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Contes d'ici et d'ailleurs

Démarré par bunni, 18 Septembre 2012 à 00:22:36

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bunni


Roulé .. le Loup !

C'est l'histoire d'une petite grand-mère
qui est maigre, maigre comme un clou.
Un jour, sa fille l'invite à son mariage.

La petite grand-mère s'habille ..
et pour pouvoir bien danser, elle met
une jupe, un jupon, une jupe, un jupon, ..
sept jupes et jupons !!
Elle ferme la porte et s'en va.

Bedam, bedi, bedam, bedi,
la p'tite grand-mère est bien partie !

Elle marche, elle marche, elle marche, ..

Soudain, sur le chemin, un LOUP !
-Petite grand-mère, je vais te manger !!
-Tu es fou le loup ! Je suis maigre comme un clou !
Si tu me manges, tu auras encore faim.
Mais je vais au mariage de ma fille.
Pendant trois jours et trois nuits,
je vais boire, je vais manger et quand je reviendrai
je serai toute ronde et toute rose.
Alors tu pourras me manger et te régaler !
-Pas bête la grand-mère, dit le loup, à ton retour, je te mangerai !!

Bedam, bedi, bedam, bedi,
la p'tite grand-mère est repartie !

Elle marche, elle marche, elle marche, ..
Quand elle arrive chez sa fille, la fête a déjà commencé.
La p'tite grand-mère s'en donne à coeur joie.
Elle chante, elle danse, elle mange, elle boit ..
Mais quand la fête est finie,
la p'tite grand-mère dit à sa fille :
-Il y a un loup sur le chemin, il m'attend pour me manger.
-Ne t'inquiète pas, répond sa fille, j'ai ce qu'il faut pour te cacher.
Elle va dans son jardin,
cueille une grosse pastèque et la coupe en deux.
La p'tite grand-mère s'installe dans la pastèque.
Aussitôt refermée, la pastèque,
sous le poids de la p'tite grand-mère,
se met à rouler, rouler, rouler, ..

Roule, roule la pastèque. Roule boule jusqu'au bout.
Roule, roule la pastèque, .. Elle est arrivée devant le LOUP !

Le loup n'est pas content du tout :
-Pastèque ! Tu n'as pas vu sur ton chemin
une grand-mère toute ronde et toute rose ?
-Je n'ai vu personne, le loup, mais je suis très pressée,
alors tu me manges vite ou tu me laisses passer !
-Moi, un loup affamé ! Manger des pépins et de l'eau sucrée !!
Tu me prends pour une chèvre ou quoi ?
Allez ! Roule ton chemin la pastèque !
Le loup donne un coup de pied dans la pastèque
qui se remet à rouler ..

Roule, roule la pastèque. Roule boule jusqu'au bout.
Roule, roule la pastèque, .. Elle a bien roulé le LOUP !

Et la petite grand-mère est arrivée toute contente chez elle
avec des pépins partout .. Et elle n'a plus jamais entendu
parler du loup.

Voilà, C'EST TOUT !




bunni


Un conte pour la Saint Nicolas

Il était une fois, il y a de ça très longtemps, un petit garçon au grand cœur qui s'appelait Nicolas.
Nicolas était un garçon fort généreux. Il aimait beaucoup donner, partager et faire plaisir aux autres. Quand il voyait quelqu'un qui avait faim, il lui donnait sa collation. Quand il voyait quelqu'un qui avait froid, il lui donnait son manteau. Nicolas aidait les autres autour de lui. Son cœur rayonnait de bonté.
Un jour, alors que le petit Nicolas était devenu un jeune homme, il apprit qu'il y avait une grande ville, loin de chez lui, où tous les gens étaient pauvres et n'avaient rien à manger. Nicolas demanda à ses amis de l'aider. Ensemble, ils firent le tour du village pour demander aux gens d'être généreux. C'est ainsi qu'ils recueillirent des grands paniers remplis de pommes, de clémentines, de noix et de pains. Nicolas et ses amis mirent tout ça sur un grand navire bleu et ils partirent pour la grande ville lointaine.
Le vent souffla dans la grande voile blanche. Il leur fallut naviguer longtemps : 7 jours et 7 nuits. Lorsqu'ils arrivèrent aux portes de la grande ville, c'était le soir. Il n'y avait personne dans les rues, mais on voyait la lumière briller aux fenêtres. Nicolas frappa à une porte. Une maman ouvrit, mais il n'y avait personne. Elle trouva une corbeille remplie de pommes, de noix, des graines et un pain. Toute la famille se réjouissait et ensemble ils mangèrent un bon repas. C'était la fête !
Nicolas et ses amis firent ainsi le tour de la ville. Tout le monde avait le coeur en fête ! Bientôt, les enfants retrouvèrent leur santé et leur bonne humeur.

Nicolas continua d'être généreux et bon avec tous ceux qu'il croisait.
Quelques années plus tard, alors que Nicolas était un vieillard, il rencontra une famille très pauvre. Il y avait trois jeunes filles et leurs parents. Le soir, les fillettes faisaient sécher leurs chaussettes sur le bord de la cheminée et allaient se coucher. Un matin, à leur réveil, les filles remarquèrent une bosse dans leur chaussette. Elles les décrochèrent, plongèrent leur main à l'intérieur et découvrirent un sac rempli d'or ! Il y avait suffisamment d'or pour toute la famille. Ils étaient si heureux !
Devinez qui avait lancé l'or dans la cheminée ? Nicolas, bien sûr !

Nicolas a toujours aidé les autres. Son cœur était si grand, si bon et si généreux que certains l'appelaient Saint-Nicolas. Il aimait aider particulièrement les enfants, si bien que d'autres l'appelaient Père Nicolas.
Maintenant, Nicolas est au ciel. Tous les ans, à son anniversaire, sur la Terre, les hommes bons se souviennent de lui et de ses bonnes actions. Alors, pour nous aussi, c'est le moment de déposer de l'amour et de la générosité dans notre cœur, afin que tout le monde participe à la grande chaîne de bonté.

bunni


Rudolph et la pomme magique

Il était une fois en Laponie, par-delà les mers et les océans, un modeste chalet perché sur une grande montagne reculée. Dans ce cabanon habitait un homme à la mine joyeuse, plutôt rondouillard, toujours vêtu de rouge et de blanc. Cet homme dirige un peuple de lutins ailés aux oreilles pointues, qui fabriquent tout au long de l'année des jouets pour les enfants du monde entier. Il se balade dans un traîneau tiré par neuf rennes dont Rudolph, le renne au nez rouge. Il est le seul qui peut guider notre bonhomme au manteau rouge dans la nuit nuageuse de Noël. Vous avez deviné qui était ce bonhomme, le chef de ce chalet et le seul homme sur terre qui soit capable de parler à ses rennes ? C'est le Père Noël, bien sûr !
Voila la drôle d'histoire qui arriva au Père Noël il n'y a pas si longtemps. Un soir, le vingt décembre plus précisément, notre bon Père Noël se rendit à l'étable afin de nourrir ses rennes. Lorsqu'il entra dans le box de Tempête, il n'y avait personne. Il pénétra dans celui de Flash, personne non plus. Dans le box de Comète était vide lui aussi. Et ainsi de suite, il fit le tour de tous les boxes. Ils étaient tous vides à l'exception de celui de Rudolph. Tout le monde était rassemblé autour du petit dernier, le plus important de toute la tribu car sur son museau, il possède une petite ampoule rouge qui lui permet d'orienter le Père Noël dans la neige et le brouillard durant les rudes nuits d'hiver. Il devait se passer quelque chose de grave pour que tous les rennes soient rassemblés dans le box de Rudolph. Le Père Noël demanda à ses rennes de s'écarter et de le laisser passer. C'est ce qu'ils firent sur le champ car ils écoutent toujours la voix de leur maître. En s'approchant du box, le Père Noël vit que Rudolph était couché, la tête tournée, pour ne pas regarder le Père Noël. Il dit au Père Noël :
- "Non, ne me regarde pas, j'ai trop honte, remets-moi parmi d'autres rennes. Désormais je ne te servirai plus à rien."
Le Père Noël le rassura :
- "Je ne ferai jamais une chose pareille. Mais pourquoi dis-tu que tu ne me serviras plus à rien ? Tu es de mes rennes le plus important, non seulement tu es unique mais en plus sans toi, je ne peux pas avancer au milieu de la nuit noire. Et si je ne peux pas me diriger dans la nuit, je ne peux pas livrer mes cadeaux aux enfants du monde entier à temps." Rudolph tout tremblant se retourna vers le Père Noël en lui disant :
- "Cette année, je ne te servirai pas à grand chose".
Une fois que Rudolph fut retourné, le Père Noël vit l'inimaginable. Comment une chose pareille avait-elle pu se produire ? Rudolph lui-même ne le savait pas. Il se souvenait juste que la veille, il s'était endormi avec sa lumière. Ce matin, en se réveillant, son ampoule était éteinte.

