différents,
Souffre plus des hivers qu'il ne rit des printemps.

Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?

J'évoque du passé le lointain souvenir ;
Aux jours qui ne sont plus je voudrais revenir.
De mes bonheurs enfuis, il me semble au jeune agi
N'avoir pas à loisir savouré le passage,
Car la jeunesse croit qu'elle est un long trésor,
Et, si l'on a reçu, l'on attend plus encor.
L'avenir nous parait l'espérance éternelle,
Promettant, et restant aux promesses fidèle ;
On gaspille des biens que l'on rêve sans fin...
Mais, qu'on voudrait, le soir, revenir au matin !

Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?

De mes jours les plus doux je crains le lendemain,
Je pose sur mes yeux une tremblante main.
L'avenir est pour nous un mensonge, un mystère ;
N'y jetons pas trop tôt un regard téméraire.
Quand le soleil est pur, sur les épis fauchés
Dormons, et reposons longtemps nos fronts penchés ;
Et ne demandons pas si les moissons futures
Auront des champs féconds, des gerbes aussi mûres.
Bornons notre horizon.... Mais l'esprit insoumis
Repousse et rompt le frein que lui-même avait mis.

Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?

Souvent de mes amis j'imagine l'oubli :
C'est le soir, au printemps, quand le jour affaibli
Jette l'ombre en mon cœur ainsi que sur la terre ;
Emportant avec lui l'espoir et la lumière ;
Rêveuse, je me dis : « Pourquoi m'aimeraient-ils ?
De nos affections les invisibles fils
Se brisent chaque jour au moindre vent qui passe,
Comme on voit que la brise enlève au loin et casse
Ces fils blancs de la Vierge, errants au sein des cieux ;
Tout amour sur la terre est incertain comme eux ! »

Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?

C'est que, petit oiseau, tu voles loin de nous ;
L'air qu'on respire au ciel est plus pur et plus doux.
Ce n'est qu'avec regret que ton aile légère,
Lorsque les cieux sont noirs, vient effleurer la terre.
Ah ! que ne pouvons-nous, te suivant dans ton vol,
Oubliant que nos pieds sont attachés au sol,
Élever notre cœur vers la voûte éternelle,
Y chercher le printemps comme fait l'hirondelle,
Détourner nos regards d'un monde malheureux,
Et, vivant ici-bas, donner notre âme aux cieux !

Ô petite hirondelle
Qui bats de l'aile,
Et viens contre mon mur,
Comme abri sûr,
Bâtir d'un bec agile
Un nid fragile,
Dis-moi, pour vivre ainsi
Sans nul souci,
Comment fait l'hirondelle
Qui bat de l'aile ?
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: WowoW le 21 Décembre 2016 à 14:14:59
L'amitié se dit sincère.



L'amitié est une preuve de confiance,
Où naissent nos plus belles confidences,
À l'ami des secrets ainsi dévoilés,
De peines enfouies restées inavouées.

Une épaule amie sur laquelle se reposent,
Nos peines, nos chagrins qui explosent,
Partager ensemble nos joies, nos douleurs,
Cet arc-en-ciel de toutes les couleurs.

Un ami se doit d'être loyal, fidèle,
Au fil du temps, au cours des ans,
Notre amitié n'en sera que plus belle,
Comme un jardin secret fleurissant.

L'amitié se dit sincère, de toute confiance,
Sans nul désir de reconnaissance.
Douce écoute réchauffant un coeur,
D'une âme en détresse qui conte malheur.

L'amitié raisonne nos idées folles,
Et l'ami vient ainsi vous conseiller,
De la sagesse dans ses paroles,
Et ce désir noble de vous aider.


Maxalexis  (2001)
[/b]
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: love_sissi le 28 Décembre 2016 à 00:35:05
Combien je t'aime.


Je puis ouvrir mon âme à la voix de ton âme,
Je puis encore ici te décrire ma flamme,
Mais je veux entendre ta bienveillante voix,
Me dire tout bas : « Je t'aime, et n'aime que toi. »

Ô mon doux amour ! ô ma céleste idole !
Redis-moi donc encore cette douce parole,
Qui pour mon cœur épris a toujours tant d'appas :
Si tu m'aimes, redis-le moi que je n'en doute pas.