Le Père Noël retourna au chalet, fort anxieux. Il rassembla tous ses lutins et il fit arrêter la production de jouets afin d'annoncer l'horrible nouvelle aux lutins. Ensuite, il alla téléphoner au seul vétérinaire magique qui n'était pas en congé à Noël. Quelques instants plus tard, le vétérinaire apparut sur le pas de la porte du chalet. Le Père Noël s'empressa de conduire le médecin auprès du malade. Le docteur annonça la pire des nouvelles :
- "L'ampoule de Rudolph est grillée. Je ne vois que deux solutions, proposa le vétérinaire : soit on change son ampoule, soit vous arrivez à trouver la pomme magique du lapin pur. Remplacer l'ampoule était une chose impossible à faire car elle faisait partie de son corps. La seule façon de réparer cette ampoule grillée était donc de trouver ce fameux lapin pur et sa pomme, comme l'indiquait le vétérinaire. Pour cela, le Père Noël dut faire appel à ses elfes, pour aller chercher ce lapin pur. Mais il y en eut peu dans la maisonnée qui osèrent se présenter pour accomplir cette mission, tant elle était importante. Celui qui fut sélectionné s'appelait Fantasias. C'était un elfe petit, tout fin, blond aux yeux bleus et pétillant de malice en permanence. Il était toujours prêt à voyager et à découvrir de nouvelles contrées. Il connaissait d'ailleurs beaucoup de choses sur le monde extérieur. Le lendemain matin, le 21 décembre, Fantasias partit accomplir sa mission. En chemin, il rencontra un renard des neiges et il lui demanda :
- "Aurais-tu vu le lapin pur ?"
- "Non mais si je le vois je lui dirai que tu le cherches. En plus, je sens son odeur donc il ne doit pas être très loin. Fantasias remercia le petit renard et continua sa route. Après avoir marché durant plusieurs heures, notre petit elfe rencontra un ours polaire et il lui posa la même question :
- "Ours, grand ours blanc, roi du pôle aurais-tu vu le lapin pur ?"
Il lui répondit d'une voix douce et calme :
- "Oui, bien sûr, on vient de discuter ensemble, il y a à peu près dix minutes. Il est parti par là, en direction du soleil couchant. Il ne doit pas être très loin. Tu peux peut-être encore le rattraper".
Le farfadet courut, courut plus vite que le vent. Il parcourut tout le glacier, jusqu'à en perdre haleine, jusqu'au soleil couchant. Mais le lapin pur n'était pas là. Devant cet échec, Fantasias perdit tout espoir de retrouver ce fameux lapin pur. Il avait un tel poids sur les épaules. Il devait sauver l'un des rennes du Père Noël. Epuisé, il s'allongea et s'endormit dans la fraîcheur glaciale de la neige. Le lendemain, Fantasias se réveilla en même temps que le soleil. En face de lui apparaissait deux yeux noirs. Les yeux lui dirent :
- "Bonjour, tu vas bien ?"
L'elfe ne parut pas effrayé par les deux yeux noirs car il se rendit vite compte que les yeux étaient en fait ceux d'un petit lapin blanc. Fantasias sans hésiter demanda à la boule de poil :
- "Es-tu le lapin pur ?"
- "Non, ça c'est mon papa", répondit le lapinou. "Moi, je suis le lapin de l'espoir. J'apparais devant toutes les personnes qui ont perdu leurs espoirs et je les aide à les retrouver. Dès que j'ai entendu que ton cœur avait perdu tout espoir, j'ai accouru vers toi aussi vite que j'ai pu. Mais au fait pourquoi as-tu perdu tout espoir ?"
Fantasias lui raconta toute l'histoire et surtout qu'il devait sauver l'un des rennes du Père Noël. Le petit lapin ouvrait des yeux de plus en plus grands au fur et à mesure que l'elfe lui racontait son histoire. Une fois que l'elfe eu finit de raconter son histoire, la petite boule de poils lui dit :
- "Vite grimpe sur mon dos. Nous n'avons pas une minute à perdre. Je te conduis tout de suite chez mon papa."
Fantasias, n'écoutant que son cœur, grimpa sur le dos de la petite bête. Le lapin courut le plus vite qu'il put et arriva à la tanière blanche du lapin pur. Sur le pas du terrier une voix grave se fit entendre :
- "Qui va là ?"
- "C'est moi, Fantasias. Je suis un des elfes du Père Noël et je suis là car j'ai besoin de votre aide pour sauver l'un des rennes du Père Noël grâce à votre pomme magique."
Sur un ton très méchant, la voix au fond du terrier gronda :
- "Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse que tu aies parcouru tant de kilomètres pour sauver un des rennes du Père Noël. Je me fiche également que tu t'appelles Fantasias. Je peux toujours te donner ma pomme, mais qu'est-ce que j'y gagne, moi, en échange ?"
Fantasias surpris par la question lui répondit :
- "J'en sais rien, moi. Il faudrait que tu demandes à mon patron. Mais j'ai une question à te poser, pourquoi on t'appelle lapin pur si tu es aussi méchant ?"
- "Car je n'ai jamais été aimé par un être humain et là est mon seul et unique rêve."
Fantasias lui dit :
- "Peut-être que si tu viens avec moi, mon patron pourra faire quelque chose pour toi mais en échange, je veux ta pomme magique."
Le lapin lui dit :
- "Oui, je l'ai toujours sur moi mais pour la posséder tu dois répondre à mon énigme : je suis blanche, je suis ronde mais pas toujours présente. Parfois je suis une moitié, parfois je suis entière et parfois on voit de moi qu'une tranche. Parfois je suis lumineuse, parfois je suis sombre, parfois les deux en même temps. Tout le monde a envie de marcher sur moi mais seuls quelques chanceux l'ont fait. Qui suis-je ? Je te donne un jour et une nuit, lui dit la voix au fond du terrier. En attendant, repose-toi car demain sera une rude journée pour toi. Le lendemain matin le 22 décembre, avant-veille de la distribution de cadeaux.

Dans son chalet, le Père Noël était inquiet de ne pas revoir son elfe et de voir que l'état de Rudolph ne s'améliorait pas. De son côté, Fantasias réfléchissait à l'énigme mais la réponse lui paraissait trop évidente pour ses connaissances. Il retourna vers le lapin et il cria à l'entrée du terrier :
- "La lune, la réponse à ton énigme est la lune !"
La voix grave du lapin lui répondit timidement :
- "Oui, c'est bien la bonne réponse. De toutes les créatures qui ont voulut s'approprier ma pomme magique, tu es le premier à trouver la bonne réponse."
Le lapin sortit enfin de son trou et l'elfe put enfin mettre un visage sur la voix grave du fond du terrier. Le pelage du lapin était noir. Il possédait des yeux rouges comme la braise. Fantasias monta sur le dos du lapin et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il se retrouva au chalet. Le lapin fit ses recommandations pour donner la pomme à Rudolph : deux quartiers de pommes par heures jusqu'aux premières lueurs du jour. Le Père Noël découpa la pomme en six morceaux. L'intérieur de celle-ci était bleu et sentait la menthe. De minuit à trois heures du matin, il donna par morceaux la pomme à Rudolph. Epuisé d'avoir veillé son renne toute la nuit, il s'endormit contre son protégé.

Le 23 décembre, le Père Noël fut soudainement réveillé par une douce lueur rouge, ainsi qu'une immense chaleur. Il pensait que c'était le soleil qui était en train de se lever. Il ouvrit donc les yeux et il se rendit compte qu'il faisait encore nuit. En réalité, il s'agissait de l'ampoule de Rudolph qui brillait de milles feux. Le renne était plus en forme que jamais. Le Père Noël alla voir le lapin et lui dit :
- "Tu as sauvé mon renne et tu as sauvé la fête de Noël que puis je faire pour toi ?"
- "Je veux être aimé répondit le petit lapin."
Le Père Noël lui promit de faire tout son possible pour réaliser son souhait. Le lendemain, le 24 décembre, le Père Noël n'avait toujours pas trouvé de solution à la promesse qu'il avait faite au lapin mais il lui dit ceci :
- "Je n'ai pas encore trouvé de solution à ce que tu m'as demandé mais je peux te proposer une balade en traîneau et de me suivre dans ma distribution de jouets dans le monde entier."
- "J'accepte avec le plus grand plaisir", répondit le lapin pur.
Le Père Noël, prépara son traîneau, y chargea tous ses cadeaux et attela tous ses rennes au véhicule. Il passa son costume magique et il se mit en route pour distribuer les cadeaux aux enfants du monde entier, accompagné de son fidèle elfe Fantasias et du lapin pur.

Durant la nuit, le Père Noël déposa tous les cadeaux dans les maisons de tous les enfants sages du monde entier. Le petit Mickaël, un enfant qui avait été particulièrement sage, avait demandé au Père Noël, qu'un seul cadeau : un lapin à chérir et à aimer. Le Père Noël, en soulevant la cage du lapin de Mickaël, la trouva très légère. Il regarda à l'intérieur : Horreur ! La cage était vide ! Le lapin s'était échappé durant la tournée du Père Noël. Sans réfléchir, le lapin pur prit de l'élan et sauta dans la cage. Il regarda le Père Noël et lui dit :
- "Merci d'avoir exaucé mon souhait."
En homme sage, le Père Noël ne répondit rien et déposa délicatement la cage du lapin pur, au pied de la cheminée. Et il repartit vers son chalet, où les rennes et le Père Noël eurent un repos bien mérité avec en prime pour les rennes, cette année-là, une double ration de foin croquant.


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Le sapin

Là-bas, dans la forêt, il y avait un joli sapin. Il était bien placé, il avait du soleil et de l'air ; autour de lui poussaient de plus grands camarades, pins et sapins. Mais lui était si impatient de grandir qu'il ne remarquait ni le soleil ni l'air pur, pas même les enfants de paysans qui passaient en bavardant lorsqu'ils allaient cueillir des fraises ou des framboises.

«Oh ! si j'étais grand comme les autres, soupirait le petit sapin, je pourrais étendre largement ma verdure et, de mon sommet, contempler le vaste monde. Les oiseaux bâtiraient leur nid dans mes branches et, lorsqu'il y aurait du vent, je pourrais me balancer avec grâce comme font ceux qui m'entourent. »

Le soleil ne lui causait aucun plaisir, ni les oiseaux, ni les nuages roses qui, matin et soir, naviguaient dans le ciel au-dessus de sa tête.

L'hiver, lorsque la neige étincelante entourait son pied de sa blancheur, il arrivait souvent qu'un lièvre bondissait, sautait par-dessus le petit arbre – oh ! que c'était agaçant ! Mais, deux hivers ayant passé, quand vint le troisième, le petit arbre était assez grand pour que le lièvre fût obligé de le contourner. Oh ! pousser, pousser, devenir grand et vieux, c'était là, pensait-il, la seule joie au monde.

En automne, les bûcherons venaient et abattaient quelques-uns des plus grands arbres. Cela arrivait chaque année et le jeune sapin, qui avait atteint une bonne taille, tremblait de crainte, car ces arbres magnifiques tombaient à terre dans un fracas de craquements.

Où allaient-ils ? Quel devait être leur sort ?

Au printemps, lorsque arrivèrent l'hirondelle et la cigogne, le sapin leur demanda :

-Savez-vous où on les a conduits ? Les avez-vous rencontrés ?

Les hirondelles n'en savaient rien, mais la cigogne eut l'air de réfléchir, hocha la tête et dit :

-Oui, je crois le savoir, j'ai rencontré beaucoup de navires tout neufs en m'envolant vers l'Egypte, sur ces navires il y avait des maîtres-mâts superbes, j'ose dire que c'étaient eux, ils sentaient le sapin.

-Oh ! si j'étais assez grand pour voler au-dessus de la mer ! Comment est-ce au juste la mer ? A quoi cela ressemble-t-il ?
-Euh ! c'est difficile à expliquer, répondit la cigogne.

Et elle partit.

-Réjouis-toi de ta jeunesse, dirent les rayons du soleil, réjouis-toi de ta fraîcheur, de la jeune vie qui est en toi.

Le vent baisa le jeune arbre, la rosée versa sur lui des larmes, mais il ne les comprit pas.

Quand vint l'époque de Noël, de tout jeunes arbres furent abattus, n'ayant souvent même pas la taille, ni l'âge de notre sapin, lequel, sans trêve ni repos, désirait toujours partir. Ces jeunes arbres étaient toujours les plus beaux, ils conservaient leurs branches, ceux-là, et on les couchait sur les charrettes que les chevaux tiraient hors de la forêt.

-Où vont-ils? demanda le sapin, ils ne sont pas plus grands que moi, il y en avait même un beaucoup plus petit. Pourquoi leur a-t-on laissé leur verdure?

-Nous le savons, nous le savons, gazouillèrent les moineaux. En bas, dans la ville, nous avons regardé à travers les vitres, nous savons où la voiture les conduit. Oh ! ils arrivent au plus grand scintillement, au plus grand honneur que l'on puisse imaginer. A travers les vitres, nous les avons vus, plantés au milieu du salon chauffé et garnis de ravissants objets, pommes dorées, gâteaux de miel, jouets et des centaines de lumières.

-Suis-je destiné à atteindre aussi cette fonction ? dit le sapin tout enthousiasmé. C'est encore bien mieux que de voler au-dessus de la mer. Je me languis ici, que n'est-ce déjà Noël ! Je suis aussi grand et développé que ceux qui ont été emmenés l'année dernière. Je voudrais être déjà sur la charrette et puis dans le salon chauffé, au milieu de ce faste. Et, ensuite ... il arrive sûrement quelque chose d'encore mieux, de plus beau, sinon pourquoi nous décorer ainsi. Cela doit être quelque chose de grandiose et de merveilleux ! Mais quoi ?... Oh ! je m'ennuie ... je languis ...

-Sois heureux d'être avec nous, dirent l'air et la lumière du soleil. Réjouis-toi de ta fraîche et libre jeunesse.

Mais le sapin n'arrivait pas à se réjouir. Il grandissait et grandissait. Hiver comme été, il était vert, d'un beau vert foncé et les gens qui le voyaient s'écriaient : Quel bel arbre !

Avant Noël il fut abattu, le tout premier. La hache trancha d'un coup, dans sa moelle ; il tomba, poussant un grand soupir, il sentit une douleur profonde. Il défaillait et souffrait.
L'arbre ne revint à lui qu'au moment d'être déposé dans la cour avec les autres. Il entendit alors un homme dire :

-Celui-ci est superbe, nous le choisissons.

Alors vinrent deux domestiques en grande tenue qui apportèrent le sapin dans un beau salon. Des portraits ornaient les murs et près du grand poêle de céramique vernie il y avait des vases chinois avec des lions sur leurs couvercles. Plus loin étaient placés des fauteuils à bascule, des canapés de soie, de grandes tables couvertes de livres d'images et de jouets ! pour un argent fou – du moins à ce que disaient les enfants.

Le sapin fut dressé dans un petit tonneau rempli de sable, mais on ne pouvait pas voir que c'était un tonneau parce qu'il était enveloppé d'une étoffe verte et posé sur un grand tapis à fleurs ! Oh ! notre arbre était bien ému ! Qu'allait-il se passer ?

Les domestiques et des jeunes filles commencèrent à le garnir. Ils suspendaient aux branches de petits filets découpés dans des papiers glacés de couleur, dans chaque filet on mettait quelques fondants, des pommes et des noix dorées pendaient aux branches comme si elles y avaient poussé, et plus de cent petites bougies rouges, bleues et blanches étaient fixées sur les branches. Des poupées qui semblaient vivantes – l'arbre n'en avait jamais vu – planaient dans la verdure et tout en haut, au sommet, on mit une étoile clinquante de dorure.

C'était splendide, incomparablement magnifique.

-Ce soir, disaient-ils tous, ce soir ce sera beau.

«Oh ! pensa le sapin, que je voudrais être ici ce soir quand les bougies seront allumées ! Que se passera-t-il alors ? Les arbres de la forêt viendront-ils m'admirer ? Les moineaux me regarderont-ils à travers les vitres ? Vais-je e rester ici, ainsi décoré, l'hiver et l'été ? »

On alluma les lumières. Quel éclat ! Quelle beauté ! Un frémissement parcourut ses branches de sorte qu'une des bougies y mit le feu : une sérieuse flambée.

-Mon Dieu ! crièrent les demoiselles en se dépêchant d'éteindre.

Le pauvre arbre n'osait même plus trembler. Quelle torture ! Il avait si peur de perdre quelqu'une de ses belles parures, il était complètement étourdi dans toute sa gloire ... Alors, la porte s'ouvrit à deux battants, des enfants en foule se précipitèrent comme s'ils allaient renverser le sapin, les grandes personnes les suivaient posément. Les enfants s'arrêtaient – un instant seulement -, puis ils se mettaient à pousser des cris de joie – quel tapage ! – et à danser autour de l'arbre. Ensuite, on commença à cueillir les cadeaux l'un après l'autre.

«Qu'est-ce qu'ils font ? se demandait le sapin. Qu'est-ce qui va se passer ? »

Les bougies brûlèrent jusqu'aux branches, on les éteignait à mesure, puis les enfants eurent la permission de dépouiller l'arbre complètement. Ils se jetèrent sur lui, si fort, que tous les rameaux en craquaient, s'il n'avait été bien attaché au plafond par le ruban qui fixait aussi l'étoile, il aurait été renversé.

Les petits tournoyaient dans le salon avec leurs jouets dans les bras, personne ne faisait plus attention à notre sapin, si ce n'est la vieille bonne d'enfants qui jetait de-ci de-là un coup d'oil entre les branches pour voir si on n'avait pas oublié une figue ou une pomme.

-Une histoire ! une histoire ! criaient les enfants en entraînant vers l'arbre un gros petit homme ventru.

Il s'assit juste sous l'arbre.

-Comme ça, nous sommes dans la verdure et le sapin aura aussi intérêt à nous écouter, mais je ne raconterai qu'une histoire.

Voulez-vous celle d'Ivède-Avède ou celle de Dumpe-le-Ballot qui roula en bas des escaliers, mais arriva tout de même à s'asseoir sur un trône et à épouser la princesse ?

L'homme racontait l'histoire de Dumpe-le-Ballot qui tomba du haut des escaliers, gagna tout de même le trône et épousa la princesse. Les enfants battaient des mains. Ils voulaient aussi entendre l'histoire d'Ivède-Avède, mais ils n'en eurent qu'une. Le sapin se tenait coi et écoutait.

«Oui, oui, voilà comment vont les choses dans le monde », pensait-il. Il croyait que l'histoire était vraie, parce que l'homme qui la racontait était élégant.

-Oui, oui, sait-on jamais ! Peut-être tomberai-je aussi du haut des escaliers et épouserai-je une princesse !

Il se réjouissait en songeant que le lendemain il serait de nouveau orné de lumières et de jouets, d'or et de fruits.

Il resta immobile et songeur toute la nuit.

Au matin, un valet et une femme de chambre entrèrent.

-Voilà la fête qui recommence ! pensa l'arbre. Mais ils le traînèrent hors de la pièce, en haut des escaliers, au grenier... et là, dans un coin sombre, où le jour ne parvenait pas, ils l'abandonnèrent.

-Qu'est-ce que cela veut dire ? Que vais-je faire ici ?

Il s'appuya contre le mur, réfléchissant. Et il eut le temps de beaucoup réfléchir, car les jours et les nuits passaient sans qu'il ne vînt personne là-haut et quand, enfin, il vint quelqu'un, ce n'était que pour déposer quelques grandes caisses dans le coin. Elles cachaient l'arbre complètement. L'avait-on donc tout à fait oublié ?

«C'est l'hiver dehors, maintenant, pensait-il. La terre est dure et couverte de neige. On ne pourrait même pas me planter ; c'est sans doute pour cela que je dois rester à l'abri jusqu'au printemps. Comme c'est raisonnable, les hommes sont bons ! Si seulement il ne faisait pas si sombre et si ce n'était si solitaire ! Pas le moindre petit lièvre. C'était gai, là-bas, dans la forêt, quand sur le tapis de neige le lièvre passait en bondissant, oui, même quand il sautait par-dessus moi ; mais, dans ce temps-là, je n'aimais pas ça. Quelle affreuse solitude, ici ! »

«Pip! pip ! » fit une petite souris en apparaissant au même instant, et une autre la suivait. Elles flairèrent le sapin et furetèrent dans ses branches.

-Il fait terriblement froid , dit la petite souris. Sans quoi on serait bien ici, n'est-ce pas, vieux sapin?

-Je ne suis pas vieux du tout, répondit le sapin. Il en y a beaucoup de bien plus vieux que moi.

-D'où viens-tu donc ? demanda la souris, et qu'est-ce que tu as à raconter ?

Elles étaient horriblement curieuses.

-Parle-nous de l'endroit le plus exquis de la terre. Y as-tu été ? As-tu été dans le garde-manger ?

-Je ne connais pas ça, dit l'arbre, mais je connais la forêt où brille le soleil, où l'oiseau chante.
Et il parla de son enfance. Les petites souris n'avaient jamais rien entendu de semblable. Elles écoutaient de toutes leurs oreilles.

-Tu en as vu des choses ! Comme tu as été heureux !

-Moi ! dit le sapin en songeant à ce que lui-même racontait. Oui, au fond, c'était bien agréable.

Mais, ensuite, il parla du soir de Noël où il avait été garni de gâteaux et de lumières.

-Oh ! dirent encore les petites souris, comme tu as été heureux, vieux sapin.

-Mais je ne suis pas vieux du tout, ce n'est que cet hiver que j'ai quitté ma forêt ; je suis dans mon plus bel âge, on m'a seulement replanté dans un tonneau.

-Comme tu racontes bien, dirent les petites souris.

La nuit suivante, elles amenèrent quatre autres souris pour entendre ce que l'arbre racontait et, à mesure que celui-ci parlait, tout

lui revenait plus exactement.

«C'était vraiment de bons moments, pensait-il. Mais ils peuvent revenir, ils peuvent revenir ! Dumpe-le-Ballot est tombé du haut des escaliers, mais il a tout de même eu la princesse ; peut-être en aurai-je une aussi. »

Il se souvenait d'un petit bouleau qui poussait là-bas, dans la forêt, et qui avait été pour lui une véritable petite princesse.

-Qui est Dumpe-le-Ballot ? demandèrent les petites souris.

Alors le sapin raconta toute l'histoire, il se souvenait de chaque mot ; un peu plus, les petites souris grimpaient jusqu'en haut de l'arbre, de plaisir.

La nuit suivante, les souris étaient plus nombreuses encore, et le dimanche il vint même deux rats, mais ils déclarèrent que le conte n'était pas amusant du tout, ce qui fit de la peine aux petites souris ; de ce fait, elles-mêmes l'apprécièrent moins.

-Eh bien , merci, dirent les rats en rentrant chez eux. Les souris finirent par s'en aller aussi, et le sapin soupirait.
-C'était un vrai plaisir d'avoir autour de moi ces petites souris agiles, à écouter ce que je racontais. C'est fini, ça aussi, mais maintenant, je saurai goûter les plaisirs quand on me ressortira. Mais quand ?

Ce fut un matin, des gens arrivèrent et remuèrent tout dans le grenier. Ils déplacèrent les caisses, tirèrent l'arbre en avant. Bien sûr, ils le jetèrent un peu durement à terre, mais un valet le traîna vers l'escalier où le jour éclairait.

«Voilà la vie qui recommence », pensait l'arbre, lorsqu'il sentit l'air frais, le premier rayon de soleil ... et le voilà dans la cour.

Tout se passa si vite ! La cour se prolongeait par un jardin en fleurs. Les roses pendaient fraîches et odorantes par-dessus la petite barrière, les tilleuls étaient fleuris et les hirondelles voletaient en chantant : « Quivit, quivit, mon homme est arrivé ! » Mais ce n'était pas du sapin qu'elles voulaient parler.

-Je vais revivre, se disait-il, enchanté, étendant largement ses branches. Hélas ! elles étaient toutes fanées et jaunies. L'étoile de papier doré était restée fixée à son sommet et brillait au soleil... Dans la cour jouaient quelques enfants joyeux qui, à Noël, avaient dansé autour de l'arbre et s'en étaient réjouis. L'un des plus petits s'élança et arracha l'étoile d'or.

-Regarde ce qui était resté sur cet affreux arbre de Noël, s'écria-t-il en piétinant les branches qui craquaient sous ses souliers
L'arbre regardait la splendeur des fleurs et la fraîche verdure du jardin puis, enfin, se regarda lui-même. Comme il eût préféré être resté dans son coin sombre au grenier ! Il pensa à sa jeunesse dans la forêt, à la joyeuse fête de Noël, aux petites souris, si heureuses d'entendre l'histoire de Dumpe-le- Ballot.

«Fini ! fini ! Si seulement j'avais su être heureux quand je le pouvais. »

Le valet débita l'arbre en petits morceaux, il en fit tout un grand tas qui flamba joyeusement sous la chaudière. De profonds soupirs s'en échappaient, chaque soupir éclatait. Les enfants qui jouaient au-dehors entrèrent s'asseoir devant le feu et ils criaient : Pif ! Paf ! à chaque craquement, le sapin, lui, songeait à un jour d'été dans la forêt ou à une nuit d'hiver quand les étoiles étincellent. Il pensait au soir de Noël, à Dumpe-le-Ballot, le seul conte qu'il eût jamais entendu et qu'il avait su répéter... et voilà qu'il était consumé ...

Les garçons jouaient dans la cour, le plus jeune portait sur la poitrine l'étoile d'or qui avait orné l'arbre au soir le plus heureux de sa vie. Ce soir était fini, l'arbre était fini, et l'histoire, aussi, finie, finie comme toutes les histoires.

conte de Noël d'Andersen.


bunni


De la neige pour Noël

C'était un hiver comme on n'en avait jamais vu : un hiver où il faisait presque chaud !
Les gens ne mettaient pas de manteau et les rouges-gorges n'avaient pas besoin de chercher des miettes près des maisons.