Vois-tu, ce joli mot « je t'aime » m'est si tendre,
Si charmant que de ta voix j'aime à l'entendre,
Avec tant d'harmonie il résonne en mon cœur.

Il y jette un rayon de si parfait bonheur,
Que l'entendre de ta voix, j'ai cru ouïr au ciel
La voix d'un séraphin si douce à l'Eternel !


Charles Potvin
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: morbius le 28 Décembre 2016 à 21:20:18
Les pucelages s'envolent bien souvent avant qu'ils aient seulement le poil follet

Bien des lèvres ne sont abreuvées que de fiel

Il n'y a de vrai que les sensations vraies

L'amour n'est que l'épine de la jouissance, le physique seul en est le sel

dixit
parodie de sade par MorbiuS
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Vénuste le 21 Janvier 2017 à 11:11:48
Manifeste poétique


Pour m'ouvrir à la poésie
J'ai battu son rythme
J'ai écouté sa mélodie
Et j'ai respiré le chant des oiseaux
J'ai retenu la plainte mélancolique
Entretenu son souffle
J'ai ouvert les portes du temps
Et... j'ai plongé
J'ai pénétré alors la symphonie des vents
J'ai bruissé aux craquements des âmes
J'ai retenti aux gémissements des corps
Et je me suis perdue dans l'infini des cordes
Je suis redevenue l'enfant têtu
Celui qui revendique le « non » irrévérencieux
J'ai battu des mains sous la pluie
Et j'ai chanté le désespoir absurde
J'ai ralenti le présent, cadencé les silences
J'ai accepté le « lâcher-prise »
Et puis je suis partie sur les chemins de l'erre
Oui ! Pour m'ouvrir à la poésie
Je me suis abandonnée aux éléments
J'ai vogué sur l'inattendu
J'ai plongé ma plume dans l'encrier
Et là... je me suis oubliée
La page blanche offerte était déjà poésie.

Auteur Karine Fiore
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 23 Janvier 2017 à 13:07:56

Nuits de juin

Victor Hugo


L'été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
Les yeux fermés, l'oreille aux rumeurs entrouverte,
On ne dort qu'à demi d'un sommeil transparent.

Les astres sont plus purs, l'ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l'aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: mathurine le 23 Janvier 2017 à 21:32:08
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son cœur;
Sans remord, sans regret, sans regarder l'heure;
Aller de l'avant, arrêter d'avoir peur;
Car, à chaque âge, se rattache un bonheur.

Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son corps;
Le garder sain en dedans, beau en dehors.
Ne jamais abdiquer devant un effort.
L'âge n'a rien à voir avec la mort.

Vieillir en beauté, c'est donner un coup de pouce
À ceux qui se sentent perdus dans la brousse,
Qui ne croient plus que la vie peut être douce
Et qu'il y a toujours quelqu'un à la rescousse.

Vieillir en beauté, c'est vieillir positivement.
Ne pas pleurer sur ses souvenirs d'antan.
Être fier d'avoir les cheveux blancs,
Car, pour être heureux, on a encore le temps.

Vieillir en beauté, c'est vieillir avec amour,
Savoir donner sans rien attendre en retour;
Car, où que l'on soit, à l'aube du jour,
Il y a quelqu'un à qui dire bonjour.

Vieillir en beauté, c'est vieillir avec espoir;
Être content de soi en se couchant le soir.
Et lorsque viendra le point de non-recevoir,
Se dire qu'au fond, ce n'est qu'un au revoir.


Ghyslaine Delisle
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: france88 le 26 Janvier 2017 à 08:56:35
Citation de: mathurine le 23 Janvier 2017 à 21:32:08
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son cœur;
Sans remord, sans regret, sans regarder l'heure;
Aller de l'avant, arrêter d'avoir peur;
Car, à chaque âge, se rattache un bonheur.

Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son corps;
Le garder sain en dedans, beau en dehors.
Ne jamais abdiquer devant un effort.
L'âge n'a rien à voir avec la mort.

Vieillir en beauté, c'est donner un coup de pouce
À ceux qui se sentent perdus dans la brousse,
Qui ne croient plus que la vie peut être douce
Et qu'il y a toujours quelqu'un à la rescousse.

Vieillir en beauté, c'est vieillir positivement.
Ne pas pleurer sur ses souvenirs d'antan.
Être fier d'avoir les cheveux blancs,
Car, pour être heureux, on a encore le temps.

Vieillir en beauté, c'est vieillir avec amour,
Savoir donner sans rien attendre en retour;
Car, où que l'on soit, à l'aube du jour,
Il y a quelqu'un à qui dire bonjour.

Vieillir en beauté, c'est vieillir avec espoir;
Être content de soi en se couchant le soir.
Et lorsque viendra le point de non-recevoir,
Se dire qu'au fond, ce n'est qu'un au revoir.


Ghyslaine Delisle

J'aime, j'aime, j'aime....surtout :à chaque âge, se rattache un bonheur...Il y a quelqu'un à qui dire bonjour et se dire qu'au fond, ce n'est qu'un au revoir....
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 26 Janvier 2017 à 12:43:57
Beau soir d'hiver


La neige – le pays en est tout recouvert –
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,
Et, du fond des remous, à l'horizon désert,
Par des vibrations d'azur tendre et d'or vert,
Dans l'éblouissement, la pleine lune émerge.

A l'Occident s'endort le radieux soleil,
Dans l'espace allumant les derniers feux qu'il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.

Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l'arrose.
L'ombre de ses replis a des pâleurs d'iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose.

Jules Breton, 1883, Les champs et la mer
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Vénuste le 03 Mai 2017 à 14:43:50
Printemps

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l'ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.

Victor Hugo, Toute la lyre
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 15 Mai 2017 à 13:35:50
J'écris

J'écris des mots bizarres

J'écris des longues histoires

J'écris juste pour rire

Des choses qui ne veulent rien dire.

Ecrire c'est jouer.

J'écris le soleil

J'écris les étoiles

j'invente des merveilles

Et des bateaux à voiles.

Ecrire c'est rêver.

J'écris pour toi

J'écris pour moi

J'écris pour ceux qui liront

Et pour ceux qui ne liront pas.

Ecrire c'est aimer.

J'écris pour ceux d'ici

Ou pour ceux qui sont loin

Pour les gens d'aujourd'hui

Et pour ceux de demain.

Ecrire c'est vivre

Geneviève Rousseau
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Vénuste le 04 Juin 2017 à 14:35:27
LA VIE

Un jour tout est beau
Un autre tout est moche
La vie est belle quand on la voit en rêve
La vie peut tuer quand on la voit en réalité
Elle est belle quand on est bien
Elle nous illumine comme un trésor
Elle nous rayonne comme un soleil
La vie on en a besoin
Tant qu'on est en vie
Il faut en profiter pour oublier le passé
La rêver pour tout recommencer
Mais surtout l'attendrir
Pour avoir du plaisir
De connaître la vie.

- Alicia -
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 17 Juin 2017 à 13:07:22
J'écris

J'écris des mots bizarres

J'écris des longues histoires

J'écris juste pour rire

Des choses qui ne veulent rien dire.

Ecrire c'est jouer.

J'écris le soleil

J'écris les étoiles

j'invente des merveilles

Et des bateaux à voiles.

Ecrire c'est rêver.

J'écris pour toi

J'écris pour moi

J'écris pour ceux qui liront

Et pour ceux qui ne liront pas.

Ecrire c'est aimer.

J'écris pour ceux d'ici

Ou pour ceux qui sont loin

Pour les gens d'aujourd'hui

Et pour ceux de demain.

Ecrire c'est vivre

Geneviève Rousseau
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Zabulus le 03 Septembre 2017 à 23:12:28
L'honnêteté est dans le coeur, jamais dans l'apparence.