Dans les stations de ski, on patientait les bras croisés en regardant le ciel.
Des enfants faisaient de la luge sur l'herbe et attendaient la neige avec impatience . Le Père Noël, lui, guettait les premiers signes de l'hiver. Tout en regardant le thermomètre, il pensait :
"Saperlipopette ! Il faut faire quelque chose : Noël avec un temps de printemps, ce n'est pas Noël !"
Le Père Noël prépara son traîneau en veillant à ne rien oublier.
Puis il alla consulter Roni, le plus vieux de ses rennes, celui que l'on appelait Roni-Météo.
Celui-ci avait une curieuse façon de regarder d'où venait le vent, en clignant des yeux et en grattant du sabot, avant de dire quel temps il ferait dans les jours à venir.
II ne se trompait jamais.

Ce jour là, il annonça au Père Noël :

"Ce sera un Noël sans neige, à moins que...
-A moins que quoi ?" interrogea le Père Noël, très inquiet.
Le Vieux renne se racla la gorge et dit :
"A moins que tu n'appelles Perce-neige !"
Perce-neige était une adorable fée très coquette qui ne pensait qu'à ses robes, ce qui agaçait beaucoup le Père Noël.
Elle avait souvent la tête dans la lune et faisait des bêtises plus grosses qu'elle.
Au dernier Noël, par exemple, elle lui avait donné de la poudre à éternuer pour soigner son rhume !
"Non, non et non, elle se trompe trop souvent ! dit le Père Noël à Roni.
- Mais elle est gentille !" répondit le renne.
Justement, la fée Perce-neige venait faire admirer son nouveau chapeau.
-De la neige pour Noël ?
Facile ! s'écria t elle en levant sa baguette magique :
Aglaglacadabra ! L'hiver le voici, le voilà !" dit-elle en faisant tournoyer sa jupe.

Aussitôt, l'air se rafraîchit et il se mit à tomber des glaçons gros comme des citrons.
"Aïe ! cria le Père Noël qui en reçut sur la tête. Qu'as-tu encore inventé, Perce-neige ?

-Abracadastop ! Suffit les dégâts !" cria la fée avant de faire mille excuses au père Noël.

Le Père Noël jeta un regard de reproche à Roni, qui baissa les yeux sur ses sabots.

Mais Perce-neige promit d'arranger tout ça.
Elle prit soin d'abord de couvrir ses épaules d'une fourrure scintillante, puis elle leva sa baguette et dit :
"Aglaglacadabra ! L'hiver est là et bien là !"

Aussitôt, tout devint de givre.
La moindre goutte de rosée était gelée.
Les sapins semblaient décorés de perles blanches.
"Et maintenant, gronda le Père Noël, mes bottes sont prises dans la glace !
-Abracadastop ! Suffit les dégâts !" cria la fée avant de faire mille excuses au Père Noël.
Perce-neige sourit au Père Noël en promettant d'arranger tout ça.
Elle serra encore plus fort sa baguette et dit :

"Aglaglacadabra ! L'hiver viendra, l'hiver viendra !"
Aussitôt, la glace se mit à fondre.
Et bientôt, tout le monde eut les pieds dans l'eau.
Les sapins semblaient pleurer de toutes leurs aiguilles.
Le Père Noël se fâcha tout rouge :
"Dans trois heures, je dois partir. Je refuse de faire ma tournée en bateau. Perce-neige tu m'entends bien ?"

La petite fée fit mille et mille excuses au Père Noël et lui promit d'arranger ça.

Perce-neige lança sa baguette au-dessus de sa tête.
La baguette se courba et devint un anneau doré qu'elle passa à son doigt.
Elle fit un signe d'adieu au Père Noël étonné de la voir s'élever dans les airs.

Alors, le ciel se remplit de papillons blancs.

"Regarde, dit Roni en riant, ces papillons blancs sont des flocons de neige !

-Ouf ! Il était grand temps !" dit le Père Noël en souriant.
Et il courut atteler ses rennes.
Lorsque le traîneau commença à glisser sur la neige, il soupira :
«Un Noël tout blanc, c'est quand même beaucoup mieux pour les enfants !"

Françoise Bobe

bunni

#530

Pirouette et l'Hiver


Je vais vous conter la belle histoire de Pirouette et l'Hiver.

«Connaissez-vous Pirouette ? C'est une petite fille, une marionnette, aux yeux noisette, au nez en trompette, des tâches de rousseur plein les joues et de longs cheveux roux.

On l'appelle Pirouette, car toujours elle danse et fait des pirouettes.

C'est une petite fille très joyeuse, comme vous, et pourtant Pirouette habite un drôle de pays.

Un pays où le temps n'existe pas. Il ne s'est jamais installé ici.

Ici, c'est un pays où il n'y a pas de saison : pas d'automne, pas d'hiver, pas de printemps, pas d'été.

Jamais le vent ne souffle, ni la pluie, ni la neige ne tombent. Le ciel n'a pas de couleur.

Parfois des nuages passent, doucement dans le ciel, mais sans déranger le temps.

On peut porter tous les jours les mêmes habits et les arbres ont toujours des fruits, beaux et bons. Quand on cueille une pomme, hop ! une autre pomme pousse immédiatement, comme par enchantement, toute aussi bonne et toute aussi juteuse.

Voilà le beau pays de Pirouette où rien ne semblait devoir changer.

Et pourtant, un jour, Pirouette trouve un livre à la bibliothèque, et elle lit ....

«L'histoire du Papa Noël »

Le Papa Noël habite loin, loin, dans un pays où il fait très froid. Toute l'année, avec ses lutins, il fabrique des jouets, pour tous les enfants du monde. Puis, le soir de Noël, il charge tous ces jouets dans son traîneau et il les apporte aux enfants endormis... »

Cà alors ! s'écrit Pirouette, mais le Papa Noël n'est jamais venu ici.

Alors Pirouette se met à rêver. Comme elle aimerait que le Papa Noël lui apporte des jouets. Mais pour cela, il faudrait que l'hiver s'installe dans son pays et fasse tomber de la belle neige, bien blanche.

Alors Pirouette appelle l'Hiver : Hiver où es-tu ? Hiver que fais-tu ?

Tout d'abord, ce ne fut qu'un nuage, une brume qui s'enroula au pied du lit de Pirouette. Puis un long ruban couleur arc en ciel déploya des bras, noueux comme des branches. Un corps de terre où miroitaient des feuilles, des mers et des forêt s'éleva et tout en haut un visage rayonnait, tel un soleil.
Pirouette éberluée demande d'une voix tremblante : « mais qui es-tu ? »

-Tu m'as appelé, je suis le Temps. J'ai la tête dans les étoiles et les pieds dans les profondeurs de la terre. Tu as demandé l'Hiver, alors me voilà. C'est moi qui fait les saisons. Je suis donc très important ; tout le monde parle de moi :

«Bonjour ! Quel temps fait-il ?
Quel beau temps !
Je n'aurai jamais le temps !
Quel temps de chien ! »

Même à la télé, on essaie de savoir le temps qu'il fera. Mais je suis imprévisible ! je fais ce qui me plait. Je souffle parfois le chaud, parfois le froid. Cela dépend de mon humeur. Bref, je fais la pluie et le beau temps !

-Mais, dit Pirouette intimidée, j'avais demandé juste l'hiver !

-Ah, Ah, Ah ! s'esclaffe le temps, mais l'hiver tout seul n'existe pas ! il lui faut l'automne qui fait tomber les feuilles des arbres. Il lui faut le printemps pour réchauffer la terre que l'hiver a glacée, mes saisons ont besoin les unes des autres. Ensemble, elles se donnent la main et forment une ronde éternelle.

-Mais pourquoi donc veux-tu l'hiver ?

-Je voudrais qu'il fasse froid pour que le Papa Noël passe cette nuit. Mais tu le connais toi, le Papa Noël ? ».

-Bien sûr que je le connais ! Nous travaillons ensemble depuis bien longtemps. Je peux lui demander de venir ici, mais je dois d'abord installer mes saisons. Et que me donneras-tu en échange ?

-Je n'ai pas grand chose. Je suis une toute petite fille. Et qu'est-ce qui pourrait te faire plaisir, à toi qui est si grand, si puissant ?

-J'aime quand les enfants chantent des chansons qui parlent de moi, ou bien me disent des poésies. Car vois-tu, je suis un peu poète.

Alors Pirouette réfléchit et se met à chanter : « Vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiver, qui s'en va soufflant crachant dans les grands sapins verts.... »

A la fin de chanson, le Temps charmé lui dit : « merci Petite fille. Tu m'as fait grand plaisir. Maintenant, tu vas aller te coucher, car il est tard. Pose tes chaussures au pied de ton lit et ferme tes yeux. Fais de beaux rêves et si tu rêves du Papa Noël, peut être qu'il passera cette nuit... ».

Et le temps s'enfuit, laissant l'hiver derrière lui. La neige se mit à tomber et au milieu de la nuit, on entendit au loin une musique qui s'approchait. C'était les clochettes du traîneau du Papa Noël.

Depuis ce jour là, le temps s'est installé au pays de Pirouette et le Papa Noël passe chaque année.

Merci Pirouette d'avoir charmé le temps!

bunni


Charlotte la Marmotte !

Les  rennes piaffaient d'impatience. Le traîneau attendait dans la poudreuse que l'ordre de départ fût donné. Dans ses mains gantées, le Père Noël tenait la lettre que lui avait envoyée Charlotte la marmotte. Il la relisait une dernière fois.
•"Cher Père Noël
Les copains se moquent de moi parce qu'ils disent que je dors tout le temps. Ce n'est pas vrai, je dors presque tout le temps, mais pas complètement tout le temps ! Pour dormir encore un peu moins tout le temps, j'aimerais bien avoir un nouveau réveil comme cadeau, mais un spécial, qui réveille vraiment. Un clocher par exemple. Les autres, je ne les entends pas. Au contraire, leurs tic-tac ont tendance à m'endormir. Merci Père Noël !
Bon, je vais me recoucher.
Charlotte"
•Ah ! cette Charlotte, quel numéro ! pensa le Père Noël en glissant un large sourire dans sa barbe blanche.
Si le Père Noël souriait, c'est parce qu'il se souvenait que l'année d'avant, Charlotte avait déjà demandé un réveil, et l'année encore avant, encore un réveil. Cette fois, il fallait la satisfaire.
•Il vérifia que le cadeau qu'il lui destinait était bien dans sa hotte et grimpa sur son traîneau. Une minute plus tard, il traversait le ciel comme une comète.
•La nuit était déjà très avancée quand il survola les montagnes immaculées où vivait Charlotte. Sans bruit, il se glissa chez elle, guidé par des bruits étranges, et la découvrit calée contre une paroi dans le fond de sa chambre. Il le savait, la plupart des enfants, dans l'espoir de l'apercevoir, essayaient de rester éveillés le plus longtemps possible le soir du réveillon, jusqu'à ce que, vaincus par la fatigue, ils s'écroulent un peu avant son arrivée.
•Avec Charlotte, aucun risque ! La petite marmotte était allongée sur le ventre, une expression de félicité béate sur le visage. Un petit sourire lui étirait la bouche, et un léger ronflement faisait vibrer ses moustaches.

        Le Père Noël étudia les lieux et dut se forcer pour ne pas rire : chez Charlotte, depuis l'année précédente, les réveils avaient fait des petits ! Ils s'étaient multipliés ! Sans doute en avait-elle reçu pour son anniversaire ou pour la Sainte Charlotte. Sur des étagères s'alignait une belle collection de cadrans, des gros, des petits, des lumineux, à cloche et même une horloge qui devait abriter le coucou qui fait coucou toutes les heures. Le bruit qu'il avait perçu, c'était celui du concert de tic-tac qui envahissait la pièce et berçait la bienheureuse.
•Un soupir le fit se retourner. Charlotte avait roulé sur le dos. Ses pattes repliées sur son ventre de fourrure, elle souriait aux anges des marmottes. À quoi rêvait-elle ? Le Père Noël aurait juré que ce n'était pas à une sonnerie stridente.
•Il récolta les réveils alignés, les entreposa sous une épaisse couverture qui en atténua considérablement le bruit et posa son cadeau sur une étagère. Délicatement, il enleva le papier, car il savait qu'elle ne le ferait pas tout de suite, et en sortit... un réveil, mais un réveil dont le cadran était un peu spécial. A la place des chiffres habituels, les douze mois de l'année y faisaient une ronde. Il régla la minuterie sur le mois d'avril et trouva sur un bureau de quoi rédiger une lettre. D'une écriture soignée, il commença :
•"Chère Charlotte.
Laisse tes copains se moquer un peu, ce n'est pas grave. Je crois que tu leur manques, c'est tout, mais explique-leur qu'il ne faut pas forcer la nature. La tienne est de te reposer. Profites-en ! Et tu fêteras Noël au printemps !
Joyeux Noël, marmotte au bois dormant !
Le Père Noël"
•Il déposa l'enveloppe auprès du cadeau et sortit sur la pointe des pieds.
Mais il savait cette précaution inutile. Le petit ronflement l'accompagnait...

bunni


LE LUTIN MALICIEUX

Dans un endroit secret, perdu au milieu des neiges étincelantes, se cache l'atelier du Père Noël.

                          Depuis plusieurs semaines, il y règne une effervescence magique car la date du 25 décembre approche et des centaines de lutins fabriquent poupées et jouets de bois pour les enfants sages du continent.

                          Tous, avec entrain, chantent des cantiques, assemblent, colorent ces cadeaux merveilleux qui mystérieusement trouveront place sous les sapins lumineux. Le Père Noël contrôle ce petit monde joyeux et de sa grosse voix accompagne les lutins remplissant sa hotte des paquets enrubannés.

                          Tout se passe dans l'harmonie et pourtant, oui, voilà un lutin "malicieux", chargé de déchiffrer les lettres adressées au Père Noël par les enfants. Mais là, il est perplexe ! il lit et relit la lettre de Petit Jean et il semble très embêté. Pourquoi ?

                           Parce que Petit Jean ne demande ni voiture, ni château-fort, ni sucrerie; non, ce qu'il aimerait c'est  UN AMI  !

                           Un ami ? Lutin "malicieux" secoue son chapeau à grelots et ses petites ailes frémissent de contrariété.

                           Dans l'atelier, les jouets s'entassent mais il a beau regarder de tous côtés, il n'en voit aucun qui corresponde au souhait de Petit Jean. Et puis, soudain, il a une idée mais il sait que le Père Noël leur a interdit de s'en servir.

                           Lorsque le soleil paraît, les lutins fatigués regagnent leur maison et s'endorment sauf Lutin "malicieux"

                           Il se glisse jusqu'à l'atelier et entre en frissonnant.

                           Plus de musique, plus de chants, rien que des jouets à peine terminés attendant que les lutins les parent de papiers dorés.

                           Il fait le tour de l'immense pièce, cherche, farfouille, trifouille quand soudain le voilà !

Il transporte triomphalement sur la grande table de travail un bel ours en peluche.

                            Oh ! par n'importe quel ours !

                            Il a choisi le plus doux, celui dont les yeux sont les plus tendres, les pattes les plus caressantes.

                            Lutin "malicieux" prononce la formule magique :

                            "Que cet ours de peluche devienne un être vivant pour Petit Jean et qu'il sache toujours l'écouter et le conseiller"

                            Alors, un éclair foudroie l'ours et il se met à parler au lutin, très fier de son courage.

                            Lutin "malicieux" habille le nouvel ami de Petit Jean de papier coloré, de rubans argentés et écrit son prénom sur ce cadeau "très spécial".                                 

                            La veille de Noël, le Père Noël monte dans son traîneau, dit adieu aux lutins et s'élance dans les airs tiré par les rennes aux nez rouges qui lui permettent de franchir les distances en un instant.

                            Seul, Lutin "malicieux" remarque la patte de l'ourson qui s'agite pour lui dire au-revoir.

                            Voilà la maison de Petit Jean. Il dort à poings fermés, rêvant à son ami de NOEL.

                            Le Père Noël s'engouffre par la cheminée et glisse jusqu'au foyer. Il dépose le cadeau et disparaît.

                            Au petit matin, Jean découvre le plus mignon des ours mais sa surprise est plus grande encore quand celui-ci lui murmure :

                                       "S'il te plaît, adopte-moi ! "

bunni


La fuite du Père Noël

Ce matin,

le Père Noël est un peu grognon,

il bougonne dans son atelier et ses lutins font bien attention de ne pas le déranger,

car ils ne veulent pas le mettre en colère....

L'ennui, c'est que les lutins ignorent pourquoi le Père Noël ne va pas bien,

et ils n'osent pas le lui demander.

C'est qu'il est très impressionnant le Père Noël, quand il se met à crier, même si c'est très très rare...

L'un d'entre eux décide d'aller voir Patou pour lui demander conseil.

Il le cherche partout et finit par le dénicher dans la cuisine,

en train de goûter un flan qui a l'air délicieux.

Le lutin lui explique la situation et Patou essaie de se remémorer les dernières choses qui sont arrivées au Père Noël...

Il s'est levé comme d'habitude, il n'avait pas l'air particulièrement soucieux ou contrarié.

Il s'est préparé et a salué la Mère Noël, et il est ensuite parti à l'atelier.

C'est donc là qu'il a du se passer quelque chose se dit Patou, mais quoi ?

Un peu désemparé,

Patou part chercher Titoune qui est souvent au courant de tout !

Il lui explique la situation et lui confie les craintes des lutins de l'atelier.

Mais le Père Noël n'a rien dit de particulier à Titoune, et celle-ci a beau se creuser la cervelle, elle ne voit pas ce qui a pu se passer...

Nos trois compagnons retournent ensemble à l'atelier et découvrent alors une scène horrible :

le Père Noël est parti !

Il a laissé toutes ses affaires et a pris la poudre d'escampette.

Cette fois-ci, la situation est grave !

Que se passerait-il si Noël ne pouvait avoir lieu ?

Le domaine du Père Noël est grand :

Patou et les lutins partent à sa recherche.

Ils cherchent dans toute la maison, dans la poste, dans l'écurie où les rennes attendent tranquillement le grand jour...

En vain !

Ils cherchent aussi dans les moindres recoins, dans le traîneau, dans les maisons des lutins...

Ils sont terriblement inquiets :

et si le Père Noël était parti pour toujours ?

Pendant ce temps là, Titoune est partie demander conseil à la Mère Noël.

Celle-ci est très étonnée par le comportement de son mari qui est si gai d'habitude !

Avec Titoune,

elle retourne la maison de la cave au grenier,

vérifie que le Père Noël n'est pas simplement reparti se coucher,

mais elle ne le retrouve pas.

Le Père Noël a bel et bien disparu !!

Les lutins sont très tristes et se sentent abandonnés.

Et le pire c'est qu'ils ne savent pas pourquoi !

Ont-ils fait une bêtise ?

Que se passe t il donc de si grave ?

Ils décident de ne pas se laisser abattre et

de tous se réunir pour chercher une solution et essayer de comprendre ce qui a bien pu se passer.

Ils s'installent tous en rond

et commencent à discuter lorsque Titoune s'exclame :

"Il manque quelqu'un à cette réunion ! Nous avons oublié Mme Atoufo !"

Patou se tape le front :

"Mme Atoufo, bien sur ! La voilà la solution ! Nous allons lui demander où est parti le Père Noël !".

Aussitôt dit aussi tôt fait !

La petite troupe part à l'autre bout du village,

pour consulter la célèbre voyante.

Celle-ci accepte bien volontiers de leur rendre service :

après tout,

le Père Noël est aussi son ami et elle est aussi très soucieuse...

Elle sort sa boule de cristal et la pose sur sa table de voyance.

Il faut qu'elle se concentre car elle a tellement l'habitude de deviner si les enfants vont recevoir le jouet qu'ils espèrent qu'elle a du mal à faire autre chose.

Elle commence par voir une farandole de lutins qui dansent autour du Père Noël.

Ils semblent bien tous s'amuser, d'ailleurs.

Mme Atoufo ne comprend pas,

car les lutins,

qui sont autour d'elle ne peuvent pas être en même temps autour du Père Noël !

Elle chasse l'image de sa boule et se concentre à nouveau.

Il faut qu'elle réussisse à localiser le Père Noël !

Autour d'elle,

les lutins retiennent leur souffle

pour ne pas faire de buée sur la boule de cristal.

Enfin, une nouvelle image apparaît !

C'est le Père Noël,

et il est bien seul cette fois-ci !

Autour de lui,

elle voit quelque chose de jaune,

mais,

elle ne parvient pas à deviner ce que c'est.

En regardant un peu plus loin autour,

elle voit de grosses taches noires et blanches.

Soudain, elle comprend :

"Il est à l'étable ! Avec la petite vache !"

Les lutins se regardent un peu gênés...

"Zut", se disent-ils,

on a complètement oublié de regarder dans l'étable !"

Titoune et Patou se précipitent vers l'étable

et

y trouvent effectivement le Père Noël,

qui caresse la petite vache sur le museau en lui parlant tout doucement :

"-Tu comprends, petite vache, moi je travaille toute l'année, je fabrique les jouets, je les transporte, je les livre, et je ne joue jamais... Moi personne ne m'a jamais offert de jouet. Je ne vais quand même pas m'offrir un jouet moi-même... Mais je ne vais pas en réclamer à mes amis. Je voudrais qu'ils le fassent spontanément, pour me montrer qu'ils m'aiment, eux aussi..."

Titoune et Patou ont enfin compris la tristesse du Père Noël.

Il a quitté l'atelier pour ne plus voir ces piles de jouets qui ne lui seraient jamais offerts.

Ils approchent doucement du Père Noël et le prennent dans leur bras :

"Mais vous savez bien qu'on vous aime, Père Noël !"

Le Père Noël se sent tout penaud d'être ainsi découvert, mais la gentillesse qui brille dans les yeux de Titoune et Patou lui redonne du baume au coeur.


"-Vous avez raison les enfants, je ne vais pas me laisser abattre !

Il y a des enfants qui attendent leur cadeau et je ne vais pas les décevoir ! "

Et sur ce, il repart à l'atelier, tout ragaillardi.

Quant à Titoune et Patou, ils décident que ça ne suffit pas et que le Père Noël mérite effectivement de recevoir un cadeau !

Ils préparent alors une grande fête surprise dans le dos du Père Noël,

et quelques jours plus tard, quand tout est prêt,

que la salle est décorée , que les plats sont préparés,

que la musique résonne dans toute la pièce,

ils y mènent le Père Noël les yeux bandés...

Quand celui-ci dénoue le bandeau, il aperçoit tous ses petits lutins qui ont concocté la surprise !

Tout heureux, il s'exclame :

"Vraiment, je ne m'attendais pas à un si beau cadeau !",

car plus qu'une fête, le Père Noël voyait là tout l'amour que lui portaient ses lutins.

Un peu plus tard,

tandis que la fête battait son plein,

Mme Atoufo qui avait été conviée comme invitée d'honneur,

s'écria :

"J'ai compris pourquoi j'ai vu les lutins qui dansaient dans ma boule de cristal ! C'était le cadeau du Père Noël !"