Être honnête, c'est avoir la conscience tranquille face à soi-même et face aux autres.
L'honnêteté est la conscience de ce qui est approprié à notre rôle, à notre comportement et à nos relations.
L'honnêteté élimine toute hypocrisie de méfiance dans l'esprit des autres. L'honnêteté consiste à dire ce que l'on pense et à faire ce que l'on dit.
L'honnêteté se voit dans nos actions. Une personne honnête maintient une échelle de valeur qui la guide et lui donne le courage de comprendre et respecter la relation entre le monde et sa vie.


Patrick Pichenel
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 09 Septembre 2017 à 10:09:23
Les Soleils de Septembre




Sous ces rayons cléments des soleils de septembre
Le ciel est doux, mais pâle, et la terre jaunit.
Dans les forêts la feuille a la couleur de l'ambre ;
L'oiseau ne chante plus sur le bord de son nid.

Du toit des laboureurs ont fui les hirondelles ;
La faucille a passé sur l'épi d'or des blés ;
On n'entend plus dans l'air des frémissements d'ailes :
Le merle siffle seul au fond des bois troublés.

La mousse est sans parfum, les herbes sans mollesse ;
Le jonc sur les étangs se penche soucieux ;
Le soleil, qui pâlit, d'une tiède tristesse
Emplit au loin la plaine et les monts et les cieux.

Les jours s'abrègent ; l'eau qui court dans la vallée
N'a plus ces joyeux bruits qui réjouissaient l'air :
Il semble que la terre, et frileuse et voilée,
Dans ses premiers frissons sente arriver l'hiver.

Ô changeantes saisons ! ô lois inexorables !
De quel deuil la nature, hélas ! va se couvrir !
Soleils des mois heureux, printemps irréparables,
Adieu ! ruisseaux et fleurs vont se taire et mourir.

Mais console-toi, terre ! ô Nature ! ô Cybèle !
L'hiver est un sommeil et n'est point le trépas :
Les printemps reviendront te faire verte et belle ;
L'homme vieillit et meurt, toi, tu ne vieillis pas !

Tu rendras aux ruisseaux, muets par la froidure,
Sous les arceaux feuillus leurs murmures chanteurs ;
Aux oiseaux tu rendras leurs nids dans la verdure ;
Aux lilas du vallon tu rendras ses senteurs.

Ah ! des germes captifs quand tu fondras les chaînes,
Quand, de la sève à flots épanchant la liqueur,
Tu feras refleurir les roses et les chênes,
Ô Nature ! avec eux fais refleurir mon cœur !

Rends à mon sein tari les poétiques sèves,
Verse en moi les chaleurs dont l'âme se nourrit,
Fais éclore à mon front les gerbes de mes rêves,
Couvre mes rameaux nus des fleurs de mon esprit.

Sans l'ivresse des chants, ma haute et chère ivresse,
Sans le bonheur d'aimer, que m'importent les jours !
Ô soleils! ô printemps ! je ne veux la jeunesse
Que pour toujours chanter, que pour aimer toujours !

Auguste Lacaussade, Poèmes et Paysages
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Zabulus le 13 Septembre 2017 à 23:07:21
L'ÉTÉ S'EN EST ALLÉ

L'été s'en est allé, voilà que je frissonne,
Sous un ciel pesant de rêves inachevés ;
Le murmure du vent vient me parler d'automne.

Dans une ultime valse, les feuilles tourbillonnent,
Se déposent en douceur, sur le gazon mouillé ;
Et l'arbre dépouillé, généreux, leur pardonne.

La clarté se mêlant aux mailles de fils d'ombre,
Les outardes s'assemblent en vue du long voyage
Qui les mènera très loin, à l'autre bout du monde.


Du regard, je les suis, je les vois s'éloigner,
Symphonie de cris comme message d'adieu.
Au ballet de leurs ailes me laissant envoûter,
Alors, résonne, en moi, le mot de liberté.