Elle fut rassurée car elle savait maintenant que sa boule n'était pas cassée,

et s'en fut danser la farandole.


Fin






bunni


LE PREMIER  NOEL DU PETIT RENNE BLANC

Il était une fois, dans la plaine du Nord, un petit renne blanc comme la neige. Au milieu de sa famille rassemblée autour du traîneau de Noël prêt à partir, il regardait tour à tour le grand renne et le Père Noël.
Il s'approcha du Père Noël, glissa sa tête sous son gant et lui demanda :

S'il te plaît, est-ce que je peux vous accompagner ?

Le Père Noël sourit et lui expliqua :

Cette nuit de Noël serait trop longue pour toi ... Je pense que tu seras mieux ici !

L'an prochain, tu pourras venir ! ajouta le grand renne.

L'an prochain ? soupira le petit renne blanc. Mais c'est loin... l'an prochain !

Avec de la tristesse plein les yeux, il regarda le traîneau s'éloigner. Le manteau du Père Noël ne fut bientôt plus qu'une minuscule étoile rouge à l'horizon. Les autres petits rennes l'invitèrent à jouer, mais il hocha la tête en regardant le ciel.
Sous la clarté de la lune, les arbres, habillés de neige scintillante, se dressaient merveilleusement. Il faisait presque aussi clair qu'en plein jour. Soudain, le petit renne blanc aperçut quelque chose au pied d'un sapin. Il trottina jusque-là, et que vit -il ? Un paquet !

"Il est certainement tombé du traîneau ! " pensa-t-il, et il n'hésita pas une seconde.

Avec la plus grande délicatesse, il souleva le paquet avec ses bois et avança dans les traces du traîneau.
La neige crissait, craquait sous ses pas. Lorsqu'il franchissait les miroirs de glace, ses sabots faisaient de petits bruits secs. Le petit renne blanc était heureux. Il se sentait tout léger à l'idée de rejoindre le père Noël et le grand renne avec, dans ses bois neufs, un peu de leur précieux chargement.

Mais arriverait-il à temps ?

C'est alors que, occupé par cette pensée, il dévala malgré lui, au galop, une pente vertigineuse et arriva un peu brutalement au pied d'un arbre. A demi assommé, il cligna des yeux, releva ses pattes une à une et finit par se redresser.

"Ouf ! je n'ai rien ! " se dit-il.

Mais il réalisa soudain que ses bois étaient vides.

"Le paquet ? ... Où donc est le paquet ? "se demandait-il en fouillant du regard autour de lui. Il contourna les arbres les plus proches :pas de paquet ! Il grimpa sur un petit rocher. Il regarda bien de tous les côtés : toujours pas de paquet !

"Il ne peut pas être bien loin ! "se répétait-il pour se rassurer. Il fit encore quelques pas, et, au pied d'une touffe de houx, que vit-il ? Le paquet. Il fit deux ou trois cabrioles tant il était content. Délicatement, il le reprit entre ses bois et poursuivit son chemin.
En traversant une plaine blanche, le petit renne blanc aperçut enfin un village. Il se sentait de plus en plus léger. De temps en temps, il levait les yeux vers le ciel étoilé. De son gros oeil rond, la lune semblait le surveiller. Les flocons s'étaient remis à tomber. A l'entrée du village, dans toute sa blancheur, la neige s'étalait comme un vrai tapis que personne n'avait osé froisser. Le petit renne blanc avait perdu les traces du traîneau ! Il ne savait plus par où se diriger. Il avança dans une première rue. Les maisons silencieuses semblaient dormir profondément. Pas un bruit ! Ni dans cette rue ni dans aucune autre.

"Je vais bien finir par les retrouver ! " se disait-il pour se donner du courage.
Il fit encore quelques pas, et, à l'angle d'une maison, que vit-il ? Le traîneau, puis le grand renne, puis le Père Noël. Tout guilleret, il les surprit en leur adressant un

"JoyeuxNoël ! "

Le Père Noël se retourna et son visage s'illumina :

Le cadeau que je cherchais ! Je peux dire que tu arrives à temps !

Il ne savait comment le remercier. Il enleva son gant pour mieux lui caresser le museau. Qu'il était beau, le petit renne blanc avec dans ses bois veloutés le petit paquet auquel s'étaient accrochés quelques feuilles de houx et de gui !
Aujourd'hui encore, ces perles rouges ou blanches se mêlent au décor de Noël.
Le Père Noël prit le paquet et disparut dans une maison, tandis que le grand renne, fier du petit renne blanc, lui manifestait sa joie.


Françoise Bobé

bunni


LE BONHOMME DE NEIGE

Quel beau froid il fait aujourd'hui ! dit le Bonhomme de neige. Tout mon corps en craque de plaisir. Et ce vent cinglant, comme il vous fouette agréablement ! Puis, de l'autre côté, ce globe de feu qui me regarde tout béat ! Il voulait parler du soleil qui disparaissait à ce moment.
-Oh ! Il a beau faire, il ne m'éblouira pas ! Je ne lâcherai pas encore mes deux escarboucles. Il avait, en effet, au lieu d'yeux, deux gros morceaux de charbon de terre brillant et sa bouche était faite d'un vieux râteau, de telle façon qu'on voyait toutes ses dents.

Le bonhomme de neige était né au milieu des cris de joie des enfants. Le soleil se coucha, la pleine lune monta dans le ciel ; ronde et grosse, claire et belle, elle brillait au noir firmament.
-Ah ! Le voici qui réapparaît de l'autre côté, dit le Bonhomme de neige. Il pensait que c'était le soleil qui se montrait de nouveau.
-Maintenant, je lui ai fait atténuer son éclat. Il peut rester suspendu là-haut et paraître brillant ; du moins, je peux me voir moi-même. Si seulement je savais ce qu'il faut faire pour bouger de place ! J'aurais tant de plaisir à me remuer un peu ! Si je le pouvais, j'irais tout de suite me promener sur la glace et faire des glissades, comme j'ai vu faire aux enfants. Mais je ne peux pas courir.
-Ouah ! Ouah ! Aboya le chien de garde. Il ne pouvait plus aboyer juste et était toujours enroué, depuis qu'il n'était plus chien de salon et n'avait plus sa place sous le poêle.
-Le soleil t'apprendra bientôt à courir. Je l'ai bien vu pour ton prédécesseur, pendant le dernier hiver. Ouah ! Ouah !
-Je ne te comprends pas, dit le Bonhomme de neige.

C'est cette boule, là-haut (il voulait dire la lune), qui m'apprendra à courir ? C'est moi plutôt qui l'ai fait filer en la regardant fixement, et maintenant elle ne nous revient que timidement par un autre côté.
-Tu ne sais rien de rien, dit le chien ; il est vrai aussi que l'on t'a construit depuis peu. Ce que tu vois là, c'est la lune ; et celui qui a disparu, c'est le soleil. Il reviendra demain et, tu peux m'en croire, il saura t'apprendre à courir dans le fossé. Nous allons avoir un changement de temps. Je sens cela à ma patte gauche de derrière. J'y ai des élancements et des picotements très forts.
-Je ne le comprends pas du tout, se dit à lui-même le Bonhomme de neige, mais j'ai le pressentiment qu'il m'annonce quelque chose de désagréable. Et puis, cette boule qui m'a regardé si fixement avant de disparaître, et qu'il appelle le soleil, je sens bien qu'elle aussi n'est pas mon amie.
-Ouah ! Ouah ! Aboya le chien en tournant trois fois sur lui-même.

Le temps changea en effet. Vers le matin, un brouillard épais et humide se répandit sur tout le pays, et, un peu avant le lever du soleil, un vent glacé se leva, qui fit redoubler la gelée. Quel magnifique coup d'oeil, quand le soleil parut ! Arbres et bosquets étaient couverts de givre et toute la contrée ressemblait à une forêt de blanc corail. C'était comme si tous les rameaux étaient couverts de blanches fleurs brillantes. Les ramifications les plus fines, et que l'on ne peut remarquer en été, apparaissaient maintenant très distinctement. On eût dit que chaque branche jetait un éclat particulier, c'était d'un effet éblouissant. Les bouleaux s'inclinaient mollement au souffle du vent ; il y avait en eux de la vie comme les arbres en ont en plein été.

Quand le soleil vint à briller au milieu de cette splendeur incomparable, il sembla que des éclairs partaient de toutes parts, et que le vaste manteau de neige qui couvrait la terre ruisselait de diamants étincelants.
-Quel spectacle magnifique ! s'écria une jeune fille qui se promenait dans le jardin avec un jeune homme. Ils s'arrêtèrent près du Bonhomme de neige et regardèrent les arbres qui étincelaient. Même en été, on ne voit rien de plus beau !
-Surtout on ne peut pas rencontrer un pareil gaillard ! répondit le jeune homme en désignant le Bonhomme de neige. Il est parfait !
-Qui était-ce ? demanda le Bonhomme de neige au chien de garde. Toi qui es depuis si longtemps dans la cour, tu dois certainement les connaître ?
-Naturellement ! dit le chien. Elle m'a si souvent caressé, et lui m'a donné tant d'os à ronger. Pas de danger que je les morde !
-Mais qui sont-ils donc ?
-Des fiancés, répondit le chien. Ils veulent vivre tous les deux dans la même niche et y ronger des os ensemble. Oua h ! Ouah !
-Est-ce que ce sont des gens comme toi et moi ?
-Ah ! Mais non ! dit le chien. Ils appartiennent à la famille des maîtres ! Je connais tout ici dans cette cour ! Oui, il y a un temps où je n'étais pas dans la cour, au froid et à l'attache pendant que souffle le vent glacé. Ouah ! Ouah !
-Moi, j'adore le froid ! dit le Bonhomme de neige. Je t'en prie, raconte. Mais tu pourrais bien faire moins de bruit avec ta chaîne. Cela m'écorche les oreilles.

-Ouah ! Ouah ! Aboya le chien. J'ai été jeune chien, gentil et mignon, comme on me le disait alors. J'avais ma place sur un fauteuil de velours dans le château, parfois même sur le giron des maîtres. On m'embrassait sur le museau, et on m'époussetait les pattes avec un mouchoir brodé. On m'appelait " Chéri ". Mais je devins grand, et l'on me donna à la femme de ménage. J'allai demeurer dans le cellier ; tiens ! D'où tu es, tu peux en voir l'intérieur. Dans cette chambre, je devins le maître ; oui, je fus le maître chez la femme de ménage. C'était moins luxueux que dans les appartements du dessus, mais ce n'en était que plus agréable. Les enfants ne venaient pas constamment me tirailler et me tarabuster comme là-haut. Puis j'avais un coussin spécial, et je me chauffais à un bon poêle, la plus belle invention de notre siècle, tu peux m'en croire. Je me glissais dessous et l'on ne me voyait plus. Tiens ! J'en rêve encore.
-Est-ce donc quelque chose de si beau qu'un poêle ? reprit le Bonhomme de neige après un instant de réflexion.
-Non, non, tout au contraire ! C'est tout noir, avec un long cou et un cercle en cuivre. Il mange du bois au point que le feu lui en sort par la bouche. Il faut se mettre au-dessus ou au-dessous, ou à côté, et alors, rien de plus agréable. Du reste, regarde par la fenêtre, tu l'apercevras. Le Bonhomme de neige regarda et aperçut en effet un objet noir, reluisant, avec un cercle en cuivre, et par-dessous lequel le feu brillait. Cette vue fit sur lui une impression étrange, qu'il n'avait encore jamais éprouvée, mais que tous les hommes connaissent bien.
-Pourquoi es-tu parti de chez elle ? demanda le Bonhomme de neige. Il disait : elle, car, pour lui, un être si aimable devait être du sexe féminin. - Comment as-tu pu quitter ce lieu de délices ?
-Il le fallait bon gré mal gré, dit le chien. On me jeta dehors et on me mit à l'attache, parce qu'un jour je mordis à la jambe le plus jeune des fils de la maison qui venait de me prendre un os. Les maîtres furent très irrités, et l'on m'envoya ici à l'attache. Tu vois, avec le temps, j'y ai perdu ma voix. J'aboie très mal. Le chien se tut.
Mais le Bonhomme de neige n'écoutait déjà plus ce qu'il lui disait. Il continuait à regarder chez la femme de ménage, où le poêle était posé.
-Tout mon être en craque d'envie, disait-il. Si je pouvais entrer ! Souhait bien innocent, tout de même ! Entrer, entrer, c'est mon voeu le plus cher ; il faut que je m'appuie contre le poêle, dussé-je passer par la fenêtre !
-Tu n'entreras pas, dit le chien, et si tu entrais, c'en serait fait de toi. *
-C'en est déjà fait de moi, dit le Bonhomme de neige ; l'envie me détruit.
Toute la journée il regarda par la fenêtre. Du poêle sortait une flamme douce et caressante ; un poêle seul, quand il a quelque chose à brûler, peut produire une telle lueur ; car le soleil ou la lune, ce ne serait pas la même lumière. Chaque fois qu'on ouvrait la porte, la flamme s'échappait par-dessous. La blanche poitrine du Bonhomme de neige en recevait des reflets rouges.
-Je n'y puis plus tenir ! C'est si bon lorsque la langue lui sort de la bouche !
La nuit fut longue, mais elle ne parut pas telle au Bonhomme de neige. Il était plongé dans les idées les plus riantes.