Auteur lusile17
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 24 Septembre 2017 à 08:07:38
Le Violon brisé


Aux soupirs de l'archet béni,
Il s'est brisé, plein de tristesse,
Le soir que vous jouiez, comtesse,
Un thème de Paganini.

Comme tout choit avec prestesse !
J'avais un amour infini,
Ce soir que vous jouiez, comtesse,
Un thème de Paganini.

L'instrument dort sous l'étroitesse
De son étui de bois verni,
Depuis le soir où, blonde hôtesse,
Vous jouâtes Paganini.

Mon cœur repose avec tristesse
Au trou de notre amour fini.
Il s'est brisé le soir, comtesse,
Que vous jouiez Paganini.

Emile Nelligan, Les Pieds sur les Chenets
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Zabulus le 24 Septembre 2017 à 13:32:04
L'Ange

Et puis après, voici un ange,
Un ange en blanc, un ange en bleu,
Avec sa bouche et ses deux yeux,
Et puis après voici un ange,

Avec sa longue robe à manches,
Son réseau d'or pour ses cheveux,
Et ses ailes pliées en deux,
Et puis ainsi voici un ange,

Et puis aussi étant dimanche,
Voici d'abord que doucement
Il marche dans le ciel en long
Et puis aussi étant dimanche,

Voici qu'avec ses mains il prie
Pour les enfants dans les prairies,
Et qu'avec ses yeux il regarde
Ceux de plus près qu'il faut qu'il garde ;

Et tout alors étant en paix
Chez les hommes et dans la vie,
Au monde ainsi de son souhait,
Voici qu'avec sa bouche il rit.

Max Elskamp

Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Zabulus le 25 Septembre 2017 à 12:24:46
Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

Cet texte est MAGNIFIQUE !! Tout simplement magique et poétique, j'aime beaucoup la fin.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 06 Octobre 2017 à 12:19:04
j'adore aussi zebulus, joli poème!
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 11 Octobre 2017 à 12:30:55
Le soleil


Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

Ce père nourricier, ennemi des chloroses,
Eveille dans les champs les vers comme les roses ;
Il fait s'évaporer les soucis vers le ciel,
Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.
C'est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles
Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,
Et commande aux moissons de croître et de mûrir
Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir !

Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes,
Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets,
Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais


Charles BAUDELAIRE   (1821-1867)
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: i_miss_you le 12 Novembre 2017 à 16:09:59
"La mort dans la vie"



La spirale sans fin dans le vide s'enfonce ;
Tout autour, n'attendant qu'une fausse réponse
Pour vous pomper le sang,
Sur leurs grands piédestaux semés d'hiéroglyphes,
Des sphinx aux seins pointus, aux doigts armés de griffes,
Roulent leur oeil luisant.
En passant devant eux, à chaque pas l'on cogne
Des os demi-rongés, des restes de charogne,
Des crânes sonnant creux.
On voit de chaque trou sortir des jambes raides ;
Des apparitions monstrueusement laides
Fendent l'air ténébreux.
C'est ici que l'énigme est encor sans Oedipe,
Et qu'on attend toujours le rayon qui dissipe
L'antique obscurité.
C'est ici que la mort propose son problème,
Et que le voyageur, devant sa face blême,
Recule épouvanté.
Ah ! Que de nobles coeurs et que d'âmes choisies,
Vainement, à travers toutes les poésies,
Toutes les passions,
Ont poursuivi le mot de la page fatale,
Dont les os gisent là sans pierre sépulcrale
Et sans inscriptions !
Combien, dons juans obscurs, ont leurs listes remplies
Et qui cherchent encor ! Que de lèvres pâlies
Sous les plus doux baisers,
Et qui n'ont jamais pu se joindre à leur chimère !
Que de désirs au ciel sont remontés de terre
Toujours inapaisés !
Il est des écoliers qui voudraient tout connaître,
Et qui ne trouvent pas pour valet et pour maître
De Méphistophélès.
Dans les greniers, il est des Faust sans Marguerite,
Dont l'enfer ne veut pas et que Dieu déshérite ;
Tous ceux-là, plaignez-les !
Car ils souffrent un mal, hélas ! Inguérissable ;
Ils mêlent une larme à chaque grain de sable
Que le temps laisse choir.
Leur coeur, comme une orfraie au fond d'une ruine,
Râle piteusement dans leur maigre poitrine
L'hymne du désespoir.
Leur vie est comme un bois à la fin de l'automne,
Chaque souffle qui passe arrache à leur couronne
Quelque reste de vert,
Et leurs rêves en pleurs s'en vont fendant les nues,
Silencieux, pareils à des files de grues
Quand approche l'hiver.
Leurs tourments ne sont point redits par le poëte
Martyrs de la pensée, ils n'ont pas sur leur tête
L'auréole qui luit ;
Par les chemins du monde ils marchent sans cortège,
Et sur le sol glacé tombent comme la neige
Qui descend dans la nuit.


Théophile Gautier
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: Cyril le 06 Janvier 2018 à 20:47:06
J'ai besoin de toi.



De toi pour que l'aube m'éveille,
Pour sortir lentement des rêves
De toi pour trouver le sommeil
Et reprendre le fil des rêves

De toi pour me lever matin
Avec toute l'ivresse au coeur
De toi dans l'espoir incertain
Pour les caprices du bonheur

De toi pour appuyer ma plume
Pour trouver les mots qui conviennent
De toi pour traverser la brume
Et prendre les chemins qui viennent

De toi dans l'absence ou l'étreinte
Pour le rire autant que les larmes
De toi pour effacer mes craintes
Dans le silence ou le vacarme

De toi pour exciter mes sens
Odeurs des songes, parfums d'envies
Pour les caresses d'innocence
De toi pour le goût de la vie

De toi pour mon imaginaire
Pour rêver tout les paysages
De toi pour survoler la Terre
Pour les merveilles du voyage

De toi pour passions et désirs
Pour la chair et pour les pensées
De toi la pulpe du plaisir
Pour le bonheur de m'égarer

De toi pour t'avouer mon amour
Toi pour savourer le silence
Toi pour la nuit, toi pour le jour
Toi pour l'envolée d'une danse

J'ai besoin de toi mon amour,
Ainsi à toi toujours je pense
Les mots manquent, mais n'ai pas peur
D'accepter l'aveu sans méfiance :

J'ai besoin de toi mon amour...


Marc Delaure.
Titre: Re : Poèmes et Poésies
Posté par: bbchaton le 24 Janvier 2018 à 12:16:18
La grand-mère

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour :
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

En vous voyant, je me rappelle
Et mes plaisirs et mes succès ;
Comme vous, j'étais jeune et belle,
Et, comme vous, je le savais.
Soudain ma blonde chevelure
Me montra quelques cheveux blancs...
J'ai vu, comme dans la nature,
L'hiver succéder au printemps.

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

Naïve et sans expérience,
D'amour je crus les doux serments,
Et j'aimais avec confiance...
On croit au bonheur à quinze ans !
Une fleur, par Julien cueillie,
Était le gage de sa foi ;
Mais, avant qu'elle fût flétrie,
L'ingrat ne pensait plus à moi !

Dansez, fillettes du Village,
Chantez vos doux refrains d'amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

À vingt ans, un ami fidèle
Adoucit mon premier chagrin ;
J'étais triste, mais j'étais belle,
Il m'offrit son cœur et sa main.
Trop tôt pour nous vint la vieillesse ;
Nous nous aimions, nous étions vieux...
La mort rompit notre tendresse...
Mon ami fut le plus heureux !

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

Pour moi, n'arrêtez pas la danse ;
Le ciel est pur, je suis au port,
Aux bruyants plaisirs de l'enfance
La grand-mère sourit encor.
Que cette larme que j'efface
N'attriste pas vos jeunes cœurs :
Le soleil brille sur la glace,
L'hiver conserve quelques fleurs.

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour,
Et, sous un ciel exempt d'orage,
Embellissez mon dernier jour !

Sophie d'Arbouville.