Au matin, la fenêtre du cellier était couverte de givre, formant les plus jolies arabesques qu'un Bonhomme de neige pût souhaiter ; seulement, elles cachaient le poêle. La neige craquait plus que jamais ; un beau froid sec, un vrai plaisir pour un Bonhomme de neige. Un coq chantait en regardant le froid soleil d'hiver. Au loin dans la campagne, on entendait résonner la terre gelée sous les pas des chevaux s'en allant au labour, pendant que le conducteur faisait gaiement claquer son fouet en chantant quelque ronde campagnarde que répétait après lui l'écho de la colline voisine. Et pourtant le Bonhomme de neige n'était pas gai. Il aurait dû l'être, mais il ne l'était pas. Aussi, quand tout concourt à réaliser nos souhaits, nous cherchons dans l'impossible et l'inattendu ce qui pourrait arriver pour troubler notre repos ; il semble que le bonheur n'est pas dans ce que l'on a la satisfaction de posséder, mais tout au contraire dans l'imprévu d'où peut souvent sortir notre malheur. C'est pour cela que le Bonhomme de neige ne pouvait se défendre d'un ardent désir de voir le poêle, lui l'homme du froid auquel la chaleur pouvait être si désastreuse. Et ses deux gros yeux de charbon de terre restaient fixés immuablement sur le poêle qui continue à brûler sans se douter de l'attention attendrie dont il était l'objet.
-Mauvaise maladie pour un Bonhomme de neige ! Pensait le chien. Ouah ! Ouah ! Nous allons encore avoir un changement de temps !
Et cela arriva en effet : ce fut un dégel. Et plus le dégel grandissait, plus le Bonhomme de neige diminuait. Il ne disait rien ; il ne se plaignait pas ; c'était mauvais signe.
Un matin, il tomba en morceaux, et il ne resta de lui qu'une espèce de manche à balai. Les enfants l'avaient planté en terre, et avaient construit autour leur Bonhomme de neige.
-Je comprends maintenant son envie, dit le chien. C'est ce qu'il avait dans le corps qui le tourmentait ainsi ! Ouah Ouah !
Bientôt après, l'hiver disparut à son tour.
-Ouah ! ouah ! aboyait le chien ; et une petite fille chantait dans la cour : Ohé ! Voici l'hiver parti Et voici Février fini ! Chantons : Coucou! Chantons! Cui...uitte ! Et toi, bon soleil, viens vite !

Personne ne pensait plus au Bonhomme de neige.

bunni


Le Petit Lutin et la Lune en voyage

Il était une fois un petit lutin qui vivait tout seul au pôle Sud. Il s'ennuyait terriblement.

Un soir, alors qu'il pleurait assis sur un iceberg, la lune apparut dans le ciel :

"Pourquoi pleures-tu, petit lutin ?

-je m'ennuie tout seul, Madame la Lune, emmenez-moi."

La lune céda :

"Montes sur mes épaules, je t'emmène dans la savane.

- merci ", s'écria le lutin.

La lune le déposa dans la savane. "Si  tu veux que je revienne dis mon nom trois fois, petit lutin."

Et la lune  disparut.

Un vent chaud soufflait et au loin une girafe dormait.

"Oh, je suis sur que je ne m'ennuierai pas ici", s'écria le lutin.

Mais soudain, il entendit un rire sinistre et vit une énorme hyène prête à bondir sur lui.

"Lune, lune lune , au secours !"

La lune apparut et le petit lutin sauta sur son dos avant de se faire croquer par la hyène.

"Puisque  la savane ne t'a pas plu, je t'emmène dans la jungle" dit la lune

Et ils s'envolèrent dans la jungle.

"Si tu veux que je revienne, dis mon nom trois fois, petit lutin." Et la lune disparut.

Des gouttes d'eau tombaient des arbres et des singes sautaient de liane en liane.

"Oh , je suis sûr que je ne m'ennuierai pas ici", s'écria le lutin.

Mais soudain, il entendit un sifflement au-dessus de lui. Il leva la tête et vit un énorme serpent prêt à l'engloutir.
"Lune, lune, lune, au secours !"

La lune apparut et le petit lutin sauta sur son dos avant de se faire avaler par le serpent.

"Puisque la jungle ne t'a pas plu, je t'emmène à la montagne".

Et ils s'envolèrent, la lune déposa le lutin en haut d'une montagne.

"Si tu veux que je revienne, dis mon nom trois fois, petit lutin."

Et la lune disparut.

Il y avait de la neige, partout !

Soudain, le lutin entendit un grondement inguiétant et aperçut un énorme ours affamé.

"Lune, lune..."

Mais trop tard !

Il trébucha et tomba de la montagne avant d'atterrir, POUF, sur un épais tapis de neige.

Etourdi, il regarda autour de lui : au milieu d'une clairière de sapins se dressait une minuscule maison en bois, décorée de guirlandes et de branches de houx.

De la musique et des rires s'échappaient des fenêtres éclairées.

Et partout des lutins ! Certains emballaient des jouets, d'autres, plus coquins, faisaient de la luge au lieu de travailler et un gros bonhomme habillé de rouge attelait son traîneau déjà chargé de cadeaux.

Trois lutins l'observaient d'un air curieux

"où suis-je ? Qui êtes vous ? demanda le lutin

-Tu es au pays enchanté du père Noël, expliqua l'un des lutins

Nous l'aidons à  fabriquer les cadeaux pour les enfants Veux-tu nous aider ?"
Fou de joie, le petit lutin appela :

"Lune, lune, lune !"

Celle-ci apparut ronde et lumineuse dans le ciel

"Que veux tu encore, petit lutin ?

-Vous pouvez continuer sans moi, madame la lune

Ici, je serai heureux, merci !"

Avant de s'éloigner, la lune sourit et souffla :

"Joyeux Noël, petit lutin".

bunni


Le traîneau du père Noël

Le matin du 24 décembre, la neige tombe doucement sur la petite maison du Père Noël.
Tranquillement installé dans son fauteuil moelleux, le Père Noël relit les lettres des enfants, quand soudain sa mère surgit :
-Surprise, mon Nono chéri !
Le Père Noël lève la tête. Sa mère lui tend un énorme gâteau plein de bougies.
«Oh non, j'avais oublié ! se dit le Père Noël affolé. C'est mon anniversaire ! »
Normalement, le Père Noël devrait être heureux mais il ne l'est pas du tout.

Il faut dire que chaque année, les cadeaux de sa mère déclenchent des catastrophes.
Il y a deux ans, elle lui a offert un distributeur automatique de cadeaux qui a livré tous les jouets de garçons aux filles et tous les jouets de filles aux garçons.
L'an dernier, elle lui a apporté une machine à emballer les jouets qui a écrasé tous les paquets...
«Qu'a-t-elle inventé cette année ? » se demande le Père Noël inquiet.
-Viens avec moi, dit sa mère, l'air réjoui.
-Voici ton nouveau traîneau, mon Nono ! s'écrie madame Noël.
-Mais où sont les rennes bredouille le Père Noël.
-Justement, il n'y en a pas, répond sa mère. C'est un traîneau mécanique. Avec lui, tu iras bien plus vite.
-Euh... marmonne le Père Noël embarrassé. C'est gentil, tu sais, mais je...
-Non, non, ne me remercie pas, c'est tout naturel. Allez, essaie-le, tu m'en diras des nouvelles! Voici le mode d'emploi !

Perplexe, le Père Noël le prend et lit à haute voix :
-Tourner la clé vers la droite.
-Appuyer sur le bouton rouge.
-Tirer le volant. vers soi.
-Utiliser avec beaucoup de précautions la manette blanche.
La dernière phrase est écrite si petit que le Père Noël ne réussit pas à la lire.
«Tant pis, allons-y » se dit le Père Noël en montant dans le nouveau traîneau,
Une fois installé, il tourne la clé vers la droite, appuie sur le bouton rouge et tire le volant vers lui. Aussitôt, le traîneau glisse rapidement sur la neige et s'envole en moins de dix secondes.
-Bravo ! s'exclame madame Noël.
Le Père Noël sourit. Cette fois-ci, le cadeau fonctionne.
«Je prendrais bien un peu de vitesse, se dit-il. Mais quelle manette actionner, la blanche ou la bleue ? Essayons la blanche. »
Le traîneau accélère subitement et le Père Noël se retrouve plaqué contre son siège.
-Catastrophe ! s'écrie-t-il, je ne contrôle plus rien !
Affolé, il actionne la manette bleue. Les gaz se coupent tout net et le traîneau s'écrase dans la neige comme une pierre tombée du ciel. Sous le choc, le Père Noël s'évanouit.

Quelques heures plus tard, il se réveille enfin. Il est allongé sur son lit.
-Mon pauvre Nono chéri ! s'écrie sa mère en le voyant revenir à lui.
-Nono chéri ? dit le Père Noël. Mais qui êtes-vous ?A qui parlez-vous ?
Sa mère ouvre de grands yeux. Le choc lui aurait-il fait perdre la mémoire ?
-Allons, dit-elle, tu te rappelles, tu es le Père Noël !
-Le Père Noël, répond-il, qui c'est celui-là ?
-Mais c'est toi, lui dit sa mère. Tu distribues les jouets aux enfants la nuit de Noël !
-Distribuer des jouets, la nuit, dans le froid ! dit le Père Noël. Quelle drôle d'idée ! Mieux vaut lire un bon livre devant la cheminée.
-Regarde-toi dans la glace, dit madame Noël, tu ne te reconnais pas ? Le Père Noël se lève d'un bond :
-C'est moi ça ! s'écrie-t-il. Mais cette barbe me vieillit affreusement. Il faut que je la rase. Et puis ce gros ventre n'est pas très séduisant, je vais faire un petit régime !
-Mais si tu rases ta barbe, les enfants ne te reconnaîtront plus, dit sa mère. Et si tu maigris, ton costume sera trop grand pour toi.
-Tant mieux ! s'exclame le Père Noël. Ce costume n'est plus à la mode. Je m'achèterai un pantalon à paillettes.
Très inquiète, madame Noël téléphone au docteur.
-Je ne vois qu'une solution, dit le médecin. Donnez-lui un bon coup sur la tête.
«Espérons qu'il a raison », se dit madame Noël en s'approchant de son fils avec son rouleau à pâtisserie.
-Ne fais pas ça ! crie le Père Noël en se retournant. Je n'ai pas perdu la mémoire, je faisais semblant ! Tu sais
, Mamounette, je voulais juste te faire peur pour que tu ne m'offres plus tes cadeaux de malheur !
-Tu n'as pas aimé mes cadeaux, murmure madame Noël, toute triste. Moi qui pensais te faire plaisir...
-C'était gentil, marmonne le Père Noël, mais...
-Oh, après tout, tu as raison, l'interrompt sa mère. Ces cadeaux n'étaient pas très réussis. L'an prochain, je t'offrirai une hotte-parachute. J'ai vu ça au magasin de nouveautés ! Ce sera plus pratique pour faire ta tournée !
Le Père Noël soupire :
«Décidément, je ne la changerai jamais ! Enfin, il est temps d'aller retrouver mes chers petits rennes et mon vieux traîneau. Les enfants attendent leurs cadeaux ! »

bunni


Révolution dans un sapin

Dans le sapin  de Noël, une boule a bougé. Oh ! Pas de beaucoup ! Mais elle a bougé.
Un angelot, posé sur une branche du sapin, l'a bien vue. Il ne dit rien mais il l'a bien vue.
Une étoile d'argent, suspendue un peu plus haut, croit bien avoir aperçu un mouvement, aurait-t-elle rêvé ?
Se pourrait-il qu'il y eut un mouvement ?
Tout en bas du sapin, sur la dernière branche, une petite clochette pailletée sursaute :
-Que se passe-t-il donc ? J'ai failli sonner de stupeur !
C'est un petit chat en carton, peint par un petit garçon blond, qui donne l'alarme :
-Il y a quelque chose qui bouge !
-Allons , cela n'est pas possible, dit un mouton de la crèche.
-Mais si, mais si, dit la petite clochette, je l'ai bien senti que quelque chose bougeait !
-Voyons , du calme ! Dit une guirlande d'une voix grave. C'est une guirlande qui a déjà vécu plusieurs soirs de Noël, elle se présente à moitié nue. Au fil des années qui passent, elle a perdu quelques morceaux de dentelles mais elle est toujours là.
Son conseil ne sert à rien, cela jacasse du haut en bas du sapin, toutes les parures ont quelque chose à dire, jusqu'à ce que l'on entende chanter.
C'est le silence instantané !
Ah ! Mais qu'est-ce donc ? Que se passe-t-il dans ce sapin ?
D'habitude c'est le calme dans un sapin de Noël !
Le chant continue, tout joyeux, comme si le chanteur était content.
Puis il se produit comme un balancement dans les branches.
Toutes les décorations dans l'arbre , l'âne et le boeuf dans la crèche, les moutons et leurs bergers sur la mousse, regardent, incrédules, la boule rouge cerise qui danse et qui chante.
Lorsqu'elle s'aperçoit que tout le monde la regarde, elle cesse.
La guirlande âgée lui dit sur un ton de reproche :
-Que vous arrive-t-il ? Etes-vous malade ?
-Oh oui ! Je suis malade, malade d'ennui. Est-ce amusant pour vous de rester immobiles et muets ? Moi, je ne veux pas rester ainsi, Noël c'est la fête et je veux la célébrer !
-Vous avez peut-être raison, lui dit l'angelot blanc, cela me tente aussi !
-Nous n'avons pas le droit ! S'écrie la petite clochette d'une voix émue.
Le boeuf dit :
-Voilà bien des années que je me demande si je chante bien, je vais essayer !
-Moi aussi, moi aussi ! C'est la petite voix fluette de l'étoile.
-Un chant commence, et un deuxième, puis d'autres suivent.
Toutes les voix se mélangent, c'est un joyeux tintamarre.
Le sapin, jusqu'à présent, s'était tu, car il réfléchissait. Il ne pouvait pas dire n'importe quoi, son statut l'obligeait à la sagesse, n'était-il pas le roi de la forêt ? Mais il pensait néanmoins que ce serait amusant de danser.
Faisant fi des convenances, il se met en balancement, tout doucement, avec grâce et majesté. On pourrait croire qu'un vent léger agite ses ramures et toutes ses décorations.
De temps à autre, un rire fuse, de-ci, delà.
Lorsque la nuit laisse la place au jour, ils se mettent tous d'accord : la nuit prochaine, ils resteront tranquilles car ce sera la nuit magique de Noël.

bunni


La magie de Noël

C'était la veille de Noël. Il faisait très froid. Le soleil faisait briller les arbres du parc de milliers d'étincelles argentés. Le lac était gelé. La sonnerie de l'école venait de sonner et les enfants s'échappaient en courant et en criant. Ils se dispersaient pour certains vers leur maison, pour d'autres vers le lac pour aller patiner encore un peu avant le coucher du soleil. Ce soir c'était la veillée de Noël. Tous les enfants avaient hâte d'être au lendemain sauf peut-être un petit garçon solitaire. Il s'appelait Henri, il se tenait un peu à l'écart du groupe, il ne criait pas mais observait les enfants qui couraient. Il n'était pas pressé de rentrer chez lui car personne ne l'attendait. Il s'assit sur un banc au bord du lac, pas trop près ni trop loin du groupe d'enfants, à un endroit où il pourrait observer les enfants qui patinaient sans qu'eux puissent le voir car il n'avait pas de patins. Il sortit de son cartable un morceau de pain et une barre de chocolat qu'il dégusta avec plaisir. Non il n'était pas pressé de rentrer chez lui. Ses parents n'étaient sûrement pas rentrés de voyage et il était sûrement le seul à ne pas attendre le lendemain avec impatience car il savait que le Père Noël ne lui laisserait rien sous le sapin car ses parents étaient partis depuis plusieurs semaines maintenant et il n'avait pas pu envoyer sa lettre au Père Noël, il n'y avait pas de sapin de Noël chez lui. Il sortit la lettre qu'il avait écrite au Père Noël de sa poche et la lut encore une fois. Il demandait une paire de patins à glace pour pouvoir se joindre aux autres enfants du village qui tous patinaient. Il venait d'arriver au village et n'avait pas d'amis. Le soleil se couchait à l'horizon et petit à petit tous les enfants quittaient leurs patins pour rentrer chez eux. Ils avaient tous hâte de se coucher pour être au lendemain et découvrir leurs cadeaux. Henri se décida à rentrer chez lui. La nuit allait tomber très vite car c'était l'hiver. Quand il poussa la porte de sa maison il trouva sa grand mère endormie dans le fauteuil près du poêle. Elle était très âgée et ne pouvait pas s'occuper de lui. Une dame du village passait tous les jours lui faire un peu de ménage et lui préparait ses repas ainsi que ceux d'Henri qui était arrivé chez elle depuis peu. Henri trouva sur la table deux assiettes, le repas était préparé mais la dame était partie. Il réveilla doucement sa grand mère et ils dînèrent tous les deux d'un repas ordinaire. Pour tous les enfants du village c'était la fête, la veillée de Noël. Dans les maisons on riait et on chantait tout en mangeant de bonnes choses mais chez Henri c'était très calme. Après le souper sa grand mère était partie se coucher. Henri après avoir débarrassé la table monta lui aussi se coucher. Après avoir lu un livre de contes il s'endormit très vite. Sa journée avait été longue et fatigante. Il avait posé sa lettre sur le bord de la fenêtre espérant que le Père Noël la verrait et pourrait lui laisser une paire de patins même s'ils n'étaient pas neufs. Il rêva qu'il patinait sur le lac avec les autres enfants. Le lendemain aux aurores il se réveilla. C'était le jour de Noël, il descendit tout doucement l'escalier sans bruit après s'être habillé rapidement. Sa lettre n'était plus sur le bord de la fenêtre. Il voulait voir si le Père Noël lui avait laissé un cadeau. Il eût beau faire le tour de la maison, il ne trouva rien. Il se demandait qui avait pu emporter sa lettre. Il s'apprêtait à prendre son petit déjeuner un peu déçu quand il vit un petit lapin qui l'observait derrière la vitre de la cuisine. Intrigué il revêtit des vêtements chauds et sortit dans le jardin. A l'heure où les enfants se réveillaient dans les maisons du village et découvraient émerveillés leurs cadeaux au pied du sapin, lui s'apprêtait à sortir et à suivre Lili, une petite lapine curieuse jusque dans la forêt. Il avait neigé pendant la nuit et la forêt était toute blanche, ses pas laissaient des traces dans la neige et on aurait pu le suivre facilement. Lili la lapine bien que sautillant devant lui se retournait souvent pour voir si Henri la suivait toujours. Il marchait bien depuis une demi heure dans la forêt quand il se remit à neiger, ses traces allaient s'effacer. Dans sa maison sa grand mère n'était pas encore levée. Il n'avait pas pris de petit déjeuner et commençait à avoir faim. Au bout d'un moment il voulut retourner chez lui, Lili la lapine continuait à avancer et Henri en avait assez de marcher. Il s'assit pour manger un reste de goûter de la veille trouvé dans sa poche et se demanda comment il allait retrouver son chemin. Lili la lapine s'était arrêtée elle aussi et l'observait. Henri comprit que Lili la lapine avait besoin de lui et qu'elle l'attendait, aussi décida-t-il d'être courageux et malgré sa peur continua d'avancer dans la forêt au risque de s'y perdre complètement. Qui pourrait le retrouver si loin de chez lui. Il ne neigeait plus. Il décida de marquer les arbres tout au long de son chemin. Après un temps qui lui parut très long Lili la lapine s'arrêta enfin d'avancer et s'assit à quelques mètres d'une grosse butte de neige qu'elle gratta de ses pattes. Henri s'approcha et enleva la neige autant qu'il put et découvrit l'entrée d'un terrier. En regardant à l'intérieur il vit trois petites boules de poils et comprit que c'était les bébés de Lili la lapine qui avaient dû être ensevelis sous la chute d'une grosse boule de neige. Il ne comprenait pas pourquoi Lili la lapine était venue le chercher lui et pas un autre enfant mais il était fier d'avoir pu réunir cette famille de lapins car il savait combien il était important d'avoir ses parents près de soi, lui à qui ses parents manquaient énormément. Il s'éloigna un peu et vit Lili la lapine rentrer dans son terrier. Il pensa à la joie qu'ils devaient tous avoir de se retrouver le jour de Noël. Puis il décida de prendre le chemin de la maison. Il n'eut aucun mal à retrouver l'endroit où il avait mangé le reste de son goûter car il avait marqué les arbres mais il se demandait comment il allait faire pour retrouver sa maison car à partir de là il ne savait plus où aller, il n'avait pas pensé à marquer son chemin et la neige avait recouvert ses traces de pas. Il avait de plus en plus faim. Il commençait à désespérer quand il vit arriver trottinant Lili la lapine qui le ramena chez lui. C'était un Noël merveilleux, Lili la lapine lui rendait service elle aussi, elle ne l'avait pas oublié. Arrivé chez lui et très heureux il ouvrit la porte et eut une surprise, sa grand mère était dans son fauteuil souriante, ses parents assis sur le canapé avaient posés près du poêle un cadeau. Tous se jetèrent dans les bras l'un de l'autre trop heureux de se revoir après tant de semaines de séparation. Henri ouvrit son cadeau et découvrit dans la boîte une paire de patin. L'après midi même il se joignit aux autres enfants sur le lac et joua avec eux. C'était la magie de Noël.